Shunt a écrit:Tu souhaites donc qu'on interdise l'accouchement sous X qui est une alternative à l'avortement pour des enfants non désirés.
Oui. Il y a deux points de vue :
- celui de la mère : elle est maîtresse de son corps. Soit. Elle décide soit d"avorter, soit de mettre au monde un enfant (qui fera certainement le bonheur d'un couple désireux d'adopter).
- Mais dès que l'enfant naît, il n'est plus "son corps". Les droits de cet enfant prennent le pas sur ceux de la mère quant à sa propre vie à venir : Il n'a rien demandé, lui. Alors bon faut bien que l'espèce se perpétue, ok, mais rendons au gosse ce qui lui revient, comme on a donné à la mère, ce qui lui revenait (le choix d'avorter ou de faire naître).
Il y a dans la balance deux droits alors :
- Celui de la mère qui a tiré un coup malheureux (je ne parle pas de l'exception grave des viols), et qui réclame en tant qu''adulte responsable le droit à l'anonymat (sinon elle zigouille le fœtus), mais qui par hasard avait oublié d'être responsable lorsqu'il fallait mettre une capote ou prendre la pilule : je n'aime pas trop la responsabilité à 2 vitesses.
- Celui de l'enfant qui réclame, faute d'avoir été consulté avant de venir au monde, le droit de connaître son origine. Ce droit doit être mis en balance avec quoi ? Avec le désir de "confort" de la mère (et peut-être, ou peut-être pas, celui du père), qui désire(nt) pouvoir mener une vie future sans la "honte" (ou quoi, sinon) de ce gosse "illégitime pondu par hasard". Mais ne vivons-nous pas dans une société qui se targue d'avoir dépassé ces histoires de honte et de tabou archaïques ?
Tour cela peut paraître dur, mais entre deux duretés, je fais mon choix. On a, à bon escient, parlé du droit des femmes à disposer de leur corps. Mais, sous les coups de boutoirs de féministes déchaînées, on a légèrement oublié qu'il y avait aussi dans l'affaire, les droits de l'enfant. On va de Charybde en Scylla, de la vision étriquée d'une société ultra conservatrice, à une vision chaotique dans laquelle il devient interdit d'interdire.
Encore une fois le mariage homo ne change en rien le cadre et les fondements du mariage hétéro. Beaucoup moins en tout cas que si on avait élargi aux PACSés les droits et devoirs des époux. Parce que cela aurait rendu le mariage moins "intéressant".
Le "mariage" peut-être. Mais permets-moi de penser que c'est la porte ouverte à des excès qui toucheront aux concepts de la filiation. TOUT EST LA. J'espère que tu comprends bien la frontière que je voudrais infranchissable, entre le mariage tel qu'on le connaît jusqu'aujourd'hui, et les droits absolument légitimes auxquels aspirent les homosexuels, tant que ces droits ne mélangent pas les genres. Les Homos ont tous les droits auxquels peuvent aspirer tous les citoyens d'un pays, mais ils n'ont pas le droit, en surfant sur une vague douteuse, de destroyer des socles auxquels tiennent la grosse majorité des citoyens. Bien sûr, on peut répondre que la majorité selon les sondages, est favorable au "mariage". Mais il n'est pas dit que la majorité a bien compris le lien entre le mariage d'un côté, et la PMA-GPA de l'autre. Alors, un débat ouvert aurait été le bienvenu. Hollande s'est défilé derrière la fallacieuse excuse du point de son programme etc. Tant pis.
Et si un élargissement du PACS (un PACS qui ne touche pas à la filiation) rend les mariages moins intéressant, ce n'est pas grave. L'essentiel, c'est que le cadre père-mère-enfant lui, soit SANCTUARISÉ par la République. Le "cadre", Shunt, le "cadre" !
Suite de ton message
Tu soulèves pas mal de points incontournables, intéressants, importants, qui d'ailleurs touchent tout et tout le monde, on est bien d'accord. Et je n'ai pas la prétention, loin de là, d'avoir réponse à tout. Eh bien justement. Encore une bonne raison de mettre tout à plat, de faire une réforme majeure, pointue, globale. Au lieu de passer vicieusement par la petite porte de la politique politicienne.
Des juristes. Des scientifiques. Des sociologues, des anthropologues, des philosophes, des politiques, des citoyens,... Prenons le temps. Que tout le monde s'exprime.
Y a pas une extrême urgence. J'aurais préféré voir une telle efficacité de traitement plutôt dans celui du chômage, ou dans le retrait de l'OTAN, mais bon...
Nous voulons juste un débat sérieux, dont le résultat ne doit pas être signé d'avance. Et le peuple souverain tranchera, car ça sera une réforme majeure, et qui, je suis sûr, apportera dans l'écrasante partie de la population, un sentiment de fierté, d'apaisement, de sérénité. Pas une loi concoctée entre le bureau de Taubira et celui de Bertinotti, avec Hollande caché sous le bureau et Delanoé en train de lui donner la fessée (humour….).