de sccc le 09 Juil 2014, 19:31
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Les deux puissances française et britannique s'étaient engagées, dans une déclaration solennelle, à l'issue de la réunion commune du Comité suprême de guerre tenu à Londres le 28 mars 1940, à laquelle assistèrent, entre autres, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain, le président du Conseil français Paul Reynaud et le premier lord de l'Amirauté Winston Churchill, à ne conclure ni paix ni armistice séparés1,2.
Après la débâcle de juin 1940, le gouvernement français, déplacé à Bordeaux, doit choisir entre la capitulation ou une demande d'armistice. Une capitulation aurait engagé l'armée mais aurait permis au gouvernement de poursuivre la guerre en exil avec les alliés et ce qui restait des forces françaises (c'est-à-dire la Marine et les forces françaises d'Afrique). Un armistice, au contraire, devait engager le gouvernement dans son ensemble à ne pas poursuivre la guerre. Une attention toute particulière devait alors être portée sur les conditions de l'armistice pour que celui-ci soit « honorable ».
Début juin 1940, le président du Conseil Paul Reynaud et avec lui, la majorité du Gouvernement, penchent pour la première solution. Au contraire, le général-en-chef, Weygand, et le maréchal Pétain, vice-président du Conseil, et l'armée dans son ensemble considèrent que la charge de la défaite appartient aux politiques et souhaitent, pour cette raison, que le gouvernement endosse pleinement sa responsabilité en demandant l'armistice. Laval, de son côté, est également favorable à l'armistice mais il va encore plus loin puisque, particulièrement anglophobe, il penche pour un renversement des alliances. Laval et les militaires s'appuient sur l'anglophobie ambiante (depuis l'affaire de Dunkerque) pour amener les membres du gouvernement à rejoindre leur position, conduisant Paul Reynaud à démissionner de la Présidence du Conseil.
D'après Albert Kammerer2, l'amiral Darlan qui était à la tête d'une des marines de guerre les plus puissantes du monde, et qui n'avait pas été vaincue (à la différence de l'armée de terre) était début juin sur la même position que Paul Reynaud. Il n'était pas, à l'origine, anglophobe mais il avait beaucoup d'ambitions personnelles et Pétain réussit à le faire changer d'avis en lui promettant de devenir ministre de la Marine dans le nouveau gouvernement.
Finalement, les relations entre les deux nations, qui se sont dégradées après la bataille de Dunkerque, prennent une nouvelle tournure quand Paul Reynaud démissionne et que Pétain, nouveau président du Conseil, se prépare à signer l'armistice du 22 juin 1940 avec l'Allemagne (puis le 24 juin avec l'Italie).
L'armistice impliquait d'être délié de l'engagement interallié du 28 mars 1940 puisque celui-ci prévoyait qu’aucune paix séparée n’était possible sans l’accord de l’autre partie. Winston Churchill fait savoir à plusieurs reprises, d'abord à Paul Reynaud puis plus tard au gouvernement Pétain, qu'il comprend la position difficile dans laquelle se trouve la France et qu'il peut admettre que la France soit déliée de ses engagements en concluant un armistice séparé, mais à condition que la flotte française ne puisse jamais tomber dans les mains de l'ennemi, ce qui suppose ou bien que la flotte française se saborde, ou bien qu'elle rallie les positions britanniques ou américaines (ce qu’elle fait jusqu’au 18 juin, avant de se réfugier en Afrique).
C'est à ce moment-là que démarre un terrible malentendu. Les conditions britanniques ont d'abord été adressées par deux télégrammes à Paul Reynaud, mais elles n'ont même pas été discutées par le Conseil des ministres du 16 juin 1940 car un autre télégramme britannique est venu proposer une « union indissoluble » avec le Royaume-Uni en vue de poursuivre la guerre (ce qui rendait évidemment caducs les télégrammes précédents). Seule cette dernière proposition a été discutée en Conseil des ministres. Quelques jours plus tard, la Chancellerie britannique a rappelé ses conditions au gouvernement Pétain mais, d'après Albert Kammerer, celui-ci a un comportement équivoque. Pétain affirme qu'il n'a pas l'intention de remettre la flotte française aux mains des Allemands et que le projet d'armistice ne le prévoit d'ailleurs pas, ce qui est vrai, mais ceci ne répond pas vraiment à la demande des Britanniques qui craignent que les Allemands puissent s'emparer de la flotte française contre le gré de celle-ci. C'est pourquoi le télégramme transmis le 16 juin, et reconfirmé ensuite, exige que, si l'armistice est signé, il ne peut l'être qu’« à la seule condition que la flotte française soit immédiatement dirigée sur les ports britanniques en attendant l’ouverture de négociations3 ». Cet aspect durant la discussion de l’armistice entre la France et l'Allemagne est complètement omis. Pire, les Britanniques ne sont pas informés des clauses de l'armistice qui est finalement signé le 22 juin4.
De facto, l'ambassadeur britannique ne prend connaissance de la clause 8 de l'armistice, exigeant que les navires français ne fussent désarmés dans leur ports d'attache sous contrôle allemand et italien, qu'après la signature (les navires devaient rejoindre leur base navale habituelle en temps de paix). Comme le confirme l'historien Max Lagarrigue : « […] Trois ports militaires de la marine française sont en zone d’occupation (Cherbourg, Brest et Lorient) et donc à la merci d’un coup de force de la Wehrmacht. Seul Toulon est en zone non occupée. Dans l’état actuel de ses forces, l’Angleterre ne peut prendre le risque de ne pas demeurer la première puissance navale du monde5. » Cette clause inquiétait évidemment les Britanniques qui ne savaient pas que les installations portuaires de l'Atlantique et de la Manche avaient été sabotées par les marins français, avant l'arrivée des troupes allemandes, ni que l'amiral de la flotte, Darlan, avait donné l'ordre à tous ses états-majors de saborder leurs bâtiments si les Allemands essayaient de s'en emparer. Ce dernier ajouta même que, s'il devait donner plus tard un ordre contraire sous la contrainte, il ne faudrait pas en tenir compte et que seul l'ordre de sabordage devrait être considéré. Un peu plus de deux ans plus tard, le 27 novembre 1942, les Allemands tentent effectivement de s'emparer des navires français après avoir franchi la ligne de démarcation le 11 novembre 1942 et la flotte se saborde effectivement à Toulon.
Le 27 juin, Churchill décida donc de mettre hors d'état de nuire la marine française. Cette opération déclenchée le 3 juillet 1940 avait pour nom de code Catapult et ne visait pas que les navires basés à Mers el-Kébir. A Alexandrie une escadre française composée d'un cuirassé, 2 croiseurs lourds, de 3 torpilleurs et 1 sous-marin est internée sans combat. Les Britanniques s'emparent par la ruse ou par la force des bâtiments réfugiés en Grande Bretagne. Un officier français du sous marin Surcouf et 3 marins de la Royal Navy perdront la vie dans cette operation.
scc
THE ITALIAN GUY...
"...elles donnent beaucoup de lait vos chèvres mon brave? Les blanches donnent beaucoup de lait...et les noirrres aussi..."