Modérateurs: Garion, Silverwitch

sccc a écrit:Réponse de la Russie à cette triple buse de contre amiral Kirby qui a averti il y a quelques jours que la Russie risquait de devoir rapatrier des body bags; c'est du lourd et c'est clair comme du cristal contrairement aux insinuations dégueulasses de Kirby:
- les systèmes de défense syriens (S200 et autres) ont été mis à jour
- les S300 et S400 protégeant les bases russes sont prêts
- la portée de ces S300 et S400 risque de surprendre certains
- leurs opérateurs n'auront pas le temps de déterminer si des "objets volants" en approche sont hostiles ou non
- les illusions des amateurs au sujet de l'invisibilité de certains chasseurs devront faire face à une réalité décevante
- et enfin, du personnel du Centre de Réconciliation Russe en Syrie travaille au sol avec les syriens et donc toute attaque des zones contrôlées par les forces gouvernementales mettra en péril la vie de personnel russe; la Russie prendra les mesures nécessaires pour éviter d'autres "erreurs" du type Deir-Ez-Zor
Voir aussi: http://tass.com/politics/904603



a poursuivi M. Konachenkov. Pour sa part, le représentant du ministère russe de la Défense a demandé qui devait endosser la responsabilité de la naissance et de la complaisance envers l'EI et le Front al-Nosra à titre de branche d'Al-Qaïda.



Poker Nucléaire
Si la plus grande partie de poker de tous les temps devait se terminer par une grandiose claque nucléaire, et si les survivants passaient en revue les causes de la Troisième Guerre mondiale, ils en mourraient de rire. La Troisième Guerre mondiale, ils l’auront déclenchée pour sauver al Qaida. Oui, mon cher lecteur, l’oncle Sam a envahi l’Afghanistan pour punir al Qaida, et maintenant nous avons déclaré la guerre mondiale pour sauver al Qaida. Ce n’était qu’une histoire d’amour/haine entre le gentleman américain et la jeune fille arabe, avec des ambivalences et de la passion, depuis le 11 septembre jusqu’à Alep : la belle affaire !
Pour les historiens à venir, la Troisième Guerre mondiale aura commencé avec la décision US de mettre fin aux discussions bilatérales avec la Russie à propos de la Syrie. Laissons parler les armes, pour trancher le débat, disaient-ils. Voici une révélation en exclusivité :
Les US ont décidé de suspendre les pourparlers après que la Russie a appelé au retrait des combattants d’al Qaida (Front al Nosra etc) hors d’Alep. Il était là, le casus belli.
J’ai en ma possession deux documents qui en font foi.
1) document intitulé Accords du 2 octobre. C’est le projet d’accord présenté par le secrétaire d’Etat John Kerry au ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov. On lit à la première ligne : « la Fédération russe garantira une pause immédiate le 3 octobre pour toute opération militaire offensive etc ». C’est basé sur le précédent accord Lavrov-Kerry qui a fait long feu, mais avec un ajout important : « sans la condition antérieure d’un repositionnement des forces ».
2) document appelé Réduire la violence à Alep, assistance humanitaire à grande échelle pour la population civile, bases d’une « cessation effective des hostilités », et séparation des forces d’opposition modérées d’avec Jabhat Al Nosra. Ce document a pour sous-titre « projet positionnement ». Il s’agit de la contre-proposition russe, reprenant l’accord de Genève du 9 septembre 2016.
La partie la plus importante est l’appel à séparer les combattants d’Al Qaida (dits terroristes) en faisant sortir les terroristes hors d’Alep par le corridor humanitaire que constitue la route de Castello.
La réponse US a consisté à mettre fin aux pourparlers.
Donc, les Russes voulaient faire sortir al Qaida d’Alep, de façon à ce que la ville puisse être réapprovisionnée en vivres et rendue à la vie. Les Américains au contraire étaient prêts à démarrer des hostilités armées contre la Russie, pour défendre le droit d’al Qaida à rester dans la ville.
En d’autres termes, les Américains ne croyaient pas à leur propre mythe d’une opposition modérée. Ils savaient tout comme les Russes, que sans les dits « terroristes », l’insurrection en Syrie est condamnée. Ils ne voulaient pas que la Syrie se range derrière Assad et avec les Russes.
Comme d’habitude, ils ont fait un grand tapage sur le mode humanitaire autour des enfants qui souffrent à Alep. Pourquoi ceux d’Alep, et pas ceux de Mossoul, qui font de plus en plus de victimes ? Simplement parce que les tueurs de Mossoul sont soutenus par les US ? Et pourquoi rien sur le Yémen, où les troupes saoudiennes se servent d’armes américaines (obtenues avec des dessous-de-table colossaux versés au gang de la Clinton) pour tuer plus d’enfants qu’il n’y en a à Alep ? Et où est-elle passée, la sentence de la très solidaire fan de Mrs Clinton, Madeleine Albright, célèbre pour avoir dit « que cela valait le coup », de tuer cinq cent mille enfants en Irak ?
Aucun doute que les enfants et les adultes souffrent à Alep, et il y a un moyen très simple d’abréger leurs souffrances : chasser les « terroristes » et permettre à des forces plus modérées de rejoindre le processus politique. Mais si on emprunte cette voie, Assad et les Russes garderont le contrôle de la plus grande de la Syrie.
L’insurrection en Syrie se serait éteinte il y a déjà longtemps, si les Etats du Golfe et les US n’avaient pas injecté des milliards de dollars, des montagnes d’armes et des chargements entiers de chômeurs pour aller se battre depuis les pays voisins. Cette solution serait très triste pour bien des gens, mais ce ne serait pas une catastrophe pour la Syrie. Il arrive que les révoltes finissent dans la défaite, et ce n’est pas la fin du monde.
Le soulèvement irlandais de 1916 s’est soldé par un échec, mais l’Irlande est toujours là. Les Tigres tamouls n’ont pas réussi à prendre le contrôle du Sri Lanka. La suppression de la Confédération sudiste dans la Guerre de sécession américaine a été un épisode sanglant et cruel. Atlanta a été incendiée et ses citoyens ont été expulsés de force. Un million de morts, soit nettement plus qu’en Syrie, d’autant plus que l’humanité était bien plus réduite à l’époque. On peut imaginer la force européenne débarquant sur les plages américaines et soulageant Atlanta au nom des droits de l’homme, ce qui aurait préservé la Confédération. Mais cela n’a pas eu lieu. Les guerres civiles ont leur propre logique. Une défaite pour des rebelles, ce n’est pas la fin de la nation.
Quand j’étais un jeune soldat israélien idéaliste, j’avais projeté de me rendre au Nigéria et de rejoindre l’armée rebelle du Biafra. Je me disais que la tribu Ibo était celle des « juifs d’Afrique », qu’il fallait protéger d’un génocide en préparation. A la fin, je me suis retrouvé coincé dans la guerre d’usure sur le canal de Suez, et la guerre du Biafra s’est terminée sans que j’interfère. Malgré des prédictions apocalyptiques, le Nigéria s’est réunifié, et les Ibo ont été réintégrés.
La guerre de Syrie peut aussi se terminer par la défaite des rebelles. Le gouvernement les reprendra en main, les Syriens participeront à des élections, et pourront se mettre d’accord pour une coexistence minimale. Si par hasard vous vous faites du souci pour l’honnêteté d’un vote organisé sous l’autorité de Bachar al-Assad, les US peuvent leur prêter Mrs Debbie Wasserman-Schultz pour surveiller les urnes. Je suis sûr que les chances d’Assad ne seront ni meilleures ni pires que celles de Mrs Clinton dans les élections US.
Les forces d’al Qaida (je continue à garder ce nom, parce qu’ils changent tout le temps de titre official : al Nosra, Ahrar al-Sham, et sûrement l’Union des écureuils pour les noix syriennes, c’est eux aussi, mais ce sont quand même, à la base, toujours les bons vieux membres d’al Qaida, ceux qui ont pas mal secoué New York le 11 septembre, et qu’on a bombardés en retour en Afghanistan, en Libye et en Syrie) sont en route pour la défaite. Si les Américains se font tant de souci pour eux, qu’ils les rembarquent pour les US dans des vols directs Alep-Washington, puisque cette ville a l’air d’être l’endroit où al Qaida est le plus à l’aise après les grottes de Bora Bora. Le parti démocrate leur tendra les bras et le président Obama leur garantira l’obtention de la nationalité US.
Bref, la seule façon de sauver al-Qaida, c’est d’entrer en guerre avec la Russie.
Et c’est de fait le choix que l’administration US s’apprête à faire. Mais dans la mesure où les US ne peuvent pas sérieusement se préparer à détruire l’humanité tout en sauvant al Qaida, nous sommes bien obligés de chercher une meilleure explication. Je ne veux pas trop puiser dans des raisonnements conspirationnistes en termes de « c’est pour les intérêts d’Israël » ou bien c’est pour un oléoduc. Ce sont des explications valables. Nous savons que les US ont soutenu le plan qatari de construire un oléoduc depuis les champs pétroliers du Qatar jusqu’en Europe pour saper l’économie russe et la dépendance de l’Europe du pétrole russe. Nous savons qu’Hillary Clinton a promis d’anéantir la Syrie « dans l’intérêt d’Israël », comme elle l’a écrit dans un courriel transmis par Wikileaks.
Mais en tout état de cause, ce ne sont que des rationalisations sur ce qui se passe en réalité. Je vais vous la dire, la vraie raison.
Pourquoi la guerre? Parce que c’est super, la guerre. Les dirigeants US apprécient les défis mortels, m’a dit un personnage tout à fait éminent et bien placé dans ce milieu. C’est une qualité humaine. Les jeunes enfants adorent se promener au bord du précipice. C’est leur façon de prouver qu’ils sont plus forts que leurs pairs. Les adultes le font aussi, pour la même raison.
Le défi mortel, ça consiste à faire qu’une situation devienne extrêmement dangereuse afin d’obtenir les résultats souhaités, dit un dictionnaire trop rationnel, mais dans vie réelle des élites, la raison ultime (« obtenir les résultats souhaités »), elles l’oublient. C’est de l’art pur, le défi mortel pour le plaisir du mortel défi.
Pendant assez longtemps, les dirigeants US ont été en compétition pour voir qui arriverait à pousser l’ours russe plus loin, qui amènerait le monde plus près du bord du précipice. Pourquoi ? Simplement parce qu’il est là, comme disait Mallory en grimpant au sommet de l’Everest. Peut-être à cause de sa taille, de sa fragilité notoire (« le géant aux pieds d’argile »), ou par sa proximité, la Russie réveille des désirs suicidaires dans le cœur des dirigeants puissants, de Napoléon à Hitler.
Les raisons pratiques, quasi-rationnelles, ont toujours été très faibles, et elles ont généralement inclus le salut du peuple russe, qu’il fallait arracher à ses dirigeants cruels, qu’il s’agisse des judéo-bolchéviques ou du knout (car l’intervention humanitaire n’est nullement une invention récente). Maintenant il s’agirait de sauver les enfants d’Alep.
C’est vrai, les enfants d’Alep, on peut les sauver, simplement en faisant sortir les combattants de la ville, ce qui, évidemment, ne vous donne pas de points au petit jeu du défi mortel.
Les Russes comprennent ce jeu. Ils sont en train d’essayer de sauver la Syrie, et leurs positions en Syrie ; avant, ils essayaient de protéger leurs positions dans leur voisinage immédiat en s’emparant de la Crimée au début du coup d’Etat de Kiev, bricolé par l’Occident. Chaque fois, ils ont essayé d’être raisonnables. Ils n’aimaient pas ce qu’on leur faisait, mais ils vivaient avec.
Maintenant, ils sont arrivés à la conclusion que les US n’arrêteront pas de faire monter les enchères : ce sera soit la guerre, soit la reddition. Même s’ils devaient quitter la Syrie (ce qui n’est nullement dans leurs intentions), les US trouveront une nouvelle raison pour continuer.
C’est la raison pour laquelle Poutine a publié ses décrets sur le plutonium et l’uranium. Ces décrets ont symbolisé la fin de l’ère Gorbatchev-Eltsine et ils ont mis fin à la « victoire dans la guerre froide » des US sur l’URSS. Dans les années 1980, les deux superpuissances de l’époque avaient mis à jour leur potentiel militaire respectif, la MAD (Destruction Mutuelle Assurée), mais à partir de 1986, Gorbatchev puis Eltsine ont capitulé. De nombreux missiles ont été démantelés, les têtes nucléaires ont été fracturées et expédiées aux US pour servir de source d’énergie dans les réacteurs américains.
Les scientifiques et experts russes s’étaient plaints que le plutonium excessivement cher et l’uranium enrichi étaient bradés pour des cacahuètes, que des missiles efficaces et mortels étaient sabotés et que la capacité russe pour combattre l’ennemi avait été amoindrie. Mais le gouvernement russe disait que la Russie n’avait pas d’ennemi, que les US étaient des amis, qu’on n’avait plus besoin de missiles et de têtes nucléaires.
Il y a quelques années, Poutine a lentement commence à restaurer et à moderniser l’arsenal nucléaire. C’était presque déjà trop tard, parce que les Docteur Folamour américains appelaient à une première frappe nucléaire sur la faible Russie. Ils disaient qu’il n’y aurait pas de riposte, parce que l’armement nucléaire russe était trop vieux et pourrait être intercepté par les systèmes anti-missiles dernier cri. Pendant ce temps, la Russie respectait les accords signés par Gorbatchev et Eltsine et expédiait en bonne et due forme son plutonium et son uranium enrichi vers l’Ouest. Ces accords ont servi à garder les US à couvert, et à garder la Russie vulnérable.
Si les US avaient joué sans danger et loyalement, cette situation aurait pu durer encore longtemps. Jusqu’à maintenant, les Russes ont répondu humblement aux menaces in crescendo de l’Otan, et aux accusations. Mais maintenant, en l’espace d’une semaine, les médias mainstream occidentaux ont accusé les Russes de multiples crimes de guerre, depuis l’avion de la Malaysian Airlines tombé en Ukraine jusqu’au bombardement d’un convoi humanitaire en Syrie.
Les Russes affirment que ces accusations sont sans fondement. Moins de 8% des Russes interrogés croient que ce soient les Russes qui avaient attaqué l’avion de ligne. Ils pensent qu’il a été abattu par les Ukrainiens qui croyaient qu’ils étaient en train de cibler l’avion de Poutine. Et pour le convoi humanitaire, la vidéo de la BBC montre clairement des traces de munitions thermobariques Hellfire, qu’utilise le drone Predator US. Un drone de ce genre a été observé à l’emplacement du drame, disent-ils.
Poutine a été diabolisé comme Milosevic et comme Saddam, comparé à Hitler et même (horreur), à Trump. L’édito du New York Times a décrit la Russie comme un Etat hors-la-loi. Cet élan concerté a eu un impact. On ne sait jamais jusqu’où on peut pousser le bouchon jusqu’au moment où on est allé trop loin. Et les Russes ont été poussés trop loin.
Ils ont commencé à démanteler le système des accords conclus après l’effondrement soviétique. C’est comme dans une querelle familiale, le mari poussé à bout par sa femme hystérique finit par soulever une pile de vaisselle chinoise et la lâche sur le carrelage de la cuisine. La guerre nucléaire c’est pareil, à moins que les dirigeants US reviennent à eux.
Les Russes ne sont pas inquiets à l’idée d’une prochaine guerre. Il n’y a ni panique ni peur, juste une acceptation tranquille et stoïque de ce qui pourra arriver. Cette semaine, quelque quarante millions de personnes ont participé à un énorme exercice de défense. Les abris de Moscou et d’autres villes ont été aérés et réparés. Ils ne veulent pas la guerre, mais si elle se produit, ils feront face. Les Russes ont mené plusieurs guerres contre l’Occident ; ils n’ont jamais commencé les premiers, mais se sont invariablement battus jusqu’à la fin.
Une attaque américaine sur la Syrie ou sur les bases russes en Syrie pourrait être le point de départ d’une avalanche. Je suis vraiment stupéfait par l’état d’esprit des Russes : ils ont un moral bien plus haut qu’à l’époque de la guerre de Corée, de la guerre du Viet-Nam ou lors de la crise cubaine. A cette époque, ils étaient épouvantés par la guerre, et prêts à tous les sacrifices pour éviter la MAD. Mais ce n’est plus le cas.
Ils sont prêts pour l’Armageddon, et c’est l’attitude la plus inattendue et effrayante que j’aie observée. C’est d’autant plus inattendu que la vie quotidienne du Russe moyen s’est beaucoup améliorée. La Russie n’a probablement jamais aussi bien vécu que maintenant. Ils ont beaucoup à perdre ; c’est seulement le sentiment d’être injustement poussés dans les cordes qui les fait réagir de la sorte.
Les requêtes audacieuses de Poutine - mettez fin à toutes les sanctions, payez pour les dommages causés par les sanctions et les contre-sanctions, sortez vos troupes et vos chars des Etats baltes, de Pologne et d’autres Etats ralliés à l’Otan dernièrement – voilà qui prouve que la barre est placée très haut. Il n’y a pas que les dirigeants US qui peuvent marcher au bord du gouffre : les Russes peuvent leur en remontrer, dans l’art du défi mortel. Après l’humiliation absolue des années 1990, les Russes ne font pas mine de s’écarter de la route où les deux mastodontes nucléaires foncent l’un sur l’autre.
Il y a quelques signes qui suggèrent que les Américains reprennent leurs esprits. « Le président a discuté certains détails pour savoir pourquoi l’action militaire contre le régime d’Assad dans le but de peser sur la situation à Alep ne semble pas pouvoir atteindre les buts que bien des gens envisagent maintenant en termes de réduction du niveau de violence sur place », voilà ce qu’a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest aux reporteurs jeudi dernier.
Et même le New York Times, le meilleur ami des va-t-en guerre, a publié un appel argumenté: « N’intervenez pas en Syrie », par Steven Simon et Jonathan Stevenson http://www.nytimes.com/2016/10/06/opini ... .html?_r=1
Au final, peut-être que nous allons vivre un peu plus longtemps.
Israel Shamir
Caroline Galactéros : « La décision de Vladimir Poutine humilie la diplomatie française »
FIGAROVOX/TRIBUNE - Vladimir Poutine a annoncé qu'il reportait sa visite à Paris où il devait rencontrer François Hollande. Pour Caroline Galactéros, cette décision n'est que la suite logique d'un amateurisme complet de la France en Syrie et ailleurs dans le monde.
Docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros dirige le cabinet d'intelligence stratégique «Planeting». Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a publié Manières du monde. Manières de guerre (Nuvis, 2013) et Guerre, Technologie et société (Nuvis, 2014).
Découvrant, mais un peu tard, que la guerre tue, qu'elle est laide, injuste et sans pitié, et surtout que l'on pourrait un jour peut-être, au tribunal de l'Histoire, venir demander à Paris des comptes sur son inaction face au drame - à moins que ce ne soit sur ses actions et ses options politiques-, la France a pris les devants. Accusant avec l'ONU le régime syrien et la Russie de crimes de guerre à Alep, elle a déposé en hâte un projet de résolution au Conseil de Sécurité des Nations Unies demandant l'arrêt des combats et des bombardements sur l'est de la ville (dont elle feint de croire qu'il n'est peuplé que de civils innocents qui resteraient là de leur propre gré et que la Russie et le régime pilonneraient par pure cruauté), l'acheminement de l'aide humanitaire et la reprise du processus de négociation.
Que dire de cette initiative, apparemment inspirée par une indignation vertueuse face au drame bien réel vécu par la population d'Alep-Est ?
Que dire de cette initiative, apparemment inspirée par une indignation vertueuse face au drame bien réel vécu par la population d'Alep-Est, à un moment où la tension russo-américaine monte dangereusement et peut faire craindre un dérapage militaire sur le terrain que certains, à Washington et à l'OTAN, appellent ouvertement de leurs vœux? S'agit-il d'une nouvelle salve d'irénisme aveugle et de «pensée magique», funeste version 2016 de «Boucle d'or au Pays des trois ours» découvrant une intrusion dans sa maisonnette idyllique? Ou d'une gesticulation habile mais dangereuse qui n'a pour but, en prétendant débloquer la situation, que de jouer les utilités au profit de Washington en fossilisant un peu plus les positions des deux camps qui s'affrontent désormais ouvertement sur le corps exsangue de la nation syrienne? Difficile de démêler la part de négation du réel de celle de l'alignement sur ce que l'on présente comme «le camp du Bien» …et de nos intérêts nationaux, si mal évalués pourtant.
Ce cinéma diplomatique vient évidemment de se solder par un véto russe, attendu par Paris, Londres et Washington qui veulent faire basculer l'indignation internationale contre Moscou.
Ce cinéma diplomatique vient évidemment de se solder par un véto russe, attendu par Paris, Londres et Washington qui veulent faire basculer l'indignation internationale contre Moscou à défaut de mettre en cohérence leurs objectifs politiques et militaires avec leur prétendue volonté de paix. Mais prendre la tête du chœur des vierges ne suffit pas et ne trompe plus personne. L'évidence crève l'écran. «L'Occident» ne mène pas la guerre contre l'islamisme sunnite ou alors de façon très résiduelle: il le nourrit, le conseille, l'entraine. DAECH, dont la barbarie spectaculaire des modes d'action sert d'épouvantail opportun et de catalyseur de la vindicte occidentale, permet de juger par contraste «respectable» l'avalanche de djihadistes sunnites d'obédience wahhabite ou Frères musulmans qui ne combattent d'ailleurs pas plus que nous l'Etat islamique mais s'acharnent sur le régime syrien. Et l'Amérique comme la France cherchent avec une folle complaisance, dans ce magma ultraviolent, des interlocuteurs susceptibles d'être intronisés comme «légitimes» et capables de remplacer un autocrate indocile qui a le mauvais goût de résister à la marche de l'Histoire version occidentale et à la vague démocratique censée inonder de ses bienfaits un Moyen-Orient politiquement arriéré.
Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi, cruels tyrans sans doute, n'ont pu y résister et croyaient encore pouvoir argumenter avec leurs adversaires occidentaux (longtemps leurs alliés) quand leur sort était en fait scellé depuis longtemps. Bachar el Assad a bien failli y passer lui aussi. Mais à notre grand dam, Moscou a vu dans cette nouvelle guerre occidentale de déstabilisation par procuration, une occasion inespérée de sécuriser ses bases militaires, de défier l'Amérique qui la méprisait trop ouvertement, de regagner une influence centrale dans la région et de traiter «à la source» le terrorisme qui menace son territoire et ses marges d'Asie centrale et du Caucase. Et l'a saisie.
La France s'est trompée du tout au tout et démontre qu'elle pratique admirablement le grand écart stratégique... aux dépens toutefois, de nos concitoyens.
Dans ce Grand jeu explosif de reconfiguration de l'équilibre du monde et notamment du nouveau duel cardinal, celui de Washington avec Pékin, la France, je le crains, s'est trompée du tout au tout et démontre à la face du monde mais surtout à l'ennemi - qui observe notre incohérence diplomatique et politique-, qu'elle pratique admirablement le grand écart stratégique... aux dépens toutefois, de nos concitoyens. Comment justifier en effet notre combat au Mali contre les djihadistes sunnites, notre soutien en Irak aux chiites contre les sunnites, et en Syrie notre appui aux groupuscules sunnites les plus extrémistes contre Bachar el Assad...tout en prétendant profiter du marché iranien entre ouvert ….et vendre des armes aux Saoudiens et Qataris sunnites qui sont by the way les financiers du djihadisme mondial dont nous subissons la haine et la violence terroriste sur notre sol désormais à un rythme soutenu? C'est de l'opportunisme à très courte vue, mais plus encore un hiatus stratégique béant et la manifestation d'une totale incompréhension du réel.
De telles contradictions ne peuvent s'expliquer que par notre entêtement à vouloir en finir avec le régime syrien dont nul n'imaginait qu'il résisterait si longtemps.
De telles contradictions ne peuvent s'expliquer que par notre entêtement à vouloir en finir avec le régime syrien actuel dont nul n'imaginait qu'il résisterait si longtemps aux feux croisés de l'Amérique et de ses alliés sunnites. L'exigence américaine - reprise à son compte par Paris - d'une cessation des bombardements aériens sur Alep-Est «pour raisons humanitaires» aurait permis en fait de laisser les islamistes de la ville (soit rien moins qu'Al Nosra et consorts) se refaire une santé militaire en se servant des civils comme de boucliers humains, de poursuivre leurs tirs d'obus sur la partie ouest de la ville et d'empêcher Damas et Moscou de faire basculer décisivement le rapport de force militaire en faveur de l'Etat syrien dans le cadre d'une négociation ultime. Qui a d'ailleurs fait échouer le cessez le feu signé le 9 septembre dernier à Genève? Les groupes terroristes qui n'en voulaient pas et les Etats-Unis qui ont bombardé les forces syriennes à Deir el Zor et ouvert la voie aux forces de l'Etat Islamique. Encore un accord de dupes.
L‘action stratégique ne peut prendre en compte que des mouvements et des processus, quand toute l'attention médiatique et politicienne se concentre sur la souffrance et le sort des personnes.
Temps court versus temps long, individu versus groupe, froideur politique versus empathie médiatique (sélective): on se refuse à voir, dans nos démocraties molles, que la véritable action stratégique, pour être efficace, ne peut prendre en compte que des nombres, des masses, des ensembles, des mouvements, des processus, quand toute l'attention médiatique et la gestion politicienne des crises, elles, veulent faire croire que l'individu est central et se concentrent sur la souffrance et le sort des personnes, alors que celles-ci sont depuis toujours et sans doute pour encore longtemps sacrifiées à la confrontation globale et brutale entre Etats. Les images terrifiantes de la guerre au quotidien masquent la réalité d'un affrontement sans scrupules de part et d'autre, dont en l'espèce les malheureux Syriens ne sont même plus les enjeux mais de simples otages.
Si Assad, « bourreau de son propre peuple » selon l'expression consacrée, était finalement militairement et politiquement mis hors-jeu, par qui compte-on le remplacer ?
L'impensé du discours français n'en reste pas moins le suivant: si Assad, «bourreau de son propre peuple» selon l'expression consacrée, était finalement militairement et politiquement mis hors-jeu, par qui compte -on le remplacer? A qui sera livrée la Syrie, «utile» ou pas, une fois que DAECH en aura été progressivement «exfiltré» vers d'autres macabres «territoires de jeu», en Libye par exemple? Quelle alternative pour la survie des communautés, notamment chrétiennes, encore présentes dans le pays qui passe par la survie des structures laïques d'Etat? Quels individus veut-on mettre au pouvoir? Les pseudo «modérés» qui encombrent les couloirs des négociations en trompe l'œil de Genève? Le Front al Nosra, sous son nouveau petit nom - Fateh al Sham -, que les Américains persistent à soutenir en dépit des objurgations russes et qui a fait exploser le cessez-le feu? Ou peut-être certains groupuscules désormais armés de missiles américains TOW qui n'attendent qu'un «go» pour tenter de dézinguer un avion ou un hélico russe, «par erreur» naturellement? Ou encore les représentants des Forces démocratiques syriennes, ou ceux de «l'Armée de la Conquête» qui renait opportunément de ses cendres… Ou un mixte de tous ces rebelles - apprentis démocrates férus de liberté et qui libèreront enfin le peuple syrien du sanglant dictateur qui le broyait sous sa férule depuis trop longtemps?
« Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir ? je ne vois que l'herbe qui verdoie et la terre qui poudroie »
Croit-on sérieusement que l'on pourra contrôler une seule minute ces nouveaux «patrons» du pays qui se financent dans le Golfe -dont nous sommes devenus les obligés silencieux-, et dont l'agenda politique et religieux est aux antipodes de la plus petite de nos exigences «démocratiques»? Ne comprend-on pas qu'ils vont mettre le pays en coupe réglée, en finiront dans le sang avec toutes les minorités, placeront les populations sunnites sous leur contrôle terrifiant, et que tout processus électoral sera une mascarade et ne fera qu'entériner une domination communautaire et confessionnelle sans appel? … «Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir? je ne vois que l'herbe qui verdoie et la terre qui poudroie» … Quelle naïveté, quelle ignorance, quelle indifférence en fait!
L'interview accordée le 5 octobre dernier par notre ministre des Affaires étrangères à la veille de son départ pour Moscou à Yves Calvi sur LCI est à cet égard, un morceau de bravoure édifiant, qui escamote la réalité et brosse un paysage surréaliste du conflit et de ce qu'il faudrait y comprendre et en attendre.
Florilège et exégèse….
« La guerre ne sert à rien. Elle ne fait que renforcer les djihadistes »
Jean-Marc Ayrault
Est-ce à dire qu'il faut les laisser faire, leur donner les clefs du pays et prier peut-être, pour qu'ils ne massacrent pas les minorités qui y demeurent encore et instaurent la démocratie? Faut-il ne plus agir en espérant qu'ils vont s'arrêter? De qui se moque-t-on? Adieu Boucle d'Or. Nous sommes au Pays des rêves bleus de Oui-Oui…
Les Russes, qui se disent satisfaits de l'efficacité de leurs frappes contre les terroristes d'Alep-Est «sont cyniques» … Qui est cynique ici? Celui qui déforme la réalité d'un affrontement pour ne pas avouer qu'il est (avec d'autres) à la manœuvre d'une déstabilisation d'Etat par des groupuscules terroristes liés à Al-Qaïda (matrice de Daech) sous couvert d'aspiration à la démocratie? Ou ceux qui cherchent à réduire l'emprise djihadiste et à renforcer des structures d'Etat laïques avec ou sans Bachar?
« La politique de la France est claire… Nous avons une stratégie, une vision. »
Jean-Marc Ayrault
Ah?! Laquelle? Nous avons depuis 5 ans une politique étrangère à contre-emploi et à contre temps, réduite à deux volets: action humanitaire et diplomatie économique. En gros vendre des armes à tout prix aux pays sunnites, les aider à faire la guerre et à s'emparer du pouvoir à Damas… et porter des couvertures aux victimes de cet activisme économico-militaire: les Syriens.
En dépit de l'excellence de nos forces armées, de la présence du Charles de Gaulle sur zone et de nos missions aériennes soutenues, Paris n'est diplomatiquement et stratégiquement plus nulle part en Syrie, et depuis longtemps. Par dogmatisme, par moralisme, par notre parti pris immodéré pour les puissances sunnites de la région, nous nous sommes engouffrés dans un alignement crédule sur la politique américaine qui s'est en plus retourné contre nous dès l'été 2013, lorsque Barack Obama a dû renoncer à frapper directement Damas au prétexte d'un usage d'armes chimiques qui n'a d'ailleurs jamais été confirmé. Un camouflet d'autant plus lourd à porter que notre ancien ministre des affaires étrangères avait jugé bon, dès août 2012, de dire que «Bachar el Assad ne méritait pas d'être sur terre» et, en décembre 2012, «qu'Al Nosra faisait du bon boulot». L'Etat Français a d'ailleurs été poursuivi - en vain à ce jour -pour ces déclarations ministérielles qui ont de facto encouragé le prosélytisme islamiste et le terrorisme en présentant le départ pour la Syrie à des apprentis djihadistes français comme une œuvre politique salutaire, avec les résultats que l'on connait sur le territoire national. N'en déplaise à Monsieur Ayrault, la France n'est ni écoutée, ni considérée, ni attendue sur le dossier syrien. Elle en est réduite à servir de go between entre Washington et Moscou lorsque ceux-ci ne peuvent plus se parler et qu'il faut faire semblant, une fois encore, de rechercher un compromis et d'amener Moscou à lever le pied d'une implication trop efficace à notre goût.
« Si le choix est entre Bachar et DAECH, il n'y a pas de choix. »
Jean-Marc Ayrault
Mais c'est pourtant le cas, ne nous en déplaise. Nous combattons l'Etat islamique pour la galerie, sans grande conviction ni détermination politique, de très haut, par des frappes qui sans présence terrestre demeurent symboliques. Pour Moscou, au contraire, il n'existe pas «d'islamistes modérés» ; combattre le terrorisme revient à combattre l'EI mais aussi ses avatars locaux innombrables à tout prix, y compris au prix de pertes civiles importantes. Et c'est aujourd'hui la Russie qui, dans les airs mais aussi au sol, avec l'Iran et le régime syrien, «fait la guerre», se bat contre le terrorisme islamiste qui menace tout l'Occident, gangrène nos vieilles sociétés repues et pacifiques et nous prend pour cible. Ils «font le job». Un horrible job. Dans l'immédiat, il faut choisir entre le soutien à l'Etat syrien - que le régime d'Assad incarne-, et DAECH et Cie.
Voici décrite…la Syrie d'avant la guerre ! Ce terrifiant carnage n'aurait-il donc été qu'un coup d'épée dans l'eau ?
Le sommet est atteint à la fin de l'intervention ministérielle, lorsque l'on apprend que «la Syrie future devra être unitaire, avoir des structures étatiques stables, être protectrice de toutes ses minorités, mettre en place des institutions solides, contrôler son armée et ses Services…» (sic)! Les bras nous en tombent. Voici décrite…la Syrie d'avant la guerre! Ce terrifiant carnage n'aurait-il donc été qu'un coup d'épée dans l'eau?
François Hollandes'interroge publiquement dans une émission de divertissement, devant l'animateur Yann Barthes sur TMC, de l'opportunité de recevoir Vladimir Poutine à Paris.
Mais le pire était à venir. Ce matin, nous avons franchi un nouveau seuil dans le ridicule et le suicide politique. Au moment où il est d'une extrême urgence de se parler enfin à cœur ouvert, de dire la vérité, d'abandonner les poses et les anathèmes, de ne plus se tromper d'ennemi, de faire front commun - comme l'ont proposé les Russes depuis des lustres -, contre l'islamisme qui a décidé notre perte et s'esclaffe de notre ahurissante naïveté et de notre faiblesse, le président de la République française s'interroge publiquement, de bon matin, dans une émission de divertissement, devant l'animateur Yann Barthes sur TMC, sur l'opportunité de recevoir Vladimir Poutine à Paris le 19 octobre prochain! «P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non …» La réponse de Moscou à cette insulte ne s'est pas fait attendre: le Président russe ne viendra pas. Nous sommes au fond du fond du fond de l'impuissance politique et l'on se laisse couler, saisis par l'ivresse des profondeurs en croyant surnager.
Hauteur de vue et profondeur de champ, véritable souci pour la souffrance humaine: la realpolitik est la solution, pas le mal. La confusion permanente entre l'Etat syrien et le régime syrien nourrit la guerre. C'est l'Etat qu'il faut aider à survivre à l'offensive islamiste au lieu d'encourager les mouvements terroristes à le déstructurer. Le sort de Bachar el Assad est à la fois central et accessoire. Si l'Etat syrien devait tomber sous la coupe de DAECH ou sous celle d'Al Nosra et de ses avatars, alors ce seront les massacres communautaires et le chaos. Qui aura alors des comptes à rendre pour les avoir laissé advenir?





Ghinzani a écrit: Bon il fait parfois chier Israël
Shoemaker a écrit:Ghinzani a écrit: Bon il fait parfois chier Israël
Oui ! Franchement, Israel pourtant se restreint juste à occuper le Golan. Puis, en toute humanité, soigne les "rebelles" d'AlQaïda du Golan... Tiens, il y a quelques petites semaines, Israel avait gentiment, en tout bon voisinage, envoyé 2 avions de chasse en territoire Syrien, oh... pour 3 fois rien, juste en soutien des sympathiques rebelles islamistes. Un truc normal, quoi... Et, comble de la malhonnêteté Syrienne, les 2 pauvres avions ont été... tenez vous bien... DE-TR-UIT-S ! Carrément ! M'enfin !!!!!! C'est quoi, ça ????!!!! Mr Assad, ingrat, ne fait strictement RIEN pour remercier Israel. Au contraire ! Il le fait chier ! C'est ... comment dire ... proprement inqualifiable ! Pas de mots devant une telle injustice !...
















Ghinzani a écrit: Les mollahs n'ont que la haine en eux et l'Irlande ce fait est l'attisant du terrorisme feutré.
Rainier a écrit:Ghinzani a écrit: Les mollahs n'ont que la haine en eux et l'Irlande ce fait est l'attisant du terrorisme feutré.
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L'Irlande ?
T'as pris combien d'Irish Coffee, ce matin, Ghinzou ?
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane a écrit:C'est la faute au correcteur automatique.
Rainier a écrit:Ghinzani a écrit: Les mollahs n'ont que la haine en eux et l'Irlande ce fait est l'attisant du terrorisme feutré.
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L'Irlande ?
T'as pris combien d'Irish Coffee, ce matin, Ghinzou ?

Ghinzani a écrit:Rainier a écrit:Ghinzani a écrit: Les mollahs n'ont que la haine en eux et l'Irlande ce fait est l'attisant du terrorisme feutré.
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L'Irlande ?
T'as pris combien d'Irish Coffee, ce matin, Ghinzou ?
Je hais le correcteur de l'I phone









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