Le salon francophone est dédié aux sujets n'ayant pas de lien avec la F1 ni autres sports mécaniques. C'est un salon pour se détendre en refaisant le monde.
Hugues a écrit:Je m'étais un peu démobilisé en la matière, mais je m'y mets..
D'ailleurs, à la mi-mai... Avec elle, il sera de retour, après son bannissement. Non je ne parle pas d'une baleine, ou autre monstre marin.
Et puis le 8 juin... Bizarrement, il craindra d'avoir mal au dent, alors que le dentiste lui dira bien que c'est sans danger..
Mais avant tout ça, le mois prochain, comme on l'a dit, la Sainte-Trinité pour certains... Et avant, il faudra pour l'acceuillir un peu de piété, bien évidemment.
Hugues
Ce soir c'est le premier film de la Sainte Trinité, qu'on m'a dit (bon il peut y avoir plusieurs Sainte-Trinité hein, et des meilleures même.. mais c'est juste que ce soir et demain, ce sont deux grandes soirées de cinéma avec trois très grands films!)
Ce soir, à 20h45 sur Arte,
La Dame de Shanghai de Orson Welles
avec Rita Hayworth, Orson Welles, Everett Sloane, Glenn Anders et Ted de Corsia.
Par coïncidence (enfin c'est une petite coïncidence, ça n'est pas un hasard, c'était l'anniversaire du jeune homme ... mais Arte a décidé de son programme la première) nous avons ce soir l'une des trois restauration parmi ses films qui sera projetée à Cannes la semaine prochaine, la 2e plus récente, puisqu'elle a déjà plus d'un an, datant de fin 2013, début 2014. Vraisemblablement, si l'on en croit les extraits partagés par Arte, la chaine franco-allemande diffusera bien un téléciné issue de cette restauration (ça n'est pas automatique, parfois la filiale qui fournit le matériel aux télévision oublie que de telles restaurations existent)
Ce sera à ma connaissance, à Cannes, sa première projection en salle en France (elle a déjà évidemment depuis un an et demi eu le temps d'apparaître dans quelques salles de par le monde), avant que le film ne revienne en salle à partir du 17 juin notamment à la Cinémathèque Française (du 17 juin au 2 aout), et dans deux cinémas privés, la Filmothèque du Quartier Latin et le cinéma McMahon (espérons que ce ne seront pas les seuls et qu'il y aura bien d'autres séances en France). L'image précédente est tirée de cette restauration, qui est comme vous le voyez de qualité
Le marin Michael O'Hara vole au secours d'Elsa Bannister, aux prises avec des malfaiteurs. Le lendemain, le mari de celle-ci embauche le matelot sur son yacht pour une croisière. Une idylle naît entre Michael et Elsa, bientôt découverte par Grisby, l'associé de Bannister. Celui-ci veut conclure un étrange marché avec le jeune marin…*:
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Dans Central Park, Michael O'Hara rencontre Elsa, l'épouse d'Arthur Bannister, un avocat célèbre, et en tombe amoureux. Elle l'invite sur son yacht pour une croisière. A la suite d'une machination, Michael est accusé du meurtre de Grisby, l'associé de Bannister. Celui-ci décide de le défendre...
Bande-annonce Arte
Premiers instants du film - extrait doublé en français (ce qui encourage à choisir la VO ce soir bien sûr )
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Le film baigne dans un climat de fin du monde et témoigne de préoccupations qui vont au-delà de son intrigue, et que Welles signifie au détour de certain dialogues : les protagonistes pensent que l’apocalypse est proche, que des millions de bombes vont détruire les villes…
Welles y incarne un aventurier américain qui a tué un espion franquiste lors de la Guerre d’Espagne et se retrouve face à des compatriotes fascistes qui ont combattu dans le camp adverse. Les fantômes de la Seconde Guerre mondiale et l’angoisse d’un conflit atomique rôdent dans le film où, comme souvent chez Welles, les convictions politiques du cinéaste ne sont pas difficiles à décrypter. Le thème de la corruption, très présent dans son œuvre, se retrouve dans La Dame de Shanghai et fera sa réapparition, de manière encore plus centrale, dans La Soif du mal, onze ans plus tard.
Bande-annonce 1947 (à la qualité médiocre)
Enfin, ne vous divulgâchez pas un des derniers instants du film si vous n'avez jamais vu la scène qui suit, dite Scène des Miroirs, un chef d'oeuvre de mise en scène, peut-être le seul moment du film où Welles ne s'interdit rien, ne tempère pas son style pour rester sous les fourches caudines de la Columbia. Regardez-là dans le film ce soir ! Cette scène même si vous ne l'avez jamais vue, vous l'avez peut-être vu sous la forme une des dizaines et dizaines de plagiat plus ou moins médiocre qu'elle a inspirée (même chez des nullités télévisées telles que Perry Mason)
Hugues a écrit:Mais avant tout ça, le mois prochain, comme on l'a dit, la Sainte-Trinité pour certains...
Ce soir à 20h50,
La Soif du Mal (Touch of Evil) de Orson Welles avec Charlton Heston, Janet Leigh, Orson Welles, Akim Tamiroff, Joseph Calleia et Marlene Dietrich
Nous sommes 11 ans après La Dame de Shanghai. Et aussi étonnant que cela puisse paraitre, l'ignoble Quinlan, cette baudruche énorme, c'est Orson Welles, méconnaissable... A cette époque, le cinéaste a déjà un peu de son embonpoint légendaire.. Mais la transformation qu'il réalise pour faire naître Quinlan transformation à la fois physique et aidée de prothèses surprend ses collègues de tournage.
Un notable meurt dans un attentat à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Pour l'enquête, deux policiers s'opposent : le Mexicain Mike Vargas et l'Américain Hank Quinlan, qui veut faire porter le chapeau à un innocent pour assurer sa gloire personnelle. Vargas et son épouse se retrouvent bientôt pris au piège d'une ville gangrenée par le mal…
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Deux policiers rivaux, l'américain Quinlan et le mexicain Vargas enquêtent sur l'explosion d'une bombe ayant fait deux morts à la frontière mexicaine. Quinlan suspecte un certain Sanchez, chez qui sont retrouvés des batons de dynamite. Mais Vargas soupçonne Quinlan d'avoir caché la dynamite chez Sanchez et tente de le confondre.
Le film ce soir est présenté dans sa version de 1998, c'est à dire son montage dit "reconstruit" ou "reconstruction". Ce montage est souvent présenté comme la vision originelle d'Orson Welles. C'est en fait un peu plus complexe que cela. Les notes de Welles qui sont utilisées pour monter cette version sont écrites après que Welles ait perdu le contrôle de son film: des scènes sont retournées sans lui, d'autres qu'il a tournées sont jetées au rebus (et parfois définitivement perdues).. Et quand Welles rédige ces notes qui ne seront utilisées que 40 ans plus tard, ça n'est plus pour retrouver sa vision originelle mais pour corriger autant que possible le montage image et son du film qu'on lui présente fin 1957, qui n'est plus tout à fait le sien... Le film qui sortira en 1958 tiendra quelque peu compte de ces remarques, mais a minima.
En revanche, difficile de deviner à partir des extraits d'Arte quelle restauration est présentée ... S'agit-il du transfert 2010 réalisé à partir de la copie de sécurité née du montage et de la restauration de 1998. Ou de la restauration de 2014. Il y a pourtant une énorme différence entre les deux, mais je ne suis pas sûr qu'une diffusion télé par la perte en qualité qu'elle impose permette de les distinguer (c'est que même la plus mauvaise est d'un honotable niveau pour une diffusion télé)
La Soif du Mal - Bande annonce Arte
La Soif du Mal - Extrait - Hank Quinlan en visite nostalgique chez une vieille amie, la gitane Tanya (Marlene Dietrich), qui ne le reconnaît pas
Contrairement à ce que vous pourrez lire par ailleurs (y compris sur Arte pour ne pas les citer), ça n'est pas grâce à ce montage de 1998 que l'on peut découvrir la scène d'introduction dans son génial plan-séquence... Ce plan séquence est déjà là dans la version de 1958... Ce que l'on gagne en 1998 c'est l'ambiance sonore (et donc l'ambiance tout court) de la ville qui nait dès ce premier plan... au fur et à mesure que nous nous déplaçons, nous entendons toute la variété d'ambiance musicale des cabarets de la ville... Tout cela pour comprendre que c'est une ville où le silence n'est jamais, qui vit toujours à y compris toute heure de la nuit.. L'on gagne aussi un premier plan sans incrustation de titre ou de générique pouvant distraire l'attention de la marche de la voiture... Ce que l'on perd, c'est la prédominance du morceau d'Henry Mancini (conservé quelque peu tout de même dans la version de 1958)... à l'époque où Welles écrit ses notes (et où il précise bien que cette ambiance liée au lieu fait partie, de sa vision originelle), le morceau de Mancini n'est pas écrit, c'est un autre morceau que Welles entend dans le montage qu'on lui propose.. L'aurait-il connu qu'il l'aurait peut-être adopté.
Une voiture piégée traverse la ville entremêlant son avancée, à plusieurs reprises, par l'entremise de bien des hasards, avec les pas de Miguel "Mike" Vargas (Charlton Heston) et Susie (Janet Leigh)... Vont-ils disparaître dès les premières minutes du film ?
Séquence d'ouverture - Montage 1998
Séquence d'ouverture - Montage 1958
Ce peut paraitre futile (même si ça ne l'est pas tant que ça).. Cependant les autres changements sont bien plus profond: par exemple le studio a opté de monter les divers histoires parallèles d'un seul tenant (c'est à dire linéaire) pour chaque histoire.. Or chaque histoire se déroule pourtant en même temps. Et Welles, logiquement, reproche au montage qu'on lui présente, changement qui ne sera pas fait avant 1998, que les histoires parallèles ne soient pas entremêlées au montage, au lieu de se suivre comme trois histoires distinctes.
Désolé de la qualité de ces deux dernières vidéos, mais je manque de temps pour en produire une version correcte moi-même (même si la première vidéo est très honorable)
La Soif du Mal, bien qu'à l'origine une oeuvre de commande comme La Dame de Shanghai (Welles ne devait être présent dans le film, adaptation d'un médiocre roman, qu'en tant qu'acteur, d'ailleurs, et n'en devient le réalisateur que sur suggestion d'Heston ) et bien que mutilée en regard de ce que voulait certainement Welles (même dans sa version de 1998) laisse pourtant transparaitre toute l'inventivité esthétique du cinéaste, faisant planer sur cette ville frontière sortie toute entière de son imagination (ce sont des bouts de studios et quelques rues de Los Angeles, quoi qu'en croit alors les critiques de l'époque, persuadé du contraire) une moiteur pesante, une fantasmagorie liée à l'exiguité de presque tous les lieux, aux ombres, fantasmagorie qui fait disparaître le réel, et naître une étrange incarnation du Mal qui noie toute cette ville et zone frontière, et les interrogations métaphysiques qui s'y rattachent. Il faut remarquer notamment la façon donc chaque personnage est filmé de manière différente qui dépend de l'espace qu'il occupe... (Quinlan par exemple, toujours en contre-plongée, Grandi toujours en caméra immobile) Vargas est celui qui n'est jamais à sa place, il n'a pas de style qui lui est lié.. Et il va forcément traverser tous ces espaces, et la façon de le filmer va adhérer au territoire qu'il pénètre...
Hugues
PS: Au vu de quelques détails en revanche des deux autres vidéos Arte, je crois bien que c'est le transfert 2010 de la restauration 1998, plutôt que la restauration 2014 qui sera diffusée.
pour moi ce soir,ce sera sur France 3..."Renaud". c'est son anniversaire aujourd'hui et donc ils ont eu envie de le lui fêter de cette manière apparemment.
je pense envoyer un "mail" à France 3 pour savoir s'ils pensent fêter le mien...
"quand de-Gaulle ne sera plus là,il sera encore là".
à 22h40 sur Arte, peut-être, bien qu'il fut incompris et sous-estimé à sa sortie, le chef d'oeuvre de son cinéaste. Et tout au moins l'un de ses meilleurs films:
Le Locataire de Roman Polanski Avec Roman Polanski, Isabelle Adjani, mais aussi une myriade de second ou troisièmes roles très reconnaissables (Claude Piéplu, Rufus, et bien des comédiens du Splendid)
(Je vais me faire rouspéter d'y consacrer aussi peu de ligne pour un tel film, mais le précédent (et même les deux précédents), m'ont déjà pris des heures... j'espère que je gagnerai l'absolution (c'est pas gagné !)
Un homme sans histoire s'installe dans un nouvel appartement et sombre peu à peu dans la folie...
Trelkovsky, timide fonctionnaire d'origine polonaise, visite un appartement dans un vieil immeuble parisien. La locataire précédente, Mlle Choule, s'est jetée par la fenêtre peu de temps auparavant. Elle est plongée dans un profond coma. Trelkovsky lui rend visite à l'hôpital et apprend sa mort le lendemain. Il emménage alors dans l'appartement…
Pourquoi regarder... Le Locataire (présenté par Olivier Père, cette fois aussi)
Le Locataire - Extrait
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Avec un extraordinaire sens du détail et de l'espace, Polanski tire du quotidien le plus concret les effets les plus inquiétants. La photographie, les décors, la musique, l'interprétation : tout contribue à créer une ambiance malsaine, proche du cauchemar éveillé. Le glissement vers le fantastique s'opère imperceptiblement et on bascule peu à peu dans la vision étroite et obsessionnelle d'un esprit malade – ou rendu malade par son environnement. Polanski choisit d'interpréter lui-même ce personnage de Polonais exilé, ce qui n'est certainement pas innocent. Il se met en danger et n'hésite pas à enlaidir Isabelle Adjani, à mélanger humour trivial, inquiétudes métaphysiques et pure terreur. Le locataire est le film d'un cinéaste totalement libre et maîtrisant ses moyens, peut-être même son chef-d'œuvre.
denim a écrit:pour moi ce soir,ce sera sur France 3..."Renaud". c'est son anniversaire aujourd'hui et donc ils ont eu envie de le lui fêter de cette manière apparemment.
Mouais, un docu signé... Didier Varrod, le mec qui ferait passer les discours de Malraux pour des tweets de Stéphane.
denim a écrit:pour moi ce soir,ce sera sur France 3..."Renaud". c'est son anniversaire aujourd'hui et donc ils ont eu envie de le lui fêter de cette manière apparemment.
Mouais, un docu signé... Didier Varrod, le mec qui ferait passer les discours de Malraux pour des tweets de Stéphane.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires. John Lee Hooker
La démarche lunaire et en même temps astrale au niveau du vécu attendri par un je ne sais quoi de la coloration humaniste de notes soutenues par un accordéon furieux de n'être point là où on l'attendait de par la subtile mise en place des sentiments refusés pour cause de refus refusant la facilité qui aurait consisté à pousser l'artiste vers des fleuves inconnus charriant la facilité inhérente à son bandana rouge qui le fait ressembler à ces vieux patriarches jeunes aux cheveux fous et chantant comme l'autre fou du même nom mais d'un autre temps, temps écho, temps temporaire car tant appauvri par les touches légèrement alcoolisées d'une guitare fatiguée qui porte la voix rebelle laquelle dit non tout en disant oui pour ne pas oblitérer le colimaçon furtif d'une nuit d'été songeuse et alternative bla bla bla bla......
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires. John Lee Hooker
Bin moi j'ai pas trop aimé "la soif du mal". Ouais c'est bien filmé et la transformation physique de Welles est marrante. Mais justement j'ai pas trouvé le film très sérieux. Le chef de la mafia mexicaine ne fait vraiment pas peur, il fait plus petit gros rigolo. Et Charlton Heston grimé en mexicain, faut vraiment y croire, chaque fois qu'il apparaissait à l'écran avec sa petite moustache, je croyais que c'était Boumedienne !
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
Avec leur débilité d'heure d'été à la con, on se retrouve facilement à diner à 22h et comme il faut se lever à 5h solaire, on se couche à 23h (heure de Lisbonne à Budapest ). Donc on peut pas voir de films.
Rainier a écrit:Bin moi j'ai pas trop aimé "la soif du mal". Ouais c'est bien filmé et la transformation physique de Welles est marrante. Mais justement j'ai pas trouvé le film très sérieux. Le chef de la mafia mexicaine ne fait vraiment pas peur, il fait plus petit gros rigolo. Et Charlton Heston grimé en mexicain, faut vraiment y croire, chaque fois qu'il apparaissait à l'écran avec sa petite moustache, je croyais que c'était Boumedienne !
Tiens je viens juste de percuter et de m'apercevoir que c'était Marlene Dietrich qui jouait le rôle de la femme de petite vie amie de Quinlan ! Quelle classe la Marlene , même dans ce rôle !
Alors que Janet Leigh fait vraiment inexistante dans ce film
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
Documentaire de rêve hier sur Arte consacré à BB King : le King lui même, une flopée de bluesmen black, Johnny Winter, Eric Clapton, Peter Green, Bonamassa, Santana, Bono, Keith Richards, Bill Wyman et plein d'autres temoignent de leur dette. A ne rater en rediff sous aucun pretexte.