DCP a écrit:Okay, pas de soucis pour un rééquilbrage du marché du travail, mais comment fais-tu pour revaloriser les métiers dévalorisés ?
Déjà il faudrait définir les métiers dévalorisés. Ensuite, fixer un salaire minimum de rémunération. Reste à savoir comment le définir (X% supérieur au SMIC ? ramener au salaire moyen d'un autre corps de métier "similaire" ?). Plus radical : encadrer les salaires avec une rémunération plancher et plafond pour tous les corps de métier, sans exception, afin de réduire l'écart entre les métiers "intellectuels" et "manuels". (On peut se poser la question de savoir si il est plus intellectuel de saisir des factures que d'être garagiste...)
Ensuite vient le problème du financement (toutes les entreprises ne peuvent pas s'aligner).
Plusieurs pistes me paraissent possibles, à combiner ou non (inutile de préciser que je ne répondrai à aucun message qui se contentera de quoter pour sortir un argument contraire. Seules les propositions concrètes m'intéressent) :
- des incitations fiscales en faveur des entreprises qui favorisent l'embauche de travailleurs français et qui respectent un certain niveau de rémunération (défini précédemment). Par ailleurs, certains secteurs favorisant le travail au noir (comme le BTP ou la restauration) seraient beaucoup plus contrôlés. (oui cela a un coût, mais qui serait largement compensé par les gains liés à la réduction des fraudes, la baisse des allocations chômage et autres aides en faveur des bas salaires et des fraudeurs ainsi qu'un retour sur investissement via l'impôt, une hausse de la consommation du fait de la hausse des salaires, même si une maigre partie irait à l'épargne).
- des aides complémentaires nettes d'impôts versées aux salariés s'orientant dans ces métiers. Le coût serait largement compensé par les suppressions d'aides versées aux étrangers et par une meilleure ré-affectation des aides versées aux français (aides ou remboursement). On peut aussi imaginer un régime fiscal particulier pour ces métiers.
- mener de grandes campagnes d'information (comme on le fait avec l'armée).
- améliorer le système d'orientation scolaire pour qu'un certain nombre d'élèves soient orientés vers des secteurs à faible demande. Là encore, trop d'enseignants veulent pousser des élèves dans des filières dîtes "intellectuelles" (et accessoirement saturées) alors que tout le monde n'en a ni l'envie ni les capacités. (Cyril pourrait peut-être nous informer sur ce point).
- Interdire l'exercice de certains corps de métier à la filière auto-entrepreneuriale. On sait par exemple qu'en France, on manque de plombiers. Mais beaucoup exploitent ce filon par l'auto-entrepreneuriat (sans même parler du travail au noir). Non seulement on assiste à une guerre des prix mais surtout les vrais plombiers, formés, se voient en concurrence avec des gens qui s'improvisent plombiers parce qu'ils ont réparé chez eux un robinet qui fuyait. Cela dévalorise un peu plus encore cette profession.
Bon, bien sûr, tout cela repose sur l'hypothèse que l'Etat est totalement indépendant et cherche à lutter efficacement contre le chômage plutôt que de favoriser les grands industriels et financiers. Et là, on en est bien loin puisque, même avec la crise qui nous frappe, on nous explique qu'il faut faire entrer encore plus d'immigrés dans le pays. Tant que la société n'évoluera sur la question de l'immigration, nous serons bloqués.