Industrie automobile : regain des big three aux Etats-Unis

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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Marlaga le 11 Sep 2008, 08:39

Cyril a écrit::lol: :lol: :lol:
Qu'est-ce qu'on doit se foutre de nous à l'étranger, quand on voit le genre de voiture que produit notre plus grand constructeur :lol:

En plus d'être cher et mal équipée (et je ne parle pas de la fiabilité), les Renault sont devenus moches. Et beh...


Cher et mal équipé ? Non mais tu as regardé un peu de quoi tu parles ? Les Renault sont souvent parmi les moins chères et les plus équipées ! La plupart des équipements de base d'une Clio sont en option très chères sur les BMW, Audi, et Mercedes !
Je suis d'accord pour qu'on critique ce qui est criticable (design pas toujours au top, fiabilité à améliorer,...) mais je ne comprends votre acharnement à dire n'importe quoi juste pour cracher sur Renault.
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Cyril le 11 Sep 2008, 08:52

J'ai regardé de quoi je parle ? Non non, c'était juste histoire de dire du mal sur Renault :roll:
MAIS BIEN SUR QUE J'AI REGARDE ! Quand j'ai acheté ma Punto, j'ai fait le tour de Peugeot (206 et 207), Renault (Clio), Seat (Ibiza), Citroën (C3), et Fiat (Grande Punto). Et niveau prix/équipement Renault est le dernier, et de loin !
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede schumi84f1 le 11 Sep 2008, 08:59

Marlaga a écrit:
Cyril a écrit: :lol: :lol: :lol:
Qu'est-ce qu'on doit se foutre de nous à l'étranger, quand on voit le genre de voiture que produit notre plus grand constructeur :lol:

En plus d'être cher et mal équipée (et je ne parle pas de la fiabilité), les Renault sont devenus moches. Et beh...


Cher et mal équipé ? Non mais tu as regardé un peu de quoi tu parles ? Les Renault sont souvent parmi les moins chères et les plus équipées ! La plupart des équipements de base d'une Clio sont en option très chères sur les BMW, Audi, et Mercedes !
Je suis d'accord pour qu'on critique ce qui est criticable (design pas toujours au top, fiabilité à améliorer,...) mais je ne comprends votre acharnement à dire n'importe quoi juste pour cracher sur Renault.


apparemment t'es déjà monté dans une Renault voire t'en as une ou même tu les vends :lol:
tu vas pas me dire que l'intérieur est aussi nickel que ne serait-ce chez Volkswagen ? (on parle même pas des merco, béhème, audi....)
Renault (et Peugeot) est obligé d'en mettre un peu plus pour un prix à peu près équivalent vu que l'on sait que la finition est loin d'être la même et je parle même pas de la fiabilité
A contrario la Logan a un franc succès car on achète en connaissance de cause, on achète une bagnole pas ou peu équipé vu qu'on veut y mettre peu
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Xave le 11 Sep 2008, 09:07

Marlaga a écrit:Cher et mal équipé ? Non mais tu as regardé un peu de quoi tu parles ? Les Renault sont souvent parmi les moins chères et les plus équipées ! La plupart des équipements de base d'une Clio sont en option très chères sur les BMW, Audi, et Mercedes !


Euh... depuis quand Renault est-il un concurrent de ces marques ? Renault, c'est plutôt un concurrent de FIAT, de SEAT, de Peugeot, de Citroën, des marques japonaises, mais BMW Audi Mercedes, c'est quand même un cran au dessus...

Il faut comparer ce qui est comparable : Renault, par rapport à l'ensemble du produit qu'ils proposent, mais c'est un mal qui me parait relativement français, est cher. Le bas de gamme est à peu près au bon prix, mais dès que tu veux un moyen de gamme relativement bien équipé, c'est cher.
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Marlaga le 11 Sep 2008, 09:47

Cyril a écrit:J'ai regardé de quoi je parle ? Non non, c'était juste histoire de dire du mal sur Renault :roll:
MAIS BIEN SUR QUE J'AI REGARDE ! Quand j'ai acheté ma Punto, j'ai fait le tour de Peugeot (206 et 207), Renault (Clio), Seat (Ibiza), Citroën (C3), et Fiat (Grande Punto). Et niveau prix/équipement Renault est le dernier, et de loin !


La Punto est pas chère parce que Fiat a tellement une image de marque pourrie qu'ils sont obligés de brader leurs voitures pour qu'elles se vendent. Ils viennent de se rendre compte que c'était suicidaire avec la nouvelle 500 qu'ils ne bradent plus grace à son image branchée mais une Punto n'ayant rien d'attirant, il faut bien la vendre pas chère.
Un peu le même problème d'image pour Seat qui vend des voitures de bonne qualité pas cher, avec très peu de personnalisation (couleurs, options) disponibles pour rester rentable.
Peugeot-Citroen, c'est quasiment identique à Renault, voire souvent plus cher (Citroen gonfle ses prix en se prenant pour une marque premium dernièrement).

Quant aux équipements, sur les modèles Renault, il ne manque rien, et la plupart des équipements sont de série (régulateur de vitesse, clim, radio CD, rétro électriques,...). C'est vraiment mentir de dire qu'elles sont mal équipées.

Donc oui, tu as regardé, mais pas dans le détail.
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Ghinzani le 11 Sep 2008, 09:49

Dans les six mille emplois perdus chez Renault, Alonso est il concerné? :jesors:
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Marlaga le 11 Sep 2008, 09:50

schumi84f1 a écrit:
Marlaga a écrit:
Cyril a écrit: :lol: :lol: :lol:
Qu'est-ce qu'on doit se foutre de nous à l'étranger, quand on voit le genre de voiture que produit notre plus grand constructeur :lol:

En plus d'être cher et mal équipée (et je ne parle pas de la fiabilité), les Renault sont devenus moches. Et beh...


Cher et mal équipé ? Non mais tu as regardé un peu de quoi tu parles ? Les Renault sont souvent parmi les moins chères et les plus équipées ! La plupart des équipements de base d'une Clio sont en option très chères sur les BMW, Audi, et Mercedes !
Je suis d'accord pour qu'on critique ce qui est criticable (design pas toujours au top, fiabilité à améliorer,...) mais je ne comprends votre acharnement à dire n'importe quoi juste pour cracher sur Renault.


apparemment t'es déjà monté dans une Renault voire t'en as une ou même tu les vends :lol:
tu vas pas me dire que l'intérieur est aussi nickel que ne serait-ce chez Volkswagen ? (on parle même pas des merco, béhème, audi....)


ça dépend des renault et des VW. L'intérieur d'une Laguna 3 est aussi nickel que celui d'une Passat. Celui d'une Twingo 2 vaut bien la Fox. Il y a eu de gros progrès. Pour les voitures précédentes, genre Megane 2, c'est pas aussi nickel qu'une Golf 5 mais je préfère tout de même parce que c'est moins austère.


Renault (et Peugeot) est obligé d'en mettre un peu plus pour un prix à peu près équivalent vu que l'on sait que la finition est loin d'être la même et je parle même pas de la fiabilité


Donc tu rejoins ce que je dis, Renault met beaucoup d'équipements pour le prix, alors que Cyril disait le contraire.

A contrario la Logan a un franc succès car on achète en connaissance de cause, on achète une bagnole pas ou peu équipé vu qu'on veut y mettre peu


Tout à fait.
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Marlaga le 11 Sep 2008, 09:54

Xave a écrit:
Marlaga a écrit:Cher et mal équipé ? Non mais tu as regardé un peu de quoi tu parles ? Les Renault sont souvent parmi les moins chères et les plus équipées ! La plupart des équipements de base d'une Clio sont en option très chères sur les BMW, Audi, et Mercedes !


Euh... depuis quand Renault est-il un concurrent de ces marques ? Renault, c'est plutôt un concurrent de FIAT, de SEAT, de Peugeot, de Citroën, des marques japonaises, mais BMW Audi Mercedes, c'est quand même un cran au dessus...

Il faut comparer ce qui est comparable : Renault, par rapport à l'ensemble du produit qu'ils proposent, mais c'est un mal qui me parait relativement français, est cher. Le bas de gamme est à peu près au bon prix, mais dès que tu veux un moyen de gamme relativement bien équipé, c'est cher.


C'est une question d'image, de qualité de produits et de diversité proposée.
Renault est plus cher que Fiat mais beaucoup moins cher que VW. Donc non, c'est pas spécialement cher.
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Marlaga le 11 Sep 2008, 09:55

Ghinzani a écrit:Dans les six mille emplois perdus chez Renault, Alonso est il concerné? :jesors:


Je crois qu'il a la possibilité d'un départ volontaire :D
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Ghinzani le 11 Sep 2008, 10:07

Marlaga a écrit:
Ghinzani a écrit:Dans les six mille emplois perdus chez Renault, Alonso est il concerné? :jesors:


Je crois qu'il a la possibilité d'un départ volontaire :D

avec un parachute doré... :D
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Cyril le 11 Sep 2008, 10:19

Marlaga a écrit:La Punto est pas chère parce que Fiat a tellement une image de marque pourrie qu'ils sont obligés de brader leurs voitures pour qu'elles se vendent. Ils viennent de se rendre compte que c'était suicidaire avec la nouvelle 500 qu'ils ne bradent plus grace à son image branchée mais une Punto n'ayant rien d'attirant, il faut bien la vendre pas chère.

Les anciennes Punto n'étaient peut être pas attirantes, mais ce n'est pas le cas de la Grande Punto. Fiat est le constructeur qui progresse le plus (voir les chiffres ICI) en France. L'image pourrie de Fiat, qui n'est véhiculée maintenant que par les gens qui ne cherchent pas à voir plus loin que leur préjugés, va vite changer.

Marlaga a écrit:Un peu le même problème d'image pour Seat qui vend des voitures de bonne qualité pas cher, avec très peu de personnalisation (couleurs, options) disponibles pour rester rentable.

6 motorisations (3 essences, 3 diesels), 4 niveaux de finition. Pour les couleurs et les options, va faire un tour ICI, tu verras que c'est équivalent à Renault, voire mieux.

Marlaga a écrit:Peugeot-Citroen, c'est quasiment identique à Renault, voire souvent plus cher (Citroen gonfle ses prix en se prenant pour une marque premium dernièrement).

C'est sûr que par rapport à Fiat et Seat, ça se rapproche plus que Renault. Va regarder en détail les équipement pour des versions de base, tu verras que PSA est mieux équipé pour le même prix.

Marlaga a écrit:Quant aux équipements, sur les modèles Renault, il ne manque rien, et la plupart des équipements sont de série (régulateur de vitesse, clim, radio CD, rétro électriques,...). C'est vraiment mentir de dire qu'elles sont mal équipées.

Ah oui, de série, pour les finitions haut de gamme ! Mais regarde en bas de gamme, Renault est à la traine.

Marlaga a écrit:Donc oui, tu as regardé, mais pas dans le détail.

Va faire un tour dans les configurateurs...
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede schumi84f1 le 11 Sep 2008, 10:24

Marlaga a écrit:
schumi84f1 a écrit:
Marlaga a écrit:Cher et mal équipé ? Non mais tu as regardé un peu de quoi tu parles ? Les Renault sont souvent parmi les moins chères et les plus équipées ! La plupart des équipements de base d'une Clio sont en option très chères sur les BMW, Audi, et Mercedes !
Je suis d'accord pour qu'on critique ce qui est criticable (design pas toujours au top, fiabilité à améliorer,...) mais je ne comprends votre acharnement à dire n'importe quoi juste pour cracher sur Renault.


apparemment t'es déjà monté dans une Renault voire t'en as une ou même tu les vends :lol:
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ça dépend des renault et des VW. L'intérieur d'une Laguna 3 est aussi nickel que celui d'une Passat. Celui d'une Twingo 2 vaut bien la Fox. Il y a eu de gros progrès. Pour les voitures précédentes, genre Megane 2, c'est pas aussi nickel qu'une Golf 5 mais je préfère tout de même parce que c'est moins austère.


Renault (et Peugeot) est obligé d'en mettre un peu plus pour un prix à peu près équivalent vu que l'on sait que la finition est loin d'être la même et je parle même pas de la fiabilité


Donc tu rejoins ce que je dis, Renault met beaucoup d'équipements pour le prix, alors que Cyril disait le contraire.

A contrario la Logan a un franc succès car on achète en connaissance de cause, on achète une bagnole pas ou peu équipé vu qu'on veut y mettre peu


Tout à fait.


on est d'accord sur le principe de l'équipement mais pour emmenener une famille de 4 personnes + les bagages en vacances et faire tourner la clim', les moteurs français sont trop faibles
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Marlaga le 11 Sep 2008, 10:50

schumi84f1 a écrit:on est d'accord sur le principe de l'équipement mais pour emmenener une famille de 4 personnes + les bagages en vacances et faire tourner la clim', les moteurs français sont trop faibles
80ch dans une Smart c'est cool, dans un Grand Modus, c'est pourri


Sauf que tu prends pas un Modus 75ch pour trimballer 4 personnes et les bagages en vacances. Pour ça, un Scenic 130ch va très bien.
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Aiello le 11 Sep 2008, 11:15

Cyril a écrit:Les anciennes Punto n'étaient peut être pas attirantes, mais ce n'est pas le cas de la Grande Punto. Fiat est le constructeur qui progresse le plus (voir les chiffres ICI) en France. L'image pourrie de Fiat, qui n'est véhiculée maintenant que par les gens qui ne cherchent pas à voir plus loin que leur préjugés, va vite changer.

Fiat progresse surtout grâce à la 500 (et bravo à eux), pour le reste de la gamme, c'est surtout grâce à une politique tarifaire agressive que ça se maintient.

Marlaga a écrit:Un peu le même problème d'image pour Seat qui vend des voitures de bonne qualité pas cher, avec très peu de personnalisation (couleurs, options) disponibles pour rester rentable.

Y a quand même pas mal de versions chez Seat...

Marlaga a écrit:
schumi84f1 a écrit:on est d'accord sur le principe de l'équipement mais pour emmenener une famille de 4 personnes + les bagages en vacances et faire tourner la clim', les moteurs français sont trop faibles
80ch dans une Smart c'est cool, dans un Grand Modus, c'est pourri


Sauf que tu prends pas un Modus 75ch pour trimballer 4 personnes et les bagages en vacances. Pour ça, un Scenic 130ch va très bien.

Quel intérêt de prendre un Grand Modus si c'est pas pour le charger ?
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Cyril le 11 Sep 2008, 11:21

Aiello a écrit:Fiat progresse surtout grâce à la 500 (et bravo à eux), pour le reste de la gamme, c'est surtout grâce à une politique tarifaire agressive que ça se maintient.

La progression de Fiat avait déjà commencé avant la sortie de la 500, grâce à ses nouveaux modèles (notamment la Grand Punto, qui, je crois, a été un moment la voiture la mieux vendue en Europe). Il y a un endroit sur le net où l'on peut trouver les chiffres de vente des automobiles ?
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede schumi84f1 le 11 Sep 2008, 11:24

Aiello a écrit:
Marlaga a écrit:
schumi84f1 a écrit:on est d'accord sur le principe de l'équipement mais pour emmenener une famille de 4 personnes + les bagages en vacances et faire tourner la clim', les moteurs français sont trop faibles
80ch dans une Smart c'est cool, dans un Grand Modus, c'est pourri


Sauf que tu prends pas un Modus 75ch pour trimballer 4 personnes et les bagages en vacances. Pour ça, un Scenic 130ch va très bien.

Quel intérêt de prendre un Grand Modus si c'est pas pour le charger ?


surement le même que d'acheter un Zaf' quand t'as pas d'enfant :jesors:
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Xave le 11 Sep 2008, 11:26

Marlaga a écrit:
schumi84f1 a écrit:on est d'accord sur le principe de l'équipement mais pour emmenener une famille de 4 personnes + les bagages en vacances et faire tourner la clim', les moteurs français sont trop faibles
80ch dans une Smart c'est cool, dans un Grand Modus, c'est pourri


Sauf que tu prends pas un Modus 75ch pour trimballer 4 personnes et les bagages en vacances. Pour ça, un Scenic 130ch va très bien.


Ou une Mazda 6 2.5 Perf. :jesors:

Edit : non, je sors pas :eek: C'est le même prix ! :lol:
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Re: Industrie automobile : Renault défaille

Messagede Alfa le 12 Sep 2008, 09:22

Xave a écrit:On disait : Renault, des voitures à vivre. Bientôt, on dira "Renault, des voitures à gerber" :D

Vous croyiez que les designers de l'ex-Régie avaient touché le fond avec des designs toujours plus proches du laid absolu ? Vel Satis, Megane II et III, Laguna III, aux confins du non esthétisme, il vous semblait impossible d'aller plus loin ?

Vous vous trompiez ! :lol:

Voici l'Ondelios (rien que le nom...)

Image

:|

Le plus terrible c'est que la, malgrés tout, il y a une certaine originalité même si les lignes sont pour le moins torturés et lourde; mais si d'aventure cela préfigure un prochain 4X4, il sera pire car il gardera ses lignes dégueu, mais comme d'habitude, il perdra l'originalité qui la sauve quelque peu jusque maintenant...
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Re: Industrie automobile : la loi Volkswagen - suite...

Messagede RGS le 15 Sep 2008, 19:12

La saga de la loi spécifique à Volkswagen continue :

LE MONDE a écrit:
13.09.08 | 13h24 • Mis à jour le 13.09.08 | 15h03

Les salariés de Volkswagen mobilisés contre Bruxelles et contre Porsche

BERLIN CORRESPONDANTE

En brandissant le slogan "Volkswagen doit rester Volkswagen", plus de 40 000 salariés de VW ont manifesté vendredi 12 septembre devant le siège social du constructeur automobile allemand à Wolfsburg, en Basse-Saxe. Officiellement, il s'agissait de défendre la loi Volkswagen, qui assure une minorité de blocage au Land de Basse-Saxe et garantit aux représentants des salariés un poids important au sein du conseil de surveillance.

Mardi 9 septembre, le commissaire chargé du marché intérieur et des services Charlie McCreevy avait annoncé qu'il déposerait bientôt une nouvelle plainte contre l'Allemagne devant la Cour de justice européenne. Bruxelles considère que la nouvelle mouture de la loi présentée par Berlin en mai enfreint la liberté de circulation du capital.


MESSAGE D'AVERTISSEMENT

Cette manifestation, l'une des plus importantes dans l'histoire du constructeur, est également une manière d'illustrer le combat auquel se livrent les représentants de Porsche et VW, en perspective du rachat de l'un par l'autre. Dans les prochains mois, Porsche veut progressivement augmenter sa part chez VW, qui atteint actuellement 31 %, à 51 % et ne peut donc que se réjouir d'une suppression de la loi VW.

Aussi, les représentants des salariés de VW ont voulu lancer un message d'avertissement au président de Porsche, Wendelin Wiedeking, qui se trouvait à Wolfsburg pour participer à une réunion du conseil de surveillance. Tout comme la direction de VW, ils refusent que le spécialiste des voitures de sport règne sans partage sur les destinées du numéro un de l'automobile en Europe.

Porsche s'est voulu rassurant en déclarant vendredi que, même en cas de suppression de la loi VW, "des fermetures de sites ou des délocalisations ne sont pas prévues" et que "de telles questions ne seraient décidées qu'en accord avec la direction de VW".

La réorganisation du système de cogestion dans la future holding suscite également d'importantes tensions. Le comité d'entreprise de Porsche, qui représente 12 000 salariés, souhaite avoir tout autant de poids que celui de VW qui défend pourtant les intérêts de 320 000 employés.

Ferdinand Piëch, président du conseil de surveillance de VW et actionnaire de Porsche, semble avoir choisi son camp. Selon plusieurs médias allemands, il a provoqué la colère de son cousin Wolfgang Porsche, président du conseil de surveillance de Porsche, en s'abstenant lors d'un vote vendredi sur une motion déposée par le président du comité d'entreprise de VW, Bernd Osterloh. Le texte veut soumettre des projets communs entre Audi, filiale du constructeur de Wolfsburg, et Porsche à l'autorisation du conseil de surveillance de VW.

Cécile Calla
Article paru dans l'édition du 14.09.08.
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Re: Industrie automobile : la loi Volkswagen - suite...

Messagede 4X4 addict le 16 Sep 2008, 17:23

AFP le 16/09/2008 16h58 a écrit:Porsche prend le contrôle de Volkswagen, en plein psychodrame familial

Porsche vient de frapper un grand coup mardi, en prenant de fait le contrôle de son compatriote, l'allemand Volkswagen, en pleine crise entre les dirigeants des deux groupes.

Porsche a en effet acquis 5% supplémentaires du capital de Volkswagen et détient désormais 35% du premier constructeur automobile européen.

Certes, ce n'est pas encore un rachat en bonne et due forme. "L'objectif reste d'augmenter notre participation dans Volkswagen à plus de 50%. Le pas d'aujourd'hui (mardi) est un nouveau jalon", a commenté Wendelin Wiedeking, le patron de Porsche, cité dans un communiqué.

"Nous prévoyons de le faire courant novembre", a déclaré un porte-parole à l'AFP. "Nous voulons la majorité réelle, et la majorité réelle est de 50% plus une action", a-t-il ajouté.

Mais le seuil franchi mardi est symbolique, et ce à plus d'un titre.

D'abord, il permet à Porsche de s'assurer d'un contrôle de fait sur l'assemblée générale de Volkswagen: à chaque réunion de cette assemblée, tous les actionnaires, notamment les petits, ne sont pas présents. D'autres soutiennent Porsche. Au total, 35% des votes environ suffisent pour s'imposer.

Conséquence, Volkswagen, dont le chiffre d'affaires est près de seize fois plus important que celui de Porsche, va devenir une filiale de son compatriote. Elle sera intégrée à la holding européenne Porsche SE, spécialement créée pour regrouper l'ensemble des participations du constructeur du bolide 911.

Les représentants des salariés de Volkswagen seront désormais conviés aux réunions du comité d'entreprise de la nouvelle structure. Un affront pour les syndicalistes d'IG Metall de Wolfsburg (nord de l'Allemagne) qui auront droit à autant de sièges que ceux de Porsche, quand ils sont plus de 25 fois plus nombreux.

Surtout, l'annonce de Porsche intervient dans un contexte particulièrement tendu. En fin de semaine dernière, un nouvel épisode a révélé l'ampleur des divergences entre Porsche et les salariés de VW, entre les deux directions, et même au sein de la famille Porsche.

Lors d'un conseil de surveillance, Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance de VW et représentant d'une des deux branches de la famille Porsche, a permis l'adoption d'un texte soumis par IG Metall pour protéger la marque Audi de l'influence de Porsche, en s'abstenant.

Depuis, son cousin Wolfgang Porsche ne décolère pas. "Je suis effrayé par le choix de vote du président du conseil de surveillance", a-t-il déclaré à la sortie de la réunion de vendredi.

Deux clans s'affrontent donc ouvertement: d'un côté M. Porsche semble pouvoir compter sur la majorité des membres de la famille et défend le patron de Porsche, Wendelin Wiedeking. De l'autre, M. Piëch s'appuie sur les syndicats de Volkswagen et sur son protégé, le patron de Volkswagen, Martin Winterkorn.

La direction de Porsche a bien tenté de jouer l'apaisement mardi. "Nous nous réjouissons de la poursuite et de l'approfondissement de la coopération confiante avec la direction de Volkswagen et nous espérons une solution rapide dans le conflit entre les représentants des salariés de Porsche et VW", a ainsi déclaré M. Wiedeking.

Mais, selon la presse allemande, tous les scénarios sont désormais possibles, celui d'une destitution de M. Piëch, celui d'un départ du patron de Porsche, voire même celui - inimaginable jusqu'il y a peu tant la stratégie de Porsche semblait irrésistible - d'un échec du projet de fusion entre les deux groupes.

Porsche s'est lancé il y a trois ans à la conquête du constructeur VW, qui ambitionne de devenir le leader mondial du secteur, et a depuis procédé par étapes.


© 2006 AFP.
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Re: Industrie automobile : mauvaise passe chez Renault

Messagede RGS le 19 Sep 2008, 15:51

LE MONDE a écrit:
17.09.08 | 14h07

Renault en attente d'un second souffle, par Stéphane Lauer

Mauvaise passe ou avenir sombre ? A quelques semaines de l'ouverture du Mondial de l'auto à Paris, début octobre, il y a de quoi s'interroger sur la situation de Renault. Le constructeur s'apprête à supprimer 6 000 emplois, dont 4 900 en France. Une sorte de Vilvorde bis. En 1997, la fermeture de l'usine située dans la banlieue de Bruxelles avait entraîné la disparition de 3 100 emplois, provoquant un immense tollé. A l'époque, Renault affiche ses premières pertes depuis dix ans : 5,2 milliards de francs. Un jeune directeur général adjoint est alors chargé de faire l'analyse des capacités de production de Renault. Il s'appelle Carlos Ghosn. Il plaide pour la disparition de deux usines. Louis Schweitzer tranche : seul Vilvorde sera sacrifié.

Un peu plus de onze ans plus tard, Renault entre de nouveau dans une période de turbulences. Mais la situation actuelle de la marque au losange n'a rien à voir avec celle de 1997, même si c'est encore Carlos Ghosn, qui est en position de tailler dans le vif, cette fois comme PDG. Aujourd'hui, le groupe est bénéficiaire. Renault a affiché, en 2007, un résultat net de 2,66 milliards d'euros, sa capacité d'autofinancement s'élève à 4,74 milliards et le groupe dispose d'une trésorerie de 6 milliards.

Une situation sur laquelle s'appuie la CGT, pour contester le sacrifice demandé aux salariés. "En définitive, le groupe Renault ne rencontre aucune difficulté financière. La vraie raison de supprimer 4 900 emplois repose exclusivement sur le niveau de marge outrancier de 6 % que le PDG s'obstine à maintenir contre l'avis de la quasi-totalité des experts", estime la CGT dans une lettre adressée, le 9 septembre, à Nicolas Sarkozy. Salariés contre actionnaires, le débat soulevé par la CGT sur la répartition des richesses n'est pas nouveau. Mais derrière l'antienne syndicale, se cache une interrogation légitime qui prend de l'ampleur à l'intérieur de l'entreprise : où va Renault ?

Comme les autres constructeurs, le groupe subit de plein fouet les conséquences de la hausse des matières premières, de l'euro et du ralentissement de la demande en Europe. Il s'agit là du principal argument de M. Ghosn pour justifier les suppressions d'emplois à venir. Le poids de la conjoncture sur la situation de Renault n'est pas contestable. Les matières premières pèseront sur ses comptes à hauteur de 3,3 milliards d'euros rien que sur 2008 et 2009. Parallèlement, l'impact de la dégradation de la compétitivité de la zone euro sur la marge opérationnelle est évalué à plus de 1 milliard sur la même période.

Certes les marchés allemand (- 10,5 %), espagnol (- 43,3 %) et italien (- 25,9 %) ont décroché en août. Mais la conjoncture n'explique pas toutes les difficultés actuelles de Renault. C'est sur ce point que le malaise monte dans l'entreprise. Manageur hors pair, M. Ghosn a un talent indéniable pour fixer des objectifs, serrer les coûts et mettre la pression sur les équipes. Mais que vaut la méthode quand les résultats ne suivent pas ?

Lorsque M. Ghosn a annoncé son plan "Renault Contrat 2009", en février 2006, il promettait de la sueur et des lendemains difficiles. L'entreprise a fait le gros dos. On a demandé aux salariés d'en faire plus avec autant - voire moins - de moyens dans l'espoir d'un rebond. Mais celui-ci risque de se faire attendre. D'où le malentendu qui émerge. Les salariés de Sandouville (Seine-Maritime) sont en passe de remporter leur pari : la Laguna a fait un incontestable bond sur le plan de la fiabilité. Mais le site est plus que jamais menacé de fermeture. C'est cette équation qui n'est pas comprise en interne.


UN SECOND VILVORDE

Pourtant l'échec commercial de la Laguna était prévisible. Le segment des berlines familiales baisse depuis dix ans. Il n'y avait aucune raison que la tendance s'inverse. Le deuxième modèle fabriqué à Sandouville, l'Espace, manque aussi de perspectives. Renault croyait avoir trouvé la solution en lançant un véhicule positionné moins haut de gamme pour capter une clientèle familiale de plus en plus à la recherche de la "bonne affaire".

Mais début juillet, le projet, jugé pas assez rentable, a été abandonné. Quant au troisième véhicule fabriqué à Sandouville, la Vel Satis, son échec est patent, instaurant le doute sur les capacités de Renault à être présent dans le haut de gamme. Et la probabilité que Sandouville devienne un second Vilvorde est de plus en plus forte.

D'où peut venir le salut ? Depuis quelques mois, M. Ghosn agite un hypothétique projet de voiture électrique. Les pouvoirs publics insistent pour que Sandouville accueille la fabrication du véhicule. Renault n'est pas totalement opposé au principe, mais réclame des aides publiques. Des négociations qui fleurent bon la Régie d'antan, mais qui prendront du temps. La fameuse voiture électrique ne verra pas le jour avant 2010.

En attendant, les espoirs de Renault se portent sur le succès de la nouvelle Mégane, qui sera lancée en octobre. Pourtant, lorsque M. Ghosn a pris les rênes du constructeur en avril 2005, il n'a eu de cesse de critiquer la fragilité de la situation de Renault, qui réalisait alors plus de 50 % de son profit sur un produit, dans un pays : la Mégane et en France. Trois ans plus tard, retour à la case départ : une bonne partie de l'avenir de Renault se joue toujours sur la Mégane. Mis à part le succès de la Logan, largement enclenché à l'époque de Louis Schweitzer, Renault n'a pas su provoquer le feu d'artifice de nouveaux modèles, qui aurait permis de passer à la vitesse supérieure.

Dès lors, pour maintenir ses objectifs financiers à tout prix, M. Ghosn a demandé à la direction des achats "un objectif de réduction des coûts plus ambitieux que celui du Renault Contrat 2009". Les usines sont invitées à "dépasser leur objectif de performance". Une nouvelle pression qui aura du mal à passer auprès des salariés, qui ont l'impression d'avoir déjà beaucoup donné.

Jusqu'à quand M. Ghosn pourra-t-il s'arc-bouter sur son objectif de 6 % de rentabilité sur chiffre d'affaires promis pour 2009 ? L'exercice tient de plus en plus d'un volontarisme forcené au sein d'une entreprise qui doute. D'autant que l'on a encore rien vu en termes de dégradation de la conjoncture. Les marchés émergents, qui étaient jusque-là censés compenser le ralentissement européen, commencent à leur tour à s'essouffler. Turquie, Roumanie, Corée, Argentine sont déjà en retournement. Quant au Brésil et à la Russie, la croissance n'est plus ce qu'elle était. En ces temps difficiles, Renault va avoir besoin d'un second souffle. M. Ghosn saura-t-il l'impulser, trouver le ton vis-à-vis des salariés et dire où va Renault ?

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Courriel : lauer@lemonde.fr.

Stéphane Lauer (Service Economie/Entreprises)
Article paru dans l'édition du 18.09.08.
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Re: Industrie automobile : mauvaise passe chez Renault

Messagede f1pronostics le 20 Sep 2008, 19:52

Pendant ce temps-là à Détroit…

Publié par Paul Jorion dans Ecologie, Economie, Monde financier

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

En 2006, la General Motors avait obtenu d’un consortium de banques, une ligne de crédit de 4,5 milliards de dollars. Au début de l’année, elle a tiré 1 milliard sur cette ligne. Alors qu’on l’interrogeait en juin si elle avait l’intention d’utiliser le reste de ce prêt, elle répondit non : « Cela ferait mauvaise impression ! ». On apprend ce matin qu’elle s’est ravisée : elle a des besoins immédiats de trésorerie et s’adresser aux marchés de capitaux serait prohibitif, vu le taux qui serait exigé d’elle.

Il est assez ironique que ç’aura été l’activité spéculative des fonds de pension, fondations, universités américaines, musées et autres, au printemps, qui aura précipité la chute d’un secteur industriel qui fut à une époque le fleuron de la nation : son industrie automobile. Le fait est bien sûr symptomatique de la fragilité acquise par le système financier du fait de sa complexité et des ravages que peuvent exercer des facteurs dont on vante le caractère positif aussi longtemps que tout va bien.

C’est en effet la hausse du prix du pétrole qui aura achevé Détroit, la ville du Michigan où l’industrie automobile américaine est née dans les premières années du XXe siècle avec Ford et la General Motors. Deux cent cinquante mille Américains sont employés par les constructeurs et l’industrie tout entière, concessionnaires, mécaniciens, pompistes, etc. emploie aux États–Unis cinq millions de personnes.

Dans un pays à l’habitat très dispersé, les navetteurs parcouraient sans sourciller 100 kilomètres jusqu’à leur lieu de travail en raison du faible prix d’un carburant à peine taxé. L’automobile représentait donc un poste budgétaire que les ménages pouvaient aisément ignorer. L’augmentation du prix de l’essence fit l’effet d’une bombe et les consommateurs se détournèrent rapidement des modèles jusque-là vedettes : les « gas guzzlers », les véhicules « bâfreurs », comme les 4 x 4, ou les « pick-up trucks », les fourgonnettes débâchées au moteur très puissant.

Les consommateurs se précipitèrent en foule vers les véhicules hybrides et les voitures de petite taille, absents de la gamme US de la General Motors, de Ford et de Chrysler. Leurs ventes tombèrent en un an de plus de 20 %.

Le prix de revente des véhicules délaissés plongea lui aussi, faisant du jour au lendemain de la formule du « leasing », qui représentait jusque-là 20 % de leurs transactions et constituait pour les constructeurs une activité hautement lucrative, une formule désormais sans avenir, qu’ils délaissèrent aussitôt.

En 2007, les constructeurs avaient obtenu du Congrès américain, dans le cadre d’un programme global consacré à l’énergie, un accord de principe portant sur des prêts d’un montant total de 25 milliards de dollars, et ceci pour leur permettre de mettre au point - sur un certain nombre d’années - l’automobile « verte » de demain. L’aggravation de la crise les a encouragés à exiger du Congrès un doublement de la somme, prêt dont le coût immédiat pour le contribuable américain serait de 3,75 milliards de dollars. Ils assortissent cette demande d’augmentation, d’une requête que la définition des postes auxquels les sommes empruntées seront affectées, soit rendue plus vague. Cette dernière clause attire bien entendu l’attention sur le fait qu’il ne s’agit plus seulement avec cette demande de fonds de l’« automobile verte », mais plutôt de la survie-même de l’industrie.

Chrysler est au bord de la faillite (– 36 % de ventes sur l’année écoulée). Ford et General Motors ne sont pas en meilleure forme : l’action de cette dernière a perdu plus de 15 % de sa valeur au cours de la seule séance du 3 juillet pour retomber à son niveau de… septembre 1954, les analystes voient mal en effet comment elle pourrait émerger indemne de l’année 2009 : ses lignes de production continuent de cracher les « bâfreuses » victimes aujourd’hui d’un rejet généralisé.

La General Motors a déclaré dans un communiqué de presse que ses réserves et ses actifs étaient suffisants pour lui permettre d’atteindre la fin de l’année 2009. Ford, qui mit en gage la plupart de ses avoirs en 2006 pour se refinancer, a préféré garder le silence.
f1pronostics
 

Re: Industrie automobile : la valeur de Chrysler s'effondre

Messagede RGS le 28 Sep 2008, 19:32

LE MONDE a écrit:
26.09.08 | 14h49

Cerberus n'a plus grand-chose à perdre avec Chrysler

Le fonds d'investissement Cerberus a déjà beaucoup misé sur un secteur automobile aujourd'hui en perdition. Voilà qu'il envisage de racheter à Daimler les 20 % qui lui manquent dans le capital de Chrysler. Même si le marché américain se porte mal, ce pourrait être une opération intéressante. Une fois devenu actionnaire unique de Chrysler, le fonds aura les coudées franches, à peu de frais.

Cerberus n'a plus grand-chose à perdre. En mai 2007, le fonds d'investissement avait acquis 80 % du capital de Chrysler pour 7,4 milliards de dollars, ce qui portait alors la participation de Daimler à 1,9 milliard. Treize mois plus tard, cette participation a été corrigée à 275 millions de dollars (188 millions d'euros) dans les comptes du constructeur de Stuttgart. Si Cerberus la rachète à ce prix, il n'aura au final déboursé que 7,7 milliards de dollars pour prendre l'entière possession de Chrysler, au lieu des 9,3 milliards qu'il aurait pu lui en coûter initialement.

Daimler y trouverait aussi son intérêt. Actionnaire de Chrysler depuis dix ans, le constructeur a passé le plus clair de son temps à essuyer des pertes ou à réinjecter des capitaux frais pour restructurer l'entreprise, pour finalement réaliser une moins-value de 30 milliards de dollars à la revente de ses parts. Le marché automobile s'étant considérablement dégradé entre-temps, Daimler sera sûrement trop heureux de mettre un terme à son aventure américaine.

Pour Cerberus, l'opération est avantageuse en termes de prix, mais aussi en termes de stratégie. Il lui sera plus facile de nouer des alliances avec des constructeurs plus intéressants que Daimler sur le plan industriel : Nissan a été évoqué. Si la filière automobile s'en sort, Cerberus pourra encaisser l'intégralité des bénéfices de Chrysler au prix d'un tout petit effort financier. Si son pari s'avère perdant, le supplément de mise aura été négligeable.


(Traduction de Christine Lahuec)
Lauren Silva
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Re: Industrie automobile : pas de péage urbain

Messagede RGS le 30 Sep 2008, 00:02

LEMONDE.FR avec AFP a écrit:
25.09.08 | 11h39 • Mis à jour le 25.09.08 | 12h14

Le gouvernement renonce aux péages urbains

Le gouvernement a abandonné l'idée d'instaurer des péages urbains pour les villes françaises dans la dernière mouture du projet de loi "Grenelle 2", en cours de finalisation, a fait savoir, jeudi 25 septembre, le ministère de l'écologie. Le texte doit être transmis prochainement au Conseil d'Etat. Cette option a figuré dans des projets intermédiaires rédigés au cours des dernières semaines, mais a été retirée depuis, précise le ministère.

Selon La Tribune de jeudi, l'avant-projet de loi Grenelle 2, que le quotidien économique s'est procuré, autorisait les péages urbains en France. Il encadrait leur création en fixant notamment le montant maximal du péage à 40 euros par jour ou à 10 euros par heure de circulation dans la "zone de circulation restreinte". Cette information est démentie par le ministère de l'écologie. Le texte de projet de loi, "extrêmement technique", fait l'objet d'ajustements permanents en raison, en particulier, des complexités juridiques auxquelles il se heurte, a ajouté le ministère. Ce projet de loi, deuxième texte législatif chargé de la mise œuvre opérationnelle du Grenelle de l'environnement, sera présenté au conseil des ministres "fin octobre, début novembre", selon le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo.

Dans une étude publiée il y a une semaine, le Centre d'analyse stratégique, ancien Commissariat au plan, soulignait que les péages urbains mis en place, avec des modalités très différentes, dans des villes d'Europe – Londres, Oslo, Rome, Stockholm ou encore Berlin – avaient été globalement "efficaces" et plutôt "bien acceptés". Cependant, soulignait également l'étude, leur mise en place en France se heurte à un véritable casse-tête juridique.
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Re: Industrie automobile : lent essor des hybrides

Messagede RGS le 02 Oct 2008, 02:58

LE MONDE a écrit:
29.09.08 | 16h26 • Mis à jour le 29.09.08 | 17h38

Le lent démarrage des voitures hybrides

En remettant les clefs d'un prototype Peugeot 308 disposant d'un moteur diesel et d'un autre, électrique, à Jean-Louis Borloo, le ministre de l'écologie, Christian Streiff, le patron de PSA Peugeot-Citroën a voulu montrer que les constructeurs européens, et français plus particulièrement, sont capables de proposer un véhicule hybride. Dix ans après les japonais.

Cet hybride diesel, le premier du genre, qui sera présenté lors du Mondial de l'automobile, qui se tient à Paris du 4 au 19 octobre, ne rejette que 90 g de CO² au km. Sa consommation moyenne n'excède pas 3,4 litres aux 100 km, soit 40 % de moins que le modèle diesel équivalent et 55 % de moins que le modèle essence. Restent à connaître le prix de vente (au moins 3 000 euros de plus que son équivalente Peugeot 308 essence) et la date de commercialisation.

Si le défi d'une voiture hybride "made in France" n'est pas encore relevé commercialement, ce n'est pas le cas des constructeurs allemands qui présenteront des modèles que l'on pourrait qualifier "d'allégés".

BMW lèvera le voile sur sa limousine 750i ActivHybrid qui joue quelque peu dans le registre de la provocation. Son gros moteur V8 (4,8 litres de cylindrée pour 407 ch) est couplé à un petit moteur électrique de 15 kW (environ 20 ch), qui permet de réduire les émissions de CO2 de 15 %, faisant (légèrement) chuter la consommation moyenne (de 11,4 litres à 9,7 aux 100 km). La recette, assez simple, relève de la catégorie small hybrid : un petit générateur est logé dans la boîte de vitesses et recharge, en décélération, une petite batterie lithium-ion installée dans le coffre. Le système est complété par un classique système "stop & start" qui coupe le moteur à l'arrêt. La commercialisation de la 750i ActivHybrid est prévue pour le deuxième semestre 2009.


UNE LONGUEUR D'AVANCE

De son côté, Mercedes exposera sa nouvelle Classe S 400 BlueHybrid, en tous points comparable. Ainsi, son V6 de 3,5 litres (279 ch), carburant lui aussi à l'essence, est secondé pour les accélérations par un groupe électrique de 15 kW. Récupération d'énergie cinétique au freinage, stockée dans une petite batterie lithium-ion et coupure du moteur à l'arrêt complètent le tableau, mais n'en font pas une hybride révolutionnaire, même si un peu plus de 2,2 litres de carburant sont économisés sur un trajet de 100 km. La commercialisation est prévue en juin 2009 pour l'Europe.

En attendant, Toyota (avec Lexus, sa marque spécialisée dans les modèles de luxe) détient toujours une bonne longueur d'avance avec ses modèles full hybrid, équipés d'un moteur électrique relativement puissant. Le constructeur nippon dévoilera la troisième génération de sa célèbre Prius en janvier 2009, au salon de Detroit. Celle-ci devrait embarquer un moteur essence un peu plus puissant que l'actuel (qui développe 76 ch) et, peut-être, proposer une version diesel et un moteur électrique plus performant, lui aussi. En revanche, le recours aux batteries lithium-ion n'est, a priori, pas prévu pour cause de fiabilité et de longévité.

Honda, autre contributeur "historique" à l'avènement des véhicules hybrides, promet une "démocratisation" de son Insight, berline cinq portes à moins de 20 000 euros dont un prototype sera visible sur le stand du Mondial. Autre concept-car ; le CR-Z, un futur "coupé sportif hybride" qui complétera la gamme.

General Motors devrait dévoiler la version définitive de sa Chevrolet Volt, commercialisée en Europe dans deux ans. Plus proche du véhicule électrique que de l'hybride, elle est équipée d'un moteur électrique de 111 kW (150 ch) qui assure la majorité de la demande d'énergie avec une vitesse maximale de 160 km/h et une autonomie de 60 km environ. La recharge des batteries lithium-ion s'effectue en trois heures sur une prise 220 volts. GM présente également l'énorme 4 × 4 de luxe Cadillac Escalade dans une version hybride pourvue d'un V8 essence de 6 litres développant 409 ch couplé à un petit moteur électrique pour les démarrages. Un peu juste pour que les amateurs de sport utility à l'américaine puissent prétendre se donner bonne conscience.

Jean-Christophe Lefèvre
Article paru dans l'édition du 30.09.08.
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Re: Industrie automobile : jours difficiles en vue

Messagede RGS le 02 Oct 2008, 23:48

LE MONDE a écrit:
01.10.08 | 14h12 • Mis à jour le 01.10.08 | 17h30

L'automobile se prépare à des jours difficiles

C'est un Mondial de l'automobile résolument placé sous le signe de la crise qui ouvrira ses portes samedi 4 octobre à Paris, Porte de Versailles. Pour la première fois depuis 2001, le marché mondial pourrait reculer cette année de 1 % selon des prévisions de Citigroup. Un véritable décrochage par rapport à 2007, année au cours de laquelle les ventes avaient augmenté de 6 %.

Carlos Ghosn promet la pérennité du site de SandouvilleLors d'un entretien avec Nicolas Sarkozy, mardi 30 septembre, Carlos Ghosn, le président de Renault-Nissan, a assuré la pérennité des sites français du constructeur et notamment celui de Sandouville (Seine-Maritime) où 1 000 postes doivent être supprimés dans le cadre du plan de départs volontaires annoncé en juillet. Le patron du constructeur automobile a promis qu'un véhicule utilitaire serait produit dans l'usine de Sandouville à partir de 2012. "Il est un peu tôt pour dire combien d'emplois seront créés pour produire ce nouveau véhicule. Néanmoins, on peut estimer que cela concernera plus de 1 000 emplois", indique-t-on chez Renault. En échange, M. Sarkozy a assuré que le gouvernement prendrait alors "les mesures nécessaires pour assurer la compétitivité de cette production sur le site, notamment par la réforme prévue de la taxe professionnelle".

Enfin, M. Ghosn a confirmé au président de la République les projets de véhicule électrique zéro émission. "Ces projets seraient implantés en France et notamment dans l'usine de Flins", affirme-t-on chez Renault.
Aucun marché n'est épargné par le ralentissement économique et la flambée du prix du pétrole à commencer par l'Europe de l'Ouest, qui devrait enregistrer un net recul en 2008. Euler Hermès table sur une baisse de 4 % tandis que l'agence de notation Fitch Ratings est plus pessimiste avec une chute de 5 % à 6 %. Du jamais vu depuis 1993 ! Cette année-là, la baisse avait atteint 16 %.

Dans cet environnement difficile, le marché automobile français fait figure d'exception. C'est le seul pays - avec l'Allemagne - à être en hausse sur les neuf premiers mois de l'année (+ 3,4 %) quand l'Espagne affiche une baisse supérieure à 20 % et l'Italie de plus de 10 %. L'introduction du bonus malus écologique a permis à la France de résister au ralentissement. Mais il semble que le phénomène s'essouffle. Les ventes ont nettement décroché en août (- 7,1 %), et la baisse s'est poursuivie en septembre avec un repli de 1,4 %, selon les chiffres publiés par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Les prochains mois s'annoncent difficiles. Selon une étude réalisée mi-septembre par l'institut CSA pour le Crédit agricole, les prix élevés de l'essence pèsent sur le comportement des automobilistes. Près de 46 % d'entre eux déclarent moins se servir de leur voiture et, de façon plus radicale encore, 10 % ont envisagé de s'en passer.

Outre-atlantique, la situation est dramatique. Le marché américain est en chute libre. Les experts estiment que les ventes devraient tomber cette année sous les 14 millions contre 16,1 millions en 2007. Il s'agit du plus mauvais chiffre depuis 1993. Les "Big Three" sont en sursis. Chaque mois, leurs ventes déclinent un peu plus. Toutefois, les constructeurs étrangers ne sont pas épargnés. Toyota, numéro deux sur le marché américain, s'attend cette année à un recul de ses ventes aux Etats-Unis, le premier en dix-huit ans. Le constructeur haut de gamme BMW a décidé de réduire sa production et le nombre de ses salariés. Son patron, Norbert Reithofer estime que la situation ne s'améliorera qu'à partir de 2010.

La situation au Japon n'est guère plus brillante. Les ventes en septembre ont encore baissé de 5,3 %, alors que 2007 avait déjà été la pire année pour le secteur depuis 1973.


BAISSE DANS LES PAYS ÉMERGENTS

Compte tenu de la propagation de la crise financière venue des Etats-Unis et de son impact inévitable sur l'économie, l'horizon ne devrait pas s'éclaircir avant le second semestre 2009 voire à partir de 2010. D'autant que les performances des marchés émergents, et en premier lieu les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) sont elles aussi en train de ralentir. Leur essor ne compense plus le ralentissement des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Si leur part dans les ventes automobiles mondiales est passée de 25 % à 42 % entre 2000 et 2007, ces pays sont désormais confrontés à une décélération de la demande. Après une hausse de 30 % de ses ventes en 2007, le Brésil devrait enregistrer en 2008 une augmentation de 12 % puis de "seulement" 2 % à 3 % en 2009 selon l'agence de notation Fitch Ratings. En Chine, la situation est identique. Après des croissances de plus de 40 % au début des années 2000 et autour de 20 % ces dernières années, les ventes commencent à ralentir notamment à cause de la crise du crédit. "Même si entre 2000 et 2007, le marché chinois est passé de 700 000 voitures neuves à 6 millions, il y a en effet une décélération de la croissance, reconnaît Flavien Neuvy de l'observatoire de l'automobile Cetelem. Nous attendons pour 2008, une hausse de 9,3 % contre 22 % en 2007." Cette perspective a conduit Toyota à réduire sa production.

Néanmoins, ces pays devraient continuer à être un réservoir de croissance non négligeable. "Dans les cinq prochaines années, les trois quarts de la croissance des marchés seront assurés par les BRIC et l'Europe de l'Est. Sur les cinq dernières années, il n'en représentait qu'un tiers", assure Sergio Colella, associé chez Accenture. De fait, on compte respectivement 25 et 15 véhicules pour 1 000 habitants en Chine et l'Inde contre 550 en France. Les grands constructeurs, Volkswagen (VW) ou encore Toyota sont les mieux placés pour servir cette demande. "Quant aux Français, tout dépendra de leur capacité à rattraper leur retard", insiste M. Colella. En 2008, la part du nombre de voitures Renault et PSA sur les marchés émergents est respectivement de 33 % et 38 % contre 51 % pour VW et 49 % pour Fiat.

Parallèlement à la baisse des volumes, les constructeurs sont confrontés à la hausse des matières premières. La plus spectaculaire étant celle de l'acier. Il en faut une tonne pour fabriquer un véhicule. Selon le Crédit Suisse, cette hausse des prix pourrait renchérir en 2009 chaque voiture de 200 euros. Or, les constructeurs réalisent en moyenne 400 euros de marges opérationnelles sur leur véhicule. "C'est simple, en deux ans, ils auront éliminé leurs profits", estime Emmanuelle Bulle, analyste chez Fitch. Pour Carlos Ghosn, le patron de Renault, l'envolée des prix de l'acier est le défi numéro un auquel doit faire face l'industrie automobile. Pour le surmonter, tous les constructeurs ont annoncé des augmentations tarifaires en moyenne de 1,5 %. Encore faudra-t-il qu'elles soient acceptées par les clients.

Autre motif d'inquiétude pour les constructeurs, l'impact de la crise financière sur leur filiale de crédit. En France, près de 70 % des véhicules sont achetés à crédit, voire en location avec option d'achat. Or, ces filiales, qui pèsent pour 30 % à 40 % des bénéfices des constructeurs, risquent surtout de rencontrer des difficultés de refinancement auprès des banques classiques. Une menace qui les conduirait à couper les vannes du crédit aux particuliers. Un mauvais coup de plus pour les ventes de véhicules.

Nathalie Brafman
Article paru dans l'édition du 02.10.08.
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede RGS le 04 Oct 2008, 02:22

LE MONDE a écrit:
02.10.08 | 15h08 • Mis à jour le 02.10.08 | 18h23

Norbert Reithofer, PDG du groupe BMW
"Les groupes industriels ne sortiront pas indemnes de la crise"


Norbert Reithofer, 52 ans, est PDG du groupe BMW (marques BMW, Mini, Rolls Royce) depuis 2006.


La crise financière s'est brusquement aggravée. Comment voyez-vous l'avenir ?


Cette crise n'est pas nouvelle. Il suffit de regarder l'effondrement du marché immobilier en Espagne, la situation des banques en Grande-Bretagne... Il est très difficile de faire des pronostics. Il y a un mois, si vous m'aviez demandé s'il était possible qu'un jour des banques d'investissement à Wall Street disparaissent ou qu'en Allemagne une banque immobilière (l'Hypo Real Estate) allait devoir être sauvée, je vous aurais dit : impossible.


Quelles répercussions cette crise aura-t-elle sur l'industrie automobile ?

Personne ne peut dire ce qui va se passer dans les prochains mois. C'est impossible. Il y a des risques importants que l'économie réelle soit touchée. Les groupes industriels n'en sortiront pas indemnes. Début août, nous avons décidé de baisser nos prévisions de résultats annuels. Quand je vois ce qui se passe aujourd'hui, je pense que c'était une sage décision.


Qu'en est-il sur le plan commercial ?

Sur les neuf premiers mois de l'année, nos ventes seront en hausse, même si en septembre elles ont diminué. La fin de l'année risque d'être plus difficile, et nous prévoyons des ventes stables pour l'ensemble de 2008.


A quels défis est confronté le secteur ?

Entre 2007 et juillet 2008, l'euro a beaucoup monté par rapport au dollar et le cours des matières premières a flambé. En septembre, cette situation s'est inversée mais la crise financière s'est aggravée. Et il faut toujours être plus efficace et plus innovant... Je ne suis pas sûr que nos hommes politiques soient toujours conscients de cela.


Vous voulez dire qu'ils ne soutiennent pas assez l'industrie automobile ?

L'Europe n'a pratiquement pas de matières premières et elle dépend des importations. Mais elle vit de ses innovations et de sa production industrielle. Celle-ci doit être considérée comme un bien très précieux.


Le marché américain est important pour vous, en termes de vente mais aussi d'implantation industrielle. Comment vous adaptez-vous à la chute de la demande ?

Nous avons décidé de vendre une partie de nos modèles, le X5 (un 4 × 4) et le X6 (4 × 4 coupé) produits sur place en Chine, en Russie et en Inde. Et nous avons bien sûr adapté notre production à la baisse du marché.


Où allez-vous maintenant chercher la croissance ?

L'Europe et l'Amérique du Nord tirent toujours nos volumes de vente. Mais en terme de croissance, la Chine, la Russie et l'Inde sont les moteurs de notre développement. Ces pays croient encore beaucoup à la voiture. Entre 2002 et 2008, nos ventes en Chine sont passées de 5 000 unités à 60 000.


Comment vous adaptez-vous à la demande croissante pour des voitures plus respectueuses de l'environnement ? Cette tendance ne remet-elle pas en cause l'"ADN" de BMW, synonyme de puissance ?

BMW a toujours été le symbole des voitures "dynamiques". Nous voulons le rester, mais avec des voitures plus "vertes". Entre 2003 et 2007, nous avons investi 1,2 milliard d'euros pour réduire la consommation de nos véhicules. Aujourd'hui, ceux qui bénéficient de ses avancées technologiques consomment entre 15 % et 19 % de moins par rapport à la génération précédente.


De nombreux constructeurs prévoient de sortir une voiture électrique dans les deux prochaines années. Croyez-vous à l'avenir de ce type de motorisation ?

C'est une piste que nous regardons, mais je suis convaincu qu'il n'y aura pas de voiture tout électrique avant 2020. D'ici à 2009, nous allons tester une Mini électrique auprès de 500 clients aux Etats-Unis. Mais nous ne la mettrons pas sur le marché. Cette expérience nous permettra de lancer dans la prochaine décennie un véhicule propre pour les grandes villes.


Sous une marque différente ?

Nous voulons d'abord développer de nouveaux concepts. Ensuite, nous déciderons si ce sera une Mini, une BMW ou une quatrième marque. Rien n'est arrêté.

Propos recueillis par Nathalie Brafman
Article paru dans l'édition du 03.10.08.
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede runaway le 04 Oct 2008, 02:24

Xave, Mufasa, RGS, Cortese, vous etes alles au salon???
Des impressions?
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede RGS le 04 Oct 2008, 03:49

Le Mondial de l'Automobile n'ouvre au grand public que dans quelques heures.
Voici le site officiel : http://www.mondial-automobile.com/
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede Cyril le 04 Oct 2008, 08:21

J'y vais le 14, normalement.
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede Cortese le 04 Oct 2008, 12:17

runaway a écrit:Xave, Mufasa, RGS, Cortese, vous etes alles au salon???
Des impressions?


Non, je n'y suis pas allé. Je crois que je n'y suis allé que deux fois, dont une pour regarder mes illustrations de stand ! Je ne rappelle plus très bien, des tapis de sol en caoutchouc ou un truc à la con comme ça. Une fois j'avais fait une illust tirée en 3X4 pour Telma (les freins éléctromagnétiques). Mais comme c'était un Salon à Dortmund, j'ai pas été.
Il y a trop de monde aussi. Moi ça va, mais les gens qui mesurent 1m 55 se sentent mal.
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede Cyril le 04 Oct 2008, 12:29

C'est pour ça que j'y vais en semaine, pour éviter la foule du week-end.
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede Seb le 04 Oct 2008, 12:34

Même en semaine, paraît que c'était bien chargé.

J'avais fait le déplacement il y a quelques années. Mais le week-end, c'est impossible.
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede raymane le 04 Oct 2008, 12:37

J'y vais plus. Y'a trop de monde.
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede Cyril le 04 Oct 2008, 12:39

Je n'ai jamais été au Mondial de l'Automobile, j'ai juste fait Genève plusieurs années. Donc, je ne sais pas à quoi m'attendre à Paris.
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Re: Industrie automobile : le patron de BMW parle

Messagede Maverick le 04 Oct 2008, 13:16

J'y suis pas allé depuis le salon de 2000, j'irai surement cette année.
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Re: Industrie automobile : réflexions sur l'auto-addiction

Messagede RGS le 05 Oct 2008, 00:13

LE MONDE 2 a écrit:
03.10.08 | 06h40

Automobile : et si on sortait de l'auto-addiction ?

En France, deux déplacements quotidiens sur trois se font en voiture. Malgré le coût de l'essence et de l'entretien, toujours croissants, les ménages de l'Hexagone dépendent, plus que jamais semble-t-il, de leur automobile. Mais ont-ils le choix ? Entretien avec Gabriel Dupuy, directeur du Centre de recherche sur les réseaux, l'industrie et l'aménagement.


La dépendance à l'automobile ? Une notion encore récente en France, introduite seulement au milieu des années 1990 par Gabriel Dupuy, professeur d'aménagement du territoire à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et à l'Ecole nationale des ponts et chaussées, directeur du Centre de recherche sur les réseaux, l'industrie et l'aménagement et auteur de La Dépendance à l'égard de l'automobile (La Documentation française, 2006). Seuls deux pays s'y intéressaient auparavant. Le Royaume-Uni d'abord (au regard de son espace rural, dépourvu de services, et de ses habitants, contraints de disposer d'une voiture), l'Australie ensuite.


Depuis, les travaux de recherche se sont multipliés. Leurs conclusions sont embarrassantes pour les pouvoirs publics comme pour les entreprises, tant elles remettent en cause en profondeur les politiques d'aménagement du territoire et les politiques industrielles. " Le terme de dépendance n'est pas neutre ", souligne Gabriel Dupuy. D'autant que l'" automobilisation " massive de notre société s'inscrit aujourd'hui dans un contexte d'enjeux énergétiques et de souci de l'environnement croissants mais aussi de baisse du pouvoir d'achat et d'augmentation des inégalités.


Quand le pétrole a dépassé la barre des 100 dollars le baril, voire les 130 dollars, les automobilistes américains ont renoncé à une partie de leurs trajets en voiture. En France, un ralentissement de la consommation de carburant a été également enregistré. Dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat, peut-on assister à une diminution de l'usage de la voiture, voire à des changements de comportement ?


Seul un niveau de prix de l'essence élevé à long terme, c'est-à-dire sur dix ou quinze ans, peut conduire à des ajustements d'usage. Pour l'instant, nous constatons des comportements de conjoncture, comme lors des deux chocs pétroliers de 1973 et 1979, où l'on avait enregistré dans un premier temps une baisse de la circulation et de l'achat d'automobiles avec un retour à la hausse ensuite. Quand on lisse les deux courbes sur le long terme, c'est comme si rien ne s'était passé. Ce type de hausse ne peut remettre en cause nos usages de la voiture car notre dépendance à l'égard de l'automobile est un phénomène de structure : d'abord, on passe le permis de conduire. Quand on l'obtient, on essaie de se procurer une voiture et, quand on l'a, on circule.


Lorsque les gens renonceront, à cause d'un prix du pétrole trop élevé, à passer le permis de conduire ou à le faire passer à leur enfant de 18 ans, là, on aura un changement. Ce qui évolue, c'est le regard sur l'automobile. Aujourd'hui, le rapport utilitariste à la voiture n'interdit pas un regard critique sur elle, en particulier sur son caractère stressant, polluant et bruyant. Cette vision n'est pas nouvelle. Alfred Sauvy, dans les années 1960, parlait déjà de nuisance, de congestion, de pollution, d'occupation de l'espace.


Mais son analyse, comme celles de Barthes et de Baudrillard sur la voiture, ne touchait qu'un cercle d'initiés. La voiture était vécue alors comme un progrès économique et social. On gagnait de l'argent, on s'équipait. C'était vrai pour le logement, l'électroménager. La voiture était emblématique de ce progrès, à tel point que les gens en achetaient et ne roulaient pas avec, car ils n'en avaient pas besoin. Ils allaient au travail à vélo, à moto, en tram ou en bus. Pour faire les courses, il y avait l'épicier, le boulanger du coin. Ce n'est pas le besoin de mobilité qui déterminait l'achat de la voiture. L'automobilisation témoignait plutôt d'un enrichissement de la société.


C'est ce qui se passe dans les pays émergents aujourd'hui, où l'achat d'un véhicule n'est pas induit par un besoin de circuler : avoir une voiture est un signe extérieur de richesse. Dans nos sociétés occidentales, la norme automobile s'est fortement installée et sa transformation apparaît peu probable, bien que la plupart des automobilistes soient désormais conscients de l'impact négatif de la voiture sur l'environnement. On a du mal à imaginer la vie sans elle. Deux déplacements quotidiens sur trois se font aujourd'hui en voiture, et 60 % des déplacements des 5-10 ans sont assurés par l'automobile, contre 25 % dans les années 1970. L

a possession d'automobiles s'accroît. Le taux d'équipement des ménages est actuellement de 82 % et la tendance à la multimotorisation est forte [parmi ces 82 %, 36 % disposent de deux voitures et plus, 6 % de trois voitures et plus]. Un même ménage peut posséder différentes voitures, pour chacune des personnes pouvant conduire, mais également pour différents emplois (travail, loisirs, accompagnement des enfants). La voiture commence à ressembler aux chaussures dont on change suivant les usages.


Est-ce à dire que le coût de l'automobile n'a lui-même guère d'impact sur son utilisation ?


Les automobilistes ont beaucoup de mal à estimer le coût d'usage de leur voiture. S'ils y parvenaient, cela changerait énormément les choses. La part du transport dans le budget des ménages (entre 15 et 16 %) est de plus en plus significative. Mais la voiture accroît les opportunités et fait gagner du temps. La dispersion croissante des lieux de travail, la multiplication des emplois à durée limitée, le développement des emplois de services à horaires flexibles, les changements intervenus dans les modes de vie, la fermeture des services de proximité, imposent d'être mobile et d'avoir une automobile. La voiture permet d'aller chercher un emploi, de trouver un meilleur travail, un meilleur logement, de meilleurs produits… D'accéder à une palette de choix et de prix plus large. Et cela d'autant que, à la différence de certains pays comme les Pays-Bas et l'ex-Allemagne de l'Ouest, les politiques en France n'ont guère tenté de peser sur les localisations d'activités en fonction de leur impact sur l'utilisation des différents modes de transport.


L'automobile est devenue un adaptateur territorial. Elle permet de s'adapter, et d'adapter le territoire, à toutes les situations. La croissance du parc automobile et du trafic a provoqué une augmentation de la consommation d'espace et de la tolérance envers l'éloignement des commerces, des services, des lieux de travail et des équipements de loisirs, qui provoque à son tour une augmentation des besoins de déplacement et un accroissement du trafic. Malgré la résistance des commerces spécialisés, les supermarchés et hypermarchés représentent aujourd'hui 66 % de l'ensemble des ventes de produits alimentaires, et la moitié des 36 000 communes françaises n'ont plus de commerce. La voiture a une part de responsabilité dans cette évolution. Elle facilite, encourage l'étalement urbain, la dispersion des activités et des équipements.


Du coup, la mobilité tend à devenir une norme sociale. Il y a ceux qui, avec la voiture, ont accès à tout, et les autres ?


Cet accroissement très fort de l'accessibilité automobile s'est effectivement accompagné d'une détérioration de l'accessibilité non automobile. Ceux qui n'ont pas accès à la voiture (pour des raisons de revenus, de handicaps) sont de plus en plus coupés de tout : du travail, de la formation professionnelle, des loisirs, des vacances… Par ailleurs, ce sont souvent des personnes qui disposent d'un faible capital social, familial, amical… Cependant, comparées à la situation qui prévaut en Grande-Bretagne, ces populations, en France, sont moins défavorisées : le développement des transports collectifs, via des politiques publiques et des initiatives privées, pallie l'absence de voiture.


Dans votre livre, vous critiquez les plans de déplacements urbains qui ne prennent pas suffisamment en compte la question de la dépendance automobile.


La loi a délimité des territoires trop restreints. Les plans de déplacements urbains s'attachent aux zones urbaines agglomérées sans prendre en compte le périurbain et le régional. Mettre en œuvre des politiques vigoureuses dans les centres-villes pour limiter la voiture ne sert à rien si les gens ont des activités ailleurs. Construire des tramways, installer des vélos, augmenter la fréquence des bus fait baisser l'usage de la voiture sur le périmètre concerné mais, dès qu'on élargit l'observation, on se rend compte que cette baisse entraîne d'autres types de déplacements. De 1982 à 1994, les déplacements interpériphériques ont ainsi augmenté de 79 %. On sait aujourd'hui que la valorisation – ou la dévalorisation – sociale du centre ou de la banlieue, en matière d'urbanisme et de transport, pèse sur la dépendance automobile.


La politique des transports publics menée en France, notamment dans le ferroviaire, ne tend-elle pas à privilégier les grands axes et à creuser le fossé entre accessibilités automobile et non automobile ? La Suisse, par exemple, a su maintenir un réseau ferroviaire dense, parallèlement au réseau routier, malgré la baisse du nombre d'usagers à cause de la concurrence de l'automobile.


En France, le désengagement de la SNCF des petites lignes est très ancien, bien antérieur aux années 1990. Quant au déclin du transport public, il est moins net en France qu'ailleurs. En Suisse, pays riche, relativement petit, la politique en matière de transport a effectivement été de mettre de l'argent dans ce maillage. Mais elle n'a pas diminué pour autant la motorisation de la société. Dans l'utilisation entre en jeu la contrainte du temps. C'est la loi du transport le plus rapide qui gagne en parts de marché.


On assiste ainsi à une perte globale du transport collectif au profit de la voiture, et de la marche à pied au profit du transport collectif. Si la contrainte du temps n'existait pas, cela changerait la donne, surtout chez les actifs. Pas seulement sur les trajets domicile-travail, qui constituent aujourd'hui moins de 50 % des déplacements, mais aussi et surtout sur les déplacements de loisirs, en hausse.


Quels sont les moyens à mettre en œuvre pour réduire l'usage de la voiture ?


Le développement du covoiturage comme le succès du Vélib' à Paris montrent que les gens sont prêts à l'" altermobilité ". De même les plans de déplacements des employés, qui conduisent les entreprises à s'intéresser à la mobilité quotidienne de leur personnel et à lui proposer des offres alternatives à la voiture, ont-ils de l'avenir.


L'utilisation des moyens électroniques pour l'administration, le commerce et la santé aussi, car cela supprime des déplacements. Mais une politique efficace de réduction de la dépendance à l'automobile suppose surtout qu'on élargisse la palette des modes de transport. Ainsi, il faudrait que la gamme de véhicules proposés sur le marché s'ouvre à de véritables voitures de ville, pas trop chères, qui roulent à 40 km/h. La Smart est une innovation, mais son prix trop élevé pour les services qu'elle fournit. L'autre levier majeur pour réduire l'usage de l'automobile consiste à jouer sur le stationnement, limiter le nombre de places disponibles, augmenter les tarifs. Une mesure peu populaire...


Christine Coste

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Trafic
Plus de 30 millions de voitures de tourisme sont en circulation (la moitié fonctionne au diesel). Elles ont parcouru en moyenne 12 890 kilomètres chacune en 2006, contre 14 000 en 1996. (Source : Observatoire national interministériel de la sécurité routière, édition 2008). " Une tendance à la diminution qui peut être expliquée notamment par la proportion croissante des seconde ou troisième voitures des ménages, qui circulent moins que la voiture principale ", souligne l'Union routière de France, tout en précisant que " la route conserve sa suprématie puisqu'elle continue à assurer les neuf dixièmes des transports et des déplacements sur le territoire national, proportion pratiquement invariable depuis au moins deux décennies ".

Dépense en hausse
Selon le Comité des constructeurs français d'automobiles, le budget moyen alloué à la voiture est de 4 995 € par an et par ménage (en tenant compte des coûts d'assurance, de la carte grise, de l'entretien, du carburant, des péages, des stationnements, de la dépréciation du véhicule et des contraventions). Ce budget représente environ 16 % du budget familial, au même niveau que l'alimentation et après le logement (22 %). En 1990, la dépense était de 3 900 €. La dépense des transports en commun est passée de son côté de 500 à 900-1 000 € par an. (Source Union routière de France).
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Re: Industrie automobile : six patrons parlent

Messagede RGS le 05 Oct 2008, 22:08

LE MONDE a écrit:
03.10.08 | 14h47

La parole à cinq grands patrons de l'automobile

Carlos Ghosn
PDG de Renault

"Les constructeurs qui se sortiront de la crise actuelle seront ceux qui auront maintenu leurs capacités de recherche & développement, qui disposeront des bons modèles, adaptés aux besoins des clients et qui auront fait les bons choix technologiques. Pour Renault, c'est clairement la voiture électrique et nous faisons tout pour aller dans cette direction. Le véhicule électrique représentera un segment de marché très important dans l'avenir. Selon les statistiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT), 10 millions de véhicules seront vendus par an à partir de 2016, dont 50 % aux Etats-Unis et 20 % en Europe. Nous avons des accords avec plusieurs gouvernements. Nous devrions en annoncer un en France de façon imminente. Concernant le paysage automobile, est-ce que la crise financière va précipiter ou accélérer la consolidation chez les constructeurs ? Franchement, je ne le pense pas. Je ne sais pas s'il y a trop ou pas assez d'acteurs. Mais une chose est sûre : le nombre de constructeurs est moins important que les capacités de production dans les usines. Ils devront donc encore plus adapter leur production à la demande."


Christian Streiff
Président du directoire de PSA

"La révolution de l'industrie automobile n'aura pas lieu dans les deux années qui viennent. Elle n'a pas eu lieu lors de la dernière crise. En revanche, cette période sera un accélérateur sur le plan des nouvelles technologies. Les constructeurs occidentaux devraient en sortir renforcés, car l'Europe montre bien plus la voie sur le plan écologique que les Etats-Unis.

Mais il ne faut pas confondre l'avenir de l'industrie automobile et celui de la traction électrique. Le véhicule électrique ne représentera que 5 % à 15 % du marché, tandis que l'hybride devrait se situer en revanche entre 10 % et 50 % du marché européen d'ici dix ans. Alors, le marché se modifiera à nouveau. Les clients pourront de nouveau acheter de grosses voitures moins gourmandes en carburant et moins polluantes. La crise va peut-être entraîner une consolidation du secteur, mais je ne vois pas là non plus un bouleversement majeur du paysage automobile. Quant aux nouveaux entrants, je ne suis pas inquiet. Les Chinois sont trop occupés par leur propre marché, et je ne vois pas les Indiens s'engager dans un programme d'exportations massives."


Dieter Zetsche
PDG de Daimler (Mercedes, Smart)

"Depuis que la crise financière a saisi les marchés automobiles, il est difficile de savoir comment les constructeurs vont en sortir. Tout dépendra de sa durée et de son intensité. Dans un contexte de dégradation des marchés automobiles, il me semble que les constructeurs américains seront sans doute ceux qui se retrouveront dans la position la plus délicate.

Est-ce que cela signifie qu'il y a trop d'acteurs et que certains devront disparaître ? Je ne le pense pas. Tout le monde doit se féliciter de la concurrence qui règne dans l'industrie automobile. Je dirais même que le succès des constructeurs allemands s'explique par le fait qu'il y a eu et qu'il y aura encore beaucoup de concurrence entre nous.

Faudra-t-il intensifier les coopérations ? Il est évident qu'un contexte plutôt difficile va favoriser les coopérations. Même si je pense que les grands constructeurs, comme Daimler, sont suffisamment forts pour assurer leur développement tout seul. Dans deux ou trois ans, nous disposerons d'un véhicule hybride dans chacun des principaux segments où nous sommes présents."


Jim Press
Vice-président de Chrysler

"Aucun constructeur ne pourra se sortir tout seul de la crise. Certes, les plus grands seront encore plus grands, mais la concurrence sera aussi plus intense. Quant aux petits, ils risquent de s'affaiblir et de disparaître s'ils veulent coûte que coûte être des généralistes. Chez Chrysler, nous avons déjà fait le choix de ne plus nous éparpiller en réduisant le nombre de modèles afin d'être le meilleur sur les segments où nous restons présents.

La crise va être marquée par un réajustement de la production. L'industrie automobile devra s'adapter à la demande au plus juste et éviter la surproduction comme aujourd'hui. Nous avons déjà réduit la nôtre de 400 000 unités.

Parallèlement, les coûts technologiques étant de plus en plus élevés, les constructeurs seront obligés de multiplier les alliances pour rendre ces technologies abordables au plus grand nombre de clients. Nous avons déjà plusieurs partenariats (Nissan, Volkswagen, Daimler) et il y en aura d'autres. Comme nous ne sommes mariés à personne, nous pouvons passer des alliances avec n'importe qui !"


Alan Mulally
PDG de Ford

"La crise que nous traversons va clairement entraîner une nouvelle consolidation du marché. Il y aura des fusions entre constructeurs, mais aussi des faillites. Pendant cette période, les constructeurs chinois et indiens vont en profiter pour se développer. En ce qui concerne Ford, une fusion avec General Motors (GM) n'est vraiment pas d'actualité. J'ai toujours estimé qu'il valait mieux que Ford reste seul plutôt que fusionner avec GM. Les marchés vont devenir de plus en plus homogènes en termes de types de voitures. Les modèles achetés par les Européens s'imposent en Asie et commencent à se développer aux Etats-Unis. Nous allons accélérer la vente de modèles produits sur les marchés européens vers les Etats-Unis.

Malgré la crise, les constructeurs ne doivent pas rester les bras croisés. Ford va investir pour le futur en se concentrant sur le développement d'une gamme complète de voitures, des petites, des moyennes et des grosses plus écologiques. Sur le plan technologique, les constructeurs multiplieront les coopérations, notamment sur la pile à combustible."

Article paru dans l'édition du 04.10.08.
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Re: Industrie automobile : six patrons parlent

Messagede RGS le 05 Oct 2008, 22:10

LE MONDE a écrit:
04.10.08 | 14h22 • Mis à jour le 04.10.08 | 14h25

Wendelin Wiedeking, président de Porsche : "La voiture a un avenir"

Wendelin Wiedeking, 56 ans, est président du directoire de Porsche depuis 1993. Il est l'un des artisans de la prise de contrôle du premier constructeur européen, Volkswagen, dont il détient désormais 35 %.


En tant qu'industriel, quelle est votre analyse des conséquences de la crise financière ?

Il faut absolument que le système bancaire puisse être stabilisé. Et, pour cela, il faut renoncer à certaines règles. Je pense en particulier à celles de Bâle 2 (nouvelle méthode de comptabilisation des risques des banques). Dans une telle période d'incertitude financière, elles ne devraient plus pouvoir être appliquées. Car, si cette crise bancaire empêche l'économie réelle d'avoir des crédits, alors nous ferons face à une vraie crise économique internationale dont nous ne sommes pas en mesure d'apprécier toutes les conséquences. Les réactions des différents gouvernements, aux Etats-Unis ou en Europe, montrent qu'ils sont conscients de ce risque.


Un plan de sauvetage européen a été étudié. Une réponse communautaire vous paraît-elle la meilleure solution ?

La seule question essentielle sur ce sujet, c'est : "Qui va payer ?" Pour les hommes politiques allemands, chaque pays doit être responsable et assumer ses propres problèmes. Chaque pays doit se demander comment protéger ses propres banques. Nous ne sommes pas prêts à prendre une grosse marmite dans laquelle on mettrait des fonds que l'on répartirait équitablement auprès des différents pays. La cohésion entre les différents pays européens n'est pas encore assez grande pour procéder de la sorte. Nous n'avons pas encore suffisamment grandi ensemble.


Tous les marchés automobiles sont en baisse sensible. Comment l'industrie automobile peut-elle sortir de la crise ?

Au cours de la dernière décennie, nous n'avons jamais été confrontés à des questions aussi complexes. Mais il est nécessaire d'accepter les choses comme elles sont. Dès que les gens auront à nouveau de l'argent, je suis convaincu qu'ils achèteront de nouveau des voitures. Je ne suis pas de ceux qui pensent que la voiture n'a plus d'avenir et que chacun va prendre son petit vélo. Bien sûr, nous devrons faire plus attention à l'environnement, mais il y aura toujours une large palette de modèles.


Aux Etats-Unis, vos ventes ont chuté de 45 % en septembre. Cette crise semble gagner aussi les produits de luxe ?

Le luxe est partout. Je suis sûr qu'il existe suffisamment d'argent dans le monde et toujours assez de clients pour acheter des jolies choses. Cela a toujours été comme cela et cela le sera toujours. Ma conviction est qu'il y a de la place pour des voitures à tous les prix, du "low cost" au luxe.

Sur la question des Etats-Unis, à l'automne 2007, nous avons décidé de réduire le nombre des livraisons parce qu'on sentait déjà la crise pointer. Mais les modèles que nous n'avons pas vendus sur le marché américain ont trouvé preneurs au Moyen-Orient et en Chine. Notre avantage par rapport à nos concurrents est d'avoir des clients qui possèdent généralement un gros patrimoine.

Notre stratégie par ailleurs est de toujours produire un peu moins que ce que le marché peut absorber. Ce que l'on doit faire, en revanche, c'est investir lourdement dans les technologies pour proposer des produits attractifs.


Lorsque vous êtes arrivé à la tête de Porsche en 1993, l'entreprise était exsangue, quinze ans plus tard, elle est la plus rentable. Quelle a été votre recette ?

C'est tout simple. Beaucoup de travail, une bonne équipe et la conduite d'une bonne stratégie.


Pourrez-vous appliquer la même recette à Volkswagen alors ?

Volkswagen est sur la bonne voie. Et je peux vous affirmer qu'un jour Volkswagen sera numéro un mondial. Quand on a un objectif clairement défini, on sait vers quoi il faut aller. En revanche, la question de savoir quand Volkswagen sera numéro un mondial est un autre sujet !


Quel est l'intérêt pour Volkswagen de fusionner avec Porsche ?

Nous représentons une base d'actionnariat stable et solide. Dans une période où l'on sait qu'il est possible de faire de l'argent très vite, cette situation n'est pas négligeable, au contraire. A la différence d'un fonds d'investissement, nous sommes là pour durer. Avec Volkswagen, je veux créer une véritable union automobile qui ait une position très forte sur tous les marchés. Volkswagen a aujourd'hui neuf marques, avec Porsche cela fait dix. Grâce à cette large palette, nous allons être capables d'entrer en concurrence avec tous les constructeurs et nous aurons la possibilité d'être le leader.


Volkswagen peut-il continuer à exploiter ses marques de luxe (Bentley, Lamborghini...) et Audi son bolide R8, aux côtés des véhicules Porsche ?

Absolument ! La concurrence se fait à l'extérieur du groupe, sûrement pas à l'intérieur. Toutes les marques peuvent proposer l'ensemble de leurs modèles. Mais ce qui est important pour nous, c'est qu'à un moment donné tous les produits soient capables de gagner de l'argent.


Vous attendiez-vous à une telle levée de boucliers de la part des syndicats et des hommes politiques lorsque vous avez racheté Volkswagen ?

Pour moi, cela n'a pas été une surprise. Mais ceux qui étaient surpris ou contre auraient dû plutôt se demander pourquoi une telle chose a été possible. "Comment une petite entreprise comme Porsche a-t-elle pu racheter un groupe aussi gros que Volkswagen ?", voilà la vraie question qu'il faut se poser !

Propos recueillis par Nathalie Brafman
Article paru dans l'édition du 05.10.08.

*****************************************************************************************************************************************

Les constructeurs européens réclament 40 milliards d'euros d'aide

Les constructeurs automobiles européens veulent être, comme leurs homologues américains, aidés pour développer les voitures "vertes" de demain. Dans son édition de samedi 4 octobre, le Financial Times affirme qu'ils demanderont à la Commission européenne un prêt d'environ 40 milliards d'euros pour s'adapter aux contraintes environnementales.

Le Congrès américain vient d'approuver le principe d'une aide sous la forme d'un prêt de 25 milliards de dollars (18,1 milliards d'euros) aux constructeurs américains pour les aider à développer des nouvelles gammes de véhicules plus économes en carburant.

De leurs côtés, les constructeurs européens s'inquiètent de ne pas être en mesure d'atteindre les objectifs fixés par la Commission en matière d'émissions de CO2 en raison de la crise financière. "40 milliards est un bon montant compte tenu de la taille de l'industrie européenne", a affirmé Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat, qui affirme que les constructeurs européens ont une position unanime sur le sujet.

Parallèlement, ceux-ci s'inquiètent d'une distorsion de concurrence qui les pénaliserait aux Etats-Unis. "Pourquoi les Etats-Unis seraient les seuls à aider les constructeurs. J'espère que l'Europe suivra les Etats-Unis", estime Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan.
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Re: Industrie automobile : état de crise

Messagede RGS le 08 Oct 2008, 03:50

LE MONDE a écrit:
03.10.08 | 14h47

Comment la crise va bouleverser l'industrie automobile

Ce n'est pas la première crise qu'ils traversent et pourtant, les patrons de l'industrie automobile semblent totalement désemparés devant la récession qui s'annonce. Les lancements des nouveaux modèles dévoilés lors des journées presse du Mondial de l'automobile, qui ouvrira ses portes au public samedi 4 octobre, n'ont pas réussi à dissiper les inquiétudes. Le présent n'est pas réjouissant : les ventes sont en baisse sur quasiment tous les marchés. L'avenir ne l'est pas davantage : la crise financière et la restriction de crédit qu'elle entraîne risquent de peser sur leurs investissements et le développement du futur.

Le patron de Renault, Carlos Ghosn, a tiré la sonnette d'alarme : "Cela ne ressemble à rien de ce que nous avons connu ces vingt dernières années. Aux Etats-Unis, la crise du crédit est bien là. En Europe, les prêts interbancaires ne sont pas loin d'être arrêtés." M. Ghosn a fait part de son extrême inquiétude sur le court terme. "Ce n'est pas la crise économique qui m'inquiète mais la crise financière, lance-t-il. Car si on ne peut plus emprunter auprès de nos banquiers, nous serons obligés de réduire l'utilisation de notre trésorerie. Donc, nous réduirons nos stocks et nous limiterons nos investissements." Le 23 octobre, le patron de Renault pourrait en profiter pour faire un nouveau point sur ses perspectives 2008.

Préoccupé aussi Christian Streiff, le président du directoire de PSA Peugeot-Citroën. "Nos équipes présentent leur travail réalisé depuis de longs mois. Mais mes préoccupations sont bien différentes. Je dois garantir mes liquidités et garder un oeil extrêmement attentif sur la banque du groupe PSA Finance", concède-t-il un brin dépité.

En réalité, jamais les constructeurs automobiles n'ont été dans un tel brouillard. Car cette crise financière apparue aux Etats-Unis il y a un an s'est propagée à l'Europe entière et la reprise n'est pas attendue avant fin 2009, début 2010. "Nous naviguons à vue, confie ainsi M. Streiff. Je ne suis pas très inquiet pour l'après-crise. Mais ce qui est nouveau, c'est de ne pas pouvoir anticiper ce qui va se passer dans un mois ou deux."


AUCUNE ÉMISSION DE CO2

Pour sortir de cette tempête, les constructeurs savent qu'ils doivent réinventer l'automobile. Engagé sur le véhicule zéro émission, M. Ghosn a dévoilé, jeudi, le Z.E. Concept, un prototype de véhicule électrique. Le constructeur prévoit de lancer une Mégane et un Kangoo électrique. Renault espère vendre 20 000 à 40 000 véhicules électriques dès 2011, puis 100 000 en 2012. A cette date, un véhicule spécifique sera proposé. Selon le constructeur, une voiture dont la batterie serait rechargée à partir d'une centrale éolienne ne serait responsable d'aucune émission de CO2 contre 2 grammes par kilomètre pour le nucléaire, 57 grammes pour le gaz et entre 108 et 121 grammes pour le charbon.

M. Ghosn semble faire un peu cavalier seul dans cette course à la voiture zéro émission. Les patrons de PSA et de Ford se montrent en effet beaucoup plus sceptiques. "La voiture électrique n'est pas prête pour une consommation de masse", soutient Alan Mullaly, le PDG de Ford, qui croit bien plus aux moteurs hybrides (moteur thermique et électrique). M. Streiff va encore plus loin : "Le véhicule électrique, c'est un peu la tarte à la crème ! Ce n'est pas ça qui va révolutionner l'automobile." Même s'il travaille sur le sujet, ce n'est pas vraiment la technologie mise en avant chez PSA. Le constructeur entend conforter sa position de "leader écologique" et développer dès 2011 une nouvelle famille de petits moteurs à essence d'un litre permettant de proposer des véhicules émettant moins de 100 grammes de CO2 par kilomètre.

En attendant, les constructeurs croisent les doigts pour continuer à assurer leurs investissements. "Je regarde chaque centime que je lâche", lance M. Streiff.

Nathalie Brafman
Article paru dans l'édition du 04.10.08.
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Re: Industrie automobile : la rareté du lithium

Messagede RGS le 09 Oct 2008, 00:46

LE MONDE a écrit:
07.10.08 | 15h31 • Mis à jour le 07.10.08 | 20h06

Les ressources limitées de lithium pourraient freiner l'essor des voitures électriques

La Bolivie sera-t-elle le Dubaï de 2050 ? Si les voitures électriques ont un grand avenir, peut-être. En mars, le président bolivien, Evo Morales, a signé un décret de création d'une usine d'extraction du lithium sur le lac salé fossile d'Uyuni. Et en septembre, le groupe Bolloré faisait savoir qu'il négociait un accord de fourniture à long terme du lithium bolivien, dans la perspective du lancement de son modèle électrique, la Blue Car.

S'il est sans doute prématuré de qualifier le lithium du pétrole du nouveau siècle, cette matière première n'en suscite cependant pas moins un intérêt soudain, dont témoigne l'ascension de son prix, passé d'environ 350 dollars la tonne en 2003 à près de 3 000 aujourd'hui.

L'explication tient à l'évolution de la technologie des batteries. Celles-ci ont longtemps fonctionné avec du plomb : poids lourd, faible puissance. Efficaces pour démarrer les moteurs, pas pour les alimenter. Les batteries nickel-cadmium, dans les années 1980, ont permis de gagner en poids, mais pas suffisamment pour assurer le succès des autos électriques dont quelques milliers ont alors été lancées en France. La percée est venue des batteries utilisant du lithium, un métal très léger et qui peut transporter beaucoup d'énergie. En particulier, les batteries lithium-ion "occupent pour la même puissance deux fois moins de volume qu'une batterie nickel-cadmium", explique Franck Cecchi, directeur opérationnel de JC-S, une firme spécialisée dans cette technologie.

La technologie lithium-ion a d'abord trouvé une application dans les ordinateurs et les téléphones portables, dont la consommation a crû de manière saisissante : 78 millions ordinateurs portables ont été vendus en 2007, 23 % de plus qu'en 2006 ; quant aux mobiles, le nombre d'exemplaires vendus est passé de 517 millions en 2003 à 1,1 milliard en 2007. Cette expansion rapide a bouleversé le marché du lithium qui, jusqu'à présent, avait des applications limitées dans la pharmacie (le lithium est un médicament utilisé dans les psychoses maniaco-dépressives), la lubrification, les conditionneurs d'air, etc. Les batteries, qui ne représentaient que 9 % des débouchés du lithium en 2000, en absorbent maintenant 20 %. L'arrivée des autos électriques devrait encore accroître la demande du métal. "Si elles se développent beaucoup, elles vont représenter le premier usage du lithium", note George Pichon, PDG de la société de négoce de métaux Marsmétal.

Dès lors se posent deux problèmes : la ressource est-elle bien répartie ? Est-elle suffisante pour les besoins futurs ? En fait, si le lithium est très abondant dans la nature, il n'existe en concentration permettant une exploitation économique qu'en très peu d'endroits sur Terre : une zone de lacs salés fossiles dans les pays andins, au carrefour de l'Argentine, du Chili et de la Bolivie (près de 70 % des ressources mondiales), des lacs salés au Tibet, et des mines en Australie, en Russie et aux Etats-Unis. Le Chili est le premier fournisseur mondial depuis 1997, la firme allemande Chemettall en étant l'opérateur principal. Si l'on est très loin d'une situation de cartel, la carte du lithium dessine cependant une géopolitique nouvelle.

Les ressources sont-elles suffisantes pour assurer le développement du marché ? La réponse est très difficile, en raison de l'opacité des transactions : "C'est un marché peu ouvert, un monde fermé, très secret", dit George Pichon. Le chiffre de la production n'est pas exactement connu. Il est estimé par l'USGS (Service de géologie des Etats-Unis) à 25 000 tonnes par an. "Les prix en tout cas ont énormément augmenté, surtout pour des raisons spéculatives, explique Jean-Marc Metais, PDG de Batscap, la filiale de Bolloré. C'est pourquoi on essaie de maîtriser notre filière, en sécurisant nos ressources en amont."

Une autre difficulté est que les batteries pour véhicules électriques requièrent une purification du carbonate de lithium à 99,5 %, ce qui exige une qualité de finition que seules semblent maîtriser les firmes japonaises.

Les constructeurs affectent de ne pas s'inquiéter des réserves du métal. Une étude du consultant Meridian International Research, publiée au mois de mai (The trouble with lithium 2), a cependant jeté un froid dans le milieu : examinant attentivement les configurations géologiques des différents sites de production, elle concluait : "Les augmentations réalistes de production du lithium ne permettront pas de satisfaire une révolution de la propulsion automobile dans la prochaine décennie. (...) Dans le scénario le plus optimiste, elles ne pourraient fournir que 8 millions de véhicules hybrides du type GM Volt" (le prochain modèle hybride de General Motors). Ce chiffre est à comparer à un marché mondial de 60 millions d'automobiles à essence en 2008.

Pour l'instant, les constructeurs s'accordent à considérer que l'auto tout électrique ne constituera qu'un segment du parc automobile, le gros de l'expansion électrique passant par les autos hybrides, associant moteur thermique et batterie perfectionnée. Le leader, Toyota, se sert d'une technologie nickel-métal-hydrure. Mais il pourrait passer au lithium-ion sur ses prochains modèles, ainsi que Sanyo et Ford, tandis que Mercedes a déjà choisi cette technologie. Le manque de ressources pourrait limiter leurs ambitions.

Autre problème souligné par Meridian : la production de lithium dans le lac d'Uyuni, principal gisement mondial, mais aussi écosystème unique, risquerait de dégrader fortement l'environnement. Il en irait de même au Tibet. L'auto électrique, dite "propre", devra veiller à garantir une exploitation impeccable. Donc coûteuse.

Hervé Kempf
Article paru dans l'édition du 08.10.08.
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