Brokk Gorimsohn a écrit:La monnaie unique est un choix technique pour solutionner des problèmes d'ordre monétaire. Mais je suis conscient pour casser ce choix, l'étiqueter d'idéologie c'est plus facile pour toi.
Tu as entièrement raison. Tout comme la peine de mort est un choix technique pour solutionner des problèmes d'ordre criminel.
Brokk Gorimsohn a écrit:Son extrapolation tu devrais dire.
La BCE c'est beaucoup de choses.
Tiens un exemple :
- la monnaie unique est un choix technique
- la totale indépendance de la Banque Centrale est idéologique
Je défends la monnaie unique mais pas la totale indépendance de la Banque Centrale.
Si je voulais écrire extrapolation, c'est ce que j'aurais écrit. Or il y a bien une
continuité entre le choix de la monnaie unique et les missions techniques de la BCE, comme la lutte contre l'inflation ou son
indépendance vis à vis des souverainetés nationales.
Brokk Gorimsohn a écrit:En fait, et tu dois t'en douter, je pense que les salaires ne suivront pas.
La raison est toute simple : l'euro fort ne nous protège que d'une inflation issue des importations (matières premières particulièrement). Bref quelque chose de totalement exogène. Tu laisses l'euro tomber, les prix montent mais pas les salaires.
Ce n'est pas moi qui laisse l'euro tomber, c'est l'euro qui nous abandonne. N'inversons pas les rôles. Ensuite, je suis ravie que tu perçoives que les choix politiques et les choix économiques présentent une similarité,
l'interdépendance. La vérité, c'est que depuis que nous avons l'euro, les prix n'ont cessé de monter. On a simplement cassé le thermomètre.
Brokk Gorimsohn a écrit:Je ne prends pas ce qui m'arrange, par contre je me fais un avis à partir de ce que je constate. Ce que dit l'OCDE, la Banque de France etc. je ne prends pas pour argent comptant. Je trie entre ce qui est pertinent et ce qui ne l'est pas. Derrière l'OCDE et la Banque de France ou toute autre institution il y a des hommes, qui parfois, se trompent.
Parfois. Mais en attendant, quand je dois estimer la prospérité d'un pays, je préfère considérer l'endettement extérieur net plutôt que la dette publique brute.
Brokk Gorimsohn a écrit:Ensuite j'ai bien compris tout ce que tu me sors. Mais avec l'ancien système, s'endetter reste un problème. Moi ce que j'essaie de t'expliquer est que ton bouc émissaire qu'est l'euro n'est pas le responsable. Reviens au Franc, garde les problèmes, les vrais ceux que tu ne vois pas puisque tu es obnubilée par l'euro. Par contre le réveil sera dur quand tu constateras que rien n'a changé (des problèmes que tu avais identifié, je précise) puisque tu n'auras rien solutionné.
Ouf, j'avais peur que tu ne lises pas dans le marc de café, mais tu partages la même roulotte que les camelots de l'euro. Ils nous prédisent le positif, la prospérité, pendant que tu joues les Cassandre.
Je ne prends pas l'euro pour le mal, mais pour l'une de ses causes. Une sortie ordonnée de l'euro (remplacé par une monnaie commune) n'oblitère en rien la nécessité de fermer la bourse, et de nationaliser le crédit.
Brokk Gorimsohn a écrit:Déjà une première chose, le graphique que tu as trouvé est mal découpé.
On voit parfaitement que la courbe reste dans le canal (bon j'ai la flemme de le dessiner sous paint donc je te le laisse faire) borné dès 97 jusqu'en 2007. 2007 est le début de la crise. L'infléchissement est à ce point sinon on reste dans la tendance.
Cette évolution est liée à une politique monétaire arrimée d'abord à l'Allemagne (depuis le milieu des années 80), puis à l'adoption de l'euro (dès 1999).
Brokk Gorimsohn a écrit:Toi ce que tu proposes c'est de prendre le franc de le dévaluer comme un porc pour compenser nos défauts réels par une compétitivité prix. En faisant ça tu rends nos entreprises compétitives à l'étranger, oui c'est bien. Mais en attendant les problèmes structurels, on les a toujours (et puis on n'essaiera pas de les améliorer puisque ça va mieux avec ta solution) et le pouvoir d'achat des français sera rogné. Ba personnellement je préfère qu'on s'attache à rendre notre industrie compétitive avec une monnaie forte (l'Allemagne te montre que c'est faisable) et conserver notre niveau de vie (qui n'est pas déjà pas terrible pour bon nombre de français).
Ce raisonnement est hémiplégique. L'économie de l'Allemagne est tournée vers les exportations et repose sur une histoire et une culture que nous n'avons pas. L'enjeu pour la France est de
relocaliser son économie (son industrie notamment) et que les investissements se fassent d'abord en France plutôt qu'à l'étranger.
Il est probable que le franc sera dévalué d'environ 20%, mais cette dévaluation par rapport à l'Allemagne s'accompagnera d'un renchérissement par rapport aux devises espagnoles ou italiennes...
Brokk Gorimsohn a écrit:C'est normal, ta capacité à rembourser compte aussi. Je vois pas trop ce qu'il y a d'étonnant.
Si tu baisses ta dette, ta capacité à rembourser augmente. Ou si tu augmentes tes revenus, c'est pareil. L'Allemagne c'est comme si elle avait de plus gros revenu, et juste avant la crise il me semble qu'ils avaient un budget à l'équilibre. Bref on est très loin d'eux. Arrête de regarder uniquement le montant de la dette pour comparer.
L'Allemagne est dans une situation très similaire à la France, sauf qu'elle a fait le choix de réduire ses dépenses, alors que la France devrait faire le choix historique d'augmenter ses recettes.
Tu oublies toujours de prendre en compte l'endettement global. En Allemagne le rôle de l'état est un peu moins important qu'en France, on le constate quand on regarde les recettes totales des administrations publiques en pourcentage du PIB: 49% en 2010, contre 43% en Allemagne, et pour mémoire, 40% au Royaume-Uni et 31,6% aux USA. Et en termes de dépenses, c'est encore plus clair: 56% pour la France, contre 46% pour l'Allemagne...
Brokk Gorimsohn a écrit:
Ma camelote ... mon paquebot ...
On croirait que dans ton esprit, l'économie c'est quelque chose qui marche tout seul. Mais non, je vais peut-être t'apprendre quelque chose : il y a l'aspect gestion de nos dirigeants. C'est là que ça coince.
Je ne suis pas aux manettes, ce n'est pas moi qui pilote, je ne suis pas le capitaine, donc ce n'est pas mon paquebot.
Tu me laisses les manettes de l'Europe et de la France et je ne fais absolument pas les mêmes choses qui ont été faites depuis la crise (et même avant).
Comme quoi, même avec l'euro il y a encore de la place pour faire des choix et des bons (enfin je ne vais pas les exposer ici, ça ne sert à rien).
En effet, ça ne sert à rien. J'ai déjà répondu: l'économie est secondaire, la politique prime. Je ne doute pas que l'euro permette différentes politiques, mais le franc également. Toutes choses étant égales, je préfère que l'on rende à la France tous les instruments de sa souveraineté: la création monétaire en est un, des plus essentiels. Cela nous permet de décider pour nous et pour nous seuls ce qui est bon.