La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Messagede Ouais_supère le 23 Aoû 2013, 13:20

Si vous le disez.
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Messagede Cortese le 23 Aoû 2013, 13:38

J'ai commencé à lire des BD américaines vers 1958. Autant j'avais adoré Pogo, et de façon générale la BD américaine de l'"Âge d'Or" (1900/1950) autant j'ai rapidement détesté ou méprisé Mickey et ces assommantes histoires de super-héros névrosés qui ont dévasté le champ de l'édition de BD en Amérique à partir de 1953. Quand c'est revenu à la mode, dans les années 90 j'ai bien essayé d'en lire, j'ai jamais réussi à dépasser la page 2. Sauf le Surfer d'Argent dessiné par Moebius, qui n'a pas pu s'empêcher d'améliorer graphiquement le scénario de Stan Lee (faux-modeste sans doute, il disait qu'il avait raté son coup). Mais même sous le crayon de Moebius comment peut-on prendre une minute au sérieux ce grotesque personnage de Magneto ? On est quand même à des années lumières derrière "Guinea Pig". La meilleure preuve de la supériorité du christiano-communisme sur le libéralisme américain c'est que c'est grâce à lui (grâce à la loi ultra-répressive de 1949) que la BD européenne majeure a pu exister.
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Messagede cétérouge le 23 Aoû 2013, 13:45

Salut Cortese, question de curiosité: tu connais Chris Ware et Charles Burns (auteurs de BD US influencé en retour par le style ligne clair franco-belge, mais avec des histoire qui tirent vers le fantastique à la Lynch ou à la Guy Maddin pour Burns et à la satire sociale pour Ware). Cela pourrait t'intéresser.
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Messagede Cortese le 23 Aoû 2013, 13:57

cétérouge a écrit:Salut Cortese, question de curiosité: tu connais Chris Ware et Charles Burns (auteurs de BD US influencé en retour par le style ligne clair franco-belge, mais avec des histoire qui tirent vers le fantastique à la Lynch ou à la Guy Maddin pour Burns et à la satire sociale pour Ware). Cela pourrait t'intéresser.


Burns bien sur, je le lisais dans les années 80. J'avais bien aimé son super-héros grassouillet en maillot de Johnny Weimuller. J'ai son dernier ou avant dernier album, j'avoue que ça m'a pas emballé. D'ailleurs il n'y a pas grand-chose qui m'emballe. J'étais content d'attribuer le prix du festival de BD d'Alger au tome 2 de "La grippe coloniale", j'ai adoré, là. J'ai lu d'autre bons trucs, le "Castro" de ce dessinateur allemand dont j'ai oublié le nom ou "Mes mille et une nuits du Caire" de Golo, qui est vraiment épatant (et auquel on a donné le prix du meilleur scénario). Sinon je trouve qu'il y a beaucoup de trucs prétentieux dans la BD actuelle mais pas beaucoup de vraiment bonnes choses.
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Messagede Ouais_supère le 25 Aoû 2013, 12:36

Bon ben ça y est, j'ai vu Oblivion.

C'est distrayant, mais il n'y a rien là-dedans que je n'ai déjà vu ailleurs, au moins une fois.

C'est un film "multi-référencé", comme on dit, et c'est son plus gros défaut.
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Messagede Ouais_supère le 25 Aoû 2013, 16:07

Hugues, ou n'importe qui d'autre qui s'y connait, j'ai une question sur l'industrie du cinéma.

Que faut-il penser, ou en tout cas que pensez-vous, de la Cité du Cinéma, le grand machin ouvert par Luc Besson?

C'est une bonne chose, pas une bonne chose?
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Messagede Ouais_supère le 26 Aoû 2013, 15:30

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Messagede Kadoc le 26 Aoû 2013, 16:07

:lol:
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Messagede Tarod le 26 Aoû 2013, 22:35

Ouais_supère a écrit:Bon ben ça y est, j'ai vu Oblivion.
C'est distrayant, mais il n'y a rien là-dedans que je n'ai déjà vu ailleurs, au moins une fois.
C'est un film "multi-référencé", comme on dit, et c'est son plus gros défaut.

J'ai aussi vu ce film il y a 2 semaines, comme tu dis rien de très nouveau comme tu dis on a tout déjà vu quelque part. Ça commence à faire un moment que j'ai pas vu un film de SF qui ma vraiment intéressé :?
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Messagede sheon le 27 Aoû 2013, 09:47

Alors si c'est pas déjà fait, regarde The Man from Earth.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Messagede lovecraft le 27 Aoû 2013, 10:33

J'ai vu Die Hard 5, Belle journée pour mourir. Et bien c'est assez mauvais. Déjà techniquement, y'a des faux raccords dont un vraiment grossier, y'a une scène complètement floue, je me demande encore si c'est voulu ou pas. Les effets spéciaux, surtout sur la deuxième moitié du film font assez cheap tout en voulant jouer la surenchère. (Surtout comparé au Die Hard 4).

Mention honorable pour les acteurs qui font le boulot, mais sans enthousiasme. Enfin l'histoire est molle, même si le twist final fait son effet, sans parler des clichés sur les Russes des années 80 transposées dans notre temps...
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Messagede Ouais_supère le 27 Aoû 2013, 11:59

Tarod a écrit:
Ouais_supère a écrit:Bon ben ça y est, j'ai vu Oblivion.
C'est distrayant, mais il n'y a rien là-dedans que je n'ai déjà vu ailleurs, au moins une fois.
C'est un film "multi-référencé", comme on dit, et c'est son plus gros défaut.

J'ai aussi vu ce film il y a 2 semaines, comme tu dis rien de très nouveau comme tu dis on a tout déjà vu quelque part. Ça commence à faire un moment que j'ai pas vu un film de SF qui ma vraiment intéressé :?



Essaye de Le Fils de l'Homme.
Et Moon.
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Messagede Marlaga le 27 Aoû 2013, 12:01

lovecraft a écrit:J'ai vu Die Hard 5, Belle journée pour mourir. Et bien c'est assez mauvais. Déjà techniquement, y'a des faux raccords dont un vraiment grossier, y'a une scène complètement floue, je me demande encore si c'est voulu ou pas. Les effets spéciaux, surtout sur la deuxième moitié du film font assez cheap tout en voulant jouer la surenchère. (Surtout comparé au Die Hard 4).

Mention honorable pour les acteurs qui font le boulot, mais sans enthousiasme. Enfin l'histoire est molle, même si le twist final fait son effet, sans parler des clichés sur les Russes des années 80 transposées dans notre temps...


Je l'ai vu aussi. Faut le prendre comme un gros délire à la Expendables et ça passe. Si on le prend pour un film d'action sérieux au scénario bien ficelé, c'est sûr qu'on est déçu.
#JeSuisZemmour
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Messagede Tarod le 27 Aoû 2013, 16:12

Ouais_supère a écrit:
Tarod a écrit:
Ouais_supère a écrit:Bon ben ça y est, j'ai vu Oblivion.
C'est distrayant, mais il n'y a rien là-dedans que je n'ai déjà vu ailleurs, au moins une fois.
C'est un film "multi-référencé", comme on dit, et c'est son plus gros défaut.

J'ai aussi vu ce film il y a 2 semaines, comme tu dis rien de très nouveau comme tu dis on a tout déjà vu quelque part. Ça commence à faire un moment que j'ai pas vu un film de SF qui ma vraiment intéressé :?

Essaye de Le Fils de l'Homme.
Et Moon.

J'ai ces 2 films dans ma vidéothèque, ils sont très bien :o

sheon a écrit:Alors si c'est pas déjà fait, regarde The Man from Earth.

Je l'ai pas vu, j'achète ça quand je peux ça a l'air bien :)
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 27 Aoû 2013, 17:11

Ouais_supère a écrit:
Tarod a écrit:
Ouais_supère a écrit:Bon ben ça y est, j'ai vu Oblivion.
C'est distrayant, mais il n'y a rien là-dedans que je n'ai déjà vu ailleurs, au moins une fois.
C'est un film "multi-référencé", comme on dit, et c'est son plus gros défaut.

J'ai aussi vu ce film il y a 2 semaines, comme tu dis rien de très nouveau comme tu dis on a tout déjà vu quelque part. Ça commence à faire un moment que j'ai pas vu un film de SF qui ma vraiment intéressé :?



Essaye de Le Fils de l'Homme.
Et Moon.

J'ai failli parler de ces deux films, aussi, pile poil. :good (bon, faut dire, j'ai regardé Moon après que t'en aies parlé ici, donc ça compte pas)
Tarod a écrit:
sheon a écrit:Alors si c'est pas déjà fait, regarde The Man from Earth.

Je l'ai pas vu, j'achète ça quand je peux ça a l'air bien :)

C'est du vrai bon film de S-F avec un vrai petit budget.
Pas comme Equilibrium.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Messagede Tarod le 27 Aoû 2013, 17:27

sheon a écrit:Pas comme Equilibrium.

Très bien :lol:

Sinon Cloud Atlas ça vaut le coup de l'acheter?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 27 Aoû 2013, 17:29

Je disais ça pour troller, en fait j'ai pas vu Equilibrium, mais la critique qu'en a fait Durendal1 m'a dissuadé de le regarder :D
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Messagede Tarod le 27 Aoû 2013, 17:35

Ah ok, j'ai vu ce film à l'époque et ça m'avait pas marqué loin de là!
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 27 Aoû 2013, 20:29

Une amie m'a justement dit, quelques jours après que j'ai vu cette critique, qu'il s'agissait d'un de ses films cultes. Mais ça ne m'a pas surpris, on n'a pas trop les mêmes goûts cinématographiques, ça m'a limite rassuré :D
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Messagede Kadoc le 27 Aoû 2013, 20:32

Ouais_supère a écrit:Essaye de Le Fils de l'Homme.
Et Moon.

C'était bien, Moon. :good
N'ayez pas peur de l'avenir, vous n'en avez pas.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 27 Aoû 2013, 20:42

Plus maintenant ?
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 03 Sep 2013, 02:27

Image Mis en présence d’un chef-d’oeuvre, un homme commence à entendre la voix même qui a amené l’artiste à le créer. Quand la rencontre est réussie, l’homme vit alors un réel bouleversement purificateur. La sorte d’aura, qui unit le chef-d’oeuvre à son spectateur, fait ressortir les meilleurs facettes de son caractère, en même temps qu’il ressent le désir de les extérioriser. C’est alors qu’il se découvre lui-même. Ces quelques instants lui ont révélé l’abîme de ses potentialités et la profondeur de ses émotions. Image
--- Andreï Tarkovski, Le temps scellé


Ces quelques instants si bien décrits par l'immense cinéaste, ce sont finalement des épiphanies.
Des aboutissements hors de la raison.
Qui donnent du sens à des suites d'instants qui semblaient dénués de sens.


Est-il bon de partager, détacher du corps du film dont elles sont issues, ces épiphanies..
Ne sont-ce pas des épiphanies justement parce que d'une certaine manière sans que ce n'ait été conscient pour l'artiste, tout le film y mène, tout le film la crée.. ?
Ou bien le sont-elles justement parce qu'y recèle aussi une force indépendante même du reste de l'oeuvre, qui vaut d'être partagée?
Et en ce cas, paradoxalement, n'est-ce pas justement pourquoi il faut s'y refuser, parce que la révéler c'est retirer à l'oeuvre un peu de son souffle..?

Ou pour le dire autrement, partager une épiphanie, n'est-ce pas un cadeau empoisonné... ?

Mais tant pis, sans doute que l'on y gagne !

Alors allons-y...
J'aurais dû la partager voilà longtemps. Et j'aurais tant voulu la partager, dès hier, il y a quelques heures..



Qu'en dire ?

Je n'aurai certainement jamais les bons mots. D'autres l'ont dit déjà il y a longtemps, bien mieux que moi:

Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


Je serais bien évidemment heureux que vous partagiez à votre tour vous aussi de tels instants, de telles scènes épiphaniques, dans les films, le cinéma de votre coeur. Quitte à (soyons fou) que cela devienne un sujet à part entière en cas de trop de succès (mouais, pas convaincu :D mais soyons fou )...

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Madcad le 03 Sep 2013, 03:16

:good
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede horatio le 03 Sep 2013, 08:58

J'ai voulu tenter de visionner la BA, j'ai tenu 3 minutes. :D

C'est décidément pas le genre de film que je puisse visionner.

Bon par contre j'ai eu un coup de coeur pour "the loved one"

Image

Je ne poste pas de bande annonce pour ne pas vous spoiler, mais ce film est un petit bijou pour ceux qui aiment les films bien barrés !
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 08 Sep 2013, 22:32

Après avoir laissé traîner le DVD sur mon étagère depuis plusieurs mois, j'ai enfin visionné A Scanner Darkly de Richard Linklater, adapté du roman du même nom de Philip K. Dick (traduit "Substance Mort" en français, il faut croire que les traducteurs du film ont eu la flemme de chercher le titre français).

Le livre en lui-même est très particulier car assez différents des récits habituels de PKD : très personnel, il traite du milieu des junkies, de la surveillance des citoyens par l'état américain (écrit pendant la présidence Nixon, ceci explique cela) et de l'incompréhension qu'ont les gens des drogués.

Le film retrace parfaitement l'ambiance du livre. Il lui est très fidèle, prend peu de libertés (l'histoire est la même, simplement raccourcie pour extraire du livre les péripéties et les scènes les plus marquantes et importantes pour faire avancer l'intrigue), mais vaut néanmoins le détour, pour deux raisons principalement : l'animation et les acteurs. Il s'agit en effet d'un film d'animation, mais utilisant une technique assez spéciale : les scènes sont filmées avec les acteurs, comme pour un vrai film, puis les images sont traitées par les équipes d'animation. Je n'ai pas exactement compris la technique de dessin, à savoir s'ils redessinent entièrement la scène à partir d'une feuille blanche ou s'il dessinent par-dessus l'image, mais c'est un détail. Le résultat est splendide : non seulement le jeu des acteurs est entièrement conservé, mais en plus le style de dessin correspond parfaitement à l'ambiance du récit, avec des personnages très mouvants, donnant dans certaines scènes une impression de tangage, comme si le spectateur en avait pris. Quant au jeu des acteurs, il est parfait. La palme revient à Robert Downey Jr (on croirait que le personnage de Jim Barris a été inventé pour lui) et Rory Cochrane (qui joue un junkie complètement disjoncté, il est simplement exceptionnel avec ses tics physiques et ses expressions du visage). Les autres acteurs ne sont pas en reste, que ce soit Keanu Reeves dans le rôle du flic paumé, Winona Ryder dans celui de la dealeuse un peu à l'ouest et Woody Harrelson dans celui du parano hystérique.

Voilà quelques images pour illustrer l'excellent travail de l'équipe d'animation :
Image
Robert Downey Jr

Image
Keanu Reeves

Image
Winona Ryder
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Kadoc le 12 Sep 2013, 11:03

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Messagede sheon le 12 Sep 2013, 11:33

Encore ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 12 Sep 2013, 11:45

sheon a écrit:Après avoir laissé traîner le DVD sur mon étagère depuis plusieurs mois, j'ai enfin visionné A Scanner Darkly de Richard Linklater, adapté du roman du même nom de Philip K. Dick (traduit "Substance Mort" en français, il faut croire que les traducteurs du film ont eu la flemme de chercher le titre français).

Le livre en lui-même est très particulier car assez différents des récits habituels de PKD : très personnel, il traite du milieu des junkies, de la surveillance des citoyens par l'état américain (écrit pendant la présidence Nixon, ceci explique cela) et de l'incompréhension qu'ont les gens des drogués.

Le film retrace parfaitement l'ambiance du livre. Il lui est très fidèle, prend peu de libertés (l'histoire est la même, simplement raccourcie pour extraire du livre les péripéties et les scènes les plus marquantes et importantes pour faire avancer l'intrigue), mais vaut néanmoins le détour, pour deux raisons principalement : l'animation et les acteurs. Il s'agit en effet d'un film d'animation, mais utilisant une technique assez spéciale : les scènes sont filmées avec les acteurs, comme pour un vrai film, puis les images sont traitées par les équipes d'animation. Je n'ai pas exactement compris la technique de dessin, à savoir s'ils redessinent entièrement la scène à partir d'une feuille blanche ou s'il dessinent par-dessus l'image, mais c'est un détail. Le résultat est splendide : non seulement le jeu des acteurs est entièrement conservé, mais en plus le style de dessin correspond parfaitement à l'ambiance du récit, avec des personnages très mouvants, donnant dans certaines scènes une impression de tangage, comme si le spectateur en avait pris. Quant au jeu des acteurs, il est parfait. La palme revient à Robert Downey Jr (on croirait que le personnage de Jim Barris a été inventé pour lui) et Rory Cochrane (qui joue un junkie complètement disjoncté, il est simplement exceptionnel avec ses tics physiques et ses expressions du visage). Les autres acteurs ne sont pas en reste, que ce soit Keanu Reeves dans le rôle du flic paumé, Winona Ryder dans celui de la dealeuse un peu à l'ouest et Woody Harrelson dans celui du parano hystérique.

Voilà quelques images pour illustrer l'excellent travail de l'équipe d'animation :
Image
Robert Downey Jr


Image
Keanu Reeves

Image
Winona Ryder



Je dirais que c'est une technique mixte. Une postérisation des images filmées d'abord (de façon a garder les contours et transformer les nuances en un nombre limité d'à-plats de couleurs. Ensuite chaque image a du être reprise par les animateurs pour lui donner une touche "dessin naturel", ajouter des éclats de couleurs par ci par là (très inspirée du style de colorisation Photoshop de notre Moebius national). Rien d'original. Avant l'apparition des images numérisées sur ordinateur, la technique existait depuis très longtemps sous le nom de "rotoscope". Au lieu de filmer des dessins sur un banc-titre, on inverse le processus on projette des séquences avec des acteurs réels sur du papier dessin où les artistes retracent la photo. J'ai vu un court métrage de DA tiré de je ne sais plus quel oeuvre de Giono (l'homme qui plantait des arbres ou quelque chose comme ça) où cette technique est très visible, puisque c'est une succession de dessins hachurés au crayon décalqués sur des séquences de paysage ou de films d'actualité. "Blanche-Neige" ou "Gulliver" ont été réalisés comme ça (pour les personnages principaux) mais Disney a longtemps menti et nié l'utilisation du rotoscope.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Tarod le 12 Sep 2013, 19:00

J'avais vu ce film à l'époque, je ne me souviens plus des détails mais j'en garde un souvenir mitigé avec à la fois de bonnes choses et des choses moins bien. Je crois que j'avais été assez déçu par la fin :?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 12 Sep 2013, 23:29

C'est la même fin que dans le livre, en tous cas, et je trouve l'idée vraiment excellente.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 13 Sep 2013, 18:48

"La personnalité fascinante de l’Emir Abdelkader, dotée de multiples facettes, mystique, politique, littéraire, militaire, sera bientôt portée sur grand écran par le réalisateur américain Charles Burnett, auteur de plusieurs films dont Namibia avec Dany Glover. Le quotidien Algérie révèle qu’un accord a été signé entre le ministère de la culture représenté par l’‘Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC) et la boîte de production américaine basée à Los Angeles (USA), Cinema Libre Studio. Tourné en plusieurs langues arabe, français et anglais, ce long-métrage est particulièrement attendu en Algérie où l’Emir est considéré comme un personnage historique hors normes.

Rappelons qu’aux Etats-Unis, une ville de 1 500 habitants porte son nom. La ville d’El Kader (voir vidéo ci-dessous) se trouve dans l’Etat de l’Iowa. En 1846, trois Américains, John Thompson, Timothy Davis et Chester Sage décidèrent de nommer leur petit campement El Kader, pour rendre hommage à l’esprit chevaleresque de celui qui a incarné la lutte contre le colonialisme."

Source Algérie 360°
http://bit.ly/13VzYAQ
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 13 Sep 2013, 19:35

Dans ma bibliothèque, j'ai en exergue un vieux livre de mon père, sous celui de chevet son père "Verdun, la bataille" : "Abd El Kader, où l'émir magnanime" (bon, c'est devant un autre livre récupéré de la bibliothèque paternelle et dont on lit sur la tranche : "la prise d'Alger" :D Jamais lu par contre. Mais ça doit être militairement intéressant).
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Tarod le 13 Sep 2013, 19:44

sheon a écrit:C'est la même fin que dans le livre, en tous cas, et je trouve l'idée vraiment excellente.

Je ne me rappelle plus du tout de la fin, juste que ça m'avait déçu :lol:
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Alzam le 14 Sep 2013, 17:22

11 septembre 2013
Un ‘flop’ à Hollywood, et pas des moindres !
‘The Lone Ranger’… Une gifle que l’Amérique ne veut pas recevoir !
Jacques RICHAUD

Image

Ce sont les studios Disney qui ont produit le spectacle monumental, ‘blockbuster’ au très large budget dirigé par Gore Verbinski assisté de Jerry Bruckeimer. Deux ‘valeurs sures’ au palmarès impressionnant, dont la trilogie ‘Pirates des caraïbes’ (2003, 2006,2007) avec Johnny Depp, également acteur principal de ‘The Lone Ranger’. Un Johnny Depp qui en ‘Captain Jack Sparrow’ avait réjoui des millions de petits et grands en attente de divertissement et d’exotisme et empli les caisses de la production.

Tous les atouts semblaient réunis et la sortie éclatante du film au soir du 3 juillet 2013, veille de la fête Nationale aux États-Unis, laissait prévoir un ‘événement’ avec ‘The Lone Ranger’ jamais remis à l’écran depuis trente ans (1) … Ce fut un tir à boulets rouges et un désaveu cinglant de la critique du pays !

Alors que s’est il passé ? Pas un ‘ratage’ cinématographique : le western est somptueux, tourné dans six États étasuniens et pour une large part dans les déserts du Nouveau Mexique, avec tout l’éclat du genre. L’interprétation est magistrale, avec les outrances et les éclats auxquels nous a habitué Johnny Depp, dans le rôle principal de l’Indien ‘Tonto’. Les cascades et effets spéciaux dépassent souvent le ‘déjà vu’ dans le genre, de façon flamboyante… Alors ?

Alors, non, il s’agit d’autre chose : producteurs et scénaristes ont choisi de réécrire un « Mythe Américain » à leur manière, et de quelle manière ! Qu’ils aient pu déclencher une telle hostilité mérite analyse et réflexion. L’anathème est toujours ‘révélateur de quelque chose’ et il se pourrait bien que ce ‘Lone Ranger’ soit un personnage de notre temps encore… Briser le miroir ne suffit pas à effacer une certaine image de l’Amérique et son histoire.

1. Un ‘blockbuster’ de la maison Disney ‘massacré’ par la critique :

- Au jour même de la sortie, le 3 juillet 2013, une critique impitoyable accable le film ‘Antiaméricain’ et ‘Antibusiness’. Il est reproché au Lone Ranger d’être ‘un crétin opposé au port d’arme’, stigmatisée aussi l’importance donnée à l’Indien ‘Tonto’ par rapport au héros que devait être ‘The Lone Ranger’. Condamné aussi le mauvais rôle donné aux ‘Américains, civils, militaires ou vétérans ou entrepreneurs, qui ont développé le chemin de fer au travers de l’Amérique…’ Et qui auraient fait ‘Des travailleurs chinois ou des natifs indiens…des victimes’. Pour la critique Debbie Schlussel qui s’exprime ainsi (2), ‘les enfants qui verraient cette ‘chose’ recevraient un poison dans leur esprit concernant l’Amérique’. Il est décrit une ‘trahison de ‘l’original’ Lone Ranger… Héro patriote protégeant les citoyens étasuniens des criminels…’ Il est dénoncé un film qui montre une corruption d’une manière que sûrement ‘Obama love’ ; il est même reproché au héro ‘Non seulement d’être contre les armes à feu, mais de vouloir traduire les criminels en justice’, véritable ‘plaidoyer contre l’assassinat des terroristes’. Et en sus avec un ‘Indien d’une minorité indigène qui veut instruire un homme blanc’… Le ton est donné ici de ce qui fonde ‘l’antiaméricanisme’ du film et il est précisé que ce propos est comparable au discours ‘communiste et marxiste’… Sur le forum de ce pamphlet on parle de ‘Bombe de l’été’ et le schéma antiétasunien est résumé par l’équation ‘Marx + Obama + Bin Laden’ ! Rien moins…

- Cette déclaration sulfureuse extrême n’est pas isolée, mais reflète ce qui est dit de façon moins claire ou subliminale dans nombre d’autres critiques où le contenu ‘politique’ du jugement est moins apparent. L’attaque massive de ‘The Lone Ranger’ porte souvent sur des aspects annexes, voire dérisoires, ou dévoie mensongèrement son contenu ou dénonce en ultime argument son coût, pour ne pas démasquer les causes véritables de la volonté de ‘Tuer the Lone Ranger’ (sic !) (3). Nous verrons plus loin ce qui a pu offusquer la perception américaine qui baigne dans ses mythes nationaux comme dans un élixir de bonne conscience.

- A la veille de la sortie du film, le 2 juillet, la revue critique de Spencer Perry (4) qualifiait le film de ‘stupidité’ ayant ‘échoué’ dans ses ‘parodies d’archétypes’ et soulignait pour dissuader (comme le feront la plupart des critiques) ‘l’excessive longueur, 2h30’ et le ‘quart de millions de dollars’ investis, même si dit il, ce n’est ‘pas le pire des western à gros budget’… Belle promotion !

- Dés le 5 juillet, la revue de Devon Pack s’acharne à démontrer le ‘fiasco’ et lui trouver une explication en ’26 points’, pour démolir le film et conseiller d’utiliser à un autre usage les ‘douze dollars’ du ticket d’entrée, conseillant quelques titres d’ouvrages sans doute plus apologétiques de la conquête de l’Ouest (5). Dans une autre revue critique plus exhaustive Glenn Kerry retient ensuite le bas score de popularité du film (30%) au terme de la première période d’exploitation de ce ‘Bizarre blockbuster’ (6). En évoquant ‘l’acte de subversion’ de la part de ses producteurs dans ce scénario situé ‘au XIXm siècle dans la phase d’expansion capitaliste’. Mais il s’interroge sur la pertinence des principales critiques et en particulier sur ‘le traumatisme que le film induirait chez les enfants’.

- Le ‘traumatisme infantile’ présumé est en effet mis en avant par plusieurs critiques (7) ; pourtant des associations parentales ont un jugement plus nuancé, allant jusqu’à admirer le film (8).D’autres parents le condamnent sévèrement, prétextant du choix pour le rôle du ‘méchant’ d’un sujet porteur d’une ‘fente labiale’ (ou ‘bec de lièvre’) devant traumatiser les enfants porteurs d’une anomalie semblable (9).

- D’autres motifs seront mis en avant : ‘A crazy 250 millions fantasy’ (10), un ‘Confused Lone Ranger’ (11). Certains tenteront de mobiliser la colère des ‘Natives Americans’ (Indiens) contre Johnny Depp en accusant un caractère ‘raciste’ du film (12), mais pondérant cette appréciation par l’avis d’un réalisateur d’origine Indienne qui ne s’associe pas à ce jugement. Pourtant ce reproche est renforcé par Aicha Harris dénonçant les ‘Stéréotypes ethniques’ (13) tout en nuançant le caractère raciste. Les associations confessionnelles participent à l’attaque (14) en dénonçant le dénigrement de la religion dans ce ‘Dark movie’ (15).

- Le ‘flop financier’ est annoncé dés le jour de la sortie le 3 juillet 2013, fondé sur ’70 revues critiques négatives’, à propos d’une production venue d’un Hollywood ‘lobotomisé’ et recommandant de ‘Ne pas aller voir le film’ (16). La perte annoncée après un mois de ce boycott orchestré se chiffrerait de 160 à 190 millions de dollars. Dans la Revue des ‘gagnants et des perdants de la saison 2013’, Mark Lankester (Royaume-Uni) placera ‘The Lone Ranger’ en tête des ‘losers’ (17).

Johnny Depp répliquera aux détracteurs, qu’il soupçonne d’avoir prémédité l’attaque ‘bien avant la fin de la réalisation’ (18). Sean O’Neal évoquera aussi une ‘conspiration pour tuer Lone Ranger’ (3). L’équipe de production entière s’exprimera (19).

D’autres critiques plus rares resteront favorables au film (20-21-22). Rudi Azank salue avec enthousiasme l’originalité créative (23). La dérive haineuse est dénoncée (24).

Spielberg, sans avoir encore vu le film, énonce que ‘ des budgets de 250 millions de dollars, pour ‘World War Z’ comme pour ’The Lone Ranger’ semblent peu défendables’. Il ironise sur la réaction au ‘flop’ de la maison Disney déclarant ‘Tout était parfait sur le papier’ et annonce ‘La fin de l’ère des blockbuster’ dans le fonctionnement du ‘capitalisme hollywoodien’ (25).

Peut être l’objectivité vient elle des critiques ‘Non US’, globalement beaucoup plus favorables, particulièrement au Royaume-Uni. (26). Le caractère injustifié des critiques est relevé par beaucoup (27-28-29-30-31-32)). ‘Les critiques sont stupides, particulièrement celles accusant Depp d’être raciste’ (33). Certains saluent la dénonciation de la ‘corruption des notables, des militaires’ et la critique du ‘capitalisme triomphant’ (34). C’est Robie Collin qui est le plus clair : critique en chef au Telegraph (Royaume-Uni) il explique bien le rejet étasunien par le fait qu’il s’agit du ‘Plus antiaméricain blockbuster jamais réalisé’ ; mais constate qu’il ‘n’aurait eu aucune raison d’être’ dans un ‘monde sain d’esprit’ et il s’enthousiasme que ‘quelqu’un l’ai fait’ (35).

Il faut donc bien soupçonner qu’un ‘Mythe américain’ essentiel a été ébranlé, et peut être aussi subverti le ‘genre même du western’, d’une façon jugée intolérable pour nombre d’étasuniens !

2. Le mythe du ‘Lone Ranger’, nous allons le voir, est lui-même une légende révisionniste et patriotique, que le film effectivement bouscule dans ses fondements mêmes.

Le mythe a été créé dans les années trente (Au moment ou se situe le début du film de Gore Verbinski), avec la création d’un feuilleton radiophonique de 3.000 épisodes en vingt ans jusqu’aux années cinquante. Suivi de séries TV, de 90 jeux vidéo… Le héro est toujours irréprochable, parlant bien, n’usant ni de tabac ni d’alcool, ne tirant jamais pour tuer et possédant une Silver bullet (une balle en argent) pour rappeler le caractère précieux de la vie. Des films seront produits avec des versions successives reproduisant la légende du défenseur de la Loi et de l’Ordre dans des États-Unis aux autorités respectables. A ses cotés, un Comanche orphelin d’une guerre interindienne joue le rôle d’un apprenti, mais il aide aussi le Lone Ranger à faire accepter ‘l’Ordre blanc’ dans les tribus soumises à la loi nouvelle, dont la légitimité va de soi. (7-21-36).

Mais cette ‘belle légende’ est elle-même une ‘story telling’ révisionniste comme le rappelle Devon Pack (5), car le personnage qui a inspiré le récit se nommait Bass Reeves (37) et avait été le premier African-American marshal, ancien esclave évadé né en Arkansas, tireur d’élite, intègre au point d’arrêter son propre fils, nommé en territoire indien et à l’origine de 3000 arrestations et 14 criminels abattus par lui... Mais aucun représentant du Lone Ranger n’a jamais été ‘black’, le mythe américain est à la gloire des Blancs !

La question s’est donc posée en effet : ‘Comment adapter ‘The Ranger’ dans la société multiculturelle, post 11 septembre et post crise financière ?’ Et le choix de Gore Verbinski a été de sévèrement écorner la légende (2-10) :

+ John Reid, ‘The Lone Ranger’ de Gore Verbinski est bien un homme de Loi détestant les armes à feu, poursuivant le terrible Butch Cavendish, hors la loi qu’il verra tuer de façon horrible son frère ; mais l’intrigue fera qu’il deviendra lui-même ‘hors la loi’ de circonstance et portera le masque offert par ‘Tonto’ pour démasquer toutes les autorités civiles, militaires et notables entrepreneurs, tous en association criminelle avec Butch Cavendish ! C’est ‘le système’ qui se révèle corrompu et criminel, et pas seulement ‘le méchant’ dont la présence est incontournable dans tout bon western !

+ Mais le personnage principal n’est pas même le ‘Lone Ranger’, c’est ‘Tonto’. L’Indien Cheyenne dont la tribu a été exterminée non pas par d’autres indiens mais par des Blancs dont Cavendish… Et c’est lui ‘Le Noble Sauvage’ réveillé au début du film en 1933 dans un Musée de San Francisco, qui va enseigner à un jeune enfant admirateur du Lone Ranger, l’envers de la légende et une réalité ‘autre’ que celle cultivée dans la mémoire étasunienne. Dans ce rôle Johnny Depp, un temps prisonnier, résume le sort fait à son peuple dans la réponse à la question ‘Quel est ton crime ?’- ‘Indien’ dit Tonto.

+ Et l’envers de la légende est accablant. Il apparaît que le criminel sanguinaire Davendish ‘travaille’ en réalité pour l’entrepreneur de la construction du chemin de fer Lathan Cole, voulant incarner ‘le progrès’ et ‘la prospérité’ qui résulteront d’une conquête de l’Ouest dont la face sombre est clairement révèlée : les truands simulent des attaques d’indiens pour terroriser les fermiers et susciter l’extermination des tribus par l’armée. C’est pour le compte d’un emblématique ‘capitaliste’ que se produisent les crimes de celui qui s’empare aussi dans une ‘opération hostile’ dit il lui-même cyniquement, de la majorité des actions de la société ferroviaire, abattant le seul protestataire avant la soumission de tous les autres. Et pire encore, l’armée en la personne du ‘Captain Jay Fuller’ est totalement impliquée dans la combinaison et va jusqu’à se laisser convaincre de passer par les armes le ‘Lone Ranger’ pour avoir démasqué toutes les connivences !

Sont donc réunies des forces ‘mercenaires’, au service des intérêts d’un ‘capitaliste’ de la grande période d’expansion vers l’ouest et supplétives de l’armée pour effectuer des missions de terreur qui justifieront la répression sur les tribus indiennes. Une armée complice qui laisse massacrer des fermiers et aussi des ‘Rangers’… Toute ressemblance avec une armée en campagne pour des intérêts économiques et employant des effectifs nombreux de ‘mercenaires’ pour les plus basses besognes, et pourchassant ceux qui révèlent ses méfaits, ne saurait être fortuite… C’est ce miroir que la critique étasunienne a voulu briser !

Après la mort de Cole et de ses complices, au final du film, le Ranger masqué sera salué comme un héro par ceux des actionnaires de la société ferroviaire enfin délivrés de leur prédateur et par les autorités civiles qui lui demandent de ‘Montrer enfin son visage’… Mais parce que ‘le système’ reste en place, inchangé pour les mêmes ignominies reproductibles, le ‘Ranger’ répondra ‘Il est trop tôt’ et conservera son masque avant de s’éloigner vers le désert, signifiant que la défense de la Loi et de la vérité nécessite encore de rester masqué, voire hors la Loi, pour affronter les turpitudes de l’Amérique dans son système politique, économique et militaire… Cette courte phrase conclusive du film ‘Il est trop tôt’ en est la leçon pour les spectateurs du présent…. Toute ressemblance avec des pratiques comme celles de Wikileaks ou des Anonymous dont le masque est le symbole, n’est évidemment pas fortuite… Et si le dernier Lone Ranger a avoir été incarcéré se nommait Bradley Manning pour avoir dévoilé les crimes de l’armée et les turpitudes de son commandement ?

Au final du générique l’Indien Tonto lui aussi regagne le désert… Pour quel avenir ?

3. Aussi grave peut être que la destruction d’un mythe national, est la subversion du ‘genre western’ au-delà de ce qui avait été osé précédemment. Un genre qui se veut constitutif de la construction de ‘l’identité’ américaine elle-même

Ce ‘genre’, comme le rappelle Eileen Jones (36) a été dans une période ‘classique’ mis au seul service de l’épopée construite de la nation étasunienne, glorifiant le pays naissant et occultant les zones d’ombre.

Ce que les américains ont ensuite nommé le ‘western révisionniste’ est apparu dans les années 60-70, incluant des ‘problèmes sociaux’, évoquant le ‘racisme’, l’idéologie exacerbée de ‘l’autodéfense’ et les conflits ‘psychologiques’. John Ford et Anthony Mann ont été emblématiques de ce virage. Les aspects ‘politiques’ et la ‘violence psychotique’ se banaliseront avec Sam Peckinpah et Sergio Leone.

Pour les critiques étasuniens de ‘The Lone Ranger’ il s’agit d’un nouveau ‘western révisionniste’ qui explose comme une bombe éclaboussant le monde politique, l’armée et le capitalisme !

Ce révisionnisme inclus aussi l’inversion des rôles avec un Tonto devenu le véritable héro et un Ranger au rôle secondaire, véritable offense à l’Amérique ‘blanche’ !

Et lorsque les critiques voient du ‘racisme’ dans le film pour demander au public de s’abstenir de le visionner, c’est pour leur éviter de voir l’extermination des Cheyennes par des blancs, l’assassinat d’un travailleur Chinois et le mépris des Indiens en général ; tandis que les ‘minorités’ montrées ne manifestent aucune violence et que c’est chez les Cheyennes et dans une famille chinoise que le ‘Ranger’ trouvera hospitalité. Là aussi le mythe du western est inversé ; même lorsque Tonto reproche un temps au ranger de ne pas achever Cavendish à sa merci ‘Je ne suis pas un sauvage’ dit le Ranger, ‘Tu n’es pas un homme’ réplique Tonto, mais au final c’est sur la conduite du Ranger que s’alignera Tonto ! Une leçon irrecevable pour l’Amérique blanche, celle de l’exécution sommaire des terroristes, des guerres préventives et d’Abuh Grahib !

En conclusion :

Oui, ‘The Lone Ranger’ est bien le blockbuster le plus subversif de la saison 2013 !

Mais la réaction de la critique étasunienne peut nous inquiéter : il semble que là bas beaucoup regrettent la grande époque du Mac Carthysme qui aurait n’en doutons pas fait interdire le film et brisé les carrières de ses producteurs et acteurs.
Il n’est pas sûr que tout public perçoive la dimension politique évidente de ce formidable ‘divertissement’ ; mais ceux qui tentent de museler son message savent ce qu’ils font, dans une époque où une partie de l’Amérique doute des vertus affichées par son gouvernement.

On pourrait objecter qu’il y a longtemps que les ‘séries’ étasuniennes ébranlent les bonnes consciences, mais généralement elles dénoncent des turpitudes dans les marges ou dans la proximité d’un pouvoir dont la légitimité n’est pas contestée. Aucune concession semblable dans ‘The Lone Ranger’, dont le message final ‘Il est trop tôt’ (Pour se passer du masque) dit clairement que le temps n’est pas venu encore de croire à cette démocratie imaginée par des pionniers et pervertie par des prédateurs.

Ceux là ont reçu en cadeau pour la Fête Nationale du 4 Juillet 2013 un miroir impitoyable ! C’est tout le ‘Storry telling’ de l’Amérique qui est ébranlé, pas seulement dans a période historique, mais dans son présent. Le récit de ‘Tonto’ nous redit ce qu’avait décrit Howard Zinn sur les origines (38) et ce que nous disent les plus sérieux critiques des dérives de l’ère capitaliste qui ne survit que par sa collusion avec un ordre armé.

Nous sommes à l’ère du Lone Ranger de Gore Verbinski, confronté aux turpitudes et mensonges et crimes dissimulés … Il suffit de regarder nos écrans pour le savoir et écouter les récits de tous les ‘Tonto’ de la terre, orphelins de nos guerres.

Jacques Richaud

9 septembre 2013


http://www.legrandsoir.info/the-lone-ranger-une-gifle-que-l-amerique-ne-veut-pas-recevoir.html
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 14 Sep 2013, 18:21

:good
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 14 Sep 2013, 18:35

Je me demande ce qu'ils diraient en regardant Cavalier Bleu ou Little Big Man, alors...
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede metomoll le 15 Sep 2013, 03:25

Sont de plus en plus cinglés ces amerloques...
"Nous n'héritons pas la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants." - Antoine de Saint-Exupéry.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 15 Sep 2013, 12:01

Au contraire, ils restent constants. C'est là le problème : ils n'évoluent pas.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 15 Sep 2013, 13:29

C'est psychanalytique. Leur nation est née d'un meurtre (le génocide indien), d'un viol (la culture indienne) et d'un vol (la terre des Indiens). Ils le payeront jusqu'à la fin des temps.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 16 Sep 2013, 13:41

Sinon, y a Gravity qui sort très très bientôt, et c’est peu dire que je dois me retenir de ne pas trop en attendre, les premiers retours sont dithyrambiques!
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede DCP le 16 Sep 2013, 14:05

J'ai été voir le majordome samedi, beaucoup trop lisse et attendu pour être honnête, dommage....
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
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