Industrie automobile : regain des big three aux Etats-Unis

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Re: Industrie automobile : fortes pertes pour GM

Messagede f1pronostics le 02 Mar 2009, 15:15

Stéphane a écrit:C'que je comprends pas, c'est qu'il faut quand-même des mois pour avoir une bagnole neuve.
Ca dépend.
Je connais des gens qui ont changé récemment, ils ont été livré très vite.
J'imagine qu'il s'agit notamment des modèles les moins recherchés, les plus gourmands qui n'ont plus la cote.

J'ai un ami qui bosse dans une usine PSA, ils sont à peine à 15-20% de la capacité de production de l'usine, et en même temps ils ont beaucoup de mal à se faire livrer des pièces de leurs fournisseurs qui tournent également au ralenti (périodes d'arrêt de production, dépendance de leurs propres fournisseurs, problèmes de trésorerie). Il leur arrive par exemple très souvent de mettre des bagnoles en parking avec des morceaux manquants dans l'attente de livraisons.
Les prestataires ont tendance à souffrir beaucoup plus, ils ont licensié davantage, et peuvent difficilement reprendre le travail. Toute la filière est désorganisée.
f1pronostics
 

Re: Industrie automobile : fortes pertes pour GM

Messagede elde le 02 Mar 2009, 19:00

f1pronostics a écrit:
Stéphane a écrit:C'que je comprends pas, c'est qu'il faut quand-même des mois pour avoir une bagnole neuve.
Ca dépend.
Je connais des gens qui ont changé récemment, ils ont été livré très vite.
J'imagine qu'il s'agit notamment des modèles les moins recherchés, les plus gourmands qui n'ont plus la cote.
.


Pas forcement, j'ai eu pendant 5 ans la responsabilité des livraisons de véhicules neufs pour 22 concessions sur 7 départements, le constructeur pour lequel je travaillais avait un "stock central"dans lequel on puisait pour alimenter les concessions avant de lancer la fabrication d'une auto, ce "stock central " était constitué par des véhicules présentant les caractéristiques les plus demandées , principalement en matière de couleur et options.
Vous vouliez une auto de série avec une couleur fréquente et les 2 ou 3 options que tout le monde prenait et vous aviez votre auto en moins de 15 jours ( à condition qu'un transporteur ne l'oublie pas sur un parking)dès que vous sortiez de ce schema, la voiture n'existait pas, il fallait la fabriquer avec des délais de 1 à 3 mois, le pire étant pour les véhicules prix d'appel sans aucune option normalement jamais vendu, et qu'on ne pouvait pas récupérer en modifiant une commande, chose qu'on pouvait toujours faire pour rajouter une option, tant que l'on restait dans la phase de lancement.
elde
 
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Re: Industrie automobile : fortes pertes pour GM

Messagede RGS le 03 Mar 2009, 00:04

LE MONDE a écrit:
02.03.09 | 14h28

La mise en faillite, seul remède pour General Motors

Les derniers résultats de General Motors (GM) sont catastrophiques et précipitent un peu plus le groupe vers la faillite. Perdre 30,9 milliards de dollars (24,1 milliards d'euros) en un an, comme cela a été annoncé le 26 février, est stupéfiant. Certes, le constructeur automobile avait déjà montré qu'il pouvait faire pire : en 2007, les pertes s'étaient élevées à 40 milliards de dollars. Mais ce résultat s'expliquait alors essentiellement par une dépréciation comptable massive de crédits d'impôts. En 2008, il est l'image fidèle de l'état de santé de GM. Le seul traitement efficace consiste à se mettre, par exemple, sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

Il suffit de jeter un coup d'oeil au tableau de bord calamiteux de GM pour s'en convaincre. Les ventes du dernier trimestre 2008 ont atteint 30 milliards de dollars, accusant ainsi une chute de 31 % en un an. A ce niveau de chiffre d'affaires, on ne peut plus dire qu'il y a le feu : l'incendie ravage le groupe. D'octobre à décembre 2008, l'entreprise a brûlé deux milliards de dollars par mois. L'incertitude économique et le surendettement des consommateurs ne laissent aucun espoir de voir les ventes se stabiliser.

Les liquidités de GM partent en fumée. Le groupe affirme qu'il lui faut entre 11 milliards et 14 milliards de dollars pour continuer à fonctionner. Fin décembre, après une injection de 4 milliards par l'Etat, sa trésorerie se situait en haut de cette fourchette.

Malgré un nouveau prêt de 9,4 milliards accordé depuis par l'Etat, GM sollicite déjà les autorités américaines pour être renfloué d'ici à mars. Le groupe soutient que, cette année, son plan de restructuration réduira l'hémorragie de liquidités - 19 milliards de dollars en 2008 - et qu'un apport supplémentaire d'argent frais lui permettra de tenir jusqu'à son rétablissement complet.

Les prévisions annoncées par GM ne se sont jamais révélées très fiables ; il ne suffit pas que l'entreprise promette d'essayer de retrouver le chemin de la rentabilité pour que le gouvernement continue de se laisser saigner. Salariés et créanciers doivent aussi consentir à des sacrifices supplémentaires. C'est pourquoi seule la mise en faillite, ou toute autre procédure similaire, a le pouvoir de contraindre GM à avaler le douloureux remède.

(Traduction de Christine Lahuec.)
RGS
 
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Re: Industrie automobile : fortes pertes pour GM

Messagede RGS le 04 Mar 2009, 00:57

LEMONDE.FR avec AFP a écrit:
03.03.09 | 20h45 • Mis à jour le 03.03.09 | 21h54

L'industrie automobile américaine s'enfonce dans la crise

Ford, Chrysler, General Motors : toute la journée de mardi 3 mars, les mauvaises nouvelles se sont succédé concernant l'industrie automobile américaine. Le constructeur General Motors (GM) fait état d'une chute de 52,9 % en un an de ses ventes aux Etats-Unis pour le mois de février. Dans le même temps, Ford annonce un recul de 48,4 %. Quant à Chrysler qui annonce une baisse de 44 % de ses ventes en février, le dernier des "Big Three" n'exclut pas la possibilité de se mettre sous la protection de la loi sur les faillites.

GM précise dans un communiqué que cette chute reflétait la réduction de 75 % des volumes de ventes de véhicules par flottes (aux sociétés de location et aux entreprises), résultant de sa volonté de se concentrer, mois après mois, sur les ventes de détail (via les concessionnaires), qui sont plus rentables, lesquelles ont reculé de 43 % sur un an. GM souligne également une progression de ses ventes de détail entre janvier et février : + 23 % sur un mois pour les berlines et + 6 % pour les "crossover".


FAILLITE POSSIBLE POUR CHRYSLER

Pour le groupe Ford, les ventes de berlines de marque Ford, Lincoln et Mercury ont chuté de 40,8 %, alors que celles de véhicules lourds (4 x 4 notamment) ont chuté de 51,6 %. Ford annonce à cette occasion qu'il va encore réduire sa production en Amérique du Nord. Au premier trimestre, Ford table déjà sur une réduction de la production de 46 % en un an.

Le vice-président de Chrysler, Jim Press, qui a réclamé plusieurs milliards de dollars au gouvernement américain pour surmonter la crise, estime possible de mettre le constructeur sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites, si ce prêt lui était refusé. Après sept milliards de dollars en décembre, Chrysler a sollicité une rallonge de deux milliards en début d'année.
RGS
 
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Re: Industrie automobile : multiplication des défis

Messagede RGS le 04 Mar 2009, 00:57

LE MONDE a écrit:
03.03.09 | 14h13 • Mis à jour le 03.03.09 | 16h53

Une bataille capitale s'engage avec la transition vers la voiture propre, par Michel Freyssenet
Michel Freyssenet est directeur de recherche CNRS, cofondateur du Gerpisa (Groupe d'études et de recherches permanent sur l'industrie et les salariés de l'automobile).
Livre à paraître : "The Second Automobile Revolution" (Palgrave Macmillan).

Personne ensuite ne semble avoir de modèle ou de référence pour orienter les stratégies ou soutenir les décisions de restructuration. Là où, il y a quinze ans, dirigeants d'entreprise et politiques se convainquaient que le salut passait par la réduction des coûts, la diversification de l'offre, l'accélération du renouvellement des produits, les plates-formes communes et l'investissement dans les pays émergents, on n'observe que des "plans cash", des gels d'investissements, des réductions d'effectifs et des annonces de véhicules plus propres, le tout à un horizon mouvant.

Les difficultés de l'industrie automobile sont antérieures à la crise financière, et elles ne sont pas passagères. Chacun perçoit que ce qui est en cause, c'est le type de développement que l'automobile a connu depuis les années 1980. Le fait par exemple qu'en janvier, il se sera vendu davantage d'automobiles en Chine (748 000, en baisse de 4,6 %) qu'aux Etats-Unis (657 000, en baisse de 37,1 %) signifie deux choses : la demande aux Etats-Unis a été gonflée par un crédit accordé sans retenue, la demande en Chine souffre de la baisse des exportations et des investissements étrangers, ressort essentiel de la croissance chinoise. La crise de l'automobile renvoie à la question de la pertinence des régimes macroéconomiques que la globalisation libérale a engendrés dans le monde.

L'idée selon laquelle il convenait de réduire les coûts en s'approvisionnant toujours plus dans les pays à bas salaires et d'investir dans les pays émergents seuls à même d'offrir la nécessaire croissance des volumes s'inscrivait dans cette vision du monde. Elle devient problématique, au vu de l'effondrement des marchés.

Personne ne sait dire ce qu'est le volume normal de la demande dans chaque région. Les pays émergents comprennent qu'ils ne pourront continuer de se développer dans le nouvel environnement international qu'en compensant les baisses de leurs exportations et des investissements étrangers par une relance de la consommation intérieure grâce à une distribution moins inégalitaire de la richesse. Si tel devait être le cas, pour la Chine par exemple, on sait qu'ils chercheront à privilégier leur propre industrie automobile, dont ils font un des moyens de leur renouveau économique et politique sur la scène internationale.

A ces lourdes interrogations sur l'adéquation des capacités installées et leur répartition dans le monde s'ajoutent celles qui concernent les produits. Le recul inédit des ventes s'accompagne d'une réorientation de la demande non moins radicale. L'importance prise par les light trucks (4 × 4, SUV...) sur le marché nord-américain et l'essor des berlines haut de gamme sur le marché international a correspondu à la croissance des inégalités de revenus et de perspectives d'emploi. Ces inégalités croissantes expliquent la tendance des constructeurs à délocaliser la production des voitures de basse et de moyenne gammes inférieures vers les pays à bas coût pour les rendre accessibles à ceux qui ont vu leurs revenus stagner ou décroître et leur avenir devenir aléatoire. Même cela ne semble pas encore suffisant : il paraît nécessaire de repenser la conception de la voiture pour atteindre le niveau de prix qui rend le véhicule neuf à nouveau achetable pour ces populations, comme en témoigne le succès inattendu de la Logan dans les pays ouest-européens.

Soit la crise conduit à accentuer la tendance à la délocalisation de la production des produits pour les bas et moyens revenus, tendance qui sera dès lors sans fin car elle se nourrit d'elle-même, soit elle contraint au courage politique : revoir la répartition sociale des revenus nationaux et refonder les échanges internationaux sur d'autres bases que le moins-disant social et écologique. Les light trucks et les berlines de gamme supérieure sont par ailleurs les automobiles qui posent le plus de problèmes en termes d'émissions de gaz à effet de serre et de consommation de carburant. La voiture propre peut difficilement être lancée sans que les constructeurs et les pouvoirs publics auxquels ils demandent leur soutien ne s'interrogent sur quels véhicules ils entendent concevoir pour les différentes clientèles.

Ce ne sont en effet ni les mêmes technologies ni les mêmes modèles économiques à mettre en oeuvre selon que l'on envisage des voitures répondant aux seules exigences environnementales et des véhicules prenant en compte par exemple les contraintes des ménages à revenu moyen et bas, que la pression foncière a conduits à habiter loin de leurs lieux de travail.

Une bataille capitale pour l'avenir s'engage avec la transition à l'automobile (plus) propre. Pays et constructeurs commencent à se faire les promoteurs des motorisations alternatives qui les arrangent. Verra-t-on s'installer une cohabitation de solutions en fonction des usages de l'automobile, des régions du monde ou de l'aire d'influence de telle ou telle grande industrie automobile ? Ou bien se formera-t-il une nouvelle coalition, comme celle des constructeurs et des compagnies pétrolières qui a permis au début du XXe siècle que le standard moteur à explosion-pétrole triomphe, rendant l'automobile exportable et utilisable partout dans le monde ?

Ceux qui sauront imposer la ou les solutions viables ne seront pas nécessairement les constructeurs historiques, mais pourront être de nouveaux entrants : fournisseurs d'énergies alternatives, grands équipementiers, constructeurs de pays émergents. Les pays continents très peuplés, comme la Chine et l'Inde, savent qu'ils ne pourront économiquement continuer à développer leur marché et leur industrie automobiles qu'en concevant et produisant des véhicules nécessitant un carburant autre que le pétrole. De grands bouleversements sont en préparation, qui affecteront l'économie, la géographie, la structure, l'emploi et les relations sociales de la future industrie automobile.

Article paru dans l'édition du 04.03.09.

LE MONDE a écrit:
03.03.09 | 14h13 • Mis à jour le 03.03.09 | 16h56

Le marché de l'occasion s'est effondré de 16 % en janvier, un recul historique

Entre racheter une voiture d'occasion ou acquérir une voiture neuve, Muriel B. a vite choisi. Cette célibataire de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), salariée dans une compagnie d'assurances, ne voulait pas d'une voiture de plus de deux ans : entre le bonus écologique, la prime à la casse de 1 000 euros et surtout les rabais faramineux proposés par les constructeurs automobiles, elle a pu acheter un modèle Opel à un peu moins de 8 000 euros. Moins cher que si elle l'avait acheté d'occasion.

"Aujourd'hui, un client a vraiment intérêt à choisir du neuf. En baissant nos prix, on attaque frontalement le marché de l'occasion", indique un concessionnaire de l'Est parisien. Un point de vue partagé par un vendeur de la marque Citroën : "Les modèles d'occasion ne se vendent plus. Nos clients viennent avec leurs vieilles voitures et repartent avec des modèles, plus petits peut-être, mais neufs."

Alors que le marché de l'occasion affichait jusqu'à présent une excellente santé, il donne désormais d'inquiétants signes de faiblesse. En France, 100 000 véhicules supplémentaires ont été vendus entre 2005 et 2007, pour atteindre 5,57 millions d'unités. Mais en 2008, le marché a baissé de 3,2 %, et l'année 2009 s'annonce mal. Selon l'observatoire Cetelem de l'automobile, le marché pourrait bien reculer de 10 %, sous les effets conjugués du bonus écologique et de la prime à la casse.

En janvier, le nombre d'achat de véhicules d'occasion a chuté de 16 % sur le marché français, à un peu moins de 400 000 véhicules. "Un recul historique", affirme Olivier Lamirault, président des concessionnaires au Conseil national des professions de l'automobile (CNPA).

Marché du neuf et marché de l'occasion sont extrêmement liés dans les pays où le taux d'équipement est élevé. C'est le cas de la France, où 80 % des ménages possèdent un véhicule. Lorsqu'un particulier veut acheter une voiture neuve, il vend son véhicule d'occasion. Si ce marché se porte bien, il le vendra rapidement. Dans le cas contraire, les concessionnaires semontreront plus frileux pour le reprendre, ne sachant pas combien ils pourront le revendre. C'est surtout vrai pour les véhicules de moins d'un an, dont les ventes ont reculé de 18 % au mois de janvier.

Le marché de l'occasion souffre également de l'effondrement du marché du 4 × 4 (qui subit de plein fouet le malus) et des véhicules moyen-haut de gamme. Lorsque Daniel C. a voulu revendre son 4 × 4 pour racheter un véhicule neuf, le concessionnaire n'en a même pas voulu. "Les concessionnaires ne reprennent plus les 4 × 4, car ils ne savent pas à quel prix ils pourront les revendre. Ou alors ils les reprennent, mais à des conditions tellement basses que le client préfère attendre pour éviter de perdre de l'argent", explique Flavien Neuvy, responsable de l'observatoire Cetelem de l'automobile.

C'est une tendance de fond : les automobilistes changent moins souvent de véhicules. En 2004, les véhicules de plus de quatre ans représentaient 58,8 % des ventes, en 2007 62 % et en 2008 63 %. "Les voitures sont de plus en plus performantes et de plus en plus fiables. Surtout, les automobilistes roulent de moins en moins - on a perdu 1 000 km par an depuis 1996 - et ils ne courent plus après les dernières technologies", relève M. Neuvy.

La France n'est pas le seul pays touché par la chute du marché de l'occasion. L'Espagne et la Grande-Bretagne le sont aussi ; en Allemagne, le recul est plus important que celui du neuf (- 2,4 % contre - 1,8 %) ; seul le marché italien a bien résisté (- 0,5 %). Mais partout, le marché de l'occasion devrait connaître une année difficile, sous l'effet des plans de relance mis en place dernièrement par les gouvernements pour sauver l'industrie automobile et doper les ventes de véhicules neufs.

Nathalie Brafman
Article paru dans l'édition du 04.03.09.

LE MONDE a écrit:
03.03.09 | 14h13 • Mis à jour le 03.03.09 | 17h16

Toute la filière automobile est touchée de plein fouet

L 'industrie automobile européenne traverse une crise sans précédent. Plus grave que celle de 1992 car, cette fois, elle concerne à la fois l'offre et la demande. "Le pire est en train de se passer", s'alarme Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan.

Les prévisions de ventes en Europe pour 2009 sont inquiétantes : le marché devrait fléchir de 15 % à 20 %, après une chute de 7,8 % en 2008 à 14,7 millions d'unités. En janvier, les ventes de voitures neuves ont connu le pire depuis 1989, avec un effondrement de 27 %. Dans certains pays, c'est le marasme : - 41,6 % en Espagne, - 32,6 % en Italie... Le ciel est légèrement moins noir en France, où la baisse n'a été "que" de 7,9 %, grâce à la prime à la casse.

L'écroulement de la demande commence à avoir des effets visibles sur l'emploi dans un secteur qui totalise, en Europe, 2,2 millions d'emplois directs et 10 millions d'emplois indirects. En 2009, PSA Peugeot Citroën va supprimer 11 000 emplois, Renault 9 000. Volkswagen, le premier constructeur européen, ne renouvellera pas ses 16 500 intérimaires.


Les stocks gonflent

Confrontés, au cours de la première partie de l'année 2008, à la flambée du prix du baril de pétrole, puis au ralentissement économique et, enfin, à la crise financière, les constructeurs automobiles ont vu leurs ventes dégringoler. Face à une baisse de leur pouvoir d'achat, les consommateurs qui souhaitaient changer leur voiture ont décidé de surseoir.

Dans un climat de crise, la voiture est le premier achat que les consommateurs repoussent. Parallèlement, les banques ont restreint les crédits, freinant un peu plus les ventes. A partir de juin, les carnets de commandes ont commencé à se vider. Les stocks de voitures ont augmenté dangereusement sur les parkings des usines et chez les concessionnaires. On estime à deux millions de véhicules les surcapacités de production en Europe.


Les usines ne tournent plus

Pour réduire leurs stocks, les constructeurs commencent par supprimer des équipes sur les lignes de fabrication, puis renvoient leurs intérimaires, ne renouvellent pas les salariés en CDD. Puis comme cela ne suffit pas, ils rallongent les congés de Noël et ferment les usines pendant plusieurs semaines. Renault, Mercedes, Daimler, Fiat, PSA, et même Toyota... aucun constructeur n'a échappé à ce mouvement. Une première !

Renault a réduit de 45 % sa production mondiale et de 50 % sa production européenne au quatrième trimestre 2008, et la baisse va se poursuivre au premier semestre 2009. Le constructeur français entend réduire encore ses stocks de 100 000 voitures. Même Porsche, qui a annoncé le meilleur résultat de son histoire, fermera son usine principale de Zuffenhausen, près de Stuttgart, pour dix-neuf jours d'ici à l'été.

Christian Streiff, le patron de PSA Peugeot Citroën, a prévenu : "Le premier semestre sera extrêmement difficile avec des coupures de production et des baisses de marché. Nous allons encore réduire nos stocks et baisser notre production de 20% à 30%." Partout, la production s'effondre. En Grande-Bretagne, elle a plongé de près de 60 % au mois de janvier.


Le robinet du crédit se ferme

Du jour au lendemain, les banques ont rechigné à prêter de l'argent à des entreprises qui n'arrivent plus à écouler leurs produits. Or les constructeurs sont très dévoreurs de liquidités. Il leur faut financer leurs stocks, développer les futurs modèles mais aussi pouvoir prêter de l'argent, via leurs propres filiales bancaires, aux clients candidats à l'achat d'un véhicule.

En Europe, 80 % des véhicules sont financés à crédit. Avec la baisse des ventes, les constructeurs ont d'autant plus besoin de trésorerie pour gérer le quotidien. Les banques proposent des crédits mais à des taux jugés inacceptables par les constructeurs. "A 10 % ou 11 % de taux d'intérêt, on en trouve, mais c'est franchement pas possible. Quant aux crédits à 8 %, voire 9 %, il n'y en a pas, affirmait Patrick Pelata, directeur général de Renault, lors de la présentation des résultats du groupe début février. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les banques estiment que l'automobile est devenue une industrie risquée."


Des projets gelés ou abandonnés

Face à l'assèchement de leur trésorerie, les constructeurs ont décidé de geler, voire d'abandonner certains investissements. Renault ne travaille plus sur la remplaçante de l'Espace. Et pour se concentrer sur ses projets stratégiques, comme le véhicule électrique, le groupe a gelé son projet portant sur la production de voitures à Chennai (Inde) et retardé la construction de son usine de Tanger (Maroc). L'italien Fiat a reporté la fabrication de plusieurs nouveaux modèles à 2010.


Des équipementiers étranglés

Les équipementiers ont vu leurs commandes plonger brutalement, voire s'interrompre. Or, lorsque les constructeurs stoppent leur production, ils peuvent continuer à écouler leurs stocks, et donc à faire rentrer de l'argent. Pas les fournisseurs. "Début 2008, je livrais plus de 100 000 pièces par mois. En septembre, mes commandes étaient divisées par deux. Depuis le début de l'année, je suis à moins de 30 000 pièces", affirme un sous-traitant. Ses employés ne font plus d'heures supplémentaires. Tous les intérimaires ont été remerciés. En France, près de 7 000 emplois ont été supprimés chez les sous-traitants. A Bruxelles, la direction générale de l'emploi prévoit la suppression de dizaines de milliers d'emplois dans la sous-traitance automobile en 2009.


Des concentrations inévitables

Qui survivra à la crise automobile ? Alliances, rapprochement, faillites... "En 2009, tout est possible, même les scénarios les plus fous", prédit Carlos Ghosn. Sergio Marchionne, le patron de Fiat, fait le pari que seules six marques mondiales, capables de produire cinq ou six millions de véhicules passeront la crise. Seuls cinq constructeurs atteignent ce niveau de production : Toyota, General Motors, Volkswagen, Ford et Renault-Nissan. Les rumeurs de concentration vont bon train. Pour l'instant, seul Fiat est sorti du bois. Il veut racheter 35 % du capital de Chrysler.


Des plans de relance suffisants ?

Les constructeurs souhaitaient une aide de 40 milliards d'euros de la part de la Commission européenne. Finalement, ce sont les Etats qui sont venus directement à leur rescousse : 6 milliards d'euros pour Renault et PSA en France, 4 milliards d'euros en Espagne, 2,5 milliards d'euros en Grande-Bretagne, 2 milliards en Allemagne et de 1,2 à 1,3 milliard d'euros en Italie. Cela sera-t-il suffisant ? "Le pire est derrière nous en matière de production, mais la crise économique est encore devant nous", affirme M. Pelata.

Article paru dans l'édition du 04.03.09.

LE MONDE a écrit:
03.03.09 | 14h13 • Mis à jour le 03.03.09 | 17h17

La chute des ventes de voitures amène les constructeurs à se réinventer

Comment relancer la machine ? Cette interrogation occupera toutes les conversations du Salon automobile de Genève, qui ouvre ses portes à la presse, mardi 3 mars. Les dernières statistiques sont désastreuses. En février, le marché français a décroché de 13,1 %, en Espagne, la chute atteint 48,8 % et sur l'ensemble de l'Europe, Toyota prévoit un recul de 30 % en 2009.

En cause, la crise économique, bien sûr, mais pas seulement. Bien avant la crise, l'appétence des clients était déjà défaillante. Les 120 nouveaux modèles présentés à Genève ne suffiront pas à la reconquérir. Les constructeurs savent qu'ils doivent réfléchir à une autre façon de vendre des voitures.

"La certitude que nous avons, c'est que les gens auront toujours besoin de se déplacer, se rassure Patrick Pelata, directeur général de Renault. Mais on constate que le statut social de la voiture diminue vite dans les préoccupations des automobilistes ; que la puissance du moteur, en dehors de ce qu'il faut pour dépasser, est moins importante qu'avant et qu'en revanche, la consommation, l'environnement et le coût d'usage font de plus en plus partie des priorités des automobilistes."

L'avenir de l'automobile tient sans doute dans sa capacité à s'adapter aux nouveaux modes de vie. "Ce qui créé la plus forte inertie pour faire évoluer l'automobile aujourd'hui, c'est la notion de pleine propriété", affirme Bernard Jullien, directeur du Gerpisa, un groupe de chercheurs spécialisés sur l'automobile. Une notion que les constructeurs ont jusqu'à présent savamment entretenue pour un noyau de clients de plus en plus restreint. "Pour l'instant, cela ne se voit pas vraiment dans les chiffres. Depuis quinze ans, on parle en effet d'une frange de la population pour qui l'usage est plus important que la propriété. Aujourd'hui, ce sujet va devenir de plus en plus d'actualité", estime Vincent Dupray, responsable du développement du pôle automobile chez TNS Sofres.

Pourquoi posséder une voiture pour ne faire que quelques kilomètres par jour et pourquoi la doter d'un moteur capable de la propulser à 180 km/h, pour faire exclusivement de la ville ? Cette question, de plus en plus de gens se la posent.


RÉVOLUTION COPERNICIENNE

Pour M. Dupray, ces "désinvestis", comme il les surnomme, ont une vision moins technique, moins "masculine" de l'automobile. Ils vivent la voiture plus comme une contrainte que comme un objet de liberté. Dès lors, la notion de propriété peut être dépassée. "Ces nouveaux automobilistes ne cessent d'augmenter. Ils sont entre 25 % et 30 % de la population", estime M. Dupray.

Les constructeurs automobiles n'ont donc d'autre choix que de faire évoluer la façon de consommer l'automobile. "Nous travaillons beaucoup sur l'idée de l'autopartage", affirme M. Pelata.

Cette solution, qui consiste à utiliser une voiture pour une heure ou plus en échange de quelques euros, commence à se développer en France et à l'étranger. Il s'agit d'un phénomène urbain, qui laissera toujours une place pour la voiture traditionnelle.

Mais les expériences comme Auto'trement à Strasbourg, La Voiture autrement à Lyon, Mobizen, Caisse commune à Paris ou Okigo dans la capitale ou à Rouen, méritent d'être étudiées. "On voit que notre clientèle change, indique Philippe Ratto, président de Caisse commune. Il y a encore deux ans, elle était surtout composée de militants. Aujourd'hui, les mentalités évoluent : la propriété de l'automobile n'est plus vécue comme un impératif immuable."

"Il y a actuellement un frémissement, confirme M. Jullien, mais rien ne se fera sans une impulsion des pouvoirs publics." Car pour les constructeurs, il s'agit d'une révolution copernicienne, que seul l'Etat peut accompagner pour concilier enjeux environnementaux et sociétaux.

Nathalie Brafman et Stéphane Lauer
RGS
 
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Re: Industrie automobile : Vincent Boloré parle

Messagede RGS le 05 Mar 2009, 00:34

LE MONDE a écrit:
04.03.09 | 14h15 • Mis à jour le 04.03.09 | 17h07

Vincent Bolloré : "Nos voitures électriques seront louées 330 euros par mois"

GENÈVE ENVOYÉE SPÉCIALE

Vincent Bolloré, le patron du groupe du même nom, a annoncé, mercredi 4 mars lors du Salon de l'automobile de Genève, qu'on pouvait désormais réserver la voiture électrique qu'il compte vendre à partir de 2010.

Votre projet a connu un retard important et est entouré d'un certain mystère, au point de susciter du scepticisme de la part des constructeurs automobile. Comment réagissez-vous ?

Je peux rassurer ceux qui font preuve de scepticisme à notre égard : nous ne sommes pas là pour faire de la figuration. Nous avons dépensé 1 milliard d'euros depuis quatorze ans. Seul un groupe diversifié et familial comme le nôtre pouvait le faire. Enfin, je constate qu'il y a trois ans aucun constructeur ne croyait à la voiture électrique. Tout le monde me disait "ça ne marchera jamais". Maintenant, "c'est le trop-plein !", comme disait le général de Gaulle. Tous les constructeurs veulent en faire une.

Ce scepticisme s'explique sans doute par le fait que beaucoup ont du mal à comprendre qu'un groupe comme Bolloré puisse produire des batteries électriques. Or, pour nous, c'est totalement naturel. C'est juste un prolongement de ce que l'on sait faire. Nous sommes numéro un mondial des condensateurs et cela fait trente ans que l'on travaille sur le problème de stockage d'électricité. Aujourd'hui, nous avons les usines pour les batteries et nous avons la voiture.

Nos deux sites, à Quimper et au Canada, vont entrer en production le 15 juin. Ils produiront des batteries pour 10 000 voitures en 2010, 20 000 en 2011 et 30 000 en 2012. Pour nous, la clé c'est la batterie. On annonce une autonomie de 250 km. Dans nos tests, elle atteint 294 km. Nos voitures seront produites à Turin chez notre partenaire Pininfarina et livrées dix à douze mois après leur commande. Elles seront louées 330 euros par mois.


Quel est le poids de ces investissements sur vos autres activités ?

Nous dégageons 350 millions d'euros de bénéfices tous les ans. Nous investissons chaque année environ un tiers de nos résultats dans la batterie électrique. Cela peut paraître à certains un pari audacieux, mais nous préférons investir que verser d'importants dividendes.


Il y a quelques semaines, vous avez rencontré le président bolivien, Evo Morales. Pensez-vous aboutir à un accord pour exploiter les gisements boliviens de lithium, nécessaires à la fabrication des batteries ?

Nous lui avons prouvé que notre voiture était une réalité. L'enjeu pour nous est simple : pour chaque batterie, nous allons avoir besoin de 40 kg de lithium (sur un poids total de 300 kg). Or, la Bolivie détient un tiers des réserves mondiales. Je suis persuadé qu'un groupe comme Bolloré peut intéresser les Boliviens. Nous sommes une grande entreprise avec des moyens financiers, mais en même temps nous ne sommes pas une multinationale. Dans ce dossier, nous nous sommes associés avec Eramet pour exploiter les réserves situées dans le Salar d'Uyuni (sud-ouest de la Bolivie). Si tout se passe bien, cela pourrait déboucher en 2010. Cela dit, nous sommes en face de grands groupes asiatiques qui sont aussi très actifs pour pouvoir exploiter le lithium bolivien.

Pourquoi avez-vous choisi la technologie du lithium polymère plutôt que du lithium-ion, privilégiée par nombre de constructeurs ?

Tout simplement à cause des problèmes de surchauffe que cause le lithium-ion dès que l'on dépasse un certain poids de batteries. C'est une très bonne technologique pour les téléphones portables et les ordinateurs. Pas pour les voitures électriques. Avec le polymère, il n'y a pas de surchauffe. C'est la meilleure technologie sur le plan de la sécurité. Autre avantage : cela coûte moins cher à fabriquer. Nous sommes d'ailleurs en relation avec des constructeurs étrangers.


Lesquels ?

Je ne peux pas vous le dire pour le moment.

Propos recueillis par Nathalie Brafman
Article paru dans l'édition du 05.03.09.

***********************************************************************************************************************************************************************

Un groupe qui va de la logistique à la télévision

Bolloré est un groupe qui, à partir de son activité historique, les papiers fins, s'est diversifié dans quatre secteurs ayant réalisé globalement en 2008 un chiffre d'affaires de 7,3 milliards, en hausse de 14,5 % par rapport à 2007.

Transport et logistique. Ce pôle, qui réalise 61 % du chiffre d'affaires du groupe, emploie 26 863 personnes.

Distribution d'énergie. Cette activité, qui génère 32,5 % du chiffre d'affaires, emploie 900 personnes.

Industrie. Ce pôle - qui comprend les films plastiques, les papiers minces ou des systèmes spécialisés comme les batteries utilisées pour la voiture électrique - réalise 4,5 % du chiffre d'affaires et emploie 2 369 personnes.

Autres activités. Cette branche (médias, télécoms, plantations, holdings) réalise 1,3 % du chiffre d'affaires et emploie 2 102 personnes. Ce pôle comprend notamment la chaîne de télévision Direct 8 et les quotidiens gratuits Direct Matin (dont Le Monde détient 30 %) et Direct Soir.
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Re: Industrie automobile : Vincent Boloré parle

Messagede RGS le 05 Mar 2009, 02:08

L'angle de vue de leblogauto sur l'opération menée par Bolloré :
http://www.leblogauto.com/2009/03/les-r ... more-23063
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Re: Industrie automobile : Vincent Bolloré parle

Messagede elde le 05 Mar 2009, 23:52

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Re: Industrie automobile : Vincent Bolloré parle

Messagede Stéphane le 06 Mar 2009, 00:01

Bon ben, au revoir Opel.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane
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Re: Industrie automobile : Opel sur le fil du rasoir

Messagede RGS le 06 Mar 2009, 04:07

L'Opel Insignia vient de décrocher de justesse en Europe le prix de la meilleure voiture de l'année.

LE MONDE a écrit:
05.03.09 | 15h30

Un "éclair" pour tenter de sauver Opel

C'est la crise,et pour Opel il ne s'agit pas d'un concept fumeux. Le constructeur allemand, filiale depuis 1929 du géant américain agonisant qu'est devenu General Motors, ne sait pas de quoi demain sera fait. Des milliers d'ouvriers de la marque au "blitz" (l'éclair) défilent dans les rues pour tenter de sauver leur emploi et, dans ce paysage dévasté, la moindre annonce positive prend des allures de miracle.

La bonne nouvelle, puisqu'il y en a une, c'est que la voiture de l'année 2009 est une Opel, en l'occurrence l'Insignia, berline familiale appelée à faire oublier la dernière génération de Vectra qui ne s'est vendue qu'à 2 000 exemplaires en 2008 sur le marché français. La marque de Rüsselsheim n'avait remporté ce titre qu'à deux reprises : en 1985 avec la Kadett puis, un an plus tard, avec la première génération d'Omega.

Attribuée chaque année par un jury européen composé de journalistes spécialisés représentant 23 pays, cette récompense a acquis une certaine légitimité dans le milieu automobile. Pour désigner l'heureuse élue, le jury prend en compte plusieurs critères : design, sécurité, tenue de route, performances. Cette année, pour un petit point d'écart (321, contre 320 à la Ford Fiesta), Opel a donc raflé la mise. En 2008, c'est l'adorable Fiat 500 relookée qui était élue voiture de l'année.

Remporter une telle récompense est une bonne chose, mais comme le souligne Christophe Duchatel, directeur marketing de la marque : "C'est un titre important, pas une garantie automatique de succès commercial. Cela a au moins un double impact : redonner le moral aux collaborateurs et attirer plus facilement de nouveaux clients. Avec l'Insignia, nous visons clairement une clientèle peu habituée à la marque. Nos objectifs de ventes en France pour ce nouveau modèle se situent cette année entre 8 000 et 10 000 exemplaires."

Dans le segment des berlines familiales certes peu flamboyant mais qui ne s'écroule pas totalement en France - grâce notamment à la nouvelle Citroën C5, à l'Audi A4 ou à la BMW Série 3 -, l'objectif d'Opel paraît bien ambitieux. Car actuellement, sur le marché français, la marque ne doit son salut qu'à ses petits modèles : Corsa, Agila et Meriva. Dès qu'on monte en gamme, les ventes s'effondrent, qu'il s'agisse de la berline Astra et, à un degré moindre, du monospace Zafira.

La nouvelle voiture de l'année peut-elle inverser un peu la tendance ? Au rayon des points positifs, l'imposante Insignia, avec ses 4,83 m de long (22 cm de plus que la Vectra !) et 1,85 m de large, a pour elle un design extérieur plutôt réussi. Le confort général en finition supérieure Cosmo Pack avec ses sièges en cuir bien dessinés est de bon niveau et l'agrément de conduite au rendez-vous avec une direction réactive.

Détail précieux, dans un pays où les radars, de plus en plus nombreux, font disparaître les points de votre permis plus vite que ne le ferait Bernard Madoff pour vos économies, la vitesse peut s'afficher en digital sur l'écran central. Idéal pour ne pas être flashé quelques kilomètres au-dessus de la moyenne autorisée.

Autre point positif : les tarifs, plutôt compétitifs dans cette catégorie de berlines moyennes-supérieures. Mais si l'on peut s'offrir une Insignia à partir de 21 600 euros, mieux vaut viser la finition Cosmo Pack qui se paye entre 27 200 et 37 300 euros, selon les motorisations.

Au chapitre des points faibles, l'Insignia se caractérise par une commande de boîte accrocheuse, des vibrations à basse vitesse et quelques détails de finitions peu flatteurs. Par rapport à la Vectra, les progrès sont évidents. Mais cela ne sera sans doute pas suffisant pour en faire un modèle capable de sauver le soldat Opel.

Alain Constant
Article paru dans l'édition du 06.03.09.
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Re: Industrie automobile : Opel sur le fil du rasoir

Messagede RGS le 06 Mar 2009, 07:12

Le vrai problème pour l'état-major de General Motors n'est pas la survie d'Opel ; c'est la survie de General Motors elle-même : http://www.motorauthority.com/gm-audito ... vival.html

Comme SAAB, autre filiale européenne de General Motors, endure des affres similaires, il devient question, à l'instar du mariage de l'aveugle et du paralytique, d'une fusion avec Volvo, du groupe Ford : http://www.motorauthority.com/bob-lutz- ... merge.html
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Re: Industrie automobile : Vincent Bolloré parle

Messagede Cyril le 06 Mar 2009, 10:17

elde a écrit:Opel peut crever, Angela s'en fout.
http://www.autoactu.com/angela-merkel-r ... opel.shtml

Une petite pensée pour Schumi84f1 ;)
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Ouais_supère a écrit:Ce forum est dans un état...
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Re: Industrie automobile : Opel sur le fil du rasoir

Messagede elde le 06 Mar 2009, 11:27

RGS a écrit:Comme SAAB, autre filiale européenne de General Motors, endure des affres similaires, il devient question, à l'instar du mariage de l'aveugle et du paralytique, d'une fusion avec Volvo, du groupe Ford : http://www.motorauthority.com/bob-lutz- ... merge.html


Apparemment Ford a d'autres projets pour sa filiale:

Constructeurs - 26/02/2009
Des offres de reprise pour Volvo attendues en avril

Trois offres indicatives de rachat de Volvo Cars, filiale de l'américain Ford, pourraient être remises en avril, rapporte le quotidien Dagens Industri daté de mercredi.

Deux des parties ayant fait part de leur intérêt seraient les constructeurs automobiles chinois Dongfeng et Chongqing Changan, la troisième étant une "constellation européenne", précise le quotidien, qui ne cite pas ses sources.
"Des offres indicatives sont attendues aux alentours du week-end de Pâques", déclare une source citée par le journal économique.

Reuters

Après Jaguar et Land devenu indien voila Volvo devenant chinois
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Re: Industrie automobile : Opel sur le fil du rasoir

Messagede RGS le 06 Mar 2009, 14:22

Pour ceux qui s'intéressent à l'industrie automobile chinoise et qui parlent mieux l'anglais que le chinois, voici un lien :
http://www.gasgoo.com/auto-news.html
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Re: Industrie automobile : Opel sur le fil du rasoir

Messagede f1pronostics le 06 Mar 2009, 15:23

RGS a écrit:Le vrai problème pour l'état-major de General Motors n'est pas la survie d'Opel ; c'est la survie de General Motors elle-même : http://www.motorauthority.com/gm-audito ... vival.html

Comme SAAB, autre filiale européenne de General Motors, endure des affres similaires, il devient question, à l'instar du mariage de l'aveugle et du paralytique, d'une fusion avec Volvo, du groupe Ford : http://www.motorauthority.com/bob-lutz- ... merge.html
C'est peut-être plus complexe à entrevoir pour opel. GM en a surtout cédé les brevets à l'état US. Quelles relations devrait entretenir l'allemagne avec les USA pour qu'opel survive? Ils doivent pas bien le prendre en tout cas.
General Motors a vendu les brevets au Trésor dans l'espoir de les racheter plus tard, a de son côté déclaré un responsable du gouvernement allemand ayant requis l'anonymat, à l'agence Dow Jones Newswires.
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Re: Industrie automobile : Opel sur le fil du rasoir

Messagede Seb le 14 Mar 2009, 00:33

Ils sont marrants, chez GM.

http://www.gmeuropefactsandfiction.com
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Re: Industrie automobile : Opel sur le fil du rasoir

Messagede RGS le 16 Mar 2009, 04:17

Slick est de retour parmi nous et le parpaing d'or est une institution qui gagne à être connue :
http://www.leblogauto.com/2009/03/genev ... more-23862
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Re: Industrie automobile : 1er essai de la Tata Nano

Messagede RGS le 24 Mar 2009, 07:39

Ce qui suit n'est pas tout à fait dans la ligne de ce que j'avais à l'esprit quand j'ai créé ce topic mais je ne résiste pas au plaisir de vous proposer le premier essai que j'ai trouvé de la Tata Nano.
Cela me paraît suffisament instructif pour que je le mette en ligne ici bien qu'il soit rédigé en américain :
http://www.autoweek.com/article/2009032 ... /903239997
Avec 61 ans de décalage, cette voiture rappelle la 2 CV Citroën même si le moteur est installé cette fois-ci à l'arrière.
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Re: Industrie automobile : 1er essai de la Tata Nano

Messagede Fabrice le 24 Mar 2009, 09:52

3500 euros pour une "caisse à savon" équipée de 4 freins à tambours, boîte de vitesse 4 rapports, c'est une citadine mais je doute qu'elle soit distribuée en Europe ou alors sous la reglementation des voitures sans permis. Qu'en est-il de la sécurité : airbags, ABS ?
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Re: Industrie automobile : 1er essai de la Tata Nano

Messagede Alfa le 24 Mar 2009, 18:09

Ca va pas etre facile pour les tunner de mettre du 20 pouces la dessus.
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Re: Industrie automobile : 1er essai de la Tata Nano

Messagede Fabrice le 24 Mar 2009, 18:14

Xzibit saurait faire, c'est sûr...
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Re: Industrie automobile : 1er essai de la Tata Nano

Messagede RGS le 24 Mar 2009, 20:36

Fabrice a écrit:Qu'en est-il de la sécurité : airbags, ABS ?

Il faut attendre 2011 au mieux mais ce sera alors une bombe puisqu'elle aura gagné un cylindre dans l'aventure.
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Re: Industrie automobile : 1er essai de la Tata Nano

Messagede Alfa le 25 Mar 2009, 11:03

Déja en préparation une Nano RS...

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Re: Industrie automobile : 1er essai de la Tata Nano

Messagede elde le 25 Mar 2009, 12:15

Alfa a écrit:Ca va pas etre facile pour les tunner de mettre du 20 pouces la dessus.


Tu rigoles, un jeu d'enfant!

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Ceci est à la base une banale ... et vieille Fiat 600 ou plus probablement une toute aussi banale et vieille Zastava.
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Re: Industrie automobile : 1er essai de la Tata Nano

Messagede Alfa le 25 Mar 2009, 15:20

Arf, en gardant juste le toit et les vitres peut etre en effet :lol:

Mais allez faire un simple changement de roue, la nano elle va pas bien supporter de passer du 10 pouces au 20 pouces !
Rien que la jante (sans meme compter l'epaisseur du pneu donc) sera plus grande que le passage de roue :D
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Re: Industrie automobile : SAAB à l'abandon ?

Messagede RGS le 25 Mar 2009, 23:08

LEMONDE.FR avec AP a écrit:
25.03.09 | 11h58 • Mis à jour le 25.03.09 | 12h34

La Suède prête à laisser couler Saab
REUTERS/Bob Strong

Un récent sondage mené par Sifo indiquait que seulement un tiers des Suédois cautionnent le sauvetage de Saab par l'Etat.
La Suède est prête à laisser tomber Saab, son deuxième constructeur automobile. General Motors espérait une faveur du gouvernement d'union de centre-droit du premier ministre Fredrik Reinfeldt, mais la roue a tourné. A peine arrivé au pouvoir, en octobre 2006, la coalition gouvernementale a choisi de vendre les participations de l'Etat dans OMX, la Bourse nordique, TeliaSonera et Absolut. Pour le gouvernement suédois, l'avenir du constructeur est entre les mains de General Motors, qui en a pris le contrôle en 2000.

La ministre de l'industrie, Maud Olofsson, a demandé au géant américain de présenter une nouvelle stratégie, insistant sur le fait que les contribuables suédois ne sont pas chargés de sauver la marque. "Il serait risqué de reprendre un constructeur alors que le plus grand constructeur mondial n'a pas envie d'investir dedans", affirme Mme Olofsson.

Le journal financier Dagens Industri indique, mercredi 25 mars, que General Motors a signé un accord avec l'équipe chargée de la restructuration du constructeur pour prolonger la coopération pendant cinq ans, pour rendre la mariée plus désirable.


"SAAB N'IRA PAS LOIN"

Moins connu que Volvo, Saab et ses fournisseurs représentent 15 000 emplois en Suède, et surtout, 60 ans d'histoire automobile suédoise. Le constructeur est en redressement judiciaire dans l'attente d'un hypothétique repreneur. Il a aussi annoncé la suppression de 18 % de son effectif. "Le problème est que GM a fixé une date de cession pour Saab, sans se demander qui allait prendre la relève", a déclaré, lundi, le premier ministre à l'agence de presse suédoise TT. "Saab n'ira pas loin, il ne peut réaliser les économies d'échelle et ne dispose pas d'une trésorerie suffisante pour cela", estime Stephen Pope, analyste chez Cantor Fitzgerald Europe.

Pour les syndicats et l'opposition – sociaux démocrates –, la démarche du gouvernement est irresponsable. "Saab a besoin d'un nouveau départ", déclare le responsable des métallurgistes, Stefan Lofven. "Si le gouvernement et GM choisissent d'abandonner Saab, les salariés de l'automobile se sentiront floués ".

Malgré ces critiques, l'approche suivie par le gouvernement est soutenue par la population. Un récent sondage mené par Sifo indiquait que seulement un tiers des Suédois cautionnent le sauvetage de Saab par l'Etat, la moitié étant contre, et 17 % indécis. La Suède garde en mémoire les efforts déployés pour sauver – en vain – son industrie navale dans les années 1970, à coups de milliards de couronnes.
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Re: Industrie automobile : SAAB à l'abandon ?

Messagede elde le 08 Avr 2009, 10:03

Saab obtient un sursis jusqu'en mai

Saab a obtenu lundi la prorogation jusqu'au 20 mai de son placement en redressement judiciaire décidé en février, ce qui donne à la filiale suédoise de General Motors un délai supplémentaire pour se restructurer.

Lors d'une audience de justice, aucun créancier de Saab n'a exprimé de réserves sur les modalités de la réorganisation proposée par le constructeur automobile, qui va engager des négociations pour annuler les trois quarts de sa dette subordonnée.
En conséquence, le tribunal de Vanersborg, dans le sud-ouest de la Suède, a approuvé la prorogation de la période pendant laquelle Saab est placé sous la protection de la loi sur les faillites.
La cour a annoncé qu'elle avait "décidé que la reconstruction de Saab peut se poursuivre jusqu'au 20 mai au plus tard, si aucune autre décision n'est prise avant".
"Durant la réorganisation, Saab a l'intention d'engager des négociations avec ses créanciers sur l'annulation d'environ 75% de la dette subordonnée du groupe", a déclaré l'administrateur judiciaire Guy Lofalk, selon les documents transmis par le tribunal.
Un accord sur la dette de Saab serait conclu en juillet et les créanciers seraient payés un an plus tard.
Un représentant de l'Etat suédois et un représentant de GM, qui sont parmi les principaux créanciers de Saab, ont dit lors de l'audience qu'ils soutenaient le projet.
Lofalk a en outre indiqué que Saab avait une vingtaine de repreneurs potentiels et qu'un accord devrait être bouclé en juin.
Lofalk a fait valoir à l'audience qu'une concentration de la production et le lancement de nouveaux modèles augmenteraient l'utilisation des capacités de Saab et que des mesures d'optimisation avaient abaissé le point d'équilibre financier du groupe à un taux de production annuel de 130 000 véhicules.
"Saab pense aussi parvenir à un cash flow positif dès 2011 et à une bonne rentabilité à un niveau de production de 150 000 véhicules", a dit Lofalk.
Le document du tribunal montre aussi que Saab s'attend à des volumes plus faibles cette année et l'an prochain par rapport aux 93000 unités produites en 2008.
Saab a besoin d'un financement d'un milliard de dollars (740 millions d'euros) pour restructurer sa production et lancer de nouveaux modèles.
Il pense lever 600 millions de dollars (443,5 millions d'euros) auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI), tandis que les 400 millions de dollars restants seraient trouvés via des annulations de créances détenues par GM, qui fournirait aussi des équipements.

Reuters
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Re: Industrie automobile : SAAB à l'abandon ?

Messagede elde le 11 Avr 2009, 23:41

Patrick Le Quement directeur du style de Renault partira à la fin de l'année remplacé par Laurens van den Acker, jeune designer Hollandais transfuge de Mazda.
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Re: Industrie automobile : General Motors au plus mal

Messagede RGS le 14 Avr 2009, 23:14

LEMONDE.FR avec AFP a écrit:
14.04.09 | 13h53 • Mis à jour le 14.04.09 | 13h58

General Motors va devoir rappeler 1,5 million de véhicules potentiellement dangereux

Le constructeur automobile américain en difficulté General Motors va devoir rappeler près de 1,5 million de véhicules construits entre 1997 et 2003, en raison de risques d'incendie, a indiqué, mardi 14 avril, la chaîne de télévision CNN.

Selon CNN, qui cite l'autorité de sécurité routière américaine, le rappel inclurait certains modèles des marques Chevrolet, Buick, Oldsmobile et Pontiac. Sur ces véhicules, des fuites de carburant sur les conduits d'échappement sont susceptibles de provoquer un incendie lors des manœuvres de freinage.

General Motors avait déjà rappelé 944 000 véhicules en août 2008, essentiellement aux Etats-Unis, en raison d'un défaut de fabrication au niveau du système électrique de l'essuie-glace, pouvant également présenter un risque potentiel d'incendie. Le constructeur, qui a déjà reçu 13,4 milliards de dollars d'aide fédérale, a indiqué ces dernières semaines qu'il envisageait l'éventualité d'un dépôt de bilan, tout en continuant à affirmer sa capacité à se restructurer.

LE MONDE a écrit:
14.04.09 | 14h03

Le Trésor américain travaille avec General Motors à son dépôt de bilan

NEW YORK CORRESPONDANT

Sauf improbable retournement, la restructuration de General Motors (GM), premier constructeur américain d'automobiles, passera par un dépôt de bilan. L'information a été publiée, lundi 13 avril, par le New York Times, citant une source du département du Trésor. "Tous les éléments du dossier vont désormais dans le sens d'une probable faillite", estime Craig Fitzgerald, de la société de conseil Plante & Moran, dans le Michigan, un des meilleurs spécialistes du secteur automobile aux Etats-Unis. Le marché a réagi, l'action de GM a reculé de 16,18 % pour finir à 1,71 dollar lundi.

Le plan que l'administration Obama négocie avec le nouveau PDG du constructeur, Fritz Henderson, prévoit un placement de GM sous le régime des faillites accompagné de sa séparation en deux entités. L'une récupérerait ses actifs "sains", sur lesquels la direction s'appuierait pour relancer l'entreprise avec l'appui de l'Etat. Elle bénéficierait des 13,4 milliards de dollars (10,09 milliards d'euros) alloués récemment à GM par Washington. Dite "chirurgicale", la faillite de cette nouvelle entité serait brève (quelques semaines), le temps de voir le juge avaliser les conditions de sa relance.

La seconde regrouperait les avoirs dépréciés ou obérant sa capacité de relance : une grande part des dettes cumulées de GM, les sites de production de ses marques jugées en l'état sans espoir de rentabilité, les fonds de retraite et la couverture-santé des salariés... Elle serait démantelée en plusieurs années par des cessions d'actifs par appartement, des liquidations pour ceux ne trouvant pas preneur ou des prises en charge publiques.

Ce plan du Trésor américain intervient alors que les tentatives du PDG de restructurer son entreprise se heurtent à l'hostilité des fonds d'investissements détenteurs d'obligations émises par GM pour un montant de 29 milliards de dollars. Ceux-ci refusent de les échanger pour des actions, comme le souhaite la direction. Ils estiment que l'octroi d'actions serait loin de couvrir les garanties que le constructeur s'est engagé à leur accorder lors de l'acquisition des obligations.

Face à leur refus, les syndicats récusent également tout "nouveau sacrifice", jugeant avoir été les seuls à faire des concessions depuis des années. Un placement de GM sous le régime des faillites peut apparaître comme une menace du Trésor à l'encontre de ses actionnaires, pour leur forcer la main dans une situation de blocage. Pourtant, estime M. Fitzgerald, il est probable que ces derniers verront dans une faillite "l'option leur offrant de meilleures garanties".

Les autorités américaines souhaitent voir GM présenter au tribunal, dès sa mise en faillite, un plan de relance de l'entité "saine". Encore faut-il définir ses contours et évaluer le coût, industriel et social, du soutien à la viabilité de l'entité qui regroupera les actifs moribonds, pour pouvoir ensuite la démanteler. La première entité ne devrait récupérer que trois des huit marques actuelles de GM : Chevrolet et Cadillac, jugées compétitives, et probablement Buick, à cause de sa "connexion chinoise", dit M. Fitzgerald, et éventuellement une quatrième (GMC ?). Les autres (Pontiac, Saturn, Saab, Hummer) se retrouveraient dans la "mauvaise" entité. La direction de la société devra avoir préparé le terrain en renégociant avec les syndicats (conditions salariales et couverture sociale), avec les sous-traitants, dont certains, comme Delphi, sont au bord de la liquidation, et les vendeurs de véhicules. Il en existe 20 000 aux Etats-Unis, deux fois trop selon les analystes.

Sachant que GM doit 13,5 milliards de dollars au fonds de retraite de ses salariés, on estime que le coût du soutien public à la "mauvaise" entité atteindra 70 milliards de dollars. Selon M. Fitzgerald, la restructuration de l'industrie automobile américaine "devrait coûter 125 milliards de dollars sur deux à trois ans", sous forme de garantie des fonds de retraite et de prêts préférentiels dont le remboursement par les bénéficiaires (GM et Ford, Chrysler devant vraisemblablement disparaître) serait repoussé de cinq à dix ans.

Les discussions entre GM et le Trésor américain se poursuivent intensément. Un dépôt de bilan devrait intervenir d'ici au 1er juin. M. Fitzgerald estime que si le plan de redressement est rapidement affiné, la faillite pourrait être prononcée "avant". Contrairement à son prédécesseur, Rick Wagoner, qui s'y est obsessionnellement refusé, M. Henderson y semble favorable.

Sylvain Cypel
Article paru dans l'édition du 15.04.09.
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Re: Industrie automobile : General Motors au plus mal

Messagede Ren le 14 Avr 2009, 23:45

Et pour Opel / Vauhhall ? Une reprise par les européen sera-t-elle remise sur le tapis ?
Et quid de la viabilité de la partie "saine" sans changement radical de la politique des transport US ( type de véhicule, motorisation, etc... ) ?
Le réveil étatsuniens après un rêve utopique doit être très désagréable pour leur ego. Que les européen en tire les conclusion pour leurs futures décisions.
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Re: Industrie automobile : General Motors au plus mal

Messagede RGS le 15 Avr 2009, 00:12

Si les marques européennes de GM que sont Opel, Vauxhall et Saab doivent changer de mains, rien ne garantit que les repreneurs seront européens.
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Re: Industrie automobile : General Motors au plus mal

Messagede Ren le 15 Avr 2009, 00:31

RGS a écrit:Si les marques européennes de GM que sont Opel, Vauxhall et Saab doivent changer de mains, rien ne garantit que les repreneurs seront européens.


Je pensais à la réunion entre Angela Merkel et notre premier ministre belge concernant une possible reprise d'Opel.
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Re: Industrie automobile : General Motors au plus mal

Messagede elde le 16 Avr 2009, 22:46

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Re: Industrie automobile : GM et Chrysler sous perfusion

Messagede RGS le 22 Avr 2009, 00:24

LEMONDE.FR avec Reuters a écrit:
21.04.09 | 17h39 • Mis à jour le 21.04.09 | 17h46

L'Etat américain va prêter 5,5 milliards de dollars supplémentaires à GM et Chrysler

L'Etat américain se porte une nouvelle fois au secours de ses constructeurs automobiles. Il va prêter 5 milliards de dollars supplémentaires à General Motors et 500 millions à Chrysler pendant la période imposée par le gouvernement qui doit leur servir à élaborer un plan de restructuration viable, selon un rapport officiel publié mardi 21 avril.

Les deux constructeurs américains ont déjà été renfloués à hauteur de 17,4 milliards de dollars par le gouvernement en décembre. Fin mars, l'administration Obama a rejeté les plans stratégiques présentés par les deux groupes. Elle a accepté de financer les opérations de Chrysler jusqu'à la fin avril seulement, le temps qu'il essaie de mettre sur pied une alliance avec l'italien FIAT. GM s'est par ailleurs vu fixer un délai de soixante jours pour revoir son plan de restructuration.

GM a annoncé lundi la suppression de seize cents emplois aux Etats-Unis à partir du 1er mai dans le cadre d'un plan prévoyant la suppression d'environ dix mille postes dans le monde, soit une réduction de 14 % de ses effectifs. Le groupe prévoit aussi de supprimer trente-sept mille emplois payés à l'heure dans le monde d'ici la fin de l'année.
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Re: Industrie automobile : Chine 1er marché mondial

Messagede RGS le 23 Avr 2009, 02:00

LE MONDE a écrit:
22.04.09 | 13h54

La Chine devient le plus grand marché automobile

SHANGHAÏ CORRESPONDANT

La Chine sera certainement, en 2009, le seul grand marché automobile à croître. Malgré la forte décélération enregistrée en 2008, les ventes de voitures restent orientées à la hausse dans le pays. Elles ont augmenté de 5 % en mars par rapport à la même période en 2008. Pour l'ensemble de l'année, les analystes tablent sur une croissance comprise entre 3 % et 5 %, loin, il est vrai, des 22 % enregistrés en 2007.

N'empêche, cette hausse, même légère, contribue à déplacer le centre de gravité du secteur vers la Chine. Le marché chinois dépasse depuis trois mois celui des Etats-Unis, ce qui en fait désormais le premier du monde.

La croissance des ventes depuis le début de l'année s'explique par une série de mesures prises dans le cadre du plan de relance chinois : le gouvernement a réduit les taxes sur les petites cylindrées (1,6 litre), qui représentent 50 % des ventes. Les gros véhicules, eux, supportent une fiscalité plus lourde.


CAMIONNETTES ET MINIVANS

Dans les campagnes, considérées comme nouveau réservoir de croissance, tout un système de subventions a été mis en place : les ruraux sont incités à se débarrasser de leurs véhicules à trois roues, polluants, pour acheter des camionnettes ou des minivans de petite cylindrée, qui sont pour l'instant l'apanage de constructeurs chinois assez peu connus, comme Chana, Wulin, Hafei et Changhe.

C'est grâce à ce segment très particulier que l'américain General Motors (GM), qui participe à une coentreprise entre Wulin et Shanghaï Automotive (SAIC), a vu ses ventes rebondir en Chine, alors que les ventes de Buick, que GM fabrique en joint-venture avec SAIC, sont en baisse.

Les Japonais tirent davantage leur épingle du jeu : Honda prévoit d'augmenter ses ventes en Chine de 10 % en 2009, selon son président, Atsuyoshi Hyogo. Chez PSA, qui est en partenariat en Chine avec Dongfeng, on table sur un marché chinois en croissance de 4,5 % en 2009. Les ventes de PSA sont passées d'environ 37 000 véhicules au dernier trimestre 2008, à 52 000 au premier trimestre 2009. "La bonne nouvelle est que le marché chinois se diversifie géographiquement : la croissance ne vient plus exclusivement des régions côtières, l'intérieur du pays commence à prendre le relais", explique Alexis Vannier, directeur de la communication de PSA en Chine.

Une évolution qui modifie les profils des acheteurs. Près de 80 % des clients achètent pour la première fois une voiture. Ils sont âgés de 36 ans en moyenne, ont un haut niveau d'éducation et cherchent un véhicule pour la famille au sens large, grands-parents, cousins. Parallèlement émerge une autre catégorie d'acheteurs. "Il s'agit des jeunes nés après 1980. Plus hédonistes, ils cherchent à se démarquer et regardent moins à la dépense", souligne M. Vannier.

Cette modification du marché s'accompagne d'une redistribution des cartes dans le secteur. Alors qu'il n'existe pas moins d'une centaine de constructeurs chinois, le gouvernement encourage les regroupements. En mars, le conseil d'Etat a annoncé l'objectif de réduire le nombre des grands constructeurs, qui réalisent 90 % de la production chinoise, de quatorze à dix, et de leur faire absorber une partie des plus petits fabricants.

En attendant, le ralentissement du marché devrait pousser les constructeurs chinois à davantage sortir de leurs frontières en prenant le contrôle de constructeurs étrangers. C'est la démarche entreprise par SAIC, qui a racheté en 2008 le coréen Ssangyong. Mais ce dernier a été placé en dépôt de bilan.

Au Salon de Shanghaï, ouvert lundi 20 avril, les spéculations vont bon train sur les possibles mariages à venir. Dieter Zetsche, le président de Daimler, a confié au quotidien économique allemand Handelsblatt que des négociations étaient en cours avec des "investisseurs potentiels chinois". Des représentants d'un des trois courtisans chinois supposés de Volvo, Changan, Dongfeng ou Geely, se rendront la semaine prochaine en Europe pour visiter le siège de la filiale de Ford et ses usines, a révélé le quotidien suédois Dagens Industri.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 23.04.09.

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Les constructeurs chinois misent sur l'électrique

Le constructeur Great Wall Motor a dévoilé à Shanghaï sa première voiture tout électrique, la GWKulla. Elle sera vendue entre 6 000 et 7 000 euros à partir de 2010. En revanche, BYD, le fabriquant de batteries qui s'est lancé il y a quelques années dans l'automobile, ne rencontre pas le succès escompté avec sa F3DM. Le premier modèle hybride chinois fabriqué en série connaît des problèmes techniques et pâtit d'une autonomie très limitée (100 km, mais à vitesse constante). Seulement quelques centaines d'exemplaires ont été vendus. - (Corresp.)
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Re: Industrie automobile : Chine 1er marché mondial

Messagede Ren le 23 Avr 2009, 10:19

RGS a écrit:
LE MONDE a écrit:
22.04.09 | 13h54

Les constructeurs chinois misent sur l'électrique

Le constructeur Great Wall Motor a dévoilé à Shanghaï sa première voiture tout électrique, la GWKulla. Elle sera vendue entre 6 000 et 7 000 euros à partir de 2010. En revanche, BYD, le fabriquant de batteries qui s'est lancé il y a quelques années dans l'automobile, ne rencontre pas le succès escompté avec sa F3DM. Le premier modèle hybride chinois fabriqué en série connaît des problèmes techniques et pâtit d'une autonomie très limitée (100 km, mais à vitesse constante). Seulement quelques centaines d'exemplaires ont été vendus. - (Corresp.)


C'est sûr qu'avec une production électrique principalement basée sur le charbon, elles seront propres ces voitures :roll:
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Re: Industrie automobile : Chine 1er marché mondial

Messagede Gautier64 le 23 Avr 2009, 14:22

Contrairement à ce qui a été annoncé initialement, Volkswagen n'a pas vendu plus de voitures que Toyota, qui reste premier constructeur mondial, au 1er trimestre.
Bisounours Powaaa!! 8-)
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Re: Industrie automobile : Chine 1er marché mondial

Messagede Rainier le 23 Avr 2009, 15:17

J'ai entendu sur France Info qu'en Allemagne on avait vendu plus de voitures neuves en Fevrier 2009 qu'en Fevrier 2008 :eek:
(en plus il y avait un jour de plus en 02/2008 :D )

Ce serait dû principalement à l'instauration des primes à la casse comme en France. (sales copieurs !)
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Re: Industrie automobile : Chine 1er marché mondial

Messagede Stéphane le 23 Avr 2009, 22:40

J'avais vu un reportage sur Euronews, ils remplacent leurs Mercos par des Dacias, les Allemands, avec la prime.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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Re: Industrie automobile : Chine 1er marché mondial

Messagede Rainier le 24 Avr 2009, 11:01

Stéphane a écrit:J'avais vu un reportage sur Euronews, ils remplacent leurs Mercos par des Dacias, les Allemands, avec la prime.


J'ai un cousin (excuse moi, Eric30, de ne parler que de ma famille, amis ou collegues :roll: ) qui fait du "trafic" (enfin c'est ce que je lui dis, car c'est completement légal) de voitures d'occases de l'Allemagne vers la France.
Les Allemands se débarassent de leur Béhémes ou Merdeseches au bout de 2 ans ou dès qu'elles ont une rayure sur le capot , alors qu'en France elles sont considérées comme quasi neuves.
Il va devoir pointer au chômage quand il n'aura plus que des Dacias d'occase à vendre :?
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Re: Industrie automobile : Chine 1er marché mondial

Messagede Feyd le 27 Avr 2009, 17:35

Le site du Monde annonce la disparition très prochaine de la marque Pontiac.

http://www.lemonde.fr/la-crise-financie ... id=1126141
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