Modérateurs: Garion, Silverwitch
DCP a écrit:Au passage, juste une remarque, je n'aime pas trop l'expression "tribunal twitter", car, bon, on peut facilement trouver des opinions contradictoires sur twitter sur la même affaire, donc, de quel côté a décidé le soi-disant "tribunal twitter" ?
Sinon, oui, texte intéressant et plein de bon sens que cette tribune dans le Monde.
Hugues a écrit:Eh bien, ça fait quelques messages déjà (presque une page) qu'on ne parlait plus de l'écriture inclusive. Mais des initiatives (ou dérives?) similaires.
Mais ...
J'ai changé le titre pour plus de clarté.
Et comme on est sur une nouvelle page, j'attire l'attention sur la tribune reproduite au bas de la précédente page.
Hugues
Porcaro56 a écrit:Je vois mal le rapport avec l ecriture inclusive?
Hugues a écrit:http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/01/09/nous-defendons-une-liberte-d-importuner-indispensable-a-la-liberte-sexuelle_5239134_3232.htmlDans une tribune au « Monde », un collectif de 100 femmes, parmi lesquelles Catherine Millet, Joëlle Losfeld, Ingrid Caven et Catherine Deneuve, affirme son rejet du « puritanisme » apparu avec l’affaire Weinstein et d’un certain féminisme qui exprime une « haine des hommes ».
Décidément, Catherine Deneuve sera grande jusqu'au bout.
La grandeur de la cohérence.
Le tribunal Twitter, le puritanisme, plusieurs mots pour qualifier la même chose.
Hugues (cohérent)
Shoemaker a écrit:La digression Porcaro... les charmes fous de la digression...
DCP a écrit:Au passage, juste une remarque, je n'aime pas trop l'expression "tribunal twitter", car, bon, on peut facilement trouver des opinions contradictoires sur twitter sur la même affaire, donc, de quel côté a décidé le soi-disant "tribunal twitter" ?
Sinon, oui, texte intéressant et plein de bon sens que cette tribune dans le Monde.
Waddle a écrit:DCP a écrit:Au passage, juste une remarque, je n'aime pas trop l'expression "tribunal twitter", car, bon, on peut facilement trouver des opinions contradictoires sur twitter sur la même affaire, donc, de quel côté a décidé le soi-disant "tribunal twitter" ?
Sinon, oui, texte intéressant et plein de bon sens que cette tribune dans le Monde.
DCP voyons... Que les gens aient des avis contradictoires ne change rien à la tendance générale: ce qui fait le plus de bruit c'est toujours l'accusation.
Qu'ensuite il y ait des gens pour défendre la présomption d'innocence n'enlève pas ces accusations et le soupçon (parfois éternel) qui pèse alors sur les personnes accusées.
Quand tu vois ce qui s'est passé après "l'affaire" Griezzman où il a du retirer sa photo puis s'excuser, le fait qu'il y avait beaucoup de gens pour le défendre ne change en rien la puissante déferlante rageuse et haineuse contre lui.
Hugues a écrit:http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/01/09/nous-defendons-une-liberte-d-importuner-indispensable-a-la-liberte-sexuelle_5239134_3232.htmlDans une tribune au « Monde », un collectif de 100 femmes, parmi lesquelles Catherine Millet, Joëlle Losfeld, Ingrid Caven et Catherine Deneuve, affirme son rejet du « puritanisme » apparu avec l’affaire Weinstein et d’un certain féminisme qui exprime une « haine des hommes ».
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Décidément, Catherine Deneuve sera grande jusqu'au bout.
La grandeur de la cohérence.
Le tribunal Twitter, le puritanisme, plusieurs mots pour qualifier la même chose.
Hugues (cohérent)
Alfa a écrit:Pas grave, dans 50 ans (une paille dans l'histoire de l'humanité) il y aura des femmes robots et les porcs en questions pourront leur faire toute les saloperies possible
Dervi a écrit:
On verra ce soir sur TF1 si "l'agression sexuelle" d'Han Solo envers la princesse, encerclée par son prédateur et sans porte de sortie puisqu'enfermée dans un vaisseau bancal qui marche pas (haa le coup de la panne), va être censurée ou non !! Oui, je dérape
Ouais_supère a écrit:Alfa a écrit:Pas grave, dans 50 ans (une paille dans l'histoire de l'humanité) il y aura des femmes robots et les porcs en questions pourront leur faire toute les saloperies possible
Ou le contraire.
Le milieu du show-biz a été terni par des scandales de harcèlement sexuel. Avez-vous pris part à ces discours ?
Je prends part à plusieurs discours. Lorsque je vois des femmes battues à mort et qu'on n'en parle pas beaucoup, c'est ça qui me choque vraiment. On va parler des actrices hollywoodiennes comme de victimes, oui mais alors parlons de toutes les victimes. Mais aussi des héroïnes. Ces sportives qui réussissent des exploits et qui n'ont pas une grande couverture médiatique. Parlons de tout et je suis d'accord !
Dans une récente tribune, des femmes ont émis des critiques contre le #balancetonporc. Vous pourriez être l'une d'entre elles ?
Je ne suis pas d'accord avec cette idée de #balancetonporc. Après, ça va être quoi, balance ta salope ? Ce n'est pas dans l'agressivité que l'on va faire avancer les choses, ce n'est pas dans la haine de l'homme. Comment peut-on donner autant de pouvoir aux autres. On est responsable de nous-même. On est assez grande pour dire aussi ce qu'on veut ! Je ne me considère pas comme une féministe mais comme une femme. Il faut que les femmes n'aient pas peur de prendre leur place.
Porcaro56 a écrit:Casta prend souvent le metro?
Rainier a écrit:Porcaro56 a écrit:Casta prend souvent le metro?
autant que les actrices hollywoodiennes.
On vous accuse surtout de manquer à la solidarité féminine…
Et on a raison, car je revendique le droit de choisir mes solidarités! Je ne savais pas que les opinions dépendaient de la biologie. Que l'on nous pardonne de disposer chacune d'un cerveau qui nous appartient en propre, et qui n'est pas toujours connecté à nos ovaires! Depuis deux mois, on nous embrigade dans un collectif appelé «les femmes» avec une phraséologie proprement stalinienne qui fait de toute dissidente une ennemie du genre humain. Eh bien, «les femmes», je ne connais pas! Isabelle Huppert, qui s'est présentée aux Golden Globes en robe blanche, a été priée d'aller se rhabiller… en noir, puisque toutes les femmes sont en deuil. Cet étalage de postures avantageuses (les poitrines du même genre étant proscrites) est consternant. Cette libération de la parole strictement encadrée est à la liberté ce que le régime soviétique était à la démocratie.
Une semaine après avoir signé la tribune qui prône la «liberté d’importuner» pour préserver la «liberté sexuelle», l’actrice assume, tout en prenant ses distances avec certaines signataires. Et s’excuse auprès des victimes d’agression qui auraient pu être choquées.
Catherine Deneuve nous a transmis ce texte sous forme de lettre, à la suite d’un entretien par téléphone, vendredi. Nous l’avions sollicitée car nous voulions entendre sa voix, savoir si elle était en accord avec l’intégralité de la tribune signée, et savoir comment elle réagissait à la prise de paroles des unes et des autres ; bref, qu’elle clarifie sa position.
«J’ai effectivement signé la pétition titrée dans le journal le Monde, "Nous défendons une liberté…", pétition qui a engendré de nombreuses réactions, nécessitant des précisions.
«Oui, j’aime la liberté. Je n’aime pas cette caractéristique de notre époque où chacun se sent le droit de juger, d’arbitrer, de condamner. Une époque où de simples dénonciations sur réseaux sociaux engendrent punition, démission, et parfois et souvent lynchage médiatique. Un acteur peut être effacé numériquement d’un film, le directeur d’une grande institution new-yorkaise peut être amené à démissionner pour des mains aux fesses mises il y a trente ans sans autre forme de procès. Je n’excuse rien. Je ne tranche pas sur la culpabilité de ces hommes car je ne suis pas qualifiée pour. Et peu le sont.
Non, je n’aime pas ces effets de meute, trop communs aujourd’hui. D’où mes réserves, dès le mois d’octobre sur ce hashtag "Balance ton porc".
«Il y a, je ne suis pas candide, bien plus d’hommes qui sont sujets à ces comportements que de femmes. Mais en quoi ce hashtag n’est-il pas une invitation à la délation ? Qui peut m’assurer qu’il n’y aura pas de manipulation ou de coup bas ? Qu’il n’y aura pas de suicides d’innocents ? Nous devons vivre ensemble, sans "porcs", ni "salopes", et j’ai, je le confesse, trouvé ce texte "Nous défendons une liberté…" vigoureux, à défaut de le trouver parfaitement juste.
«Oui, j’ai signé cette pétition, et cependant, il me paraît absolument nécessaire aujourd’hui de souligner mon désaccord avec la manière dont certaines pétitionnaires s’octroient individuellement le droit de se répandre dans les médias, dénaturant l’esprit même de ce texte. Dire sur une chaîne de télé qu’on peut jouir lors d’un viol est pire qu’un crachat au visage de toutes celles qui ont subi ce crime. Non seulement ces paroles laissent entendre à ceux qui ont l’habitude d’user de la force ou de se servir de la sexualité pour détruire que ce n’est pas si grave, puisque finalement il arrive que la victime jouisse. Mais quand on paraphe un manifeste qui engage d’autres personnes, on se tient, on évite de les embarquer dans sa propre incontinence verbale. C’est indigne. Et évidemment rien dans le texte ne prétend que le harcèlement a du bon, sans quoi je ne l’aurais pas signé.
«Je suis actrice depuis mes 17 ans. Je pourrais évidemment dire qu’il m’est arrivé d’être témoin de situations plus qu’indélicates, ou que je sais par d’autres comédiennes que des cinéastes ont abusé lâchement de leur pouvoir. Simplement, ce n’est pas à moi de parler à la place de mes consœurs. Ce qui crée des situations traumatisantes et intenables, c’est toujours le pouvoir, la position hiérarchique, ou une forme d’emprise. Le piège se referme lorsqu’il devient impossible de dire non sans risquer son emploi, ou de subir humiliations et sarcasmes dégradants. Je crois donc que la solution viendra de l’éducation de nos garçons comme de nos filles. Mais aussi éventuellement de protocoles dans les entreprises, qui induisent que s’il y a harcèlement, des poursuites soient immédiatement engagées. Je crois en la justice.
«J’ai enfin signé ce texte pour une raison qui, à mes yeux, est essentielle : le danger des nettoyages dans les arts. Va-t-on brûler Sade en Pléiade ? Désigner Léonard de Vinci comme un artiste pédophile et effacer ses toiles ? Décrocher les Gauguin des musées ? Détruire les dessins d’Egon Schiele ? Interdire les disques de Phil Spector ? Ce climat de censure me laisse sans voix et inquiète pour l’avenir de nos sociétés.
«On m’a parfois reproché de ne pas être féministe. Dois-je rappeler que j’étais une des 343 salopes avec Marguerite Duras et Françoise Sagan qui a signé le manifeste "Je me suis fait avorter" écrit par Simone de Beauvoir ? L’avortement était passible de poursuite pénale et emprisonnement à l’époque. C’est pourquoi je voudrais dire aux conservateurs, racistes et traditionalistes de tout poil qui ont trouvé stratégique de m’apporter leur soutien que je ne suis pas dupe. Ils n’auront ni ma gratitude ni mon amitié, bien au contraire. Je suis une femme libre et je le demeurerai. Je salue fraternellement toutes les victimes d’actes odieux qui ont pu se sentir agressées par cette tribune parue dans le Monde, c’est à elles et à elles seules que je présente mes excuses.
Sincèrement à vous.
Catherine Deneuve
Nicklaus a écrit:
Hugues a écrit:http://www.liberation.fr/debats/2018/01/14/catherine-deneuve-rien-dans-le-texte-ne-pretend-que-le-harcelement-a-du-bon-sans-quoi-je-ne-l-aurais_1622399Une semaine après avoir signé la tribune qui prône la «liberté d’importuner» pour préserver la «liberté sexuelle», l’actrice assume, tout en prenant ses distances avec certaines signataires. Et s’excuse auprès des victimes d’agression qui auraient pu être choquées.
Catherine Deneuve nous a transmis ce texte sous forme de lettre, à la suite d’un entretien par téléphone, vendredi. Nous l’avions sollicitée car nous voulions entendre sa voix, savoir si elle était en accord avec l’intégralité de la tribune signée, et savoir comment elle réagissait à la prise de paroles des unes et des autres ; bref, qu’elle clarifie sa position.
«J’ai effectivement signé la pétition titrée dans le journal le Monde, "Nous défendons une liberté…", pétition qui a engendré de nombreuses réactions, nécessitant des précisions.
«Oui, j’aime la liberté. Je n’aime pas cette caractéristique de notre époque où chacun se sent le droit de juger, d’arbitrer, de condamner. Une époque où de simples dénonciations sur réseaux sociaux engendrent punition, démission, et parfois et souvent lynchage médiatique. Un acteur peut être effacé numériquement d’un film, le directeur d’une grande institution new-yorkaise peut être amené à démissionner pour des mains aux fesses mises il y a trente ans sans autre forme de procès. Je n’excuse rien. Je ne tranche pas sur la culpabilité de ces hommes car je ne suis pas qualifiée pour. Et peu le sont.
Non, je n’aime pas ces effets de meute, trop communs aujourd’hui. D’où mes réserves, dès le mois d’octobre sur ce hashtag "Balance ton porc".
«Il y a, je ne suis pas candide, bien plus d’hommes qui sont sujets à ces comportements que de femmes. Mais en quoi ce hashtag n’est-il pas une invitation à la délation ? Qui peut m’assurer qu’il n’y aura pas de manipulation ou de coup bas ? Qu’il n’y aura pas de suicides d’innocents ? Nous devons vivre ensemble, sans "porcs", ni "salopes", et j’ai, je le confesse, trouvé ce texte "Nous défendons une liberté…" vigoureux, à défaut de le trouver parfaitement juste.
«Oui, j’ai signé cette pétition, et cependant, il me paraît absolument nécessaire aujourd’hui de souligner mon désaccord avec la manière dont certaines pétitionnaires s’octroient individuellement le droit de se répandre dans les médias, dénaturant l’esprit même de ce texte. Dire sur une chaîne de télé qu’on peut jouir lors d’un viol est pire qu’un crachat au visage de toutes celles qui ont subi ce crime. Non seulement ces paroles laissent entendre à ceux qui ont l’habitude d’user de la force ou de se servir de la sexualité pour détruire que ce n’est pas si grave, puisque finalement il arrive que la victime jouisse. Mais quand on paraphe un manifeste qui engage d’autres personnes, on se tient, on évite de les embarquer dans sa propre incontinence verbale. C’est indigne. Et évidemment rien dans le texte ne prétend que le harcèlement a du bon, sans quoi je ne l’aurais pas signé.
«Je suis actrice depuis mes 17 ans. Je pourrais évidemment dire qu’il m’est arrivé d’être témoin de situations plus qu’indélicates, ou que je sais par d’autres comédiennes que des cinéastes ont abusé lâchement de leur pouvoir. Simplement, ce n’est pas à moi de parler à la place de mes consœurs. Ce qui crée des situations traumatisantes et intenables, c’est toujours le pouvoir, la position hiérarchique, ou une forme d’emprise. Le piège se referme lorsqu’il devient impossible de dire non sans risquer son emploi, ou de subir humiliations et sarcasmes dégradants. Je crois donc que la solution viendra de l’éducation de nos garçons comme de nos filles. Mais aussi éventuellement de protocoles dans les entreprises, qui induisent que s’il y a harcèlement, des poursuites soient immédiatement engagées. Je crois en la justice.
«J’ai enfin signé ce texte pour une raison qui, à mes yeux, est essentielle : le danger des nettoyages dans les arts. Va-t-on brûler Sade en Pléiade ? Désigner Léonard de Vinci comme un artiste pédophile et effacer ses toiles ? Décrocher les Gauguin des musées ? Détruire les dessins d’Egon Schiele ? Interdire les disques de Phil Spector ? Ce climat de censure me laisse sans voix et inquiète pour l’avenir de nos sociétés.
«On m’a parfois reproché de ne pas être féministe. Dois-je rappeler que j’étais une des 343 salopes avec Marguerite Duras et Françoise Sagan qui a signé le manifeste "Je me suis fait avorter" écrit par Simone de Beauvoir ? L’avortement était passible de poursuite pénale et emprisonnement à l’époque. C’est pourquoi je voudrais dire aux conservateurs, racistes et traditionalistes de tout poil qui ont trouvé stratégique de m’apporter leur soutien que je ne suis pas dupe. Ils n’auront ni ma gratitude ni mon amitié, bien au contraire. Je suis une femme libre et je le demeurerai. Je salue fraternellement toutes les victimes d’actes odieux qui ont pu se sentir agressées par cette tribune parue dans le Monde, c’est à elles et à elles seules que je présente mes excuses.
Sincèrement à vous.
Catherine Deneuve
Hugues (même si c'est un peu dommage de se méprendre sur les propos de Brigitte Lahaie)
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