Rainier a écrit:La courbe de Terrence entre 1973 et 2015, c'est un peu l'inverse du CAC40 (dividendes réinvestis, bien sûr).
D'abord je le dis toujours, les notes moyennes en matière d'art, c'est inepte..
Parce que l'appréciation de toute oeuvre d'art et donc d'un film c'est une question d'éducation, question d'exercice, d'expérience du regard...
Avec les notes moyenne s on peut faire dire que Marc Levy et Guillaume Musso sont de grands maître de la littérature que la postérité va retenir.
Or la postérité, hé bien elle s'en fiche de la note moyenne...
C'est trompeur aussi pour une seconde raison:
les anciens films sont toujours surcôtés ... Parce qu'ils ont commencé à avoir une réputation, une aura, bien plus rares sont les critiques ou les spectateurs à oser lui mettre une note basse, en dépit de leurs sentiments personnels
Alors que quand on regarde les critiques d'époque dans la presse, ou les courriers de spectateurs d'époque dans des revues spécialisées, on découvre que l'unanimité n'existait pas à leur sujet.
Dans quelques années, peut-être qu'en face de ces films mal aimés, qu'on aura peut-être tout aussi peu apprécié, on osera plus mal les noter, justement parce qu'ils auront une aura.
Enfin, les notes des spectateurs des derniers films ont souvent (ça dépend sur quel site de note on le regarde) une répartition en cloche inversée, c'est à dire des notes aux deux extrêmes et un centre vide... C'est à dire que peu jugent le film moyen, il est soit génial, soit nul.
C'est un peu normal, de mon point de vue, quand le cinéaste défriche un langage cinématographique, dénué de tous les oripaux traditionnels au récit...
Un peu comme la caméra-stylo rêvée par Astruc, celle d'un art qui aurait son propre langage libéré des autres arts..
Il reste que si l'on parvient à entendre ce langage, on se retrouve face à un objet proprement stupéfiant (et c'est pour ça qu'en face du mépris, parfois des insultes, des accusations faciles de prétention imaginée, il y a ces louanges quand soudain on a vu...)
J'écrivais: c'est triste à dire, mais pour la postérité tous les regards ne se valent pas, toutes les oreilles non plus..
La postérité de toute oeuvre, même philosophique, même scientifique c'est seulement sa capacité à sans cesse inspirer d'autres oeuvres d'autres hommes artistes, philosophques ou scientifiques, l'empêchant jamais d'entrer dans l'oubli... Qui peut douter que ces films présents n'inspirent pas encore et encore, aussi loin qu'on se souviendra de l'existence du cinéma.. Ils le font déjà ! Et chose rare, même chez les grands cinéastes, il n'y a pas un seul de ces films qui n'y parvienne pas..
Hugues
PS: Et je pense que ce langage n'a pas de corrélation avec les choix stylistiques que Silverwitch regrette, je crois que même avec sa manière ancienne de filmer, Malick serait capable de produire le même langage que celui qu'il utilise actuellement...