... disent-ils tous les deux, en avançant chacun d'un pas, et en reculant de deux
Mais vous avez raison, bien sûr. Les choses sont toujours plus subtiles qu'il n'y paraît.
Mais bon, si Allende avait un petit côté amateur naïf certain, Pinochet était bel et bien un tueur froid traître à spn pays, puisqu'il n'a pas hésité à en donner les clés à la CIA. Un type que Margaret Thatcher aime ne peut être que mauvais. Et si Pinochet n'a pas été un néolibéral frénétique, c'est juste que ce n'était pas encore le moment.
Au final, je l'ai dit plus haut, les dictatures préfabriquées par la CIA ont disparu en Amérique du Sud. Restent quelques régimes encore aux ordres, bien qu'élus démocratiquement.
Certains régimes, comme celui du Brésil, bien que de Gauche, la joue pragmatique, et compose avec le "Marché". Mais on est tout de même à 1000 lieues des généraux des années 60-70, anonymes, violents, totalement sous la coupe de la United Fruits.
Et au final, la situation en Amérique du Sud est comme partout ailleurs : Convulsive, floue, difficile à décrypter. L'Europe, le monde Arabe, l'Afrique, l'Asie... Partout on vit cette époque de transition historique qui coïncide avec la transformation (hideuse) du capitalisme pépère d'avant en son alter ego final, le néolibéralisme trans national.
En fait, une guerre totale se déroule sous nos yeux : d'un côté, plus ou moins unis, les différentes oligarchies néolibérales, partout au service du Dieu Marché, et en face, des peuples, livrés à ce maelstrom civilisationnel, résistant par pur atavisme, instinctivement, sans comprendre grand chose à ce qui leur arrive (du temps de la Guerre froide, par exemple, les choses étaient relativement claires). Le combat fait rage. L'issue est incertaine.