Hugues a écrit:
Exactement fin 1924, début 1925.. et en particulier le 3 janvier 1925
Mais ça sera évident après avoir vu cette fameuse série...
Hugues
Oh bah tiens quand on parle du loup:
Discours du 3 janvier 1925
Pour le contexte.. Matteoti est un trentenaire quasi quarantenaire patron du parti socialiste...( à l'apparence bien moins bourgeoise que l'acteur ici qui l'incarne) remet en cause la sincérité des élections législatives récentes d'avril (voir son discours ci dessous) le 30 mai 1924 ...
Ces accusations publiques, reprises dans toute la presse et auxquels il ne sait répondre met mal à l'aise M... le 10 juin 1924, Matteoti disparait... son coprs est retrouvé en décomposition avancée dans une forêt le 16 aout 1924.
Pendant deux mois, cette disparaition est dans toute la presse, l'opposition accuse M et les fascistes dès le 11 juin ...
Le gouvernement fait le dos rond espérant que ça se passe .. puis M choisit de dénoncé un acte isolé, avec lequel bien sûr il n'a rien à voir... Je passe sur les soupçons qui rapidement convergent vers les probables coupables..., des gens directement lié au ministère de l'intérieur, membres d'escadrons fascistes intégré au ministère.
Le 27 juin 1924, face à l'inaction du gouvernement et aux révélations accablantes, les députés antifascistes décident de quitter la Chambre en signe de protestation. Ce mouvement, connu sous le nom de "sécession de l’Aventin", ou des Aventini vise à délégitimer Mussolini en refusant de siéger dans un Parlement faussé par la violence et la fraude électorale. L'objectif des Aventini est de forcer le roi Victor-Emmanuel III à retirer sa confiance à M. Mais le roi, effrayé par l'idée d'un retour au chaos politique ou à une révolution, refuse d’agir, ce qui sauve le gouvernement fasciste temporairement .
Lors de la découverte du corps dans un bois près de Riano, l’opinion publique, déjà choquée, est plongée dans la stupeur. Les preuves accablantes contre les fascistes continuent de s’accumuler : plusieurs membres de la police secrète et du ministère de l’Intérieur sont impliqués dans l’organisation du crime. Mussolini, désormais sous pression nationale et internationale, doit réagir. Il ordonne quelques arrestations symboliques au sein de son entourage et se distancie prudemment du meurtre, mais l’opposition réclame sa démission.
Entre septembre et décembre 1924, Mussolini traverse sa période la plus fragile depuis son arrivée au pouvoir.
Les journaux antifascistes dénoncent l’inaction du gouvernement et exigent une enquête indépendante. Des voix critiques émergent même au sein du Parti national fasciste, où certains dirigeants s’inquiètent des conséquences politiques du scandale. En décembre, des manifestations antifascistes éclatent à travers l’Italie, menaçant de déstabiliser définitivement le régime.
Face à ces menaces, M hésite sur la stratégie à adopter : doit-il céder du terrain et réprimer les factions les plus violentes de son mouvement, ou au contraire choisir la fuite en avant ?
Et finalement le 3 janvier 1925, il choisit d'assumer ouvertement tout ce qu'est le fascisme, sa violence, ses meurtres, le fait qu'il n'est pas démocrate (il revendique le fait qu'il va mettre fin à la sédition de l'Aventin, alors que le choix de ne pas siéger tient pourtant de la liberté individuelle), qu'il la piétine c'est à la fois une démonstration de sa toute puissance, il peut avouer le pire, et démontrer qu'il est intouchable, comme une provocation. Un geste en quelque sorte pas si différent d'un récent salut nazi...
Extraits:
« Messieurs ! Le discours que je vais prononcer devant vous ne pourra peut-être pas, à proprement parler, être classé comme un discours parlementaire. Il se peut qu’à la fin, certains d’entre vous trouvent que ce discours se rattache, ne serait-ce qu’à travers le prisme du temps écoulé, à celui que j’ai prononcé en cette même assemblée le 16 novembre. Un discours de ce genre peut mener ou ne pas mener à un vote politique. Sachez en tout cas que je ne recherche pas ce vote politique. Je ne le désire pas : j’en ai déjà eu trop. L’article 47 du Statut dit : « La Chambre des députés a le droit d’accuser les ministres du roi et de les traduire devant la Haute Cour de justice. » Je demande formellement si, dans cette Chambre ou en dehors, il y a quelqu’un qui veut faire usage de l’article 47. [aucune réponse]
Mon discours sera donc d’une clarté absolue et devra entraîner une clarification totale.
Vous comprenez que, après avoir longuement cheminé avec des compagnons de route à qui va d’ailleurs toujours notre gratitude pour ce qu’ils ont accompli, il est nécessaire de marquer une pause pour voir si le même chemin peut encore être parcouru avec les mêmes compagnons à l’avenir. C’est moi, messieurs, qui dans cette Assemblée porte l’accusation contre moi-même. On a dit que j’aurais fondé une Tchéka. Où ? Quand ? De quelle manière ? Personne ne saurait le dire. … (omission)
Mais enfin, messieurs, quels papillons allons-nous chercher sous l’arc de Titus ?
Eh bien, je déclare ici, devant cette assemblée et devant tout le peuple italien, que j’assume (moi seul !) la responsabilité (politique ! morale ! historique !) de tout ce qui s’est passé. Si des phrases plus ou moins déformées suffisent pour pendre un homme, qu’on dresse le gibet et qu’on sorte la corde ! Si le fascisme n’a été que de l’huile de ricin et des matraques, et non une passion ardente de la meilleure jeunesse italienne, alors j’en suis coupable ! Si le fascisme a été une association de malfaiteurs (omission), j’en assume la responsabilité, car c’est moi qui ai créé ce climat historique, politique et moral.
[...]
… À présent, j’ose dire que le problème sera résolu. Le fascisme, Gouvernement et Parti, est en pleine efficacité. Messieurs, vous vous êtes bercés d’illusions ! Vous avez cru que le fascisme était fini parce que je le comprimais, que le Parti était mort parce que je le châtiais, et j’avais même la cruauté de le dire. Si je mettais au déclenchement ne serait-ce que le centième de l’énergie que j’ai mise à le réprimer, oh, alors vous verriez… Mais il n’y en aura pas besoin, car le Gouvernement est suffisamment fort pour écraser totalement et définitivement la sédition de l’Aventin. L’Italie, messieurs, veut la paix, elle veut la tranquillité, elle veut une activité laborieuse ; nous la lui donnerons avec amour, si possible, ou avec la force si nécessaire. Soyez certains que dans les 48 heures suivant mon discours, la situation sera éclaircie sur toute la ligne, comme on dit. Et nous savons tous que ce n’est ni le caprice d’un individu, ni une lubricité du pouvoir, ni une passion ignoble, mais uniquement un amour sans bornes et puissant pour la Patrie. »
Hugues (je publierais tout en spoiler un de ces jours car tout l'ensemble est intéressant)