La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede heow le 17 Mar 2013, 03:43

Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?
Parfois je me demande s'il n'y a pas une grande part de snobisme dans tout ça... Je ne critique pas, mais il est quand même assez étonnant qu'au final aucun succès "populaire" ne soit apprécié (enfin, "approved").
Vous arrive t-il d'aller au ciné pour voir un autre cinéma autre que celui du MK2 Beaubourg (cela dit c'est pas vraiment assez pointu) qui sort sur 3 copies en France.

Allez, mouillez-vous, un film qui vous a fait rire dernièrement, ou un film bien bourrin qu'on a oublié la semaine d'après tout en ayant apprécié quelques scènes bidons. Parce que la contemplation du beau, ça va un moment au ciné, non ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede von Rauffenstein le 17 Mar 2013, 10:55

Houla ! :D

Sinon, le cinéma en effet, c'est aussi Méliès. je suis assez amateur de popcorn moviz de bourrin moi-même. et notamment des gros blockbusters de l'été. Je trouve qu'ils sont très intéressants car représentatifs d'une vision de soi et du monde à un moment X. Comparons les péplums, genre populaire en soi, ceux des années 50/60 avec ceux dont on a eu une petite vague en 2010/2011 (l'aigle de la neuvième légion, Centurion). Les films d'envahisseurs (Independance Day avec Battle Los Angeles). On n'y dit pas la même chose. On a d'un côté des catastrophes auxquelles l'homme parvient à donner des solutions pour que le monde post "crise" soit meilleur (en Péplum, Le Colosse de Rhodes, Pompei, des films où l'on bascule d'un monde paien vers un monde à reconstruire, plus fraternel -chrétien. En martian movie, Independance day et avec au centre de ce nouveau monde, l'Amérique pure et vierge -c'est tout juste si on ne pose pas une couronne de fleurs d'orangers, symbole de virginité, sur la statue de la liberté). De l'autre, un monde dont on aperçoit soudain à son défaut, la barbarie y compris au sein de sa propre civilisationet auquel on ne peut que survivre. Au mieux.

Petite pépite au goût vintage. Cowboys et envahisseurs (Cowboys et aliens, au Québec) avec Daniel Craig et Harrison Ford. Face à l'inommable et au monstrueux, nos propres monstres se révèlent héros cathartiques de nos propres sociétés, messianiques mêmes et deviennent meilleurs. Très sympa, Cowboys et envahiseurs.

Intéressant le popcorn movie de bourrin ! (il te reste du popcorn Heow ? J'ai déjà fini mon paquet !)
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 11:23

von Rauffenstein a écrit:Tûtûtût. Je ne parle pas d'esthétique. Je parle de cosmogonie. L'univers de Malick, à priori, est parrallèle à celui de Cortese. pour en revenir au débat du départ. Et tu sembles vouloir faire du cinéma, comme des arts en général, une activité qui dépasse en soi sa contingence culturelle. J'ai du mal à l'admettre. Par contre, je crois en l'artiste qui dépasse son propre tellurisme quel que soit le medium qu'il utilise.


- Comment se perçoit la "cosmogonie" (au sens j'imagine de synonyme de "monde") dans une représentation artistique ?

- Cortese fait une réduction politique abusive des films de Malick, une mésinterprétation, ou bien simplement d'un peu de mauvaise foi (à propos des aspects historiques).

- Tous les arts sont à la fois singuliers et universels, sinon ce ne sont pas des arts, mais des cultes.


von Rauffenstein a écrit: Personnellement, je trouve que le cinéma de Fuller, moins beau que celui de Malick, est plus universel que celui de Malick quand il traite de la guerre. Quoique. Puisque je sais ce que c'est qu'un char, je n'ai jamais vu aussi bien filmé et avec les moyens du bord, c'est à dire pauvres, une scène de char comme Fuller l'a filmé dans "The Big Red One" (en Français, traduit par "Au-Delà De La Gloire", tu vois, la culture, ce que c'est...). Spielberg pompe dans son Ryan d'ailleurs les effets de cette scène énorme de Fuller à la passe de Kasserine, pour sa scène de la contre attaque allemande dans le village normand (Ryan pour moi : film pornographique). Je suis terrifié par cette séquence de Fuller. Voyeur dans celle(s) de Spielberg.


Oui, je suis d'accord.

silverwitch a écrit:
von Rauffenstein a écrit:Je suis en désaccord avec la généralité. L'universel, ce n'est pas une égale accessibilité. Le théâtre japonais est codifié à l'extrème, il est inaccessible au profane, il n'en est pas moins universel, car il postule à sa manière que rien de ce qui est humain ne nous est étranger.


Et bien sois en désaccord avec mon désaccord. Cortese est donc un profane au cinéma de Malick. :D




von rauffenstein a écrit:C'est l'effet kiss kool du multiquote. Nous montons mal nos séquences, je crois. Reste la question du classement de Croix de Fer. Si tu ne veux pas en discuter, d'accord. N'en parlons plus.


Ah, je veux bien en discuter, mais j'ai peur de ne pas avoir un avis très pertinent au sujet de films que je n'ai pas vus depuis longtemps. Est-ce que tu as vu Furyo, de Oshima ?


C'est exactement ça l'enjeu. Découvrir ce qu'il y a au-delà des moyens, au-delà de la réduction politique, au-delà de l'épreuve du réalisme, documentaire, historique ou sensationnel.

je sais plus de quoi on parlait. :D

Edit. le quote, c'est l'enfer.


:D

Soit on parle de ce que seul le cinéma peut représenter (d'où une discussion sur le point de vue, aussi bien que la philosophie de l'esthétique), soit on parle des films de guerre (au sens large) et de ce qu'ils disent, chacun à leur manière de singulier et d'universel.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 12:02

BWT a écrit: Dans sa philosophie, Deleuze décrit le percept comme la somme des émotions indicibles que peut créer le cinéma ou la musique. Dès lors me viennent deux questions : premièrement, est-ce que parler du cinéma n'est-il pas déjà trahir sa représentation sensible ? Ensuite, et je te pose directement la question, les percepts que peut créer le cinéma ne sont-ils pas a rapprocher du divin, en ce sens très précis que les percepts ne sont le produit d'aucune matière ?


Ce sont deux questions passionnantes (et complexes), mais en lisant ta définition, comment distingues-tu le percept (au sens de Deleuze) de l'affect, si tu résumes le percept comme une "somme d'émotions" ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 12:22

heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?


Non.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 17 Mar 2013, 12:26

BWT a écrit:Puisque le sujet est d'importance, je ne voudrais pas limiter ma participation à cette petite sortie, et j'aimerais rebondir sur ceci, Hugues.
Hugues a écrit:Donc oui parler de cinéma, c'est essayer de découvrir l'intelligible, dans la représentation sensible. C'est la seule chose qu'on puisse partager, la seule chose qui soit objective.

Comme je ne peux m'empêcher, en te lisant, de penser au peu que je sais de Deleuze (dont la valeur est discutable mais là n'est pas le sujet), il me revient en mémoire le terme de percept. Dans sa philosophie, Deleuze décrit le percept comme la somme des émotions indicibles que peut créer le cinéma ou la musique. Dès lors me viennent deux questions : premièrement, est-ce que parler du cinéma n'est-il pas déjà trahir sa représentation sensible ? Ensuite, et je te pose directement la question, les percepts que peut créer le cinéma ne sont-ils pas a rapprocher du divin, en ce sens très précis que les percepts ne sont le produit d'aucune matière ?



#larme
Pfiou, heureusement que silverwitch est passée par là, il fout la trouille ce BWT

Hugues :oops: :D #larme
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Shoemaker le 17 Mar 2013, 12:44

silverwitch a écrit:
heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?


Non.

:lol: :good
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 13:01

(Désolée, je vais à rebours)

Hugues a écrit:Le plus triste est finalement que Rainier te rejoigne avec un sophisme..
Rainier a écrit:Dans un entretien radiophonique, Céline s'était exclamé :
" Dans les Ecritures, il est écrit : "Au commencement était le Verbe." Non ! Au commencement était l'émotion. Le Verbe est venu ensuite pour remplacer l'émotion, comme le trot remplace le galop, alors que la loi naturelle du cheval est le galop ; on lui fait avoir le trot. On a sorti l'homme de la poésie émotive pour le faire entrer dans la dialectique, c'est-à-dire le bafouillage, n'est-ce pas ? "


Car Rainier, comment articules-tu le paragraphe (en supposant même qu'il soit juste ce qui n'est pas acquis) précédant à celui qui suit.
Sinon en décrétant sans argumenter.

Comment passes-tu de l'intériorité de l'homme à la représentation du monde ?

Le cinéma, c'est l'émotion.
Tout ce que des pseudos spécialistes, qui ont tout compris, tartinent ensuite sur des pages et des pages, ce n'est que du bafouillage.



:o

Sur le plan conceptuel, c'est très intéressant. Céline dit: "Au commencement était l'émotion". Mais le dire, c'est confirmer la prééminence de la pensée (ou du concept, pour rester dans l'approximation), c'est-à-dire que Céline a besoin de démontrer avec le langage la supériorité (ou la primauté) du sensible sur l'intelligible. Ergo, Céline bafouille.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Shoemaker le 17 Mar 2013, 13:20

Celine est un sacré romancier. Un magicien du ... verbe.
Mais je ne pense pas que ce soit un grand philosophe.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 17 Mar 2013, 13:26

Hugues a écrit:Le plus triste est finalement que Rainier te rejoigne avec un sophisme..
Rainier a écrit:Dans un entretien radiophonique, Céline s'était exclamé :
" Dans les Ecritures, il est écrit : "Au commencement était le Verbe." Non ! Au commencement était l'émotion. Le Verbe est venu ensuite pour remplacer l'émotion, comme le trot remplace le galop, alors que la loi naturelle du cheval est le galop ; on lui fait avoir le trot. On a sorti l'homme de la poésie émotive pour le faire entrer dans la dialectique, c'est-à-dire le bafouillage, n'est-ce pas ? "


Car Rainier, comment articules-tu le paragraphe (en supposant même qu'il soit juste ce qui n'est pas acquis) précédant à celui qui suit.
Sinon en décrétant sans argumenter.

Comment passes-tu de l'intériorité de l'homme à la représentation du monde ?

Le cinéma, c'est l'émotion.
Tout ce que des pseudos spécialistes, qui ont tout compris, tartinent ensuite sur des pages et des pages, ce n'est que du bafouillage.


Tu te risques toi même à la facilité du précipice de la barbarie.. Car si une représentation du monde (le sensible) nous émeut, c'est parce que l'affectivité (les sentiments, les émotions) nait de l'intelligible (cette représentation du monde par l'artiste et son reflet au fond de nous même, ce que nous en comprenons). Ce que Platon disait déjà en le dénommant logos. Tiens, le verbe.
L'esprit humain est à la fois actif (il cherche à comprendre le sensible, ce qu'il perçoit) et passif (il est affecté par ce qu'il a compris).

Donc oui parler de cinéma, c'est essayer de découvrir l'intelligible, dans la représentation sensible. C'est la seule chose qu'on puisse partager, la seule chose qui soit objective.
Toi tu voudrais qu'on ne parle que de l'effet, qui se produit ou non, qui n'est pas garanti.

Mais on peut oublier tout ça hein.. : c'est évidemment si facile de céder à la barbarie.

Et désolé d'être ainsi cassant, mais ce devient impossible cette prime permanente à la médiocrité, alors que ces échanges pouraient tous nous élever, donner envie d'apprendre, rechercher ce qui nous fait défaut pour pleinement comprendre (même si parfois, sans même rechercher ou apprendre, une lecture patiente permet à elle seule d'apprendre beaucoup).

Non sans doute faut-il mieux se contenter de parler de nous, en disant uniquement "j'ai bien aimé, je n'ai pas aimé"? C'est cela que devrait être ce sujet? Un alignement de sentiments, de témoignages qui ne partagent rien, sinon justement ce témoignage de l'incommunicable par nature... Que tel ou tel émette son sentiment changera-t-il mon propre regard sur une oeuvre ? Non.

L'intelligible au contraire, on peut le communiquer, on peut se donner les uns les autres des clefs pour mieux apprécier des films, par ce que d'autres regards auront su nous dire ce que peut-être nous n'aurions vu, ou ce que nous n'avions vu auparavant, toutes ces choses qui permettent d'envisager d'autres mondes, au delà même de la fenêtre sur cet autre monde qu'est la représentation.

Hugues

La barbarie, rien que ça ! :roll:
Il y a quelques degrés de nuance entre dire "j'ai bien aimé" ou " j'ai detesté" et nous pondre des pavés indigestes en invoquant la cosmogonie ou je ne sais quelle notion de percept ...

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Au delà de cette remarque, je suis vraiment surpris (et je crois que je rejoins Cortese sur ce point) en ayant l'impression que pour le trio infernal :wink: (toi, Silver, Panzer) hors du cinéma américain point de salut !
Malick, Kubrick, Cimino, Fuller, Ford monopolisent 90% de ce topic.
Je regrette les rares participations de Shunt qui, lui, nous (me) donnait envie de s'intéresser au cinéma asiatique.
A une époque, Il y avait quelques forumistes qui se moquaient de Silver en disant qu'elle ne nous parlait que des films Georgiens doublés en Azerbaidjanais :eek: ...mais ou avaient ils inventés cela ?
Ici on encense le dernier délire new age de Malick (qui, à mon humble avis, n'a fait que des merdes après la Ligne Rouge) ou un film raté comme Eyes Wide Shut (et Dieu sait si j'aime les autres films de Kubrick) ...

Mais de quand date la dernière discussion relative au cinéma français, au cinéma italien ?
Bin désolé mais ma cosmogonie s'emmerde parfois moins devant un Duvivier, un Renoir, un Autant-Lara, un Rohmer, un Tavernier, un Pialat etc.
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 13:33

Rainier a écrit:Il y a quelques degrés de nuance entre dire "j'ai bien aimé" ou " j'ai detesté" et nous pondre des pavés indigestes en invoquant la cosmogonie ou je ne sais quelle notion de percept ...


Il ne tient qu'à toi de l'illustrer.


Rainier a écrit:Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.



Rainier a écrit:Ici on encense le dernier délire new age de Malick (qui, à mon humble avis, n'a fait que des merdes après la Ligne Rouge) ou un film raté comme Eyes Wide Shut (et Dieu sait si j'aime les autres films de Kubrick) ...




Rainier a écrit:Mais de quand date la dernière discussion relative au cinéma français, au cinéma italien ?
Bin désolé mais ma cosmogonie s'emmerde parfois moins devant un Duvivier, un Renoir, un Autant-Lara, un Rohmer, un Tavernier, un Pialat etc.


Il ne tient qu'à toi de nous en entretenir. Quand je parle des cinéastes que je chéris le plus, ça n'intéresse presque personne puisque très rares sont les participants qui ont eu l'occasion de voir les films en question. Et si par malheur je reparle d'un film un peu obscur, aussitôt pleuvent les sarcasmes. Fais ce que tu veux et ne t'occupe pas trop de ce que je peux écrire. Quand tu es en désaccord, tu l'écris, et on dialogue.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 17 Mar 2013, 13:41

silverwitch a écrit:
Rainier a écrit:Il y a quelques degrés de nuance entre dire "j'ai bien aimé" ou " j'ai detesté" et nous pondre des pavés indigestes en invoquant la cosmogonie ou je ne sais quelle notion de percept ...


Il ne tient qu'à toi de l'illustrer.


Rainier a écrit:Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.



Rainier a écrit:Ici on encense le dernier délire new age de Malick (qui, à mon humble avis, n'a fait que des merdes après la Ligne Rouge) ou un film raté comme Eyes Wide Shut (et Dieu sait si j'aime les autres films de Kubrick) ...




Rainier a écrit:Mais de quand date la dernière discussion relative au cinéma français, au cinéma italien ?
Bin désolé mais ma cosmogonie s'emmerde parfois moins devant un Duvivier, un Renoir, un Autant-Lara, un Rohmer, un Tavernier, un Pialat etc.


Il ne tient qu'à toi de nous en entretenir. Quand je parle des cinéastes que je chéris le plus, ça n'intéresse presque personne puisque très rares sont les participants qui ont eu l'occasion de voir les films en question. Et si par malheur je reparle d'un film un peu obscur, aussitôt pleuvent les sarcasmes. Fais ce que tu veux et ne t'occupe pas trop de ce que je peux écrire. Quand tu es en désaccord, tu l'écris, et on dialogue.


Merci pour ta réponse :o
ta remarque sur les "sarcasmes" est touchante !
Tu as 100% raison, malheureusement je ne maitrise pas la langue aussi bien que toi, Hugues, Panzer ou BWT.
Par rapport à la phrase de Céline citée plus haut, l'émotion s'offre à tout le monde ou presque alors que le verbe pour l'exprimer est réservé à une élite.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 13:50

Rainier a écrit:Par rapport à la phrase de Céline citée plus haut, l'émotion s'offre à tout le monde ou presque alors que le verbe pour l'exprimer est réservé à une élite.


D'accord, mais comment communiquer cette émotion, comment la partager sans le secours du verbe ? Et si l'émotion est une forme de connaissance, est-ce que toutes les émotions se valent ? Quand Céline bafouille à ce sujet, il le fait avec talent et précision, il emploie une image lumineuse. Se rejoignent ainsi le verbe et les images: la connaissance sensible allée avec l'intelligible.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Maverick le 17 Mar 2013, 16:52

silverwitch a écrit:
heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?


Non.
Et c'est un hasard ou y'a un lien ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Stéphane le 17 Mar 2013, 16:55

Y a un lien. Elle a juste pas vu les films en question. :D
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 16:59

Maverick a écrit:
silverwitch a écrit:
heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?


Non.
Et c'est un hasard ou y'a un lien ?


Le plus souvent, il y a un lien.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 17:00

Stéphane a écrit:Y a un lien. Elle a juste pas vu les films en question. :D


:D

Souvent, je préfèrerais !
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Maverick le 17 Mar 2013, 17:18

silverwitch a écrit:
Maverick a écrit:
silverwitch a écrit:
heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?


Non.
Et c'est un hasard ou y'a un lien ?


Le plus souvent, il y a un lien.
:roll:

T'es pas très loquace pour une nana dis donc !

Alors ? Quel est ce lien ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 17 Mar 2013, 17:26

Rainier a écrit:La barbarie, rien que ça ! :roll:


Tu as compris que ça n'est pas à toi que je la reprochais..

Au delà de cette remarque, je suis vraiment surpris (et je crois que je rejoins Cortese sur ce point) en ayant l'impression que pour le trio infernal :wink: (toi, Silver, Panzer) hors du cinéma américain point de salut !
Malick, Kubrick, Cimino, Fuller, Ford monopolisent 90% de ce topic.[/quote]

Ca n'est pas vrai.
Sur le sujet nous ne sommes pas si présents que ça, et si l'impression est différente, c'est que les rares fois où nous nous y risquons, certes, c'est pour des échanges qui sont plus longs.

Mais moi mon plaisir ce serait de parler de n'importe quoi en longueur sais-tu ? Enfin n'importe quoi qui en vaille la peine... Je veux dire par là que ce soit pour tous un débat réel, un échange, plutôt qu'un jeu de massacre de tel ou tel film. Parce que les interventions en dehors de nos propres mots, sont, si tu fais bien attention, pour le plus souvent négatives envers les films. A quoi ça sert que nous commencions un débat déjà réglé d'avance.
Mais sur des films où tout n'est pas réglé d'avance, personne ne veut s'embêter avec ça, c'est dommage..
J'aimerais bien qu'on me donne l'envie parfois d'aller voir un film que je ne serais pas allé voir, par a priori...


Je regrette les rares participations de Shunt qui, lui, nous (me) donnait envie de s'intéresser au cinéma asiatique.

Ca ne tient qu'à lui. J'espère bien !
En tout cas côté asiatique, le prochain à voir, c'est Pieta, c'est un grand film. (Le seul film, silverwitch m'en est témoin, auquel j'ai envisagé que le Lion d'Or au dépends du Malick sans que ce soit vraiment un vol.. Car le prix est mérité, même si le film est inférieur à mon sens.)

Ici on encense le dernier délire new age de Malick (qui, à mon humble avis, n'a fait que des merdes après la Ligne Rouge) ...


Sans vouloir débattre, je comprends bien que tu restes étranger (quoiqu'au Nouveau Monde, qui réussit à être en même temps que le film qu'a voulu Malick, une grande fresque, tout à fait accessible, je reste un peu interdit), la forme est de plus en plus radicale ce qui peut laisser le spectateur en chemin.
Mais la richesse de ce qui y est contenu, montre par là-même que au delà de ton propre ressenti, fait que le mot que tu as utilisé ne peut être approprié. L'exégèse que l'on peut faire sur l'Arbre de Vie par exemple est assez fascinante (je me promets de mettre ça par écrit depuis longtemps), le mot que tu écris ne peut convenir.
Quelques autres mots pour finir à ce sujet, Le résumé critique éculé (chacun reprend les mots qu'il a pu lire ailleurs je présume), est toujours "délire new age". Ca ne relève pas du tout de cela. Plusieurs fois ces dernières années, je suis intervenu en des sujets où, sans le préciser, j'ai participé à la discussion en écrivant ce que j'avais compris, ce que m'avait inspiré ces films. Et plusieurs fois, des forumistes enclins à me taquiner, ont encensé mes quelques mots. Je regrette ce que je m'étais promis de faire, de ne leur avoir pas communiqué que mes mots naissaient de ces films. Tout cela pour dire que le fond est diablement juste, et quoiqu'il mette en jeu divers croyants de divers religions (parfois disparues), le message du film ne s'arrête pas au croyant, mais peut toucher chacun. Les religions sont avant tout des philosophies et portent en fait, si l'on veut bien regarder un regard et un questionnement tout à fait similaires.
C'est d'autant plus vrai que, quoiqu'on a pu lire, le propos qualifié de religieux ne relève jamais de l'intention prosélyte, mais de faire entendre souvent réécrite, un penseur (accessoirement chrétien mais peu importe)

J'ai le sentiment persistant ces mois passés, que tu éprouves comme une rancune, envers ce cinéaste. Rien que sur le précédent, nous t'avons vu passer peu à peu d'enthousiaste (avec quelques réserves) à défiant envers le film (d'abord "je ne sais plus trop quoi en penser", pour révéler le fond de ta pensée ce dimanche matin). Jusqu'à entre temps en septembre te réjouir, comme si tu avais un compte à régler, de la lecture d'un article (dont l'auteur d'ailleurs, se fend six mois plus tard une critique opposée, à croire que l'une comme l'autre ne repose sur aucun argument sérieux)
Alors à propos, le dernier, l'as-tu vu? Ou t'es-tu arrêté à l'a priori que le texte que tu avais trouvé confortait...

Mais de quand date la dernière discussion relative au cinéma français, au cinéma italien ?
Bin désolé mais ma cosmogonie s'emmerde parfois moins devant un Duvivier, un Renoir, un Autant-Lara, un Rohmer, un Tavernier, un Pialat etc.


C'est volontiers, même si ça ne vient pas spontanément, parce que le sujet se prête plus souvent en point de départ (même si la discussion lors des débats s'élargit), à ne parler que des sorties en salle. Qui sait, au risque du courroux intolérant de quelques uns, pourrait on ouvrir un sujet Cinéclub (et puis il y a un autre sujet dont nous pouvons faire usage quand c'est approprié: ton sujet "que regarder à la télévision" )

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 17:28

Maverick a écrit:Alors ? Quel est ce lien ?


Plus un film est cher et plus il fait d'entrées, plus il est médiocre. Il ne s'agit pas d'une loi universelle, mais d'une constatation liée à l'évolution des conditions de production et de distribution des films français et américains. Une exception sans doute, le cinéma d'animation. Les budgets démesurés, les distributions mondialisées, le rôle des télévisions et l'importance des produits dérivés, ou encore les financiers à la tête des grandes sociétés de production font des films où tout est calculé pour ne pas déplaire.
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Messagede Maverick le 17 Mar 2013, 17:30

Je vois toujours pas le lien. Parce que la plupart des gens aiment la médiocrité ?
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Messagede Shoemaker le 17 Mar 2013, 17:34

le lien est aussi à établir avec le niveau culturel des masses qui, malgré les progrès immenses en toute chose, reste bien malingre. Bas niveau culturel parfaitement entretenu par le système. On entretient le bas niveau, on fabrique et vend des films en rapport avec ce bas niveau, lesquels films nourrissent à leur tour la pauvreté intellectuelle généralisée, et ainsi de suite.
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Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 17:38

Maverick a écrit:Je vois toujours pas le lien. Parce que la plupart des gens aiment la médiocrité ?


Un film populaire, ça n'a pas nécessairement de rapport avec un film qui rapporte beaucoup d'argent ou fait de nombreuses entrées. C'est pour cette raison que j'écris ne pas déplaire, il s'agit d'une entreprise d'uniformisation. Les spectateurs vont voir les films qu'ils peuvent voir et dont ils ont entendu parler.
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Messagede Hugues le 17 Mar 2013, 17:38

(Pfiou qu'estce que c'est mal écrit et brumeux ce que j'ai écrit précédemment, désolé)

silverwitch a écrit:
Maverick a écrit:
silverwitch a écrit:
heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?


Non.
Et c'est un hasard ou y'a un lien ?


Le plus souvent, il y a un lien.


La dernière fois que j'ai dit ça .. quelqu'un de très méchant m'a dit que les conditions de production ne déterminait rien, et qu'une telle remarque ne relevait que de la sociologie (ce qui est vrai)

C'est trop injuste :cry:

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Maverick le 17 Mar 2013, 17:39

Ok, c'est plus clair.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede BWT le 17 Mar 2013, 17:46

silverwitch a écrit:
Maverick a écrit:Je vois toujours pas le lien. Parce que la plupart des gens aiment la médiocrité ?


Un film populaire, ça n'a pas nécessairement de rapport avec un film qui rapporte beaucoup d'argent ou fait de nombreuses entrées. C'est pour cette raison que j'écris ne pas déplaire, il s'agit d'une entreprise d'uniformisation. Les spectateurs vont voir les films qu'ils peuvent voir et dont ils ont entendu parler.

La confusion vient, je pense, du fait qu'on assimile culture populaire et culture de masse, qui sont en réalité deux choses totalement différentes.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 17:48

Hugues a écrit:La dernière fois que j'ai dis ça .. quelqu'un de très méchant m'a dit que les conditions de production ne déterminait rien, et qu'une telle remarque ne relevait que de la sociologie (ce qui est vrai)


Quand il s'agit d'analyser la médiocrité des plus gros succès de l'année 2012 en France et aux USA, les conditions de production sont déterminantes. En revanche, il n'y a pas de lien dans l'absolu entre le budget d'un film et sa valeur. Un film de Terrence Malick comme La Ligne Rouge a un budget d'environ 45 millions d'euros, soit près de vingt fois le budget d'un petit film français comme les Chansons d'Amour de Christophe Honoré.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 17 Mar 2013, 17:55

BWT a écrit:La confusion vient, je pense, du fait qu'on assimile culture populaire et culture de masse, qui sont en réalité deux choses totalement différentes.


C'est vrai. Même s'il est incertain désormais qu'il y ait une véritable culture populaire, quand les loisirs de masse occupent tout l'espace disponible. C'est peut-être lié à une hypertrophie des oeuvres. On demande aux films, à la musique, aux romans d'être à eux seuls toute la culture, c'est-à-dire ce qui relie des hommes dans l'espace (un territoire) et dans le temps (l'héritage du passé, la tension vers l'avenir) dans un récit partagé.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 17 Mar 2013, 19:00

Hugues a écrit:J'ai le sentiment persistant ces mois passés, que tu éprouves comme une rancune, envers ce cinéaste. Rien que sur le précédent, nous t'avons vu passer peu à peu d'enthousiaste (avec quelques réserves) à défiant envers le film (d'abord "je ne sais plus trop quoi en penser", pour révéler le fond de ta pensée ce dimanche matin). Jusqu'à entre temps en septembre te réjouir, comme si tu avais un compte à régler, de la lecture d'un article (dont l'auteur d'ailleurs, se fend six mois plus tard une critique opposée, à croire que l'une comme l'autre ne repose sur aucun argument sérieux)
Alors à propos, le dernier, l'as-tu vu? Ou t'es-tu arrêté à l'a priori que le texte que tu avais trouvé confortait...
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Malick n' a fait que des "merdes après la Ligne Rouge" ... je reconnais que c'est un peu (beaucoup) exagéré :oops: :wink:
C'est du niveau de la phrase d'un autre forumiste : "Prost... un pilote tout juste bon..."

Pas de compte à règler ou alors celui qu'on peut avoir face à un vieil ami qui vous déçoit, et autant, j'avais ressenti un réel plaisir, une réelle émotion (que je ne peux traduire en mots) en regardant Badlands et Les moissons du Ciel, et à peine moins devant La ligne rouge ...autant Le Nouveau Monde m'avait paru long, et Tree of Life incomprèhensible.
Alors c'est vrai que je n'irai probablement pas voir "à la merveille" et j'attendrai, moi aussi, qu'il passe à la TV dans 10 ans (sans doute à 1h00 du matin)
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Dervi le 17 Mar 2013, 21:58

Je viens de voir "A la merveille". Il m'a émerveillé. Je le trouve plus lisible que "The tree of life". Ce qui me surprend chez Malick, c'est qu'il arrive à faire du beau avec du moche : ici le métro parisien, la Défense, les chantiers. Comme s'il y avait du beau en toute chose. Cependant, j'aimerais voir un film de Malick où il userait de nouveaux artifices de réalisation, sans les champs, les arbres, l'eau, le soleil, la nature qui reviennent comme des leitmotiv dans tous ses films et créent peut-être le lien dans son oeuvre.

Cerise sur le gâteau "La porte du paradis" arrive enfin la semaine prochaine :D !!
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 17 Mar 2013, 22:16

silverwitch a écrit:
Hugues a écrit:La dernière fois que j'ai dit ça .. quelqu'un de très méchant m'a dit que les conditions de production ne déterminait rien, et qu'une telle remarque ne relevait que de la sociologie (ce qui est vrai)


Quand il s'agit d'analyser la médiocrité des plus gros succès de l'année 2012 en France et aux USA, les conditions de production sont déterminantes. En revanche, il n'y a pas de lien dans l'absolu entre le budget d'un film et sa valeur.


Je proteste votre méchanceté honneur, quand l'accusée ici présente (juge et partie, c'est du joli!) avait répliqué pareille chose à mon client, mon client parlait bien de la financiarisation du cinéma (où le film est vu comme un simple investissement spéculatif destiné à la plus grande rentabilité et à donner à ces sociétés de quoi nourrir actionnaires en dividendes, et à ce titre est dans tous les domaines contraints vers une forme de pornographie). Il parlait même, soyons précis, pour témoigner de l'exactitude de ma protestation, de l'agravation de cette financiarisation au cours du tournant des années 80. Bien évidemment que dans l'absolu il n'y a pas de corrélation entre un budget et la valeur d'un film. Mais mon client a toujours parlé du lien entre médiocrité et conditions de production (financiarisation à l'extrême des studios etc..)
A ce titre, nous demandons réparation d'un greensmiley symbolique :evil: ...:

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede DCP le 18 Mar 2013, 00:33

Eh, les gars, rien ne sert de vous énerver de la tournure que prend le topic, la fièvre des discussions profondes et compliquées retombera dans quelques jours comme d'habitude et on pourra reprendre nos discussions ordinaires de spectateurs ordinaires.... :D :oops:
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Waddle le 18 Mar 2013, 11:45

Rainier a écrit:
Marlaga a écrit:Avant, ce topic était un peu chiant. Maintenant, c'est au-delà de casse-couilles. C'est puant, illisible, imbuvable, à vous dégoûter du cinéma.


Dans un entretien radiophonique, Céline s'était exclamé :
" Dans les Ecritures, il est écrit : "Au commencement était le Verbe." Non ! Au commencement était l'émotion. Le Verbe est venu ensuite pour remplacer l'émotion, comme le trot remplace le galop, alors que la loi naturelle du cheval est le galop ; on lui fait avoir le trot. On a sorti l'homme de la poésie émotive pour le faire entrer dans la dialectique, c'est-à-dire le bafouillage, n'est-ce pas ? "

Le cinéma, c'est l'émotion.
Tout ce que des pseudos spécialistes, qui ont tout compris, tartinent ensuite sur des pages et des pages, ce n'est que du bafouillage.

En gros, un film qui fait pleurer est un excellent film, un chef d'oeuvre? Titanic, le meilleur film de l'histoire?
"La citoyenneté réduite au droit du sang consiste à dire que la République est génétique et non pas spirituelle", Waddle, 2013.

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Messagede Xave le 18 Mar 2013, 11:48

Les seules émotions que tu ressens, c'est quand tu pleures ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Waddle le 18 Mar 2013, 11:49

Maverick a écrit:
silverwitch a écrit:
Maverick a écrit:
silverwitch a écrit:
heow a écrit:Hugues, Silverwitch, vous pouvez nous sortir quelques films qui auraient fait plus d'1 million d'entrées en france ou 100 millions de $ aux US lors des 12 derniers mois qui trouve grâce à vos yeux ?


Non.
Et c'est un hasard ou y'a un lien ?


Le plus souvent, il y a un lien.
:roll:

T'es pas très loquace pour une nana dis donc !

Alors ? Quel est ce lien ?

Tiens, elle me rappelle quelqu'un.
"La citoyenneté réduite au droit du sang consiste à dire que la République est génétique et non pas spirituelle", Waddle, 2013.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 18 Mar 2013, 11:51

L'émotion, c’est facile, beaucoup trop facile.

Filme un gamin sur une balançoire, montre une balle de magnum qui lui traverse la tête, sa mère qui accourt en hurlant, et tu as de l'émotion, incommensurable.

Pour autant, c'est pas de l'art.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Xave le 18 Mar 2013, 11:53

Même ça, suivant comment c'est filmé et mis en scène, tu peux avoir différentes émotions, voire pas d'émotion de ce type du tout.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 18 Mar 2013, 11:56

Xave a écrit:Même ça, suivant comment c'est filmé et mis en scène, tu peux avoir différentes émotions, voire pas d'émotion de ce type du tout.



Ce qui montre bien que l'émotion, c'est de l'artifice, ça se règle, ça se peaufine, ça se calcule.
C'est facile.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Xave le 18 Mar 2013, 12:07

Ouais_supère a écrit:
Xave a écrit:Même ça, suivant comment c'est filmé et mis en scène, tu peux avoir différentes émotions, voire pas d'émotion de ce type du tout.



Ce qui montre bien que l'émotion, c'est de l'artifice, ça se règle, ça se peaufine, ça se calcule.
C'est facile.


Non. Certaines émotions sont faciles. Mais il est faux d'affirmer que "l'émotion, c'est facile".

Encore une fois, l'émotion, ça n'est pas seulement pleurer... Si pour vous c'est seulement ça, alors Raikkonen est un émotif à côté de vous.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 18 Mar 2013, 12:14

Mais même faire rire, c'est facile, il y a des ficelles, des procédés, on y arrive toujours quand on s'en donne la peine.

Par contre, produire du sens, un bouleversement des valeurs du spectateur, de sa façon de voir le monde, c'est autre chose.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede BWT le 18 Mar 2013, 12:18

L'émotion au cinéma, c'est souvent une prise d'otage du cerveau. Tout est putassier, de la larme filmée en gros plan à la musique dramatique qui appuie la séquence. C'est de l'émotion forcée, loin de celle qu'on peut ressentir devant un couché de soleil. Le cinéma n'a pas d'autre choix que d'usurper l'émotion de la nature, de se l'approprier. Mais filmer un arbre dans une clairière un soir d'été, c'est du factice.
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