Modérateurs: Garion, Silverwitch
Silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit:Etat failli... En la circonstance, je demande un éclairage dans le cas de Cologne.
Si le gouvernement allemand a choisir d'accueillir un grand nombre de migrants, c'est la responsabilité de l'État d'assurer l'ordre, non seulement la sécurité de tous les individus, allemands ou migrants, mais également des conditions d'accueil qui ne conduisent pas à de telles situations. C'est à la police d'assurer la sécurité et la protection des personnes et des biens.
Pour le dire autrement, la culpabilité individuelle est entendue: un certain nombre d'individus parmi les migrants, qu'ils agissent seuls ou en groupe ont commis des actes délictueux ou criminels qui doivent être punis. En revanche, la responsabilité politique engagée et la responsabilité morale que l'on voudrait faire porter aux tenants du multiculturalisme (terme souvent flou, toute société libérale est par principe et par définition multi-culturelle, au nom de la séparation entre le domaine public et l'espace privé) est beaucoup moins évidente, et pour tout dire assez grotesque. C'est la mauvaise cible, et plutôt que l'impérialisme sont ciblés les traîtres à leur civilisation.
De la même manière, plutôt que de parler politique, c'est-à-dire des conditions, des structures visibles ou invisibles, on déplace le jugement sur le terrain des valeurs, du refus de la politique. On a assisté à une même opération depuis le début de la crise financière: blâmer l'immoralité des traders, annoncer la moralisation du capitalisme, puis par un tour de magie faire porter la faute sur les États impécunieux. Ici c'est la même chose: l'indignation idéologique vise à justifier l'impérialisme. Si j'étais cynique à la manière d'Eric Zemmour, j'écrirais que la crise des migrant est l'arme ultime de l'impérialisme pour contraindre les peuples européens (et américains) à soutenir des guerres d'agression dont ils pourraient finir par exiger la fin. On déstabilise en Europe pour continuer à justifier notre politique de prédation planétaire.
von Rauffenstein a écrit:Et si on y voyait plutôt un réflexe de défense social, devant un soudain déséquilibre de population ? Quelque chose d'universel, vérifiable aussi bien à Meaux qu'à Oran ? Et pour reprendre mon aimable voisin de Saint Sandoux, de de l'autre côté du Puy de Pressat, un verre ça va, trois verres, bonjour les dégats ?
C'est bien possible, et c'est pour cette raison qu'une réflexion philosophique et politique conduit à faire des liens qui dépassent le strict critère de l'évidence, de la familiarité de ce qui n'a pas besoin d'être pensé. On peut partager le ressenti que tu décris comme un réflexe (de défense) sans légitimer un discours sur la supériorité morale. Cela nous conduit à mettre en relation l'impérialisme économique, culturel et guerrier qui cause des flux migratoires difficiles à contrôler, voire entraîne l'émergence d'un terrorisme fanatique. Je ne défends pas une "culture de l'excuse", ou un laisser faire naïf et désarmé, j'essaye de comprendre pour mieux appréhender le réel.
Je croyais que c'était le monde Musulman qui voulait détruire la civilisation Européenne ?Marlaga a écrit:Je ne sais pas non plus où tu veux en venir silver.
On a une politique européenne (au sens des différents gouvernements et instances des pays européens et de l'Union) qui vise à déstabiliser la zone arabo-musulmane et qui en même temps, vise à accueillir un maximum de réfugiés suite à cette destabilisation. On finance Daech par l'achat de pétrole, on collabore avec les Etats qui financent Daech, et on prévient la population européenne qu'il faudra vivre avec des attentats et s'adapter aux moeurs des envahisseurs qui n'ont pas l'habitude de voir des femmes libérées.
Quel est le but global ? Détruire la civilisation européenne, remplacer son peuple vieillissant, avachi dans sa décadence par des décennies pacifiques et aux revenus trop élevés par un peuple tiers-mondiste sans qualification, à l'idéologie islamiste et conquérante. Un peuple pauvre et incapable de créer de la richesse, ce qui laissera le champ libre aux USA et à la Chine pour dominer le monde.
La vision globale est très claire et chercher des points de détail parmi les multiculturalistes ou les responsables des affaires étrangères n'ont aucune importance. Les multiculturalistes ne sont que des idiots, des collabos qui se croient de bonne volonté et humanistes alors qu'ils coupent la branche sur laquelle ils sont assis. Les réfugiés n'ont aucune envie de multiculturalisme, ils imposeront leur culture et leur religion dès qu'ils seront en nombre suffisant et les multiculturalistes pourront pleurer sur leur sort d'abrutis, comme les féministes pourront pleurer en voyant leurs filles voilés, les homosexuels pleurer en voyant la génération suivante qui devra à nouveau se cacher ou être pendu, les catholiques pourront pleurer en voyant leurs églises brûler pendant qu'on bâtira des mosquées à la place. Ces gens sont des êtres insignifiants par rapport à ceux qui ont le vrai pouvoir et qui ont mis en place le plan global.
Maintenant, on a le choix : soit on continue de voter pour ces traîtres qui continueront d'appliquer cette politique jusqu'à ce qu'on en crève, soit on les renverse par les urnes ou par la force.
Edit : en lisant ton dernier message, je vois qu'on semble d'accord sur les grands points mais tu l'exprimais d'une façon si nébuleuse que c'était difficile de le comprendre.
Maverick a écrit:Je croyais que c'était le monde Musulman qui voulait détruire la civilisation Européenne ?Marlaga a écrit:Je ne sais pas non plus où tu veux en venir silver.
On a une politique européenne (au sens des différents gouvernements et instances des pays européens et de l'Union) qui vise à déstabiliser la zone arabo-musulmane et qui en même temps, vise à accueillir un maximum de réfugiés suite à cette destabilisation. On finance Daech par l'achat de pétrole, on collabore avec les Etats qui financent Daech, et on prévient la population européenne qu'il faudra vivre avec des attentats et s'adapter aux moeurs des envahisseurs qui n'ont pas l'habitude de voir des femmes libérées.
Quel est le but global ? Détruire la civilisation européenne, remplacer son peuple vieillissant, avachi dans sa décadence par des décennies pacifiques et aux revenus trop élevés par un peuple tiers-mondiste sans qualification, à l'idéologie islamiste et conquérante. Un peuple pauvre et incapable de créer de la richesse, ce qui laissera le champ libre aux USA et à la Chine pour dominer le monde.
La vision globale est très claire et chercher des points de détail parmi les multiculturalistes ou les responsables des affaires étrangères n'ont aucune importance. Les multiculturalistes ne sont que des idiots, des collabos qui se croient de bonne volonté et humanistes alors qu'ils coupent la branche sur laquelle ils sont assis. Les réfugiés n'ont aucune envie de multiculturalisme, ils imposeront leur culture et leur religion dès qu'ils seront en nombre suffisant et les multiculturalistes pourront pleurer sur leur sort d'abrutis, comme les féministes pourront pleurer en voyant leurs filles voilés, les homosexuels pleurer en voyant la génération suivante qui devra à nouveau se cacher ou être pendu, les catholiques pourront pleurer en voyant leurs églises brûler pendant qu'on bâtira des mosquées à la place. Ces gens sont des êtres insignifiants par rapport à ceux qui ont le vrai pouvoir et qui ont mis en place le plan global.
Maintenant, on a le choix : soit on continue de voter pour ces traîtres qui continueront d'appliquer cette politique jusqu'à ce qu'on en crève, soit on les renverse par les urnes ou par la force.
Edit : en lisant ton dernier message, je vois qu'on semble d'accord sur les grands points mais tu l'exprimais d'une façon si nébuleuse que c'était difficile de le comprendre.
Al Kasil a écrit:Quelle débilité de vouloir encore considérer l'islam comme un tout unique alors que concrètement c'est un monde éclaté, sans aucun centre, sans aucune idéologie dominante, sans hiérarchie et dont les gens ont une pratique extrêmement variable de leur culte (comme n'importe quelle autre religion d'ailleurs, de la pratique épisodique au sectarisme le plus violent). Si tu voulais déjà avoir une once de crédibilité sur le sujet, tu devrais parler d'islam au pluriel, pour commencer.
Mais bon, ça t'arrange tellement bien de ne voir qu'une religion parfaitement unifiée, l'ennemi est tellement plus facile à identifier.
Marlaga a écrit:On a une politique européenne (au sens des différents gouvernements et instances des pays européens et de l'Union) qui vise à déstabiliser la zone arabo-musulmane et qui en même temps, vise à accueillir un maximum de réfugiés suite à cette destabilisation. On finance Daech par l'achat de pétrole, on collabore avec les Etats qui financent Daech, et on prévient la population européenne qu'il faudra vivre avec des attentats et s'adapter aux moeurs des envahisseurs qui n'ont pas l'habitude de voir des femmes libérées.
Marlaga a écrit:Quel est le but global ? Détruire la civilisation européenne, remplacer son peuple vieillissant, avachi dans sa décadence par des décennies pacifiques et aux revenus trop élevés par un peuple tiers-mondiste sans qualification, à l'idéologie islamiste et conquérante. Un peuple pauvre et incapable de créer de la richesse, ce qui laissera le champ libre aux USA et à la Chine pour dominer le monde.
Marlaga a écrit:La vision globale est très claire et chercher des points de détail parmi les multiculturalistes ou les responsables des affaires étrangères n'ont aucune importance. Les multiculturalistes ne sont que des idiots, des collabos qui se croient de bonne volonté et humanistes alors qu'ils coupent la branche sur laquelle ils sont assis. Les réfugiés n'ont aucune envie de multiculturalisme, ils imposeront leur culture et leur religion dès qu'ils seront en nombre suffisant et les multiculturalistes pourront pleurer sur leur sort d'abrutis, comme les féministes pourront pleurer en voyant leurs filles voilés, les homosexuels pleurer en voyant la génération suivante qui devra à nouveau se cacher ou être pendu, les catholiques pourront pleurer en voyant leurs églises brûler pendant qu'on bâtira des mosquées à la place. Ces gens sont des êtres insignifiants par rapport à ceux qui ont le vrai pouvoir et qui ont mis en place le plan global.
von Rauffenstein a écrit:Je ne sais pas s'il y a supériorité morale de la civilisation blanche sur les autres. La civiliation jaune, la supériorité morale de la civilisation sur la barbarie, l'a pensé bien avant nous et non pas des siècles, mais des millénaires avant nous. Comme le creuset des civilisations occidentales, en Mésopotamie, on l'a pensé aussi.
Silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit:Je ne sais pas s'il y a supériorité morale de la civilisation blanche sur les autres. La civiliation jaune, la supériorité morale de la civilisation sur la barbarie, l'a pensé bien avant nous et non pas des siècles, mais des millénaires avant nous. Comme le creuset des civilisations occidentales, en Mésopotamie, on l'a pensé aussi.
Il n'y a évidemment pas de supériorité morale européenne ou de civilisation jaune, d'ailleurs. En revanche, je crois à la supériorité du modèle européen. Cette supériorité n'est pas morale, elle est théorique, dans l'invention d'un modèle qui permet de comprendre le monde et de le transformer comme aucun autre principe. La supériorité européenne a consisté notamment à distinguer que ce n'est pas la civilisation qui s'oppose à la barbarie (depuis l'antiquité romaine on le sait ou plutôt on le savait), mais comme l'écrit Montaigne la barbarie "eu égard aux règles de la raison". Le propre du barbare n'est pas sa sauvagerie ou son caractère civilisé, éduqué: le barbare ignore qu'il méconnaît sa propre humanité et celle des autres.
von Rauffenstein a écrit:Si tu veux. Mais justement. Le fait de se sentir civilisé n'induit-il pas que l'on peut estimer aussi sa propre supériorité sur les mondes d'en dehors, et les estimer barbares ? n est Grec. Ou l'on est barbare. On est Romain. Ou l'on est barbare. On est Chinois, ou l'on est barbare. On est Européen, ou l'on est barbare (this includes USA ).
Fatcap a écrit:Silverwitch, je vais avoir besoin d'un peu de temps pour digérer ton message, puis formuler une réponse cohérente, mais je voulais juste poster un lien vers un billet du Saker (anglophone) : http://thesaker.is/a-few-disjointed-thoughts-on-the-events-in-cologne/
C'est vraiment rare d'arriver à avoir un point de vue aussi factuel et équilibré sur ce genre de sujets. J'aime bien ce gars.
Silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit:Si tu veux. Mais justement. Le fait de se sentir civilisé n'induit-il pas que l'on peut estimer aussi sa propre supériorité sur les mondes d'en dehors, et les estimer barbares ? n est Grec. Ou l'on est barbare. On est Romain. Ou l'on est barbare. On est Chinois, ou l'on est barbare. On est Européen, ou l'on est barbare (this includes USA ).
Oui, c'est même la définition archéologique de la barbarie, dérivée de son apparition dans L'Iliade: chez Homère (qui parle des Troyens, et chez les Troyens des seuls Cariens), le barbare est celui qui articule mal. Le sens péjoratif apparaît ensuite qui sépare les Grecs des Barbares (et les Romains des Barbares, et ainsi de suite). Mais rappelons chez Homère, la leçon. Les barbares seront tous massacrés par les Grecs. Ce qui signifie d'entrée que le barbare est celui qui ne résiste pas à la violence, et qui ce-faisant oublie sa propre humanité et celle des autres. Car, dans L'Iliade, les Troyens ne sont pas plus barbares ou sauvages que les Grecs. C'est la même barbarie et la même grandeur, Hector et Andromaque valent bien Achille et Hélène.
von Rauffenstein a écrit:En cela que les protagonistes partagent les mêmes Dieux. Et les fondateurs de Troie peut-être, la même proximité d'avec les Grecs.
Ouais_supère a écrit:Bon ben je vais lire Montaigne.
Silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit:En cela que les protagonistes partagent les mêmes Dieux. Et les fondateurs de Troie peut-être, la même proximité d'avec les Grecs.
Certainement, la proximité des Troyens avec les Grecs se lit en miroir, a posteriori. Homère narre en quelque sorte la fondation d'une nouvelle civilisation sur les ruines de la précédente, l'Europe née de sa rencontre conflictuelle avec l'Asie. Les Grecs ne sont pas encore vraiment Grecs, ils naissent avec la Chute de Troie, auparavant ils étaient Achéens ou Danéens.
L'échange des armes entre Diomède et Glaucos
Tout conflit rapproche les adversaires, au point qu'ils deviennent des doubles. Mais il y a quand même un chemin pour éviter la barbarie qui guette aussi bien le sauvage que le civilisé. L'histoire récente devrait assez nous en faire souvenir.
von Rauffenstein a écrit:dans l'esprit, ils n'étaient pas des étrangers au point d'être des barbares comme les Scythes par exemple. Il y a un lien de parenté. Comme, quand bien même fut-on rudes les uns envers les autres, les guerres entre nations européennes ne sont pas les guerres avec les nations non occidentales.
Rainier a écrit:le NY Times : "l’Allemagne doit fermer ses frontières et expulser les immigrants en masse, Merkel doit démissionner"
http://www.nytimes.com/2016/01/10/opini ... .html?_r=0
DCP a écrit:Au moins 10 morts ce matin à Istanbul dans un attentat attribué à Daesh.....mais dans quel monde vit-on ?
Rainier a écrit:le NY Times : "l’Allemagne doit fermer ses frontières et expulser les immigrants en masse, Merkel doit démissionner"
http://www.nytimes.com/2016/01/10/opini ... .html?_r=0
Silverwitch a écrit:une vie en vaut une autre
Ouais_supère puis Hugues a écrit:Rainier a écrit:le NY Times : "l’Allemagne doit fermer ses frontières et expulser les immigrants en masse, Merkel doit démissionner"
http://www.nytimes.com/2016/01/10/opini ... .html?_r=0
Alors... C'est un blogger du NY Times, pas la rédaction.
Silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit:dans l'esprit, ils n'étaient pas des étrangers au point d'être des barbares comme les Scythes par exemple. Il y a un lien de parenté. Comme, quand bien même fut-on rudes les uns envers les autres, les guerres entre nations européennes ne sont pas les guerres avec les nations non occidentales.
Les Troyens sont présentés comme un peuple d'Asie, et non comme un peuple grec. La relation de parenté est induite volontairement par le récit pour établir une relation d'équité entre les adversaires comme l'a montré Simone Weil (qui n'aimait d'ailleurs pas L'Iliade). Dans la lutte, ils se ressemblent par-delà leurs différences.
Le terme barbare n'existait pas en Grèce avant Homère. Et chez Homère, le barbare n'est pas le Troyen ou ce qui n'est pas grec en général, mais les Cariens peuple mentionné en une seule occasion qui parlent une langue mal articulée, "bar-bar" (1). Il ne sépare pas les civilisés des sauvages, et ce n'est pas parce que Grecs et Troyens seraient proches par essence. Ça ne cadre évidemment pas avec toute la littérature, le théâtre ou la poésie grecque qui se construit face à la Perse. Si les Perses sont parfois qualifiés de barbares, ce n'est pas qu'ils seraient sauvages par rapport aux Grecs, au sens de moins civilisés, mais parce qu'ils ne sont pas libres (2). Dans l'antiquité, les Grecs n'ignoraient pas la civilisation des Perses, des Phéniciens ou la civilisation ancienne des Égyptiens. Ce qui les distingue chez l'historien Hérodote, ce n'est plus seulement l'absence de liberté politique (comme chez Eschyle), c'est surtout l'absence d'accès à l'universel par la mesure de la raison. Le Grec est un barbare qui se raisonne, qui se domine (3). Platon et d'autres à la suite supprimeront cette distinction en montrant l'universalité de la raison en l'homme (4).
DCP a écrit:Au moins 10 morts ce matin à Istanbul dans un attentat attribué à Daesh.....mais dans quel monde vit-on ?
Silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit:dans l'esprit, ils n'étaient pas des étrangers au point d'être des barbares comme les Scythes par exemple. Il y a un lien de parenté. Comme, quand bien même fut-on rudes les uns envers les autres, les guerres entre nations européennes ne sont pas les guerres avec les nations non occidentales.
Les Troyens sont présentés comme un peuple d'Asie, et non comme un peuple grec. La relation de parenté est induite volontairement par le récit pour établir une relation d'équité entre les adversaires comme l'a montré Simone Weil (qui n'aimait d'ailleurs pas L'Iliade). Dans la lutte, ils se ressemblent par-delà leurs différences.
von Rauffenstein a écrit:Ce n'est pas tant ce que les historiens et penseurs en retirent des siècles après, que ce que les belligérants estiment au moment où ils font graver leur épopée au moment des faits qui importe. Et ils ne faut pas confondre la construction du mythe fondateur, écrit pour les siècles et les siècles, constitutive de civilisation émergeante, avec sa déconstruction, aussi savante soit-elle par autant de gens que séparent leurs propres thèses des millénaires plus tard. D'ailleurs... Troie... Tout le monde trouve ce qu'il veut dans sa disparition ou le danger que court la cité. Le mensonge initial est créateur. tenter de rétablir une vérité, et laquelle d'ailleurs ; et à commencer, sur le plan historique ou sur le plan de sa propre humanité qui s'interroge et interroge, dans le cas de Weil ? Tenter de l'établir, c'est écrire une autre histoire, dissociative. Et j'ai récemment eu l'occasion d'entendre des propos sur le mythe fondateur de Poitiers et son coup d'arrêt aux hordes sarrazines. Quelle est la motivation réelle des "déconstructeurs" ? Historique ou morale, fondamentalement ? Et dans le but d'écrire quelle histoire ? Quelle nouvelle histoire ? Quel nouveau mythe ? Quelles nouvelles fondations ? Pour établir quelle nouvelle nation ?
Alfa a écrit:Il faut faire attention avec les lieux géographiques et les régions d'il y a 31 siècles, surtout ne pas trop tenter de rapprochement avec la géographie et les peuples de notre temps.
Dans la réalité Troyes c’était quoi a l’époque? une cité-état coincé entre la Grèce et l'Anatolie, avec des points communs et des différences avec la Grèce. Un Grec de l'époque n'était pas moins proche (et plutôt plus que moins d'ailleurs) d'un Troyen que d'un habitant d'Italie centrale que l'on va pourtant considérer comme européen, lui.
Alors représenter un Troyen comme un peuple d'Asie je n'en conteste pas certains liens mais c'est pas vraiment représentatif quand même, car de toute façon on sait peu de chose sur Troyes. Homere les décrit comme d'Asie car il devait être différent des Grec mais on peut se douter qu'il ne fallait pas de grande différence pour en arriver a ce jugement.
Les troyens devaient être des marchands donc des gens d'origines assez cosmopolites, des régions environnantes. Les comparer avec des peuples actuels est assez vain.
Silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ce n'est pas tant ce que les historiens et penseurs en retirent des siècles après, que ce que les belligérants estiment au moment où ils font graver leur épopée au moment des faits qui importe. Et ils ne faut pas confondre la construction du mythe fondateur, écrit pour les siècles et les siècles, constitutive de civilisation émergeante, avec sa déconstruction, aussi savante soit-elle par autant de gens que séparent leurs propres thèses des millénaires plus tard. D'ailleurs... Troie... Tout le monde trouve ce qu'il veut dans sa disparition ou le danger que court la cité. Le mensonge initial est créateur. tenter de rétablir une vérité, et laquelle d'ailleurs ; et à commencer, sur le plan historique ou sur le plan de sa propre humanité qui s'interroge et interroge, dans le cas de Weil ? Tenter de l'établir, c'est écrire une autre histoire, dissociative. Et j'ai récemment eu l'occasion d'entendre des propos sur le mythe fondateur de Poitiers et son coup d'arrêt aux hordes sarrazines. Quelle est la motivation réelle des "déconstructeurs" ? Historique ou morale, fondamentalement ? Et dans le but d'écrire quelle histoire ? Quelle nouvelle histoire ? Quel nouveau mythe ? Quelles nouvelles fondations ? Pour établir quelle nouvelle nation ?
Il ne s'agit pas d'une déconstruction (de quoi, d'ailleurs ?), mais d'une mise en perspective: la barbarie, depuis son origine et son sens étymologique, puis son évolution au cours de l'histoire grecque qui permet à Platon de retrouver la source homérique. Sur le plan des idées, tu fais une simplification excessive: tout histoire est un texte, et tout texte doit être interprété. Cela vaut donc aussi bien pour l'Iliade, dont le sens n'est pas évident que pour les textes des historiens, dont Hérodote est le premier, ça s'appelle l'herméneutique. Or dans le cas du concept de "barbare", il n'y a pas de déconstruction, mais un sens et une signification qui se précisent et se complètent dès l'origine du mot pour se fixer il y a 2000 ans.
Si tu veux écrire à tout prix que le barbare s'oppose au civilisé, tu peux, c'est un stéréotype.
von Rauffenstein a écrit:Nous ne nous sommes pas compris. Comme toi, je parle de stéréotypes, que sont nos mythes fondateurs. J'en parle bien en tant que mythes. Je ne leur dénie pas leur caractère stéréotypiques. J'y adhère, en tant que vérité qui me constitue et fonde ma vérité sociale et nationale.
Ce que je remets en cause, c'est la "contre-thèse" qui veut s'établir comme vérité intransgressible. Alors que ce n'est qu'une thèse. parmi d'autres. Alors pourquoi ma thèse plutôt que la tienne ? Et bien, ma foi, je la trouve plus jolie.
von Rauffenstein a écrit:et de fait, oui. tout corps étranger qui vient s'établir en faux de ma vérité historique, celle qui me fonde, est un destructeur de ce qui me fonde dans la civilisation qui est la mienne et est donc un barbare.
von Rauffenstein a écrit: Et est barbare celui qui s'oppose à ce qui me fonde et veut le contraindre à devenir autre chose. ce qui veut dire qu'il peut y avoir, comme barbare, celui qui partage ce même héritage mais le dénie.
von Rauffenstein a écrit:Et tu es indéniablement marxiste dans tes approches.
Silverwitch a écrit:Alfa a écrit:Il faut faire attention avec les lieux géographiques et les régions d'il y a 31 siècles, surtout ne pas trop tenter de rapprochement avec la géographie et les peuples de notre temps.
Dans la réalité Troyes c’était quoi a l’époque? une cité-état coincé entre la Grèce et l'Anatolie, avec des points communs et des différences avec la Grèce. Un Grec de l'époque n'était pas moins proche (et plutôt plus que moins d'ailleurs) d'un Troyen que d'un habitant d'Italie centrale que l'on va pourtant considérer comme européen, lui.
Alors représenter un Troyen comme un peuple d'Asie je n'en conteste pas certains liens mais c'est pas vraiment représentatif quand même, car de toute façon on sait peu de chose sur Troyes. Homere les décrit comme d'Asie car il devait être différent des Grec mais on peut se douter qu'il ne fallait pas de grande différence pour en arriver a ce jugement.
Les troyens devaient être des marchands donc des gens d'origines assez cosmopolites, des régions environnantes. Les comparer avec des peuples actuels est assez vain.
L'Iliade est un texte, un récit littéraire, une invention. La problématique d'Homère n'est pas tant la réalité sociologique ou historique qu'une vérité en-deçà et au-delà. L'important donc est le point de vue du texte qui sépare les Grecs (qui ne s'appellent pas Grecs, d'ailleurs) des Troyens. Et il ne les sépare que pour mieux les réunir dans une adversité totale et par la destruction qui permet la fondation d'une nouvelle civilisation. On peut dire que c'est le texte fondateur de la littérature, et tous s'en inspireront. Pour l'Europe, Troie est la cité fondatrice mythique. Il était d'autant plus important pour les Grecs que Troie ne soit pas en Europe, puisque Europe n'est pas une Européenne, justement.
Alfa a écrit:Bien sur que c'est une invention mais sur un fond de vérité, la guerre de Troyes bien que différente de celle d’Homère aurait bien eu lieu (preuves archéologiques).
Alfa a écrit:Sinon oui finalement étrange que l'Europe s’appelle Europe justement
Je ne suis pas dans le champ d ela philosophie politique. Mais tu induis là une notion de régression. Par rapport à quoi ? Un progrès significatif qui aurait été opéré ?Silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit: Et est barbare celui qui s'oppose à ce qui me fonde et veut le contraindre à devenir autre chose. ce qui veut dire qu'il peut y avoir, comme barbare, celui qui partage ce même héritage mais le dénie.
C'est une régression philosophique, puisque selon ta définition, le barbare c'est toujours l'Autre, jamais toi. Ou alors il n'y a aucune différence, si tu es barbare pour celui qui ne pense pas comme toi, il n'y a plus de barbarie: si tout est barbarie, rien ne l'est.
von Rauffenstein a écrit:Et tu es indéniablement marxiste dans tes approches.
Non, je suis flattée, mais non.
von Rauffenstein a écrit:Je ne suis pas dans le champ d ela philosophie politique. Mais tu induis là une notion de régression. Par rapport à quoi ? Un progrès significatif qui aurait été opéré ?
Ton fonctionnement l'est. Indubitablement. Ce n'est pas un reproche.
Silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit:Je ne suis pas dans le champ d ela philosophie politique. Mais tu induis là une notion de régression. Par rapport à quoi ? Un progrès significatif qui aurait été opéré ?
Un progrès philosophique majeur, ordonné autour de l'universalité de l'homme, la raison par la Grèce, la compassion par le christianisme. Ça change tout. Montaigne a fait une synthèse que je paraphrase: nous pouvons les appeler barbares les criminels qui agressent sexuellement en groupe des femmes, eu égard aux règles de la raison, mais pas eu égard à nous. L'universalité de l'homme nous rappelle que rien de ce qui est humain ne nous est étranger, ni la barbarie ni la grâce.
En disant cela, je ne critique pas ce qui fonde ta relation au monde, je conçois volontiers la validité de ton argument sur une vérité qui échappe au concept.
Ton fonctionnement l'est. Indubitablement. Ce n'est pas un reproche.
Bon, je reconnais être intéressée à la méthode de Marx mais sans être marxiste. Tu peux me qualifier de marxienne, même si je ne suis pas si proche de sa dialectique.
Al Kasil a écrit:Quelle débilité de vouloir encore considérer l'islam comme un tout unique alors que concrètement c'est un monde éclaté, sans aucun centre, sans aucune idéologie dominante, sans hiérarchie et dont les gens ont une pratique extrêmement variable de leur culte (comme n'importe quelle autre religion d'ailleurs, de la pratique épisodique au sectarisme le plus violent). Si tu voulais déjà avoir une once de crédibilité sur le sujet, tu devrais parler d'islam au pluriel, pour commencer.
Mais bon, ça t'arrange tellement bien de ne voir qu'une religion parfaitement unifiée, l'ennemi est tellement plus facile à identifier.
Rainier a écrit:Fatcap a écrit:Silverwitch, je vais avoir besoin d'un peu de temps pour digérer ton message, puis formuler une réponse cohérente, mais je voulais juste poster un lien vers un billet du Saker (anglophone) : http://thesaker.is/a-few-disjointed-thoughts-on-the-events-in-cologne/
C'est vraiment rare d'arriver à avoir un point de vue aussi factuel et équilibré sur ce genre de sujets. J'aime bien ce gars.
Venant de toi, je suis assez déçu ...
J'ai du mal à aimer un gars qui écrit cela :
As we were walking we saw a couple laying in the grass: the girl was on her back, her legs spread, and the guy as on top of her and they were passionately kissing. The Saudi lady look at this pair with complete disgust and told me “whatever else we do wrong in my country, at least we don’t treat women like that“. I could only agree with her.
Nowadays, both in Europe and in the USA, the fashion for boys seems to be coming out of prisons and jails: hence the falling down pants (in jail they take away your belts, so your pants sag down). For girls, apparently, prostitutes are the fashion model to emulate. Now, I know, freedom and all that and, frankly, I personally don’t care and it does not bother me (my wife and daughter, obviously, don’t dress like that, in fact they don’t even wear pants).
But, again, you know the expression: “If it looks like a duck, swims like a duck, and quacks like a duck, then it probably is a duck“, right?
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