Modérateurs: Garion, Silverwitch
von Rauffenstein a écrit:Tûtûtût. Je ne parle pas d'esthétique. Je parle de cosmogonie. L'univers de Malick, à priori, est parrallèle à celui de Cortese. pour en revenir au débat du départ. Et tu sembles vouloir faire du cinéma, comme des arts en général, une activité qui dépasse en soi sa contingence culturelle. J'ai du mal à l'admettre. Par contre, je crois en l'artiste qui dépasse son propre tellurisme quel que soit le medium qu'il utilise.
von Rauffenstein a écrit: Personnellement, je trouve que le cinéma de Fuller, moins beau que celui de Malick, est plus universel que celui de Malick quand il traite de la guerre. Quoique. Puisque je sais ce que c'est qu'un char, je n'ai jamais vu aussi bien filmé et avec les moyens du bord, c'est à dire pauvres, une scène de char comme Fuller l'a filmé dans "The Big Red One" (en Français, traduit par "Au-Delà De La Gloire", tu vois, la culture, ce que c'est...). Spielberg pompe dans son Ryan d'ailleurs les effets de cette scène énorme de Fuller à la passe de Kasserine, pour sa scène de la contre attaque allemande dans le village normand (Ryan pour moi : film pornographique). Je suis terrifié par cette séquence de Fuller. Voyeur dans celle(s) de Spielberg.
silverwitch a écrit:von Rauffenstein a écrit:Je suis en désaccord avec la généralité. L'universel, ce n'est pas une égale accessibilité. Le théâtre japonais est codifié à l'extrème, il est inaccessible au profane, il n'en est pas moins universel, car il postule à sa manière que rien de ce qui est humain ne nous est étranger.
Et bien sois en désaccord avec mon désaccord. Cortese est donc un profane au cinéma de Malick.
von rauffenstein a écrit:C'est l'effet kiss kool du multiquote. Nous montons mal nos séquences, je crois. Reste la question du classement de Croix de Fer. Si tu ne veux pas en discuter, d'accord. N'en parlons plus.
C'est exactement ça l'enjeu. Découvrir ce qu'il y a au-delà des moyens, au-delà de la réduction politique, au-delà de l'épreuve du réalisme, documentaire, historique ou sensationnel.
je sais plus de quoi on parlait.
Edit. le quote, c'est l'enfer.
BWT a écrit: Dans sa philosophie, Deleuze décrit le percept comme la somme des émotions indicibles que peut créer le cinéma ou la musique. Dès lors me viennent deux questions : premièrement, est-ce que parler du cinéma n'est-il pas déjà trahir sa représentation sensible ? Ensuite, et je te pose directement la question, les percepts que peut créer le cinéma ne sont-ils pas a rapprocher du divin, en ce sens très précis que les percepts ne sont le produit d'aucune matière ?
heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?
BWT a écrit:Puisque le sujet est d'importance, je ne voudrais pas limiter ma participation à cette petite sortie, et j'aimerais rebondir sur ceci, Hugues.Hugues a écrit:Donc oui parler de cinéma, c'est essayer de découvrir l'intelligible, dans la représentation sensible. C'est la seule chose qu'on puisse partager, la seule chose qui soit objective.
Comme je ne peux m'empêcher, en te lisant, de penser au peu que je sais de Deleuze (dont la valeur est discutable mais là n'est pas le sujet), il me revient en mémoire le terme de percept. Dans sa philosophie, Deleuze décrit le percept comme la somme des émotions indicibles que peut créer le cinéma ou la musique. Dès lors me viennent deux questions : premièrement, est-ce que parler du cinéma n'est-il pas déjà trahir sa représentation sensible ? Ensuite, et je te pose directement la question, les percepts que peut créer le cinéma ne sont-ils pas a rapprocher du divin, en ce sens très précis que les percepts ne sont le produit d'aucune matière ?
silverwitch a écrit:heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?
Non.
Hugues a écrit:Le plus triste est finalement que Rainier te rejoigne avec un sophisme..Rainier a écrit:Dans un entretien radiophonique, Céline s'était exclamé :
" Dans les Ecritures, il est écrit : "Au commencement était le Verbe." Non ! Au commencement était l'émotion. Le Verbe est venu ensuite pour remplacer l'émotion, comme le trot remplace le galop, alors que la loi naturelle du cheval est le galop ; on lui fait avoir le trot. On a sorti l'homme de la poésie émotive pour le faire entrer dans la dialectique, c'est-à-dire le bafouillage, n'est-ce pas ? "
Car Rainier, comment articules-tu le paragraphe (en supposant même qu'il soit juste ce qui n'est pas acquis) précédant à celui qui suit.
Sinon en décrétant sans argumenter.
Comment passes-tu de l'intériorité de l'homme à la représentation du monde ?Le cinéma, c'est l'émotion.
Tout ce que des pseudos spécialistes, qui ont tout compris, tartinent ensuite sur des pages et des pages, ce n'est que du bafouillage.
Hugues a écrit:Le plus triste est finalement que Rainier te rejoigne avec un sophisme..Rainier a écrit:Dans un entretien radiophonique, Céline s'était exclamé :
" Dans les Ecritures, il est écrit : "Au commencement était le Verbe." Non ! Au commencement était l'émotion. Le Verbe est venu ensuite pour remplacer l'émotion, comme le trot remplace le galop, alors que la loi naturelle du cheval est le galop ; on lui fait avoir le trot. On a sorti l'homme de la poésie émotive pour le faire entrer dans la dialectique, c'est-à-dire le bafouillage, n'est-ce pas ? "
Car Rainier, comment articules-tu le paragraphe (en supposant même qu'il soit juste ce qui n'est pas acquis) précédant à celui qui suit.
Sinon en décrétant sans argumenter.
Comment passes-tu de l'intériorité de l'homme à la représentation du monde ?Le cinéma, c'est l'émotion.
Tout ce que des pseudos spécialistes, qui ont tout compris, tartinent ensuite sur des pages et des pages, ce n'est que du bafouillage.
Tu te risques toi même à la facilité du précipice de la barbarie.. Car si une représentation du monde (le sensible) nous émeut, c'est parce que l'affectivité (les sentiments, les émotions) nait de l'intelligible (cette représentation du monde par l'artiste et son reflet au fond de nous même, ce que nous en comprenons). Ce que Platon disait déjà en le dénommant logos. Tiens, le verbe.
L'esprit humain est à la fois actif (il cherche à comprendre le sensible, ce qu'il perçoit) et passif (il est affecté par ce qu'il a compris).
Donc oui parler de cinéma, c'est essayer de découvrir l'intelligible, dans la représentation sensible. C'est la seule chose qu'on puisse partager, la seule chose qui soit objective.
Toi tu voudrais qu'on ne parle que de l'effet, qui se produit ou non, qui n'est pas garanti.
Mais on peut oublier tout ça hein.. : c'est évidemment si facile de céder à la barbarie.
Et désolé d'être ainsi cassant, mais ce devient impossible cette prime permanente à la médiocrité, alors que ces échanges pouraient tous nous élever, donner envie d'apprendre, rechercher ce qui nous fait défaut pour pleinement comprendre (même si parfois, sans même rechercher ou apprendre, une lecture patiente permet à elle seule d'apprendre beaucoup).
Non sans doute faut-il mieux se contenter de parler de nous, en disant uniquement "j'ai bien aimé, je n'ai pas aimé"? C'est cela que devrait être ce sujet? Un alignement de sentiments, de témoignages qui ne partagent rien, sinon justement ce témoignage de l'incommunicable par nature... Que tel ou tel émette son sentiment changera-t-il mon propre regard sur une oeuvre ? Non.
L'intelligible au contraire, on peut le communiquer, on peut se donner les uns les autres des clefs pour mieux apprécier des films, par ce que d'autres regards auront su nous dire ce que peut-être nous n'aurions vu, ou ce que nous n'avions vu auparavant, toutes ces choses qui permettent d'envisager d'autres mondes, au delà même de la fenêtre sur cet autre monde qu'est la représentation.
Hugues
Rainier a écrit:Il y a quelques degrés de nuance entre dire "j'ai bien aimé" ou " j'ai detesté" et nous pondre des pavés indigestes en invoquant la cosmogonie ou je ne sais quelle notion de percept ...
Rainier a écrit:Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Rainier a écrit:Ici on encense le dernier délire new age de Malick (qui, à mon humble avis, n'a fait que des merdes après la Ligne Rouge) ou un film raté comme Eyes Wide Shut (et Dieu sait si j'aime les autres films de Kubrick) ...
Rainier a écrit:Mais de quand date la dernière discussion relative au cinéma français, au cinéma italien ?
Bin désolé mais ma cosmogonie s'emmerde parfois moins devant un Duvivier, un Renoir, un Autant-Lara, un Rohmer, un Tavernier, un Pialat etc.
silverwitch a écrit:Rainier a écrit:Il y a quelques degrés de nuance entre dire "j'ai bien aimé" ou " j'ai detesté" et nous pondre des pavés indigestes en invoquant la cosmogonie ou je ne sais quelle notion de percept ...
Il ne tient qu'à toi de l'illustrer.Rainier a écrit:Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.Rainier a écrit:Ici on encense le dernier délire new age de Malick (qui, à mon humble avis, n'a fait que des merdes après la Ligne Rouge) ou un film raté comme Eyes Wide Shut (et Dieu sait si j'aime les autres films de Kubrick) ...Rainier a écrit:Mais de quand date la dernière discussion relative au cinéma français, au cinéma italien ?
Bin désolé mais ma cosmogonie s'emmerde parfois moins devant un Duvivier, un Renoir, un Autant-Lara, un Rohmer, un Tavernier, un Pialat etc.
Il ne tient qu'à toi de nous en entretenir. Quand je parle des cinéastes que je chéris le plus, ça n'intéresse presque personne puisque très rares sont les participants qui ont eu l'occasion de voir les films en question. Et si par malheur je reparle d'un film un peu obscur, aussitôt pleuvent les sarcasmes. Fais ce que tu veux et ne t'occupe pas trop de ce que je peux écrire. Quand tu es en désaccord, tu l'écris, et on dialogue.
Rainier a écrit:Par rapport à la phrase de Céline citée plus haut, l'émotion s'offre à tout le monde ou presque alors que le verbe pour l'exprimer est réservé à une élite.
Et c'est un hasard ou y'a un lien ?silverwitch a écrit:heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?
Non.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Maverick a écrit:Et c'est un hasard ou y'a un lien ?silverwitch a écrit:heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?
Non.
Stéphane a écrit:Y a un lien. Elle a juste pas vu les films en question.
silverwitch a écrit:Maverick a écrit:Et c'est un hasard ou y'a un lien ?silverwitch a écrit:heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?
Non.
Le plus souvent, il y a un lien.
Rainier a écrit:La barbarie, rien que ça !![]()
Ici on encense le dernier délire new age de Malick (qui, à mon humble avis, n'a fait que des merdes après la Ligne Rouge) ...
Mais de quand date la dernière discussion relative au cinéma français, au cinéma italien ?
Bin désolé mais ma cosmogonie s'emmerde parfois moins devant un Duvivier, un Renoir, un Autant-Lara, un Rohmer, un Tavernier, un Pialat etc.
Maverick a écrit:Alors ? Quel est ce lien ?
Maverick a écrit:Je vois toujours pas le lien. Parce que la plupart des gens aiment la médiocrité ?
silverwitch a écrit:Maverick a écrit:Et c'est un hasard ou y'a un lien ?silverwitch a écrit:heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?
Non.
Le plus souvent, il y a un lien.
silverwitch a écrit:Maverick a écrit:Je vois toujours pas le lien. Parce que la plupart des gens aiment la médiocrité ?
Un film populaire, ça n'a pas nécessairement de rapport avec un film qui rapporte beaucoup d'argent ou fait de nombreuses entrées. C'est pour cette raison que j'écris ne pas déplaire, il s'agit d'une entreprise d'uniformisation. Les spectateurs vont voir les films qu'ils peuvent voir et dont ils ont entendu parler.
Hugues a écrit:La dernière fois que j'ai dis ça .. quelqu'un de très méchant m'a dit que les conditions de production ne déterminait rien, et qu'une telle remarque ne relevait que de la sociologie (ce qui est vrai)
BWT a écrit:La confusion vient, je pense, du fait qu'on assimile culture populaire et culture de masse, qui sont en réalité deux choses totalement différentes.
Hugues a écrit:J'ai le sentiment persistant ces mois passés, que tu éprouves comme une rancune, envers ce cinéaste. Rien que sur le précédent, nous t'avons vu passer peu à peu d'enthousiaste (avec quelques réserves) à défiant envers le film (d'abord "je ne sais plus trop quoi en penser", pour révéler le fond de ta pensée ce dimanche matin). Jusqu'à entre temps en septembre te réjouir, comme si tu avais un compte à régler, de la lecture d'un article (dont l'auteur d'ailleurs, se fend six mois plus tard une critique opposée, à croire que l'une comme l'autre ne repose sur aucun argument sérieux)
Alors à propos, le dernier, l'as-tu vu? Ou t'es-tu arrêté à l'a priori que le texte que tu avais trouvé confortait...
Hugues
silverwitch a écrit:Hugues a écrit:La dernière fois que j'ai dit ça .. quelqu'un de très méchant m'a dit que les conditions de production ne déterminait rien, et qu'une telle remarque ne relevait que de la sociologie (ce qui est vrai)
Quand il s'agit d'analyser la médiocrité des plus gros succès de l'année 2012 en France et aux USA, les conditions de production sont déterminantes. En revanche, il n'y a pas de lien dans l'absolu entre le budget d'un film et sa valeur.
Rainier a écrit:Marlaga a écrit:Avant, ce topic était un peu chiant. Maintenant, c'est au-delà de casse-couilles. C'est puant, illisible, imbuvable, à vous dégoûter du cinéma.
Dans un entretien radiophonique, Céline s'était exclamé :
" Dans les Ecritures, il est écrit : "Au commencement était le Verbe." Non ! Au commencement était l'émotion. Le Verbe est venu ensuite pour remplacer l'émotion, comme le trot remplace le galop, alors que la loi naturelle du cheval est le galop ; on lui fait avoir le trot. On a sorti l'homme de la poésie émotive pour le faire entrer dans la dialectique, c'est-à-dire le bafouillage, n'est-ce pas ? "
Le cinéma, c'est l'émotion.
Tout ce que des pseudos spécialistes, qui ont tout compris, tartinent ensuite sur des pages et des pages, ce n'est que du bafouillage.
Maverick a écrit:silverwitch a écrit:Maverick a écrit:Et c'est un hasard ou y'a un lien ?silverwitch a écrit:heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?
Non.
Le plus souvent, il y a un lien.![]()
T'es pas très loquace pour une nana dis donc !
Alors ? Quel est ce lien ?
Xave a écrit:Même ça, suivant comment c'est filmé et mis en scène, tu peux avoir différentes émotions, voire pas d'émotion de ce type du tout.
Ouais_supère a écrit:Xave a écrit:Même ça, suivant comment c'est filmé et mis en scène, tu peux avoir différentes émotions, voire pas d'émotion de ce type du tout.
Ce qui montre bien que l'émotion, c'est de l'artifice, ça se règle, ça se peaufine, ça se calcule.
C'est facile.
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