La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Messagede Ouais_supère le 12 Mar 2013, 15:40

Tu pouvais enlever des trucs, là, contentes-toi de:

"Temps à perdre?"

Peut-être...
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Messagede Waddle le 12 Mar 2013, 15:41

Ouais_supère a écrit:Tu pouvais enlever des trucs, là, contentes-toi de:

"Temps à perdre?"

Peut-être...

:-D
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Messagede Waddle le 12 Mar 2013, 15:41

Maverick a écrit:Mais t'as du temps à perdre aujourd'hui ou quoi ? Tu t'ennuies ?

Je suis poli, je réponds à Sheon c'est tout.
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Messagede Maverick le 12 Mar 2013, 15:42

Ouais_supère a écrit:Tu pouvais enlever des trucs, là, contentes-toi de:

"Temps à perdre?"

Peut-être...
Attends, sujet-verbe-complément quand même. C'est un minimum.
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Messagede Ouais_supère le 12 Mar 2013, 15:43

Oui.
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Messagede Waddle le 12 Mar 2013, 15:56

Ouais_supère a écrit:Oui.

:-D :-D :-D :-D

Tu es trop fort mec :-D
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Messagede Xave le 12 Mar 2013, 16:02

Question qui peut paraître triviale mais qui peut avoir son importance, pour certains, dans certaines circonstances : au-delà de l'aspect "grand film" voire "chef d'oeuvre" de A la merveille, bref de toutes ses qualités intrinsèques cinématographiques, et sans en rien dévoiler, comment se sent-on en ressortant de ce film ? Est-on empli de choses belles et/ou positives, de joie, ou à l'inverse, est-ce de l'émotion, de la tristesse ou je ne sais quoi de pas forcément joyeux qui ressort ?

Que peut-on en dire sur ce registre-là ?
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Messagede Silverwitch le 12 Mar 2013, 16:19

Xave a écrit:Question qui peut paraître triviale mais qui peut avoir son importance, pour certains, dans certaines circonstances : au-delà de l'aspect "grand film" voire "chef d'oeuvre" de A la merveille, bref de toutes ses qualités intrinsèques cinématographiques, et sans en rien dévoiler, comment se sent-on en ressortant de ce film ? Est-on empli de choses belles et/ou positives, de joie, ou à l'inverse, est-ce de l'émotion, de la tristesse ou je ne sais quoi de pas forcément joyeux qui ressort ?

Que peut-on en dire sur ce registre-là ?


Ah, c'est une bonne question ! Je serais bien en peine d'y répondre de manière assurée. J'en suis sortie à la fois un peu mélancolique et intranquille. Je crois que la manière dont nous accueillons le film en dit beaucoup sur nous, peut-être plus que sur le film lui-même. Il y a des tristesses qui écrasent, des joies qui accablent et d'autres qui élèvent. Si ce n'est pas un film joli et joyeux, ce n'est pas non plus un film si sombre, plutôt indécidable, comme les saisons, comme le gris et le bleu du ciel.
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Messagede Waddle le 12 Mar 2013, 16:31

silverwitch a écrit:
Xave a écrit:Question qui peut paraître triviale mais qui peut avoir son importance, pour certains, dans certaines circonstances : au-delà de l'aspect "grand film" voire "chef d'oeuvre" de A la merveille, bref de toutes ses qualités intrinsèques cinématographiques, et sans en rien dévoiler, comment se sent-on en ressortant de ce film ? Est-on empli de choses belles et/ou positives, de joie, ou à l'inverse, est-ce de l'émotion, de la tristesse ou je ne sais quoi de pas forcément joyeux qui ressort ?

Que peut-on en dire sur ce registre-là ?


Ah, c'est une bonne question ! Je serais bien en peine d'y répondre de manière assurée. J'en suis sortie à la fois un peu mélancolique et intranquille. Je crois que la manière dont nous accueillons le film en dit beaucoup sur nous, peut-être plus que sur le film lui-même. Il y a des tristesses qui écrasent, des joies qui accablent et d'autres qui élèvent. Si ce n'est pas un film joli et joyeux, ce n'est pas non plus un film si sombre, plutôt indécidable, comme les saisons, comme le gris et le bleu du ciel.


A ton avis, pourquoi est-ce que beaucoup de gens s'emmerdent devant ce film?
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Messagede Hugues le 12 Mar 2013, 16:43

Xave a écrit:Question qui peut paraître triviale mais qui peut avoir son importance, pour certains, dans certaines circonstances : au-delà de l'aspect "grand film" voire "chef d'oeuvre" de A la merveille, bref de toutes ses qualités intrinsèques cinématographiques, et sans en rien dévoiler, comment se sent-on en ressortant de ce film ? Est-on empli de choses belles et/ou positives, de joie, ou à l'inverse, est-ce de l'émotion, de la tristesse ou je ne sais quoi de pas forcément joyeux qui ressort ?

Que peut-on en dire sur ce registre-là ?


C'est tout une palette..
La mienne..
Au premier regard, une grande joie, qui accompagne pour longtemps.. (sans doute instillée par le morceau repris pour les crédits de fin)
Au second regard, un monde différent, des visages changés qui semblent tous frère, un ciel aux couleurs merveilleuses.
Mercredi dernier, au troisième (et pourtant une de celle où je prenais des notes, et où longtemps du film je n'ai vu que ses artifices, que l'envers de son décor), comme sonné d'émotion, je salue comme presque comme si nous nous connaissions la grand-mère qui à peine la lumière rallumée amène ses petits-enfants à la séance qui leur est réservée.. puis m'étant vêtu je lui dis au revoir.. Alors que nous sommes deux parfaits étrangers... La surprenant un peu par deux fois (et me surprenant moi-même). A vrai dire dans ce brouillard je salue je crois tous ceux qui croisent mon chemin..
Rien de très particulier pour les suivantes, sinon pour la dernière, un peu de la traînée de l'émotion de l'épiphanie pourtant placée bien avant la fin du film, qui quand tout est rallumé persiste très légèrement.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 12 Mar 2013, 16:48

Mais...

Tu l'as vu combien de fois?
C'est pour ton boulot ou pour "développement personnel"?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Mar 2013, 17:14

Ouais_supère a écrit:Mais...

Tu l'as vu combien de fois?
C'est pour ton boulot ou pour "développement personnel"?


Bah en me relisant, tu aurais compté cinq.
Les deux premières fois sont si loin, dans les derniers feux de l'été, qu'elles ne comptent plus vraiment. C'est juste un joli et vague souvenir.
Les deux premières fois cette semaine passée (en fait le même jour), pour quelque raison il me fallait prendre des notes (instillant un regard analytique, qui sur ce film, pour une fois, laisse à distance)
Enfin la dernière hier soir, c'était parce que je savais que je finirai (surtout en condamnant le stylo à mort) par revoir le film tel que j'avais su le voir cet été (particulièrement à la deuxième vision).

Après, je ne suis pas tout seul à agir ainsi (et il ne se fait la voix que de tant de quidams qui pourtant jamais n'auront connaissance même, de ces mots à droite)
Ca n'est de toute façon jamais tout à fait le même film, tant devant ces jump cuts, ces plans si courts et pourtant si pleins de détails, et si souvent leur non-linéarité, l'esprit s'attarde sur un plan plutôt qu'un autre, remarque un détail encore inédit qui nous distrait d'un autre, et reconstruit ces pièces lacunaires, de ces éclairs d'instantanés de vie, un souvenir un peu différent chaque fois. C'est vraiment, pas pour seulement l'élégance du mot, mais en expérience, toujours un Nouveau Monde.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Mar 2013, 18:25

La bande-annonce du petit distributeur américain Magnolia Pictures que j'aurais pu partager depuis vendredi, qui a la qualité de partager d'autres plans, mais qui sur un plan sonore est assez mauvaise (voix de Jane (McAdams) sur des images de Marina (Kurylenko), pour dissimuler qu'elle s'exprime en français, voix d'ailleurs qui ne parvient jamais dans ce montage à dialoguer avec les images, tant le propos prêté artificiellement à Kurylenko par ce montage semble téléphoné, une redite de l'image, donc tout à fait dispensable.. et puis ce morceau de musique de catalogue sonore, déjà utilisé dans la bande-annonce anglaise qui finalement devient caricatural et usant, au contraire bien évidemment des quelques notes du Parsifal de Wagner que nous entendons auparavant [ainsi que dans le film].. bref en comparaison des autres bandes-annonces, la plus mauvaise.. mais finalement pas si mal quand on la regarde isolée)



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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sccc le 12 Mar 2013, 19:14

Pas à l'affiche chez nous dans les grands complexes.

J'ai trouvé pas mal de critiques sur le web, pas brillantes pour la plupart.

Un exemple:

A la merveille de Terrence Malick, autopsie d'un naufrage

Par Thomas Baurez (Studio Ciné Live), publié le 10/03/2013 à 18:38

Après avoir joué les arlésiennes, Terrence Malick enchaîne aujourd'hui les films à la vitesse d'un cheval au galop, au risque de l'essoufflement. Après The Tree of Life et sa Palme d'or, À la merveille est un film raté. Autopsie d'un naufrage.

Il y a encore quelques mois, la simple évocation du nom de Terrence Malick faisait se pâmer n'importe quel cinéphile normalement constitué. L'homme presque sans visage, capable de s'évaporer dans la nature pendant vingt ans, faisait figure de néo-Kubrick. À l'heure du tout médiatique, cette stratégie du retrait a forcément quelque chose de réconfortant, même s'il assure involontairement à l'intéressé un plan marketing en béton armé sur le mode de "l'homme qui a vu l'ours, qui a vu l'homme qui a vu l'ours!" Ainsi, en 2011, à Cannes, où il présentait The Tree of Life, l'animal craintif est entré dans la salle de projection par une porte dérobée. Les photographes étaient alors priés de détourner leurs objectifs. Malick n'a pas prononcé une syllabe, puis s'est évaporé laissant sa Palme se dorer la pilule sans lui et la critique gloser à l'unisson. Problème, si le cinéaste ne pipe mot, ses films, eux, sont devenus très, très, très mais alors très bavards. Témoin, ce dernier opus, À la merveille, récit d'un couple à la dérive dans une Amérique pavillonnaire tout aussi agonisante.

La voix de son maître

Chez Malick, la voix off a toujours été le vecteur d'une pensée philosophique pour des personnages en quête d'(h)auteur. En 1998, avec La ligne rouge, alors que le maître signait un retour inespéré vingt ans après Les moissons du ciel, personne n'osa avouer son début d'indigestion en écoutant les plaintes à rallonge de G.I. embourbés dans une île d'un lointain Pacifique. Le nouveau monde, en 2005, et surtout The Tree of Life allaient confirmer les craintes. La parole envahit désormais tout, se fait parabole, puis commentaire. Ce lyrisme pompier est plus que jamais au service d'un questionnement sur l'humanité. "Qui suis-je? Où vais-je? Pourquoi suis-je là?" Malick, en homme sage, pose les questions et se garde bien d'y répondre. Sa caméra n'hésite donc pas à s'envoler s'il le faut vers des cieux plus cléments (voir les planètes dans The Tree of Life) ou au fond des océans comme dans À la merveille, où des grosses tortues nagent placidement dans un contre-jour apaisant. À l'instar des frères Bogdanov, la malédiction de Malick est qu'il doit rester sur Terre au milieu de ses semblables. À la fin de ce sixième long métrage, la voix d'Olga Kurylenko évoque carrément : "L'amour qui nous aime." Jusqu'ici, seul Marc Lévy avait osé.

Ras des pâquerettes

Appréhender un film de Malick aujourd'hui, c'est imaginer ce que serait devenu le cinéma de Kubrick si, après son 2001 : l'odyssée de l'espace, l'homme avait voulu pousser le bouchon de la métaphysique encore plus loin. Le réalisateur de À la merveille n'a pas encore trouvé son monolithe sur lequel frotter ses angoisses et persévère donc dans sa quête. Lui seul connaît la profondeur de l'abîme. D'où ce flottement mystique qui semble avoir atteint aujourd'hui ses limites. Malick fait à nouveau le pari de l'élégie. Son indécrottable crise de foi le pousse à transcender tout et n'importe quoi. Car, chez ce panthéiste né, Dieu s'incarne partout : une fleur, un animal de vase, un Javier Bardem en soutane... Sa caméra aime ainsi se placer au ras des pâquerettes et s'extasier devant l'innocence supposée des choses pendant que les humains se déchirent. La caméra en perpétuelle suspension donne l'impression de vouloir être toujours ailleurs, de moins en moins concernée par les enjeux dramatiques. Ben Affleck mériterait ici l'Oscar du meilleur acteur dans un non-rôle. Et lorsque Malick se décide enfin à faire face à ses personnages, la pseudo-grâce s'estompe immédiatement. Ainsi le début d'À la merveille ressemble à une pub pour l'office du tourisme du Mont-Saint-Michel avec du Bach en fond sonore et l'eau qui monte, qui monte, qui monte, prête à engloutir les amants imprudents. En cela, le choix du duo Kurylenko-Affleck, avec leur physique sans tache, est très approprié. On ne résiste pas également à évoquer l'arrivée inopinée d'une Italienne très fâchée contre la société de consommation qui, dans un geste provocant, jette son sac Prada dans les buissons. Eh oui, monsieur Malick, l'humanité est cruellement conne parfois! Un cinéaste extasié peut l'être aussi.
"S'abîmer complètement dans la nature"

Alors faut-il tout jeter par dessus bord? N'exagérons rien. En l'espace d'un film, Terrence Malick n'est pas devenu cet oncle un peu lourdaud que l'on assied en bout de table. Nul doute que nous reverrons bientôt l'auteur de La balade sauvage ou des Moissons du ciel. Différent. Forcément différent. La posture de l'artiste maudit n'est pas non plus pour tout de suite. À moins qu'il poursuive son délire new age jusqu'à sidérer nos intelligences endormies. Dans ses lettres à son frère Théo, Vincent Van Gogh écrit: "Le sentiment et l'amour des hommes trouvent tôt ou tard un écho chez ceux qui s'intéressent à l'art. Le devoir du peintre consiste à s'abîmer complètement dans la nature, à user de toutes ses facultés intellectuelles et à traduire tous ses sentiments dans ses oeuvres, afin de les mettre à la portée des autres." Il ne vous reste plus, monsieur Malick, qu'à vous couper l'oreille!
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Stéphane le 12 Mar 2013, 19:28

Waddle a écrit:
sheon a écrit:
Waddle a écrit:
Maverick a écrit:
Waddle a écrit:
Maverick a écrit:Bon je l'ai vu et j'ai bien aimé. Mais pas ma copine. :D

Tu parles de quel film?
A la merveille.


Ok c'était pas très clair vu que ton message suivait directement un post où on parlait de Die Hard.

Parfois, on dirait que tu es facturé au nombre de caractères utilisés dans tes posts.

Alors que dois-tu penser de Stéphane :lol:

Lui, il le fait avec un certain style. Concis et efficace. Maverick, on a vraiment l'impression qu'il paye au nombre de mots utilisés :-D



8-)
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Mar 2013, 21:53

sccc a écrit:Pas à l'affiche chez nous dans les grands complexes.


Sache qu'il n'est même pas à l'affiche du tout...
A-Film sort le film aux Pays-Bas le 11 juillet.
Sans doute même si ça n'a pas été annoncé le sortira-t-il au même moment en Flandre.
A moins qu'ils n'avancent la sortie wallone*, je ne suis pas certain qu'il sorte en français, étant donnée la concurrence de l'édition vidéo française.

Quant au reste, peu importe...
Ce sont les Vincent Canby de notre temps.

Ou pour reprendre les mots de silverwitch:
[..]la forme a certainement troublé les critiques et les analyses les plus superficielles, puisque l'on revoit les images traditionnelles du cinéma de Malick, mais ici dépourvues de lyrisme, asséchées, afin que l'effet n'opère pas complètement. Le spectateur est partiellement privé de la jouissance des effets esthétiques: il voit mais ne sent pas.


Hugues

*: Après tout, le travail est déjà fait par le distributeur français, c'est d'ailleurs pour ça que le distributeur suisse a avancé la sortie en Suisse Romande à demain par rapport à la sortie en Suisse Allémanique et Suisse Italienne, dans plusieurs mois.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sccc le 13 Mar 2013, 23:49

J'ai même pas pu tester les Portes du Paradis, pas à l'affiche non plus. Celui-là, tu m'avais convaincu d'aller le voir.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Waddle le 14 Mar 2013, 12:47

Je vais voir A la merveille aujourd'hui je pense, avec une grosse appréhension. Les portes du paradis, il faudrait encore que je trouve le courage, plus de 3 heures de film, c'est très difficile, surtout si le film est profond!
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 14 Mar 2013, 13:04

Waddle a écrit:Je vais voir A la merveille aujourd'hui je pense, avec une grosse appréhension. Les portes du paradis, il faudrait encore que je trouve le courage, plus de 3 heures de film, c'est très difficile, surtout si le film est profond!


Quand je pense à la liste de films que tu as vu l'année dernière sans moufter, je dis que si tu ne vois pas Heaven's Gate, tu es un feignant !

:oops:
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 14 Mar 2013, 13:23

silverwitch a écrit:
Waddle a écrit:Je vais voir A la merveille aujourd'hui je pense, avec une grosse appréhension. Les portes du paradis, il faudrait encore que je trouve le courage, plus de 3 heures de film, c'est très difficile, surtout si le film est profond!


Quand je pense à la liste de films que tu as vu l'année dernière sans moufter, je dis que si tu ne vois pas Heaven's Gate, tu es un feignant !

:oops:


Pfff l'autre il veut même pas apprendre comment tapisser ses murs de papier peint pour pas cher..

Ou comment immobiliser un ours qui l'agresse (ça marche aussi sur Mickey Rourke) ...

Pfff :roll:

:D

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 14 Mar 2013, 13:54

Je ne crois pas que j'irai voir "A la Merveille". Encore une histoire de couple. Il y a d'autres sujets dans la vie quand même. Encore que j'ai vu ce week end "The Ghost and Mrs Muir" de Mankiewicz et j'ai adoré. Comme quoi il y a moyen de parler de couple et d'amour sans que ça ne devienne prodigieusement chiant au bout de cinq minutes. Avec un peu de tact, de sobriété, de retenue, d'imagination et d'élégance, ça peut même devenir très très bien. Mais le bon goût semble avoir définitivement déserté la planète depuis quelques décennies.
J'ai envisagé mollement d'aller voir "Heaven's Gate" mais j'y vais un peu à reculons. Ça fait longtemps mais je me souviens que je n'avais pas tellement apprécié "The Deer Hunter". Trop long bien sur (on pourrait réfléchir à la durée idéale d'un film en relisant "Genèse d'un poème" de Poe), on ne voit pas de ligne directrice claire dans le récit et les préoccupations de Cimino et de ses personnages ne me paraissent pas être les miennes. C'est un peu le même reproche que j'avais fait au "Nouveau Monde" ou même à "La ligne rouge". Ce sont des films trop américains pour moi, je n'ai pas beaucoup de raisons de partager les sentiments des protagonistes, alors que dans ces rencontres conflictuelles (ou pas) avec l'autre, la culture occidentale devrait avoir les moyens de s'élever au dessus d'une vision aussi auto-centrée. Elle se prétend universelle oui ou non ? Quand on fait un film sur la rencontre, c'est quand même pas pour tenir un discours unilatéral, non ?
Alors que Bradbury avait très bien su parler des sentiments des Martiens, qu'Arthur Penn avait brillamment illustré le sujet avec "Little Big Man", on a l'impression de vivre une période de profonde régression intellectuelle et morale de la culture américaine (j'enfonce des portes ouvertes, je sais).
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 14 Mar 2013, 14:13

( Mon pauvre Cortese, je crois que t'es déjà mort et tu le sais même pas encore :? )

Hugues

PS: Que ce soient des histoires de couples c'est ce que les bandes-annonces ont intérêt à faire croire.. Non, c'est un film sur Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher

Et d'ailleurs ce que tu écris sur les autres films, montre que tu t'attaches trop à la situation particulière des personnages et non à l'universel en eux..

PS2: C'est un peu facile de dire ça me dira-t-on, pour qui l'a vu, mais La Porte du Paradis, n'est pas un film américain, c'est un film à l'âme profondément slave.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 14 Mar 2013, 14:14

Cortese a écrit:Je ne crois pas que j'irai voir "A la Merveille". Encore une histoire de couple. Il y a d'autres sujets dans la vie quand même. Encore que j'ai vu ce week end "The Ghost and Mrs Muir" de Mankiewicz et j'ai adoré. Comme quoi il y a moyen de parler de couple et d'amour sans que ça ne devienne prodigieusement chiant au bout de cinq minutes. Avec un peu de tact, de sobriété, de retenue, d'imagination et d'élégance, ça peut même devenir très très bien. Mais le bon goût semble avoir définitivement déserté la planète depuis quelques décennies.
J'ai envisagé mollement d'aller voir "Heaven's Gate" mais j'y vais un peu à reculons. Ça fait longtemps mais je me souviens que je n'avais pas tellement apprécié "The Deer Hunter". Trop long bien sur (on pourrait réfléchir à la durée idéale d'un film en relisant "Genèse d'un poème" de Poe), on ne voit pas de ligne directrice claire dans le récit et les préoccupations de Cimino et de ses personnages ne me paraissent pas être les miennes. C'est un peu le même reproche que j'avais fait au "Nouveau Monde" ou même à "La ligne rouge". Ce sont des films trop américains pour moi, je n'ai pas beaucoup de raisons de partager les sentiments des protagonistes, alors que dans ces rencontres conflictuelles (ou pas) avec l'autre, la culture occidentale devrait avoir les moyens de s'élever au dessus d'une vision aussi auto-centrée. Elle se prétend universelle oui ou non ? Quand on fait un film sur la rencontre, c'est quand même pas pour tenir un discours unilatéral, non ?
Alors que Bradbury avait très bien su parler des sentiments des Martiens, qu'Arthur Penn avait brillamment illustré le sujet avec "Little Big Man", on a l'impression de vivre une période de profonde régression intellectuelle et morale de la culture américaine (j'enfonce des portes ouvertes, je sais).


:?

Tu devrais au moins voir "Heaven's Gate" pour corriger ton point de vue. Pour le reste, je n'ai rien à répondre que je n'ai déjà écrit à propos du "Nouveau Monde". Tu te trompes de film.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 14 Mar 2013, 14:15

Hugues a écrit:PS2: C'est un peu facile de dire ça me dira-t-on, pour qui l'a vu, mais La Porte du Paradis, n'est pas un film américain, c'est un film à l'âme profondément slave.


Tu trouves, vraiment ? Il y a bien quelque chose qui rappelle le roman russe, dans les procédés narratifs et dans le rapport au temps du récit, ainsi que quelques discrètes références à Eisenstein, mais les films de Cimino sont avant tout des films très américains à la fois dans les problématiques et le traitement esthétique, même s'il s'agit également d'un cinéma très critique qui exhume les fondations sanglantes de cette Amérique, et même si Heaven's Gate est également le film le plus anti-américain produit par les Américains, puisqu'il détruit et renverse toute la mythologie du western en sapant ses images pieuses.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 14 Mar 2013, 15:01

silverwitch a écrit:
Hugues a écrit:PS2: C'est un peu facile de dire ça me dira-t-on, pour qui l'a vu, mais La Porte du Paradis, n'est pas un film américain, c'est un film à l'âme profondément slave.


Tu trouves, vraiment ?


C'est un film américain, qui préfère la compagnie des slaves à l'aristocratie américaine, jusqu'à s'habiller de leur musique et parfois de leur regard...

C'est mieux comme ça :?

:oops:

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 14 Mar 2013, 15:04

Hugues a écrit:C'est un film américain, qui préfère la compagnie des slaves à l'aristocratie américaine, jusqu'à s'habiller de leur musique et parfois de leur regard...

C'est mieux comme ça :?


:good

J'avais édité pour préciser ma pensée, entretemps !
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Waddle le 14 Mar 2013, 15:54

silverwitch a écrit:
Waddle a écrit:Je vais voir A la merveille aujourd'hui je pense, avec une grosse appréhension. Les portes du paradis, il faudrait encore que je trouve le courage, plus de 3 heures de film, c'est très difficile, surtout si le film est profond!


Quand je pense à la liste de films que tu as vu l'année dernière sans moufter, je dis que si tu ne vois pas Heaven's Gate, tu es un feignant !

:oops:

:-D :-D :-D :-D :-D
C'est une des rares fois où tu me fais éclater de rire en t'adressant à moi depuis que je suis ici :-D
Un "feignant" hein? A ma décharge, y a aucun film que j'ai vu l'année dernière faisant plus de 2 heures (ou si peu). Et quand ils sont long, en général, ce sont des films avec une exigence cérébrale minime, ce qui ne semble pas être le cas de Heaven's Gate.

Bon, en même temps, c'est peut-être aussi un film accessible, qui se regarde facilement. Bref, je cherche du courage, et on verra ensuite.

D'abord A la merveille, et le reste on verra.
"La citoyenneté réduite au droit du sang consiste à dire que la République est génétique et non pas spirituelle", Waddle, 2013.

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Messagede von Rauffenstein le 14 Mar 2013, 16:49



:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
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Messagede B.Verkiler le 14 Mar 2013, 16:55

Waddle a écrit:
Bon, en même temps, c'est peut-être aussi un film accessible, qui se regarde facilement. Bref, je cherche du courage, et on verra ensuite.

D'abord A la merveille, et le reste on verra.


Fais plutôt dans l'autre sens : Va voir Heaven's Gate, ça te donnera peut-être du courage pour aller voir A la merveille.
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Messagede Hugues le 14 Mar 2013, 17:09

Cortese a écrit:C'est un peu le même reproche que j'avais fait au "Nouveau Monde" ou même à "La ligne rouge". Ce sont des films trop américains pour moi, je n'ai pas beaucoup de raisons de partager les sentiments des protagonistes, alors que dans ces rencontres conflictuelles (ou pas) avec l'autre, la culture occidentale devrait avoir les moyens de s'élever au dessus d'une vision aussi auto-centrée. Elle se prétend universelle oui ou non ? Quand on fait un film sur la rencontre, c'est quand même pas pour tenir un discours unilatéral, non ?
Alors que Bradbury avait très bien su parler des sentiments des Martiens, qu'Arthur Penn avait brillamment illustré le sujet avec "Little Big Man", on a l'impression de vivre une période de profonde régression intellectuelle et morale de la culture américaine (j'enfonce des portes ouvertes, je sais).


Et pour te répondre et détromper encore..

D'abord en me dispensant de mots, pour La Ligne Rouge:



Quant à tes mots, discours unilatéral, auto-centré sur Le Nouveau Monde. As-tu vu le même film?
Regarde les Européens dans le film.. Quand, en contrepoint, au peuple algonquin, Malick accorde la grâce, le don d'habiter le monde, d'être au monde, le plus beau présent qu'il puisse faire à un peuple.
Reprenant d'ailleurs au passage des mots de Montaigne, ou de La Lettre Ecarlate.

Quand les Européens sont malades, mourants, parfois devenus fous, dans une nature dont ils ne recherchent sans succès que la domestication, les Algonquins sont en pleine santé, et prospères, et mieux que ça.. ils sont altruistes, venant sauver le Fort.
Alors je comprends que la figure de Pocahontas te trouble, parce que tu y vois une idée de soumission. Mais encore une fois, ne reste pas à la surface.. Le message qu'elle porte en elle, est bien plus universel encore que la question de la colonisation des peuples.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 14 Mar 2013, 17:42

je pense que tu te trompes Cortese quand tu confonds universel et universalisme.

L'universalisme américain n'est pas une ouverture sur le monde mais une tendance civilisationelle unique et hégémonique. Comme le furent l'universalisme français du XIXe siècle et arabo-musulman des siècles précédants.

Alors la ligne rouge est dans la tradition de cet universalisme américain. Qu'il soit celui du "Flower Power" ou du "Shock & Awe" des opérations génériques Rolling Thunder depuis Dresden 1945. Ce sont les deux faces d'une même médaille. L'universalisme américain.
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Messagede Cortese le 14 Mar 2013, 18:11

von Rauffenstein a écrit:je pense que tu te trompes Cortese quand tu confonds universel et universalisme.

L'universalisme américain n'est pas une ouverture sur le monde mais une tendance civilisationelle unique et hégémonique. Comme le furent l'universalisme français du XIXe siècle et arabo-musulman des siècles précédants.

Alors la ligne rouge est dans la tradition de cet universalisme américain. Qu'il soit celui du "Flower Power" ou le "Shock & Axe" des opérations génériques Rolling Thunder depuis Dreden 1945. Ce sont les deux faces d'une même médaille. L'universalisme américain.


Tout à fait d'accord avec cette précision Panzer. Je ne dis pas que ces réalisateurs sont des idiots ou que leurs films sont mauvais, je dis qu'on est en droit d'en attendre plus, non seulement du point de vue d'une morale universelle, mais même du point de vue de l'originalité de l'oeuvre (qui est tout de même une qualité essentielle à tout oeuvre d'art). L'exploration de l'intériorité des personnages, ça a été déjà fait combien de milliers de fois dans l'art occidental (à prétention universelle) ? C'est jamais terminé, OK, mais l'exploration de l'humanité des peuples dominés (voire plus) mise équitablement en symétrie avec leurs vainqueurs (pas seulement vainqueurs, car la supériorité techno-scientifique européenne a créé depuis 300 ans une situation sans équivalent dans le passé) ça serait une démarche qui pourrait être riche en situations romanesques, non ?
Si la Terre est un jour conquise par les Martiens et que le résidus d'humains soit réduit à l'état de clochards ne sachant même plus parler correctement leur propre langue, vous croyez que ça leur fera plaisir de découvrir en lisant les chroniques martiennes que leurs vainqueurs les ignorent totalement, qu'ils ne sont plus qu'un vague décor pittoresque en toile de fond de leur mal du pays ou de leurs troubles sentimentaux, ou un sujet de projection de leurs angoisses ?
Je persiste à dire que je suis troublé, que je trouve que l'universalisme américain dont parle Panzer est devenu pire que celui des années 50. Au point que le seul film récent qui évoque la grandeur des vaincus c'est... Avatar.
A vrai dire cette conversation m'a donné envie de rechercher cet article :

http://www.monde-diplomatique.fr/2000/11/SAID/14483

Bon je vais mettre mon gilet pare-balles, c'est plus prudent :D
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 14 Mar 2013, 18:14

von Rauffenstein a écrit:je pense que tu te trompes Cortese quand tu confonds universel et universalisme.

L'universalisme américain n'est pas une ouverture sur le monde mais une tendance civilisationelle unique et hégémonique. Comme le furent l'universalisme français du XIXe siècle et arabo-musulman des siècles précédants.

Alors la ligne rouge est dans la tradition de cet universalisme américain. Qu'il soit celui du "Flower Power" ou du "Shock & Awe" des opérations génériques Rolling Thunder depuis Dresden 1945. Ce sont les deux faces d'une même médaille. L'universalisme américain.


:?:
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Messagede von Rauffenstein le 14 Mar 2013, 18:16

silverwitch a écrit:
von Rauffenstein a écrit:je pense que tu te trompes Cortese quand tu confonds universel et universalisme.

L'universalisme américain n'est pas une ouverture sur le monde mais une tendance civilisationelle unique et hégémonique. Comme le furent l'universalisme français du XIXe siècle et arabo-musulman des siècles précédants.

Alors la ligne rouge est dans la tradition de cet universalisme américain. Qu'il soit celui du "Flower Power" ou du "Shock & Awe" des opérations génériques Rolling Thunder depuis Dresden 1945. Ce sont les deux faces d'une même médaille. L'universalisme américain.


:?:

Ce qui compte, c'est que Cortese ait compris hein.
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Messagede Cortese le 14 Mar 2013, 18:18

von Rauffenstein a écrit:
silverwitch a écrit:
von Rauffenstein a écrit:je pense que tu te trompes Cortese quand tu confonds universel et universalisme.

L'universalisme américain n'est pas une ouverture sur le monde mais une tendance civilisationelle unique et hégémonique. Comme le furent l'universalisme français du XIXe siècle et arabo-musulman des siècles précédants.

Alors la ligne rouge est dans la tradition de cet universalisme américain. Qu'il soit celui du "Flower Power" ou du "Shock & Awe" des opérations génériques Rolling Thunder depuis Dresden 1945. Ce sont les deux faces d'une même médaille. L'universalisme américain.


:?:

Ce qui compte, c'est que Cortese ait compris hein.


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Messagede von Rauffenstein le 14 Mar 2013, 18:27

Cortese a écrit:
von Rauffenstein a écrit:je pense que tu te trompes Cortese quand tu confonds universel et universalisme.

L'universalisme américain n'est pas une ouverture sur le monde mais une tendance civilisationelle unique et hégémonique. Comme le furent l'universalisme français du XIXe siècle et arabo-musulman des siècles précédants.

Alors la ligne rouge est dans la tradition de cet universalisme américain. Qu'il soit celui du "Flower Power" ou le "Shock & Axe" des opérations génériques Rolling Thunder depuis Dreden 1945. Ce sont les deux faces d'une même médaille. L'universalisme américain.


Tout à fait d'accord avec cette précision Panzer. Je ne dis pas que ces réalisateurs sont des idiots ou que leurs films sont mauvais, je dis qu'on est en droit d'en attendre plus, non seulement du point de vue d'une morale universelle, mais même du point de vue de l'originalité de l'oeuvre (qui est tout de même une qualité essentielle à tout oeuvre d'art). L'exploration de l'intériorité des personnages, ça a été déjà fait combien de milliers de fois dans l'art occidental (à prétention universelle) ? C'est jamais terminé, OK, mais l'exploration de l'humanité des peuples dominés (voire plus) mise équitablement en symétrie avec leurs vainqueurs (pas seulement vainqueurs, car la supériorité techno-scientifique européenne a créé depuis 300 ans une situation sans équivalent dans le passé) ça serait une démarche qui pourrait être riche en situations romanesques, non ?
Si la Terre est un jour conquise par les Martiens et que le résidus d'humains soit réduit à l'état de clochards ne sachant même plus parler correctement leur propre langue, vous croyez que ça leur fera plaisir de découvrir en lisant les chroniques martiennes que leurs vainqueurs les ignorent totalement, qu'ils ne sont plus qu'un vague décor pittoresque en toile de fond de leur mal du pays ou de leurs troubles sentimentaux, ou un sujet de projection de leurs angoisses ?
Je persiste à dire que je suis troublé, que je trouve que l'universalisme américain dont parle Panzer est devenu pire que celui des années 50. Au point que le seul film récent qui évoque la grandeur des vaincus c'est... Avatar.
A vrai dire cette conversation m'a donné envie de rechercher cet article :

http://www.monde-diplomatique.fr/2000/11/SAID/14483

Bon je vais mettre mon gilet pare-balles, c'est plus prudent :D

Attention Cortese. Au risque de me répéter. L'universalisme, qu'il soit Américain aujourd'hui, Français hier ou Arabo-Musulman avant hier, est un impérialisme. On y prétend que le modèle civilisationnel que l'on défend est le meilleur et que les autres sont de la daube. Et on l'impose. Le sentiment d'autrui, quand il n'épouse pas cette cause, doit être combattu. Par la persuasion douce, culturelle ; dure, financière. Et Trash Doom Apocalypse Now Metal, à coups de bombes à pénétrateur s'il le faut en dernier argument (des Mister President).

Toucher à l'universel, c'est autre chose. C'est poser non pas un modèle selon moi, mais un sentiment communément partagé par l'humanité d'où la force d'un john Ford qui se contentait simplement de placer dans un décor et un contexte à sa disposition quelque chose que l'on pouvait trouver aussi bien sur les rives du Yang Tsé, dans les étendues de la Sibérie, du Sahara de l'Empire Colonial Français ou le désert bordant l'Euphrate. Quand le Américains ne prétendaient pas encore à être une civilisation, mais simplement une culture avec ses spécificités évoquant l'éternel humain et portant aux autres cultures un point de vue exotique avec ses beautés.
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Messagede sheon le 14 Mar 2013, 18:28

von Rauffenstein a écrit: Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Tu fais chier, von Rauff, maintenant j'ai un fou rire au boulot :lol:
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 14 Mar 2013, 18:29

Cortese a écrit:
von Rauffenstein a écrit:
silverwitch a écrit:
von Rauffenstein a écrit:je pense que tu te trompes Cortese quand tu confonds universel et universalisme.

L'universalisme américain n'est pas une ouverture sur le monde mais une tendance civilisationelle unique et hégémonique. Comme le furent l'universalisme français du XIXe siècle et arabo-musulman des siècles précédants.

Alors la ligne rouge est dans la tradition de cet universalisme américain. Qu'il soit celui du "Flower Power" ou du "Shock & Awe" des opérations génériques Rolling Thunder depuis Dresden 1945. Ce sont les deux faces d'une même médaille. L'universalisme américain.


:?:

Ce qui compte, c'est que Cortese ait compris hein.


Traître ! Je comptais sur toi dans le rôle du sparadrap du Capitaine Haddock !

Pourquoi ? Silverwitch, c'est silvebarbe en fait ? :lol:
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Marlaga le 14 Mar 2013, 18:29

Sinon, personne pour parler du nouveau film des frères Wachosky...euh non, du frère et de la soeur...enfin des Wachosky quoi ? :D
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 14 Mar 2013, 18:33

sheon a écrit:
von Rauffenstein a écrit: Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Tu fais chier, von Rauff, maintenant j'ai un fou rire au boulot :lol:

C'est cool non ? :lol: :D

Attends que j'essaie sur une stratocaster rouillée, désaccordée et sur une seule corde avec gain, overdrive, master, presence, bass, treble et middle TOUT A FOND ! :twisted:
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 14 Mar 2013, 18:39

Cortese a écrit:Bon je vais mettre mon gilet pare-balles, c'est plus prudent :D


Oui tu fais bien, parce que*, je ne vois pas comment on peut mieux évoquer la grandeur des vaincus, mieux les idéaliser, que par le cadeau que leur fait Malick de ce don, dans ce film, alors même qu'en principe habiter le monde est hors d'atteinte, une quête toujours insatisfaite.

Donc prépare-toi, le bombardement qui a été demandé à l'aviation, sur tes positions, va être violent.

Hugues
*: et puis parce que tu m'as pas répondu, méchant
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