de Marlaga le 25 Nov 2011, 10:50
Silence sur les atteintes religieuses en Algérie
Je n’entends personne, au gouvernement, protester contre les atteintes à la liberté religieuse en Algérie. Pourtant, une élémentaire réciprocité obligerait ce pays proche, et dont de nombreux ressortissants vivent en France, à accorder aux chrétiens les mêmes droits dont bénéficient les musulmans en Europe.
Or le correspondant du Figaro en Algérie, Arezki Aït-Larbi, rappelle ce mercredi, dans son article, que les autorités algériennes ont “multiplié les agressions contre les chrétiens” afin de “donner des gages de bonne foi aux islamistes”. Ainsi, la cour d’appel d’Oran vient d’avoir à connaître d’un recours de Siaghi Krimo, maçon de 29 ans condamné en première instance à cinq ans de prison ferme pour s’être converti au christianisme en 2007. Il avait été cité à comparaître pour “injures envers le Prophète”, après avoir été dénoncé par un voisin à qui il avait remis un DVD sur la vie du Christ. Comme le note mon confrère, “les islamo-conservateurs veulent limiter les < libertés occidentales > au profit d’une application plus large de la charia”. Pourquoi Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, ne s’exprime-t-il pas sur ce sujet, préférant louer, comme mardi au Koweit, les espoirs nés du printemps arabe qu’il nous faudrait “accompagner”?
Ce deux poids deux mesures illustre la dramatique faiblesse de l’Occident face l’offensive islamiste, que de nombreux dirigeants européens, Juppé en première ligne, feignent de ne pas remarquer ou de sous-estimer. Lundi, c’est devant le tribunal de Nantes que le commerçant nantais Lies Hebbadj est venu, enturbanné, poursuivre ses provocations, accompagné de deux de ses épouses, voilées de la tête aux pieds en dépit de l’interdiction de porter le niqab sur la voie publique. Poursuivi pour fraude aux aides sociales, il a annoncé son intention de saisir le tribunal des droits de l’homme, selon une stratégie désormais bien comprise par les fondamentalistes. Dès 2002, le très écouté Youssef al-Qaradawi, membre du Conseil européen de la Recherche et de la Fatwa, proche de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), avait déclaré à Rome, à l’adresse des occidentaux : “Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons, avec nos lois coraniques, nous vous dominerons”. La France est-elle décidée à laisser ridiculiser ou va-t-elle enfin se réveiller ?
Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, 23/11/2011
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