Partiellement d'accord avec Maverick et Feyd sur la relativité du terme terroriste qui a toujours été ma conception.
Mais j'ai des bémols.
Feyd a écrit:Dès qu'il y a conflit/guerre, il y a du terrorisme. Ca existe depuis toujours.
Les raids vikings pourraient être assimilés à du terrorisme. Piller et tuer.
Les chevauchés anglaises pendant la guerre de 100 ans avaient pour but de terrifier les populations et qu'elles se révoltent contre l'incurie du Roi de France et de la noblesse de les défendre. Pourtant cela était le fait de l'armée royale anglaise, c'était une stratégie de guerre bien définie.
Ce fut la même chose dans le Palatinat ravagé par l'armée de Louis XIV durant la Guerre de la Ligue d'Augsbourg.
Le Nord de la France fut particulièrement éprouvé durant la Première Guerre mondiale. Le bombardement de la cathédrale de Reims était vu comme un acte terroriste.
Et même pas la peine d'évoquer les campagnes de terreur et d'extermination en URSS par les SS et en Chine par les japonais (Politique des Trois Tout : Tout tuer, tout brûler, tout piller).
Israël utilise tous les moyens possible pour sa guerre. Et il s'y connait en la matière puisque le Mossad a tenté d'éliminer Aloïs Brunner par l'envoi de colis piégés quand il était réfugié en Syrie.
Le fait que certains États aient qualifié des bombardements ennemis de "terroristes", alors même que ça ne correspondait pas à une définition précise, ne change pas la définition plus rigoureuse et objective du terrorisme, telle qu'elle existe aujourd'hui.
Comparer des opérations militaires (qu'elles soient légitimes ou non) à des actions terroristes ciblant délibérément des civils est un glissement conceptuel un peu bancal
Le terme "terrorisme" ne repose pas uniquement sur la violence, mais sur l'intention de terroriser des civils pour atteindre un objectif politique, ce qui dépasse la simple notion de représailles ou de stratégie militaire.
Par ailleurs, less exemples historiques tels que les raids vikings ou les chevauchées anglaises est un anachronisme.
Ces événements appartiennent à une époque où les règles du droit international n'existaient pas, et les standards de guerre étaient radicalement différents.
Utiliser des exemples de cette époque pour justifier ou relativiser des actions contemporaines, alors même qu'on a mis en place un droit censé mettre de la civilsatoin dans les conflits, ignore ces progrès faits dans la définition et la régulation des conflits armés.
Les bombardements modernes contre des populations civiles, comme c'est le cas dans le contexte ukrainien ou gazaoui, relèvent d’une violation des règles modernes de la guerre, qui n’étaient pas applicables au Moyen Âge ou à l’Antiquité.
PAr ailleurs, il n'y a pas équivalence entre les accusations contre la Résistance française (résistance d'ailleurs face à un régime occupant qui soutenait la suppression cynique et systématique de ses opposants, comme rarement cela fut connu dans l'histoire), accusations justement par ce régime singulièrement, et les accusations que ferait un état dont les civils seraient visés volontairement par son ennemi?
La Résistance française n’a pas cherché à terroriser la population civile, mais à affaiblir l’occupant militaire.
En revanche, des actes terroristes modernes, comme ceux attribués à certains États, visent spécifiquement à terroriser les civils pour des objectifs politiques.
Enfin, dire que "tous les États" ont recours à la violence en temps de guerre, y compris Israël, ne justifie pas les actions violentes contre les civils, est un peu sophiste. Ca présuppose que toutes les violences sont équivalentes, alors qu'elles doivent être évaluées selon les critères, qui sont peu ou prou ceux du droit international (on peut ne pas être d'accord à 100% avec le droit international, mais c'est une base relativement sage).
C'est pour ça que les actions de la Résistance sont difficilement terroriste.
Que les actions des palestiniens sont depuis les jugements récents, en grande partie considérés comme des actes de résistance relativement légitime (sans doute pas les évènements du 7 octobre, mais leur combat depuis les années 70, et plus particulièrement les attaques contre les militaires israeliens mais aussi parfois contre les civils, qui sont aussi eux mêmes des colons - tout comme les colons américains du far west avait bien choisi d'aller conquérir les terres indiennes avec des risques qu'ils acceptaient)
Ou que les bombardements russes en Ukraine qui pour ceux quotidiens qui ne visent pas la lignes de front visent à 95% des objectifs civils, sont difficilement non-terroristes.
Tout comme les bombardements israeliens sur Gaza.
Et que les explosions israeliennes, même si ils ont atteints sans doute des objectifs militaires, par la méthode aveugle quand aux conséquences collatérales ( et même dans les conséquences non-collatérales, car être propriétaire d'un dispositif piégé, ne signifie pas une implication forcément militaire dans le Hezbollah), est difficilement non-terroriste.
Ou pour faire plus court: "le contexte compte".
Oui le terrorisme est souvent un gros mot qu'on s'échange pour diaboliser (d'autant plus procédé dégueulasse quand c'est employé par des régimes dégueulasses voulant diaboliser leurs opposants).
Mais, le contexte compte. Il y a des actes où l'évidence de la recherche du massacre de civils est si évident qu'on ne peut pas dire que ce n'est pas du terrorisme.
Hugues