Si même "L'Aberration" est obligée de reconnaître les victoires russes...

Par contre même avec ça ils ne peuvent s'empêcher de dire que le combat russe a surtout été mené contre les rebelles "modérés" alors que Daesh bat en retraite de partout.
A noter la participation aux opérations des gardiens de la révolution iraniens, du Hezbollah, des faucons du désert syriens, unité multiconfessionnelle syrienne. C'est là-bas que se joue actuellement la lutte contre l'Islamisme dévoyé.
Le régime syrien, aidé des Russes, était en passe vendredi de reprendre la ville en partie détruite par les jihadistes. Un symbole.
Revers de l’EI à Palmyre
Par Luc Mathieu — 25 mars 2016 à 19:41
Le drapeau noir de l’Etat islamique (EI) ne flotte plus sur la citadelle de Palmyre. L’armée syrienne a repris vendredi le château fort bâti au XIIIe siècle par les guerriers esclaves mamelouks sur une colline qui surplombe la ville. Les jihadistes de l’EI s’en étaient emparés le 23 mai 2015. Si les combats se poursuivaient vendredi après-midi, la prise de Palmyre par les forces syriennes et leurs alliés semble inéluctable. Des images de la télévision syrienne montraient des soldats progressant dans des maisons en ruine et des chars protégés par des murailles de terre.
Les jihadistes ont déjà été chassés de la Vallée des tombeaux et du quartier des hôtels. Les soldats syriens, alliés à des combattants afghans, des miliciens chiites irakiens et du Hezbollah libanais, n’étaient plus vendredi après-midi qu’à quelques centaines de mètres de ce qu’il reste du temple de Bêl, l’un des joyaux de Palmyre, détruit à l’explosif par les hommes de l’Etat islamique.
Soutien russe.
Cette victoire annoncée, la plus importante du régime contre l’EI depuis la proclamation du califat à l’été 2014, n’aurait pas été possible sans le soutien de l’armée russe. Moscou a annoncé avoir procédé à 146 frappes en trois jours dans la région de Palmyre. L’aviation américaine a, elle, bombardé une position jihadiste dans les environs de la cité classée au Patrimoine mondial de l’humanité. L’armée russe dispose aussi de troupes au sol. Un officier des forces spéciales chargé de pointer les cibles à détruire a été tué près de Palmyre, a annoncé vendredi l’agence Interfax.
Ce décès, et les bombardements intenses, montrent que le retrait des forces russes, annoncé le 14 mars par Vladimir Poutine qui estimait que les objectifs étaient «atteints», n’est bien que partiel. «Il faut relativiser cette annonce de retrait. Elle tient avant tout à des raisons de politique interne, explique Elie Tenenbaum, chercheur à l’Institut français des relations internationales. Poutine voulait éviter le sentiment que son armée s’était embourbée en Syrie alors que la population russe est majoritairement opposée à cette intervention. Mais au niveau géopolitique, il n’a jamais été question que la Russie lâche la Syrie.» L’armée russe conserve deux bases dans l’ouest de la Syrie : une maritime, à Tartous, et une aérienne, à Hmeimim (Lattaquié). Elle a également laissé ses batteries de missiles anti-aériens S400 qui lui permettent de contrôler une large partie du ciel syrien.
Intérêts.
Pour le régime syrien, protégé par l’armée russe, la reconquête de Palmyre a un double intérêt. Symboliquement, en reprenant le contrôle de la cité, il pourra s’afficher comme l’un des principaux adversaires de l’EI alors qu’il combat principalement les rebelles qui réclament son départ depuis plus de quatre ans.
Stratégiquement, l’armée syrienne pourra également tenter de progresser vers l’est et la région de Deir el-Zor, où l’une de ses garnisons est assiégée par les jihadistes. Si elle y parvient, une offensive sur Raqqa, capitale de fait du califat, sera alors possible. Le fief de l’EI est déjà menacé au nord par les forces kurdes qui s’en approchent depuis plusieurs mois, sans toutefois se décider à lancer l’assaut.
Luc Mathieu
http://www.liberation.fr/planete/2016/03/25/revers-de-l-ei-a-palmyre_1442142Autre article dans le figaro. C'est triste de voir que la presse de droite est depuis quelques temps déjà sur une ligne plus positive que les canards de la gauche atlantiste.
Libération de Palmyre : à Bruxelles comme en Syrie, l'angélisme doit laisser place au réalisme
Alors que l'Europe a été frappée par de nouveaux attentats, l'armée syrienne a libéré Palmyre. Pour Hadrien Desuin, la Russie est notre meilleure alliée avec Damas pour lutter contre Daech en Syrie.
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J'en profite
Ancien élève de l'École spéciale militaire de St-Cyr puis de l'École des officiers de la Gendarmerie nationale, Hadrien Desuin est titulaire d'un master II en relations internationales et stratégie sur la question des Chrétiens d'Orient, de leurs diasporas et la géopolitique de l'Égypte, réalisé au Centre d'Études et de Documentation Économique Juridique et social (CNRS/MAE) au Caire en 2005. Il a dirigé le site Les Conversations françaises de 2010 à 2012. Aujourd'hui il collabore à Causeur et Conflits où il suit l'actualité de la diplomatie française dans le monde.
L'Europe se relève à peine des derniers attentats bruxellois. Comme à chaque tuerie islamiste, la foule allume des bougies. On se recueille, on dessine des cœurs à la craie, les drapeaux sont en berne et on pleure. On se promet que rien ne doit changer et qu'on vivra comme avant. Surtout on veille à ne pas faire d'amalgames, on répète que ce n'est pas çà l'islam. On ne doit pas avoir peur, il faut vivre avec. Et puis on rappelle aux réfractaires que l'Islam est une religion de paix et d'amour. Au bout de quelques jours et de longues minutes de silence, on cible la vraie menace; «l'islamophobie» est finalement identifiée comme le seul ennemi sérieux à combattre.
Tandis qu'en Europe on se drape dans le deuil et le déni, la bataille fait rage contre Daech en Syrie. Au moment où ces lignes sont écrites, les forces syriennes appuyées par les milices chiites irano-libanaises ainsi que l'aviation russe, se battent pour reprendre Palmyre aux mains des barbares. A l'heure qu'il est des soldats tombent et donnent leur vie pour nous venger. Quelle aide fournissons-nous à ces hommes qui tentent de libérer des populations civiles asservies par une charia implacable? Que fait la France pour sauver ce qui reste de ce patrimoine mondial de l'humanité? Rien. Absolument rien. Nous n'avons rien fait pour sauver Palmyre il y a un peu moins d'un an. Nous ne ferons rien pour libérer Palmyre. En dix mois, nous n'avons rien appris et rien compris.
La réalité crève les yeux, et on continue à se mettre la tête dans le sable. La Russie est notre meilleure alliée avec Damas pour lutter contre Daech en Syrie. Et nous refusons toujours de nous unir à elle pour frapper Daech.
Alors que toute la Syrie anti-islamiste s'apprête à remporter une victoire symbolique autant que stratégique contre les hordes djihadistes de Daech, les réactions occidentales risquent de se faire discrètes. Coïncidence heureuse ou rideau de fumée, on annonce une offensive imminente vers Mossoul en Irak. Pas question de remercier la Russie ou l'Iran de leur aide militaire en Syrie. Impossible d'applaudir à cette victoire contre Daech. Depuis le temps qu'on nous répète que Daech et Bachar sont complices, c'est un petit peu compliqué d'expliquer le contraire à présent. La réalité crève les yeux, et on continue à se mettre la tête dans le sable. La Russie est notre meilleure alliée avec Damas pour lutter contre Daech en Syrie. Et nous refusons toujours de nous unir à elle pour frapper Daech. Combien de fois a-t-on répété que la Russie et le régime syrien ne se battaient pas contre Daech mais contre «l'opposition modérée»? Des milliers de fois sans doute. Cette version officielle a été reprise sans preuve dans les médias en dépit de l'évidence. Cette fois-ci, le récit officiel de la guerre va être difficile à entendre. Il faudra bien admettre que la Russie et la Syrie de Bachar Al-Assad sont en première ligne contre Daech tandis que nous les regardons faire.
Après plus de cinq ans de guerre civile syrienne, il serait temps de changer de stratégie et de sécher nos larmes. Contre Daech, on ne devrait pas avoir de scrupules à se battre aux côtés des Russes, des Kurdes et de l'armée syrienne. C'est un moindre mal qui doit l'emporter sur toute autre considération. A Palmyre, celui qui ne se bat pas contre Daech est quelque part avec lui.
La meilleure réponse à apporter aux attentats qui frappent notre continent tous les quatre mois, ce n'est pas de s'agenouiller devant un lumignon ou de s'interroger sur l'état d'urgence. Ce n'est pas de hisser un grand drapeau blanc en haut de la cathédrale de Strasbourg. Ce n'est pas seulement un grand sursaut national contre l'islam radical, infiltré sur notre sol, qui est nécessaire. C'est aussi en Syrie qu'il faut changer d'alliés. On renâcle à se battre aux côtés des russes et des syriens qui sont en première ligne contre Daech au prétexte qu'ils ne sont pas de parfaits démocrates. On préfère encourager contre eux une «rébellion modérée» qui n'en est pas une. Cette vision stratégique a un nom, l'angélisme. A Bruxelles, à Paris comme en Syrie, l'angélisme doit laisser place au réalisme.
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/03/25/31001-20160325ARTFIG00113-liberation-de-palmyre-a-bruxelles-comme-en-syrie-l-angelisme-doit-laisser-place-au-realisme.php