de Shoemaker le 10 Jan 2021, 19:07
Un résumé super résumé de chez résumé, mais qui donne une "idée générale" !
- Une dent est un organe "vivant". Sous les couches dures (émail et dentine) il y a une cavité (chambre pulpaire) qui contient des nerfs très fins (enfin, UN nerf) et des vaisseaux sanguins tout aussi fin : cet ensemble s'appelle la pulpe.
- Les nerfs et les capillaires pénètrent dans la dent par l'extrémité de (ou des, selon la dent) la racine plantée dans l'os, montent vers la couronne (la partie visible de la dent) et se "logent" dans la chambre pulpaire, une sorte donc de "grotte", ou se pelotonnent ce mélange nerfs/capillaires sanguins.
- les microbes naturels dans la bouche transforment le sucre résiduel des aliments ingérés en acide (si on ne se brosse pas bien et systématiquement). Cet acide attaque l'émail. Y a un trou. Par ce trou, les bactéries pénètrent dans la dent, et creusent. C'est le stade 1er degré de la carie.
- L'espace donc entre le milieu extérieur (la cavité buccale) et la chambre pulpaire se réduit peu à peu : les bactéries creusent inlassablement. D'où les premières douleurs si on ingère un truc truc froid par exemple. C'est le stade Second degré : on nettoie la cavité creusée par les bactérie, et on obture proprement et définitivement (enfin, on peut refaire cette obturation plusieurs années après).
- Si on ne soigne pas, les bactéries émettent des toxines qui traversent ce qui reste de dentine (ivoire) et sont repérées par les petits nerfs planqués dans la fameuse chambre pulpaire. L'alerte est donnée, agression microbienne ! Elles commencent même à pénétrer dans la cavité pulpaire.
- Les grosses cellules blanches de défense rappliquent pour défendre la dent. Les capillaires donc se gonflent pour recevoir ces nouveaux venus. En se gonflant, ils écrasent les nerfs. Douleurs intenses : la fameuse rage de dent !
- A ce stade, dit 3eme degré, la chambre pulpaire est considérée comme foutue : on dévitalise : on anesthésie, on creuse ce qui reste, jusqu'à la chambre pulpaire. Bien sûr, en creusant (avec la fameuse fraise...), on détruit tous les tissus atteints, et la chambre pulpaire est nette.
- Il reste le filet nerveux qui est logé le long de la racine, dans son canal. On introduit une sorte de "harpon" dans le canal, une sorte de sonde fine avec plein de "crochets" super minuscules. On fait un tour léger et on retire le harpon (tire nerf). Le filet nerveux vient avec, accroché.
- La dent est donc totalement dévitalisée : plus de nerf, plus de vaisseaux sanguins. On dit qu'elle est "morte" : un des inconvénients, c'est que la dent perd sa belle couleur blanche-ivoire (c'est l'ivoire qui donne principalement sa couleur à la dent, et l'ivoire est une matière "vivante"). Elle devient grise. Pour une dent à l'arrière c'est pas grave. Pour une incisive ou une canine, visibles, c'est pas beau !
- On bouche les canaux devenus vides, et qu'on aura alésé auparavant, avec une pâte adéquate, qui durcit et empêchera à l'avenir des bactérie de se balader dedans.
- Cas extrême, les bactérie sont rentrées dans la cavité pulpaire, ont tout détruit, se sont propagées dans le canal de la racine, et, le pire, sortent de l'autre côté, dans l'os ! c'est le 4eme degré (odeur de cadavre !), qui donne souvent un abcès. Là, c'est antibiotiques, et nettoyage intense des canaux à l'eau de javel et autre produits super antiseptiques ! Et parfois, l'attaque bactérienne est tellement avancée, tellement destructrice, qu'on est obligé d'arracher.
- Si la cavité suite à l'agression bactérienne et au nettoyage à la fraise etc, la dent n'est pas trop détruite, alors on bouche le tout avec un produit définitif, imitant la couleur de la dent. (après avoir bouché les canaux, voir plus haut)
- Si elle est "assez détruite", on garde ce qu'on peut garder, et on reconstitue ce qui manque de la couronne avec une couronne artificielle ou un onlay..., imitant la dent, avec ses "bosses" (cuspides), son anatomie, etc. Pour les molaires, la couronne artificielle peut être en acier, c'est inesthétique, mais moins cher, et relativement invisible, et parfaitement solide.
- Si la couronne est foutue mais les racines encore bonnes, on place un inlay : dans le (ou les) canal qui aura été auparavant obturé, on plante un "tenon", sur lequel on reconstruit en gros une couronne en métal/porcelaine, etc (je résume à donf)
- Si la dent est entièrement foutue, on l'arrache. Et dans l'espace resté vide, dans l'os, on plante une sorte de racine en métal. Une fois que tout a cicatrisé, sur cette racine artificielle, on reconstruit une couronne : c'est l'implant.
- On peut remplacer une (ou plus) dent arrachée en utilisant les dents adjacentes : elles servent de piliers pour soutenir la ou les dents manquantes (tout est "soudé"). C'est le bridge. C'est relativement emmerdant, parce qu'on doit parfois tailler les dents portantes, alors qu'elles sont saines.
etc etc....
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker