"La crise de la zone euro, je l'ai déjà dit, elle est derrière nous
c'est valérie qui doit lui préparer quelques rails de coc tous les matins, avant de partir au bureau.
Modérateurs: Garion, Silverwitch

Ca dépend ce qu'il a voulu dire.denim a écrit:Le président français François Hollande a affirmé aujourd'hui à Oslo que la crise de la zone euro était "derrière nous", relevant tous les efforts faits pour "régler les problèmes".
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"La crise de la zone euro, je l'ai déjà dit, elle est derrière nous. La Grèce, nous avons enfin apporté les fonds qu'elle attendait. L'Espagne, nous avons permis au secteur bancaire d'être renfloué. L'Italie, même s'il y a une incertitude politique, je suis sûr que les Italiens vont y répondre"
, a affirmé M. Hollande à la presse.
c'est valérie qui doit lui préparer quelques rails de coc tous les matins, avant de partir au bureau.


sccc a écrit:Si c'est pour les remplacer par des Berlusconi, c'est aller de Charybde en Scylla.














Le Point : Les États sont-ils en guerre contre "les marchés" ?
Emmanuel Todd : Ne soyons pas dupes de ces concepts mystificateurs, Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de notation américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à l'échelle mondiale, par les plus riches. Sous couvert de protéger l'argent des petits épargnants, les marchés, ce sont tout simplement les plus riches jouant avec les États. Les riches ne se battent pas contre les États, ils se battent pour les contrôler encore mieux (voir "L'État prédateur", de James Galbraith). Il suffit d'observer les parcours de certains individus entre la haute administration, les firmes américaines, Bruxelles et, désormais, les gouvernements pour comprendre qu'ils y parviennent. Si une même caste contrôle les marchés et les États, l'opposition entre les uns et les autres n'a plus aucun sens.
Vous êtes bien léger avec l'argent des petits épargnants !
Je refuse de céder au chantage. Lorsqu'ils partaient à la conquête de villes, les Mongols utilisaient des otages comme boucliers humains. Le groupe des plus riches fait exactement la même chose : ses otages, ce sont les petits épargnants.
"La faute aux riches !" : n'est-ce pas sommaire ?
Que cela vous plaise ou non, l'accumulation excessive d'argent dans les strates supérieures de la société est l'une des caractéristiques de la période. La baisse, ou la stagnation, des revenus des gens ordinaires est allée de pair avec la hausse des revenus des 1 % les plus riches et, à l'intérieur de ce petit groupe, des 0,01 % les plus riches. Quant à l'État, il faut reconnaître son ambivalence et s'appuyer sur la partie raisonnable du marxisme pour comprendre ce qui se passe. L'État est à la fois l'incarnation de l'intérêt général et l'expression de la classe dominante. L'État social d'après-guerre, l'État gaulliste, et quoi qu'en ait dit le Parti communiste, agissait surtout au nom de l'intérêt général, il gérait une croissance pour tous. Aujourd'hui, l'État est prioritairement un État de classe. Le capitalisme financier contrôle à nouveau les États.
Plus le naufrage idéologique et intellectuel de la société est évident, plus les gens d'en haut s'enivrent de leur discours de domination, plus ils exigent la mise en vente des biens publics et la baisse des salaires. Et le pouvoir se réfugie dans une sorte de déni munichois : non contents d'avoir mis en place un système stupide, des gens supposés être modérés et compétents nous laissent en état d'impréparation pour gérer son effondrement. Ne nous laissons pas intimider, une société développée, dotée d'un haut niveau éducatif et technologique, est parfaitement capable de s'adapter après un effondrement systémique de cet ordre. Nous traverserons une année très difficile, mais très vite la libération des énergies et des ressources permettra un nouvel avenir. La délégitimation d'élites médiocres et corrompues sera une nouvelle jeunesse pour notre pays, un coup de balai moins douloureux que celui de 1940, un coup de balai sans la Wehrmacht !




Waddle a écrit:Toujours aussi excellent ce Todd!
Fatcap a écrit:Je ne serais pas aussi sûr qu'il va se passer quelque chose que toi. Le mécontentement est certes là, mais c'est plus un malaise général qu'une accusation précise. Il y a des revendications isolées ou des constatations tirées de situations personnelles - plus de chômage, plus d'impôts, revenu net en baisse - mais très peu font le lien entre ces différents phénomènes, et encore moins ont les capacités ou l'envie de proposer quelque chose. Si je prends moi par exemple, quel est l'impact de la crise sur ma situation personnelle jusqu'à présent ? Absolument nul. Sauf peut-être les taux d'intérêt anormalement bas qui rendent peu de placements avantageux. Et je ne crois pas être seul dans ce cas. Le bourgeois français, allemand, européen, est incommodé, mais il n'y a rien là de vraiment insupportable. Pas de quoi faire une révolution, pas même de quoi porter un parti protestataire au pouvoir. Il faut avouer que la crise de l'euro, pour l'instant, a été efficacement neutralisée...

Fatcap a écrit:Je ne serais pas aussi sûr qu'il va se passer quelque chose que toi. Le mécontentement est certes là, mais c'est plus un malaise général qu'une accusation précise. Il y a des revendications isolées ou des constatations tirées de situations personnelles - plus de chômage, plus d'impôts, revenu net en baisse - mais très peu font le lien entre ces différents phénomènes, et encore moins ont les capacités ou l'envie de proposer quelque chose. Si je prends moi par exemple, quel est l'impact de la crise sur ma situation personnelle jusqu'à présent ? Absolument nul. Sauf peut-être les taux d'intérêt anormalement bas qui rendent peu de placements avantageux. Et je ne crois pas être seul dans ce cas. Le bourgeois français, allemand, européen, est incommodé, mais il n'y a rien là de vraiment insupportable. Pas de quoi faire une révolution, pas même de quoi porter un parti protestataire au pouvoir. Il faut avouer que la crise de l'euro, pour l'instant, a été efficacement neutralisée...


Rainier a écrit:Waddle a écrit:Toujours aussi excellent ce Todd!
Waddle et Silverwitch,
j'aimerais connaitre votre opinion sur ces quelques lignes d'E. Todd (in "Après la démocratie", Gallimard 2008) :
"S'il fallait désigner à l'intérieur du gaullisme le traitre de comédie digne d'affronter sur une scéne de théatre les énarques socialistes, l'homme qui a le mieux démoli l'idée de nation, je choisirais Philippe Séguin dont la carrière est en vérité tout à fait extraordinaire. En 1992, il s'impose comme leader de l'opposition au traité de Maastricht, héraut autoproclamé de la nation républicaine. Le oui l'emporte d'extrême justesse , à son grand soulagement. Philippe Séguin ne continue pas la lutte si bien engagée mais échange aussitôt la France contre un bureau de tabac, deux plutôt, successifs, la Présidence de l"Assemblée Nationale en 1993, puis celle de la Cour des Comptes en 2004. Muet durant le débat de 2005 sur le traité constitutionnel européen, il trouve le moyen de garder sa réputation d'homme bourru, colérique et, pourquoi pas, intègre. Il a en réalité appris la trahison à une génération politique.
...
A tous, Philippe Séguin a démontré par ses actes que la nation républicaine, c'était pour rire, un truc pour monter dans la hiérarchie de la bande RPR.
Le séguinisme a été une étape nécessaire pour les hommes politiques d'origine gaulliste qui acceptent aujourd'hui sans broncher la transformation de la France en satellite des Etats-Unis"

Waddle a écrit:Rainier a écrit:Waddle a écrit:Toujours aussi excellent ce Todd!
Waddle et Silverwitch,
j'aimerais connaitre votre opinion sur ces quelques lignes d'E. Todd (in "Après la démocratie", Gallimard 2008) :
"S'il fallait désigner à l'intérieur du gaullisme le traitre de comédie digne d'affronter sur une scéne de théatre les énarques socialistes, l'homme qui a le mieux démoli l'idée de nation, je choisirais Philippe Séguin dont la carrière est en vérité tout à fait extraordinaire. En 1992, il s'impose comme leader de l'opposition au traité de Maastricht, héraut autoproclamé de la nation républicaine. Le oui l'emporte d'extrême justesse , à son grand soulagement. Philippe Séguin ne continue pas la lutte si bien engagée mais échange aussitôt la France contre un bureau de tabac, deux plutôt, successifs, la Présidence de l"Assemblée Nationale en 1993, puis celle de la Cour des Comptes en 2004. Muet durant le débat de 2005 sur le traité constitutionnel européen, il trouve le moyen de garder sa réputation d'homme bourru, colérique et, pourquoi pas, intègre. Il a en réalité appris la trahison à une génération politique.
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A tous, Philippe Séguin a démontré par ses actes que la nation républicaine, c'était pour rire, un truc pour monter dans la hiérarchie de la bande RPR.
Le séguinisme a été une étape nécessaire pour les hommes politiques d'origine gaulliste qui acceptent aujourd'hui sans broncher la transformation de la France en satellite des Etats-Unis"
Je ne connais pas assez bien l'histoire et la carrière de Seguin pour me prononcer, ni même l'histoire du traité de Maastricht, mais le portrait de Todd m'a l'air excessivement à charge.
Surtout, je n'approuve pas la méthode qui consiste à faire des procès d'intentions aux personnes (du style "S'il a défendu le "Non", c'était pour mieux monter au RPR, etc...), préférant leur action publique et les idées défendues publiquement. Et sur ce point, je crois que la charge de Todd à son égard est injuste. Après, peut-être qu'il lui reproche de ne pas s'être battu assez fort après 1992, mais de là à dire qu'il est "l'homme qui a le mieux démoli l'idée de nation", faut pas exagérer non plus.
Fatcap a écrit:Je travaille dans une industrie non-cyclique donc dépendant peu de la conjoncture... Pour le reste mon propos n'est pas de saper le moral ou d'être défaitiste. J'essaie juste de comprendre la relative atonie des opinions publiques. La meilleure explication que j'aie trouvée pour l'instant est que 70-80% des gens ont pour souhait principal qu'on leur fiche la paix et qu'on les laisse mener leur petite vie tranquille. D'accord pour être tondus, mais pas trop. 10-20% des gens s'intéressent de très près à la situation macro-économique, mais parce qu'ils souhaitent terriblement préserver le statu quo, soit qu'ils travaillent comme fonctionnaires européens, soit qu'ils travaillent dans la finance, soit par pure bêtise. Et enfin 5-10% (estimation haute) souhaiteraient vraiment améliorer les choses sans en tirer un profit personnel. Je me compte généreusement parmi ceux-ci. Ce qui ne veut même pas dire qu'on s'engage activement, loin de là !
Or donc nos sages dirigeants ont reconnu cet état de faits, et ont concentré leurs efforts sur la canalisation de la crise. Celle-ci est bien réelle, mais les effets sont dilués et découpés en d'innombrables tranches. Le bombardement perpétuel d'informations et de gros titres a un autre effet bénéfique, provoquant la stupeur, puis la panique, puis la résignation. Devant l'incompréhensibilité du phénomène, le réflexe est de se retirer et de se concentrer sur sa situation personnelle, après avoir intégré le dogme de la complexité rendant toute solution impossible. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne verra pas de grands bouleversements ; juste que pour ça le préalable est que la crise se manifeste de façon beaucoup plus aigue que maintenant. +10% de chômage en France, ce n'est pas "assez". Peut-être même qu'on ne verrait rien avec 25% ; après tout c'est la situation dans laquelle se trouve l'Espagne (55% de chômage chez les jeunes même) et pourtant là-bas personne ne bouge. Ou la situation est bien cadenassée. Enfin bref ça revient au même.


Rainier a écrit:"faut pas exagérer non plus", C'est la remarque qui s'impose quand on parle de "l'excellent" E. Todd !
Tout ce qui est exagéré est insignifiant.
Et même si je prends souvent du plaisir à le lire, je me demande si l'homme qui avait pronostiqué que l'Euro ne passerait pas fin 2009, puis fin 2010, puis fin 2011 (et sans doute fin 2012) n'est pas tout simplement insignifiant.


Fatcap a écrit:Oui c'est un peu désuet cette tentative de germanophobie old school.

Shoemaker a écrit:Des vaux... Je ne sais pas. Peut-être avant tout, des victimes.
Ou bien les méthodes de propagande et de décervelage (discrédit des syndicats complices, corruption extrême de la démocratie, partis de gauche traîtres, de droite manipulateurs, média aux ordres, etc) sont puissantes et efficaces, et les gens ordinaires sont des victimes. Ou bien ces même méthodes sont insignifiantes, et les gens ordinaires sont de fait, des vaux.
Sauf qu'alors, cela signifierait que le "succès" des puissants de ce monde ne tient à presque rien, à un hasard, juste au fait que les gens sont des vaux. Et ça tombe bien, les gens riches ne seraient pas des vaux. chouette !
On se demande pourquoi les gens riches seraient épargnés par cette tare.
A moins que la propagande dont je parle plus haut ne soit pas dirigée contre eux, mais contre la "populace". Normal, dans ce cas, puisque ce serait justement les gens riches qui créent cette propagande...
Bref, évitons les clichés simplificateurs.

Sylex a écrit:Shoemaker a écrit:Des vaux... Je ne sais pas.
Ou bien ces même méthodes sont insignifiantes, et les gens ordinaires sont de fait, des vaux.
Sauf qu'alors, cela signifierait que le "succès" des puissants de ce monde ne tient à presque rien, à un hasard, juste au fait que les gens sont des vaux. Et ça tombe bien, les gens riches ne seraient pas des vaux.
Les vaux sont des vaux parce qu'ils ont été éduqués comme tel, poussés vers leur penchant à la facilité.
silverwitch a écrit:Rainier a écrit:"faut pas exagérer non plus", C'est la remarque qui s'impose quand on parle de "l'excellent" E. Todd !
Tout ce qui est exagéré est insignifiant.
Et même si je prends souvent du plaisir à le lire, je me demande si l'homme qui avait pronostiqué que l'Euro ne passerait pas fin 2009, puis fin 2010, puis fin 2011 (et sans doute fin 2012) n'est pas tout simplement insignifiant.
Rainier a écrit:
C'est tout![]()
Il y a quelques mois (années) tu écrivais "je cherirai sa mémoire" en parlant de Ph. Séguin et là, tu n'essayes même pas de la défendre, sa mémoire, face aux violentes attaques de Todd !

Rainier a écrit:Sylex a écrit:Shoemaker a écrit:Des vaux... Je ne sais pas.
Ou bien ces même méthodes sont insignifiantes, et les gens ordinaires sont de fait, des vaux.
Sauf qu'alors, cela signifierait que le "succès" des puissants de ce monde ne tient à presque rien, à un hasard, juste au fait que les gens sont des vaux. Et ça tombe bien, les gens riches ne seraient pas des vaux.
Les vaux sont des vaux parce qu'ils ont été éduqués comme tel, poussés vers leur penchant à la facilité.
Quels sont ces vaux dont vous parlez sans cesse ?
Sylex a écrit:Fatcap a écrit:Je travaille dans une industrie non-cyclique donc dépendant peu de la conjoncture... Pour le reste mon propos n'est pas de saper le moral ou d'être défaitiste. J'essaie juste de comprendre la relative atonie des opinions publiques. La meilleure explication que j'aie trouvée pour l'instant est que 70-80% des gens ont pour souhait principal qu'on leur fiche la paix et qu'on les laisse mener leur petite vie tranquille. D'accord pour être tondus, mais pas trop. 10-20% des gens s'intéressent de très près à la situation macro-économique, mais parce qu'ils souhaitent terriblement préserver le statu quo, soit qu'ils travaillent comme fonctionnaires européens, soit qu'ils travaillent dans la finance, soit par pure bêtise. Et enfin 5-10% (estimation haute) souhaiteraient vraiment améliorer les choses sans en tirer un profit personnel. Je me compte généreusement parmi ceux-ci. Ce qui ne veut même pas dire qu'on s'engage activement, loin de là !
Or donc nos sages dirigeants ont reconnu cet état de faits, et ont concentré leurs efforts sur la canalisation de la crise. Celle-ci est bien réelle, mais les effets sont dilués et découpés en d'innombrables tranches. Le bombardement perpétuel d'informations et de gros titres a un autre effet bénéfique, provoquant la stupeur, puis la panique, puis la résignation. Devant l'incompréhensibilité du phénomène, le réflexe est de se retirer et de se concentrer sur sa situation personnelle, après avoir intégré le dogme de la complexité rendant toute solution impossible. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne verra pas de grands bouleversements ; juste que pour ça le préalable est que la crise se manifeste de façon beaucoup plus aigue que maintenant. +10% de chômage en France, ce n'est pas "assez". Peut-être même qu'on ne verrait rien avec 25% ; après tout c'est la situation dans laquelle se trouve l'Espagne (55% de chômage chez les jeunes même) et pourtant là-bas personne ne bouge. Ou la situation est bien cadenassée. Enfin bref ça revient au même.
Assez d'accord avec tout ça, c'est une belle manipulation (avec la voix de son maître dans les mass-médias) et les gens ordinaires sont plutôt des veaux.
There is no alternative.

Rainier a écrit:Sylex a écrit:Shoemaker a écrit:Des vaux... Je ne sais pas.
Ou bien ces même méthodes sont insignifiantes, et les gens ordinaires sont de fait, des vaux.
Sauf qu'alors, cela signifierait que le "succès" des puissants de ce monde ne tient à presque rien, à un hasard, juste au fait que les gens sont des vaux. Et ça tombe bien, les gens riches ne seraient pas des vaux.
Les vaux sont des vaux parce qu'ils ont été éduqués comme tel, poussés vers leur penchant à la facilité.
Quels sont ces vaux dont vous parlez sans cesse ?
Par monts et par vaux ??
ou bien
L'Oreal parceque je le vaux bien ?

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