Né quelque part a écrit:Une société basée sur le mérite deviendrait vite un véritable cauchemar. Quelles excuses auraient ceux qui restent au bas de l'échelle ? Aucune. Pire que des parias du patrimoine, ils deviendraient des parias de l'intelligence ET du patrimoine ! Une telle société serait beaucoup plus inégalitaires, et impitoyable envers ceux "d'en bas".
Finalement, à part les méritocrates qui se croient à la base supérieurs à tout le monde, je ne vois pas qui peut rêver d'une telle société.
La démocratie n'est pas la tyrannie de la majorité, de même la méritocratie n'est pas la jouissance sans entraves des plus aptes. La méritocratie n'est pas un principe de société, sinon en ce qu'elle s'oppose et propose une alternative aux privilèges de la naissance. C'est un critère de sélection des élites. Rien n'interdit en même temps d'imposer un revenu minimum et un revenu maximum.
Cela remplace simplement l'aristocratie de la naissance par une aristocratie ouverte à tous. Je crois que c'est mieux dans une République où la loi est la même pour tous et où un homme vaut une voix, aussi impressionnants soient ses capacités ou son carnet de chèques !
Tu remarqueras d'ailleurs l'actualité de ta critique: nous vivons dans l'illusion d'une société méritocratique qui récompenserait l'effort, les talents et le travail quand les dés sont pipés. Les dominants se reproduisent entre eux et se font légitimer par les masses comme étant les plus aptes. Jamais depuis un siècle et demi les grandes écoles n'ont été aussi fermées aux élèves issus des classes populaires. Les aristocraties de l'argent et du savoir vivent entre elles et conservent leurs privilèges tout en montant le peuple contre lui-même: les fonctionnaires opposés aux salariés du privé, les Français de branche aux Français de souche, les femmes aux hommes, etc...