Attaque terroriste dans une mosquée de Québec : 6 morts, 8 blessés
Laurent Therrien récapitule les événements de dimanche soir à Québec, alors qu'une fusillade a fait six morts et huit blessés dans une mosquée.
Six personnes ont été tuées et huit autres blessées dans une fusillade survenue au Centre culturel islamique de Québec, dimanche soir, qualifiée d'acte terroriste par les gouvernements du Québec et du Canada.
La Sûreté du Québec a confirmé le bilan de l'attaque, mais c'est le CHU de Québec-Université Laval qui a plus tard précisé que six des blessés, hospitalisés à l'hôpital de l'Enfant-Jésus, sont dans un état critique. D'autres personnes ont été blessées plus légèrement, alors que 39 s'en sont sorties indemnes, selon la SQ.
Quelques dizaines de fidèles se trouvaient à l'intérieur du centre, situé sur le chemin Sainte-Foy, lorsqu'au moins un suspect armé serait entré à l'intérieur de l'édifice, vers 19 h 45, avant d'ouvrir le feu sur les fidèles.
Au moment de l'attaque, les hommes priaient au rez-de-chaussée, tandis que les femmes et les enfants se trouvaient à l'étage.
La Sûreté du Québec fait le point sur l'attaque terroriste qui a fait six morts et huit blessés dans une mosquée de Québec.
Deux suspects ont été arrêtés après la fusillade. L'un d'eux a été appréhendé au terme d'une chasse à l'homme qui s'est terminée près de l'île d'Orléans.
Une source policière a confié à Radio-Canada que les deux suspects sont des étudiants inscrits à l’Université Laval. L'un d'eux serait d'origine marocaine.
Le président du Centre culturel islamique de Québec, Mohamed Yangui, a réagi à la fusillade mortelle survenue dimanche soir dans son établissement.
Le ministre québécois de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a indiqué que la structure de gestion policière contre le terrorisme avait été déployée.
Un large périmètre de sécurité a été établi dans le secteur de Sainte-Foy. Les parcours d’autobus du Réseau de transport de la capitale (RTC) qui empruntent le chemin Sainte-Foy ont été détournés.
« Un accent bien québécois »
Un témoin, qui préfère garder l’anonymat, a raconté en entrevue à RDI que deux personnes cagoulées étaient entrées dans la mosquée.
« Elles me semblaient avoir un accent bien québécois. Un a commencé à tirer. Dès qu’il a ouvert le feu, il a crié : "Allahou akbar!" ("Dieu est grand!") Les balles ont atteint des personnes qui priaient. Des personnes qui priaient ont perdu leur vie. Moi-même, la balle a passé au-dessus de ma tête », a raconté le témoin.
« On s’est jeté par terre directement. Plusieurs personnes qui priaient sont sorties de leur prière et se sont jetées par terre », a-t-il ajouté.
Il y avait même des enfants aussi. Il y avait même un jeune de trois ans qui était avec son père.
-- Un témoin de la fusillade
Le Centre culturel islamique de Québec, qui est également connu sous le nom de grande mosquée de Québec, avait été la cible d’un geste à caractère haineux l’été dernier, alors qu’une tête de porc avait été déposée devant l’une de ses portes, et ce, en pleine période du ramadan.
Des tracts islamophobes avaient également été distribués à différents endroits de la ville de Québec dans les semaines suivant cet incident.
Des veillées à la chandelle en hommage aux victimes sont déjà prévues lundi à Québec, Montréal, Ottawa, Trois-Rivières et Saguenay.
« Attaque gratuite »
En entrevue à RDI, l’ancien inspecteur du Service de police de la Ville de Montréal, Guy Ryan, a dénoncé une attaque gratuite, qui a fait « des victimes complètement innocentes ».
« Ça fait toujours de quoi, surtout lorsque ça arrive dans une ville comme Québec. C’est toujours surprenant », a-t-il ajouté.
Guy Ryan affirme également que des signes précurseurs ont pu mettre en éveil le Service de police de la Ville de Québec sur l’attaque de dimanche soir.
Hugues