Le salon francophone est dédié aux sujets n'ayant pas de lien avec la F1 ni autres sports mécaniques. C'est un salon pour se détendre en refaisant le monde.
Hugues a écrit: (mais c'est toujours mieux que les 11 de La Porte du Paradis)
Cette après midi Michael Cimino était l'invité de l'emission de France Inter entre 18 et 19h (celle de Colin et Mauduit), il a dit qq petits trucs intéressants et essayé d'expliquer l'echec de Heaven's Gate en 1980 et sa descente en flêches auprès des media americains : pour lui, il était trop jeune à l'époque pour avoir un 2nd grand succès après les 4 oscars de the Deer Hunter (il a dit "sourire intérieurement" en se voyant encensé aujourd'hui par le même journal qui exigeait en 1980 ... qu'il rende ses 4 oscars !), et que les americains adorent ces histoires d'hommes devenus célébres puis qui descendent plus bas que bas avant de revenir au premier plan (leur côté religieux ?).
Colin et Mauduit, sur France Inter, ont souvent des grands invités Cimino aujourd'hui, Marcel Ophuls recemment, ou la fille de Max Linder ...et même Gérard Manset (dans quelle autre émission pourrait il être invité ?). Par contre qu'est ce qu'ils sont pénibles avec leur gimmicks ou leur jeux de mots débiles (ils ont même osé faire un vague jeu de mots entre Cimino et Cheminots )
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
Hugues a écrit: (mais c'est toujours mieux que les 11 de La Porte du Paradis)
Cette après midi Michael Cimino était l'invité de l'emission de France Inter entre 18 et 19h (celle de Colin et Mauduit), il a dit qq petits trucs intéressants et essayé d'expliquer l'echec de Heaven's Gate en 1980 et sa descente en flêches auprès des media americains : pour lui, il était trop jeune à l'époque pour avoir un 2nd grand succès après les 4 oscars de the Deer Hunter (il a dit "sourire intérieurement" en se voyant encensé aujourd'hui par le même journal qui exigeait en 1980 ... qu'il rende ses 4 oscars !), et que les americains adorent ces histoires d'hommes devenus célébres puis qui descendent plus bas que bas avant de revenir au premier plan (leur côté religieux ?).
M'enfin, je ne sais pas si c'est si intéressant, Rainier. Cimino montre habituellement et a effectivement montré lors de ses divers apparitions françaises en l'espace de quelque jours autant d'explications sur cette question que varie la météo ou l'humeur du jour. Il se range même parfois à l'explication qui semble la plus crédible (l'Amérique reaganienne toute neuve qui ne supporte pas que l'on porte atteinte à l'image idéale qu'elle se fait d'elle même), après avoir la veille nié que ça ait eu un quelconque rôle, ou avant de le nier le lendemain. Finalement son avis sur la réception de ses films, comme pour tous les réalisateurs, ça n'est pas la chose la plus intéressante à évoquer avec lui. Merci en tout cas pour l'info sur l'émission.
Je viens de remarquer que la bande-annonce française du beau film de Kim Ki-duk, Pieta (évoqué plus longuement ici) était sortie la semaine dernière (le film est en salle le 10 avril)
Bon ça n'est que la francisation de la bande-annonce coréenne et internationale, mais c'est toujours mieux que rien Une bande-annonce d'ailleurs assez mauvaise, auquel la version française rajoute une couche : "Elle a commis un péché impardonnable" ( il ne faut rien exagérer, on ne parle que de l'abandon d'un enfant) "Puis disparait" (mais pourquoi ce puis, qui laisse croire que c'est immédiatement lié) (bon évidemment, je soupçonne un autre sens à tout ça, mais ça serait vous révéler la fable qu'est le film, ce qu'ils font en quelque sorte )
Par ailleurs, je ne l'ai pas vu, mais comme un film de Bruno Dumont (Hors Satan, Hadjewich, Flandres, La vie de Jésus) est toujours un évènement, la semaine prochaine..
Il reste qu'au regard de sa filmographie le film surprend par avance.. c'est que son cinéma des corps et des gestes et presque si souvent du silence, son cinéma des anonymes (ses personnages ["le gars", "la fille"], ses acteurs, non-professionnels), se mue là en déclamation poétique, choisit l'évocation d'une emblême (du féminisme) et accueille pour celà, parmi d'authentiques malades et soignants, une comédienne renommée.
C'est vrai que l'aperçu YouTube donne envie de regarder la bande-annonce
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour.Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Hugues a écrit:"Elle a commis un péché impardonnable" (il ne faut rien exagérer, on ne parle que de l'abandon d'un enfant)
Tu devrais pourtant savoir que la famille, c'est sacré en Asie. La famille est d'ailleurs un thème qui inspire toujours les réalisateurs coréens, avec plus ou moins de succès... Et tous les films de Kim Ki-duk sont des fables, brutales. C'est pas une surprise
( sinon je ris d'avance à la façon de prononcer Kim Ki-duk, surtout si c'est la même que mon père )
Hugues a écrit:A partir de demain, sur seulement 70 écrans (mais c'est toujours mieux que les 11 de La Porte du Paradis), ce qui est une rareté inédite, en France, pour le cinéaste.
Hugues a écrit:
Hugues a écrit:Dans deux semaines débutent peut-être, sans doute, les deux plus belles semaines de cinéma de 2013...
Ca n'est pas l'affiche que vous verrez en salle, j'ai évité, par sollicitude, Ben Affleck, même si les affiches anglaises ou françaises où il figure sont plus esthétiques. Ca tombe bien ce sont, contrairement à ce qu'indique le générique, les deux êtres principaux du film. Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Sur une musique originale de Hanan Townshend pour le film.
Un film à première vue, moins ambitieux, plus accessible. L'histoire d'un amour, l'histoire de plusieurs amours, des rendez-vous manqués, des échecs amoureux. Et en même temps tellement exigeant. A en perdre certainement même des plus convaincus sur le bord de la route. Parce qu'il faut faire l'effort, et parce que l'effort ne garantit pas de ne pas rester aveugle au final... Il faut presque savoir remettre en cause tout ce qu'on croit savoir du cinéma de Terrence Malick, s'en dépouiller, s'en déshabiller.. Il faut presque savoir admettre que c'est un échec selon tous ces propres critères avant de soudainement déceler ce qui en fait le génie. Comme si le cinéaste américain, une autre fois, réinventait le langage du cinéma.
Alors l'esprit libéré, pour le reste du film, mais surtout, plus encore, à la seconde vision, quel flot, quelle rivière, quelle poésie ininterrompue... Comme si le premier regard à être tant ébloui (ou perturbé par le visage d'un mauvais acteur) avait été aveugle.
Aveugle aussi à la nature véritable du film.. Un film où les acteurs ne jouent pas.. Mais dansent. Non pas métaphoriquement mais presque littéralement. Le film est à tous égards un ballet. Les acteurs sont en effet toujours en mouvement, mais plus que ça, toujours en des mouvements expressifs, toujours en relation l'un à l'autre, se séparant, se rapprochant, tournant l'un autour de l'autre, souvent en se regardant l'un l'autre tout en même temps. Le montage du cinéaste américain accentue encore cela, en coupant les dialogues et se concentrant sur la collision des corps. Et même quand l'acteur vient à être isolé, le mouvement, et souvent la danse demeure.
La Ligne Rouge, Le Nouveau Monde, films pourtant vu comme si malickien, si singulier dans le paysage du cinéma américain se révèlent soudainement dans les limites que le cinéaste s'était fixé pour satisfaire quelque peu aux studios, comme si c'était presque des films de commande. Les films désormais semblent plus personnels que jamais, comme si le cinéaste était dans les conditions de faire désormais, le cinéma qu'il ambitionnait de tourner depuis toujours.
Que dit le film? Que l'ex-istence est la rencontre avec l'Amour, le séjour en Amour. Sous toutes ses formes humaines... L'amour entre deux êtres qui se trouvent, l'amour entre deux parents, une mère et sa fille éloignée, l'amour en tant que désir et chair, l'amour même en la haine et les disputes les plus violentes, l'amour dans le pardon, l'amour dans le service des plus nécessiteux, des plus âgés, des mourants, ou des prisonniers, l'amour qui existe dans la foi.. Toutes ces formes si difficiles à faire coexister en une même âme... Mais plus encore, que ces amours, sensibles au malheur, à l'infortune, ces amours qui ne nous sont pas garanties, que peut-être on ne rencontrera jamais, naissent au sein d'un plus grand Amour, l'ex-istence même, ce Monde offert. Amour et Monde se confondent. L'ex-istence est le séjour en Amour.
Et ce qu'il y a de remarquable, c'est que cette intuition, que nous insuffle le film, prend de l'épaisseur après plus d'examen.. Des mots laissés, des plans, apparaissent finalement comme tant d'indices, que le film a un lien avec Les Oeuvres de l'Amour de Søren Kierkegaard. Et la lecture rétrospective de ces pages est troublante, car c'est en quelque sorte tout le film, la douleur même même des personnages, qui est décrite dans ces écrits du philosophe danois.
Extraits Seul, dirons-nous, peut désespérer qui est désespéré. Quand l'amour immédiat désespère au sujet de son malheur, il devient simplement évident – qu'il était désespéré, et qu'il l'avait été dans son bonheur également. Le désespoir consiste à s'en tenir avec une passion infinie à un seul être, une seule chose ; car, avec la passion infinie, si l'on n'est pas désespéré, l'on ne peut s'en tenir qu'à l'éternel. [...] L'amour immédiat est ainsi désespéré ; dans le bonheur, comme on dit, il ne voit pas qu'il est désespéré; mais dans le malheur, il apparaît – qu'il était désespéré. [...] Ce qui, en effet, nous livre au désespoir, ce n'est pas le malheur, mais le défaut de l'éternel. [...]
L'éternel, la Merveille, the Wonder, visible si l'on retrouve le tout premier regard, si l'on sait s'émerveiller, to [i]wonder[/i], de ce qui est devant nous. Le Monde, sa Beauté, son Amour.
Il n'est pas tout à fait sûr que cela soit (importante sont les chances quand même) (hey j'ai bien dit que même les plus convaincus pourrait être laissés sur le bord de la route)
Mais si ça n'est pas le cas, c'est bien que notre Sorcière argentée se sera laissée trop distraire par du contingent, la quotidienneté...
Hugues
Les autres affiches: Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
France
Grande Bretagne:
Etats-Unis:
Turquie:
Hugues
Pour dire autrement tout ce que j'ai déjà dit, j'en ai fait l'expérience hier encore, une fleur qu'il faut laisser éclore, malgré la terre empoisonnée ...
Et, oui, décidément, l'idée de ballet n'est pas figurative... Infiniment plus que je ne l'imaginais, les gestes, les déplacements, dans leur minimalisme parfois comme dans leur surexpressivité en d'autres instants, les acteurs en tout cas dirigés toujours en dehors de tout réalisme* -- c'est sans doute d'ailleurs cela l'un des ingrédients de cette "terre" (en apparence) "empoisonnée" --, relèvent littéralement du ballet (c'est si patent par exemple dans la scène de l'ébéniste/lutier, où l'hésitation est dépeinte comme un déplacement hésitant, si inutilement tortueux, alors même que le chemin est évident.. il faut ainsi dans cette scène que l'ébéniste montre le chemin et que chaque déplacement soit imité comme une ombre par notre personnage.. comme on nous l'aurait figuré dans un ballet.. mais en fait tout le film si l'on regarde bien est dirigé ainsi)
Le percevoir d'entrée, c'est purifier un peu la terre, et ne plus douter tout autant donc que la floraison va survenir.
Hugues
*: à l'opposé même du précédent film, où le souvenir était si réaliste
Vu enfin, hier, "À la merveille" de Terrence Malick. Eh bien, c'est un chef d'oeuvre. Si le grand thème du film est plutôt simple à appréhender, à savoir la douleur de l'existence séparée, la forme a certainement troublé les critiques et les analyses les plus superficielles, puisque l'on revoit les images traditionnelles du cinéma de Malick, mais ici dépourvues de lyrisme, asséchées, afin que l'effet n'opère pas complètement. Le spectateur est partiellement privé de la jouissance des effets esthétiques: il voit mais ne sent pas.
Ça ne se fait pas de jouer de la lyre tandis que Rome brûle , mais on a tout à fait le droit d'étudier les lois de l’hydraulique.
silverwitch a écrit:Vu enfin, hier, "À la merveille" de Terrence Malick. Eh bien, c'est un chef d'oeuvre. Si le grand thème du film est plutôt simple à appréhender, à savoir la douleur de l'existence séparée, la forme a certainement troublé les critiques et les analyses les plus superficielles, puisque l'on revoit les images traditionnelles du cinéma de Malick, mais ici dépourvues de lyrisme, asséchées, afin que l'effet n'opère pas complètement. Le spectateur est partiellement privé de la jouissance des effets esthétiques: il voit mais ne sent pas.
Je ne l'ai pas encore vu, mais quelles sont les quelques clés, conseils, que tu pourrais donner à un spectateur non averti comme moi, pour qu'il ne soit pas complètement paumé en voyant le film?
"La citoyenneté réduite au droit du sang consiste à dire que la République est génétique et non pas spirituelle", Waddle, 2013.
Waddle a écrit:Je ne l'ai pas encore vu, mais quelles sont les quelques clés, conseils, que tu pourrais donner à un spectateur non averti comme moi, pour qu'il ne soit pas complètement paumé en voyant le film?
C'est un film accessible. Je suis persuadée que tu t'y trouveras en familiarité.
Ça ne se fait pas de jouer de la lyre tandis que Rome brûle , mais on a tout à fait le droit d'étudier les lois de l’hydraulique.
Waddle a écrit:Je ne l'ai pas encore vu, mais quelles sont les quelques clés, conseils, que tu pourrais donner à un spectateur non averti comme moi, pour qu'il ne soit pas complètement paumé en voyant le film?
C'est un film accessible. Je suis persuadée que tu t'y trouveras en familiarité.
silverwitch a écrit:Vu enfin, hier, "À la merveille" de Terrence Malick. Eh bien, c'est un chef d'oeuvre. Si le grand thème du film est plutôt simple à appréhender, à savoir la douleur de l'existence séparée, la forme a certainement troublé les critiques et les analyses les plus superficielles, puisque l'on revoit les images traditionnelles du cinéma de Malick, mais ici dépourvues de lyrisme, asséchées, afin que l'effet n'opère pas complètement. Le spectateur est partiellement privé de la jouissance des effets esthétiques: il voit mais ne sent pas.
Hugues a écrit:Il n'est pas tout à fait sûr que cela soit (importante sont les chances quand même) (hey j'ai bien dit que même les plus convaincus pourrait être laissés sur le bord de la route)
Mais si ça n'est pas le cas, c'est bien que notre Sorcière argentée se sera laissée trop distraire par du contingent, la quotidienneté...
C'est tout raturé maintenant
Ce qu'écrit silverwitch, je n'en avais je crois pas témoigné ici, mais seulement en privé la semaine passée ("et j'ai un témoin qui peut le prouver .. oui moi Isabelle Balkany.."), mais c'est exactement cela: à dessein, le cinéaste américain nous met en exil, comme Marina et Quintana. Je ne parle pas de l'exil de leur patrie, métaphore du scénario, mais du vrai exil du film, qui est présent, que l'on ressent tout au long du film dans le désespoir des personnages, celui de la grâce du Monde, qui sauve du désespoir. Comme eux, nous sommes exilés et comme eux, il va nous falloir la voir malgré tout, dans un monde désespérant, où elle semble absente.
Le chef d'oeuvre dont parle silverwitch pour le revoir vraiment, tel que je l'avais aperçu au second regard aux derniers feux de l'été, il m'a fallu attendre ce soir.. Comme à la toute première vision, les visions de mercredi dernier avaient laissé l'inexplicable sentiment de ne comprendre qu'en cours de route, bien trop avancée, que c'était un grand film.. Comme si tout se révélait trop tardivement, comme si c'était une prise de conscience rétrospective.. Et comme la première fois, il y a sans doute un rapport avec l'état d'esprit.. La première fois, je m'étais attaché à mémoriser des détails, et j'avais le regard analytique (chose qui n'était pas préjudiciable chez Malick sur les précédents films). Et mercredi dernier, j'étais crayon à la main, en train de prendre des notes.
Alors qu'il faut se donner tout entier, s'abandonner, alors ce qui au regard analytique n'apparaît que comme une mise en scène artificielle (mais l'impression est à dessein..) où l'on sent presque l'artifice du réalisateur dirigeant ses acteurs, où l'on ne sait voir que la gestuelle invraisemblable, où l'on ne voit presque que ces étrangers qui se connaissent si peu au lieu du couple passionné... où l'on voit presque cette maison trop vide, parce que louée pour le tournage.. au regard abandonné à la beauté, au regard prêt à voir un ballet, une danse... soudain toute la grâce se révèle.. Parce que l'on veut la voir.. Parce que c'est en ce langage que le film a intentionnellement été écrit.. Et là, Marina et Neil ne sont plus ces complets étrangers mal assortis que Kurylenko et Affleck à l'autre regard. Ceux là ne sont plus là. Et là Neil est bien alors cet "homme incroyablement aimant". La mise en scène transcende tout, comme par magie. Parce qu'on a trouvé le bon regard..
"He does not find her beautiful. He makes her beautiful." dit Quintana des époux C'est exactement ça..
Il reste que l'épiphanie fabuleuse du film, il n'y a qu'une seule fois où elle n'a pas fonctionné, même mercredi, elle le fit une fois sur deux. Elle saisit, touche notre âme, fait ressentir notre exil, d'autant plus sans doute que le devoir auquel s'oblige Quintana dans cette supplication sublime de désespoir, de doute, et pourtant de foi, est magnifique de gratuité, d'un don total, et dit beaucoup de la nature humaine.
Waddle a écrit:Je ne l'ai pas encore vu, mais quelles sont les quelques clés, conseils, que tu pourrais donner à un spectateur non averti comme moi, pour qu'il ne soit pas complètement paumé en voyant le film?
C'est un film accessible. Je suis persuadée que tu t'y trouveras en familiarité.
Bref t'es pas complètement con, ça devrait aller.
Ah ben c'est malin, y a Hugues qui vient de l'embrouiller à fond !
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires. John Lee Hooker
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
Waddle a écrit:Je ne l'ai pas encore vu, mais quelles sont les quelques clés, conseils, que tu pourrais donner à un spectateur non averti comme moi, pour qu'il ne soit pas complètement paumé en voyant le film?
C'est un film accessible. Je suis persuadée que tu t'y trouveras en familiarité.
Bref t'es pas complètement con, ça devrait aller.
Ah ben c'est malin, y a Hugues qui vient de l'embrouiller à fond !
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Maverick a écrit:Pourquoi ?
Parce qu'elle annonce l'esprit du film, sans en révéler l'intrigue. C'est fait de manière ludique, avec densité, et les dialogues superflus en sont absents. Qu'est-ce que tu retiens quand tu as vu cette bande-annonce ?
Ça ne se fait pas de jouer de la lyre tandis que Rome brûle , mais on a tout à fait le droit d'étudier les lois de l’hydraulique.
Hugues a écrit: à dessein, le cinéaste américain nous met en exil, comme Marina et Quintana. Je ne parle pas de l'exil de leur patrie, métaphore du scénario, mais du vrai exil du film, qui est présent, que l'on ressent tout au long du film dans le désespoir des personnages, celui de la grâce du Monde, qui sauve du désespoir. Comme eux, nous sommes exilés et comme eux, il va nous falloir la voir malgré tout, dans un monde désespérant, où elle semble absente.
Le chef d'oeuvre dont parle silverwitch pour le revoir vraiment, tel que je l'avais aperçu au second regard aux derniers feux de l'été, il m'a fallu attendre ce soir.. Comme à la toute première vision, les visions de mercredi dernier avaient laissé l'inexplicable sentiment de ne comprendre qu'en cours de route, bien trop avancée, que c'était un grand film.. Comme si tout se révélait trop tardivement, comme si c'était une prise de conscience rétrospective.. Et comme la première fois, il y a sans doute un rapport avec l'état d'esprit.. La première fois, je m'étais attaché à mémoriser des détails, et j'avais le regard analytique (chose qui n'était pas préjudiciable chez Malick sur les précédents films). Et mercredi dernier, j'étais crayon à la main, en train de prendre des notes.
Alors qu'il faut se donner tout entier, s'abandonner, alors ce qui au regard analytique n'apparaît que comme une mise en scène artificielle (mais l'impression est à dessein..) où l'on sent presque l'artifice du réalisateur dirigeant ses acteurs, où l'on ne sait voir que la gestuelle invraisemblable, où l'on ne voit presque que ces étrangers qui se connaissent si peu au lieu du couple passionné... où l'on voit presque cette maison trop vide, parce que louée pour le tournage.. au regard abandonné à la beauté, au regard prêt à voir un ballet, une danse... soudain toute la grâce se révèle.. Parce que l'on veut la voir.. Parce que c'est en ce langage que le film a intentionnellement été écrit.. Et là, Marina et Neil ne sont plus ces complets étrangers mal assortis que Kurylenko et Affleck à l'autre regard. Ceux là ne sont plus là. Et là Neil est bien alors cet "homme incroyablement aimant". La mise en scène transcende tout, comme par magie. Parce qu'on a trouvé le bon regard..
"He does not find her beautiful. He makes her beautiful." dit Quintana des époux C'est exactement ça..
Il reste que l'épiphanie fabuleuse du film, il n'y a qu'une seule fois où elle n'a pas fonctionné, même mercredi, elle le fit une fois sur deux. Elle saisit, touche notre âme, fait ressentir notre exil, d'autant plus sans doute que le devoir auquel s'oblige Quintana dans cette supplication sublime de désespoir, de doute, et pourtant de foi, est magnifique de gratuité, d'un don total, et dit beaucoup de la nature humaine.
Nous sommes les époux du Monde.
Hugues
Il faut accepter l'échec, ou plus exactement, l'impossible saisie de ces relations, envisagées sur le mode fusionnel pour dépasser transcender ce deuil. Le film nous montre que la plus grande proximité signifie également la plus grande distance, entre Dieu et le croyant, aussi bien qu'avec l'être aimé. La disponibilité se révèle dans son indisponibilité, pour paraphraser Heidegger, la Zuhandenheit dans l'Unzuhandenheit (désolée pour le jargon). Qu'est cette chose que je ne peux connaître qu'indirectement, ou quand elle n'est plus ?
Ça ne se fait pas de jouer de la lyre tandis que Rome brûle , mais on a tout à fait le droit d'étudier les lois de l’hydraulique.
Maverick a écrit:Bon je l'ai vu et j'ai bien aimé. Mais pas ma copine.
Tu parles de quel film?
A la merveille.
Ok c'était pas très clair vu que ton message suivait directement un post où on parlait de Die Hard.
Parfois, on dirait que tu es facturé au nombre de caractères utilisés dans tes posts.
Alors que dois-tu penser de Stéphane
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour.Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour.Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
silverwitch a écrit:
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Maverick a écrit:Pourquoi ?
Parce qu'elle annonce l'esprit du film, sans en révéler l'intrigue. C'est fait de manière ludique, avec densité, et les dialogues superflus en sont absents. Qu'est-ce que tu retiens quand tu as vu cette bande-annonce ?
C'est vrai, on n'apprend quasiment rien de l'intrigue du film et c'est plutôt pas mal. C'est pour ça que je n'aime pas trop les BA dans lesquels on a un résumé du film ou pire, les BA de comédie où les meilleurs blagues y sont.
Dans cette BA, je vois des "méchants" masqués, qui sont organisés et lourdement armés. Qui sont représentés par une nana sexy (en moto, donc un peu garçon manqué) puis par des mecs en costards (sans doute le boss final). Puis leur ennemi à visage découvert lui : John McLane.
Le résultat de la rencontre de ces deux opposés est que ça pète dans tous les sens mais toujours avec une pointe d'humour.
Bref, l'esprit de Die Hard est bien là.
Hamilton, champion du monde de F1 moral 2021 Verstappen, champion du monde FIA/Masi 2021
Maverick a écrit:Dans cette BA, je vois des "méchants" masqués, qui sont organisés et lourdement armés. Qui sont représentés par une nana sexy (en moto, donc un peu garçon manqué) puis par des mecs en costards (sans doute le boss final). Puis leur ennemi à visage découvert lui : John McLane.
Le résultat de la rencontre de ces deux opposés est que ça pète dans tous les sens mais toujours avec une pointe d'humour.
Bref, l'esprit de Die Hard est bien là.
Tu as tout dit !
Ça ne se fait pas de jouer de la lyre tandis que Rome brûle , mais on a tout à fait le droit d'étudier les lois de l’hydraulique.