Des causes et des conséquences de la crise économique

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Modérateurs: Garion, Silverwitch

Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Sylex le 07 Nov 2012, 18:59

silverwitch a écrit:GRRRR et coups de fouet
NB: tes tentatives de ridiculisation sont pénibles et puériles. Il serait profitable en temps et en lisibilité que tu m'aides plutôt que d'essayer de m'écraser. Je n'ai pas la prétention d'arriver avec une pensée mure, mais j'entends espérer qu'on respecte ma manière de présenter les choses. C'est mon mode de fonctionnement. Tu n'obtiendras pas de ma part que je me range sur une pure réflexion idéologique avec une définition et des références bibliographiques, ça me casse les couilles et j'en suis surement 1000 fois moins capable que toi. Et ce n'est justement pas en ce sens que j'entends nuancer ta manière de présenter les choses.

silverwitch a écrit: la politique ne repose pas sur des lois naturelles.
Décider d'entreprendre ne repose pas sur de la politique.

silverwitch a écrit:Je pense qu'on peut se contenter de privatiser les vices et les vertus, et de défendre l'intérêt général, qui n'est pas l'altruisme opposé à l'égoïsme, mais le dépassement de l'égoïsme et de l'altruisme dans le corps collectif qu'est la communauté nationale.
L'intérêt national se développe avec les vertus et se frotte aux écueils des vices.
Tu te rends compte qu'il y a des gens impactant la société par leur avidité/égoïsme de partout?

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:L'individu nait. Le citoyen est une personne instruite.
Ils ont beau être sur deux plans distincts, l'individu ne disparait pas.
L'individu est une personne privée, le citoyen une personne abstraite.
Et?

silverwitch a écrit:Posons la question autrement: est-ce que tu crois à l'existence d'une idéologie ?
...: De plusieurs même.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:C'est petit. De quelles compétences, pour ta part, peux-tu te prévaloir en la matière d'anthropologie pour m'envoyer paitre sur ce terrain?
Aucune, sinon de vagues connaissances universitaires suffisantes pour déterminer que ce n'est pas opérant.
Et bien du haut de toute mon incompétente expérience pragmatique, de mes lectures personnelles sur le sujet que je transpose sans volonté de mettre ça dans un manuel; je suis convaincu du contraire.

silverwitch a écrit:Si le créateur possède, le créateur n'est pas envisagé comme créateur, mais comme propriétaire, c'est-à-dire que seule compte ici la relation patrimoniale. Or si cette considération peut se comprendre pour le droit des auteurs, puisque l'objet de leur création est bien sinon une créature, du moins un objet inanimé, l'entreprise n'est pas une créature, puisqu'elle a vocation à exister sans son créateur, de manière autonome, par le labeur des travailleurs.
N'importe quoi. L'entreprise n'a pas vocation à exister sans son(ou ses) créateur(s). Merde ça tombe sous le sens.

silverwitch a écrit:Le créateur d'une entreprise, c'est quoi ? Celui qui apporte quelque chose au capital, que ce soit une idée, des immeubles ou de l'argent. Eh bien quand un travailleur apporte sa force de travail, il apporte quelque chose à l'entreprise qui dépasse le salaire, sinon tu es obligé d'admettre que le créateur n'a aucun droit spécifique sur l'entreprise autre qu'une rémunération du bien apporté. C'est pour cette raison qu'il convient de dissocier l'entreprise (définie comme l'usage de ressources à fin de produire de nouvelles ressources) de la société de capitaux constituée par les actionnaires à laquelle on l'assimile. Si l'entreprise est une entité propre, tous ceux qui y travaillent en sont également propriétaires, c'est ce qu'on nomme une propriété sociale.
Oui évidemment, on le dit tous les 2 depuis des kilomètres de lignes.
C'est la phase 2 de "la vie et la mort des entreprises". Celle qui vient après la phase 1: le créateur crée, et il crée parce qu'il a envie, qu'il a une motivation à le faire.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:Je n'ai rien de politique à t'opposer quand je parle d’égoïsme, tu devrais t'en rendre compte.
Demande à des créateurs s'ils on l'intention de céder leur propriété à la société; si la valeur de égo leur est égal vis-a-vis de leur réussite, etc. C'est leur moteur.
MA propriété, MES sous, MA famille, MES efforts, VOS charges, VOUS assistés, ...
Ça n'a pas plus de sens que de répondre que l'aristocratie d'ancien régime ne voulait pas renoncer à ses privilèges. Tous avaient de bonnes raisons de les justifier, avant c'était le sang, maintenant on parlera d'audace, d'initiative individuelle, de goût du risque, sans jamais définir les termes employés ou examiner la valeur de ce qui est produit au regard de nos principes démocratiques.
Comparer l'entrepreneur à un aristo privilégié :lol: , mais sors de chez toi, vas rencontrer des porteurs de projet dans des CCI, genre.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:Tu n'as pas défini ce qu'était un entrepreneur.
Si, tu le rejettes, et bien soit.
Non, j'attends une définition qui semble désormais dans tes propos se confondre avec le terme créateur, alors que ça n'a évidemment rien à voir et que tu assimiles l'apport en capital qui constitue la "création" d'entreprise, avec l'acte de création, c'est-à-dire des inventions, des découvertes, un essor technique, scientifique ou artistique.
Mais tout se tient!
Créer une entreprise c'est concrétiser une structure à partir d'une idée. Il faut une volonté individuelle pour cette création. Possiblement une volonté d'engager des capitaux et donc des risques.

Jusqu'ici tu l'éludes complètement le processus créatif qui conduit à engendrer une activité.
The amount of energy necessary to refute bullshit is an order of magnitude bigger than to produce it.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Silverwitch le 07 Nov 2012, 20:26

Sylex a écrit:NB: tes tentatives de ridiculisation sont pénibles et puériles. Il serait profitable en temps et en lisibilité que tu m'aides plutôt que d'essayer de m'écraser. Je n'ai pas la prétention d'arriver avec une pensée mure, mais j'entends espérer qu'on respecte ma manière de présenter les choses. C'est mon mode de fonctionnement. Tu n'obtiendras pas de ma part que je me range sur une pure réflexion idéologique avec une définition et des références bibliographiques, ça me casse les couilles et j'en suis surement 1000 fois moins capable que toi. Et ce n'est justement pas en ce sens que j'entends nuancer ta manière de présenter les choses.


Désolée pour le ton agressif, j'ai une vilaine tendance à l'exagération. Je ne critique ni ne remets en cause la pertinence de ta vision politique, j'essaye d'en extraire le théorème, c'est-à-dire d'isoler ce qui tient de la réflexion politique et ce qui n'en est pas. Les considérations sur la nature humaine n'en sont pas, elles tirent ta pensée vers le bas, quand il faudrait que tu tournes les branches de tes idées vers le ciel, vers une vision abstraite.

Sylex a écrit:
silverwitch a écrit: la politique ne repose pas sur des lois naturelles.
Décider d'entreprendre ne repose pas sur de la politique.


La décision "d'entreprendre" est une illusion, au sens d'un rideau de fumée. Il s'agit d'une initiative privée dont les motivations sont aussi singulières que les êtres humains. Je n'insiste pas d'avantage sur un point qui pourrait nous entraîner à des considérations sur la nature profonde de l'humanité. Ce dont nous discutons, ce ne sont pas des motivations individuelles, mais du cadre politique.

Sylex a écrit:L'intérêt national se développe avec les vertus et se frotte aux écueils des vices.
Tu te rends compte qu'il y a des gens impactant la société par leur avidité/égoïsme de partout?


Ce n'est pas la société qui détermine l'intérêt général qui n'est pas la somme des intérêts particuliers. On pourrait dire que l'intérêt général est issu d'une communauté de responsabilité. Encore une fois, c'est un plan distinct de celui des vices et des vertus, privées.

Le risque de ton propos, c'est que tu tombes dans l'écueil classique de la pensée libérale: on prétend que la démocratie repose sur la vertu des citoyens, et l'économie sur le vice des individus, qui par translation deviendrait une vertu, puisque l'égoïsme individuel serait la condition de la prospérité collective. C'est même très exactement la théorie de Mandeville dans La Fable des abeilles.

Or la définition de l'intérêt général ne demande pas d'être vertueux, pas plus que l'économie ne requiert d'être vicieux. Si la politique prime sur l'économie, comme tu le souhaites, ce n'est pas parce que les individus sont vertueux, mais parce qu'ils placent leur confiance dans un tiers idéal, la Loi ou l'État. D'où l'opposition farouche et résolue du capital à la démocratie, quand celle-ci repose sur le principe de puissance un (un homme/une voix), le capital repose sur un principe de puissance illimitée (l'accumulation illimitée de richesses monétaires).

Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:L'individu est une personne privée, le citoyen une personne abstraite.
Et?


C'est le coeur du sujet, la transcendance civique. On ne devient pas vertueux, on change de cadre, on accède à l'abstraction.

Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:Posons la question autrement: est-ce que tu crois à l'existence d'une idéologie ?
...: De plusieurs même.


L'idéologie c'est ce qui n'est pas nous, mais qui pense en nous, pour nous. Si en toi, il y a plus que ton moi, ton moi tout entier se trouve-t-il en toi ?

Sylex a écrit:Et bien du haut de toute mon incompétente expérience pragmatique, de mes lectures personnelles sur le sujet que je transpose sans volonté de mettre ça dans un manuel; je suis convaincu du contraire.


Tu peux, mais ça n'a aucune importance, et surtout aucun intérêt. La loi n'est jamais naturelle.

Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:Si le créateur possède, le créateur n'est pas envisagé comme créateur, mais comme propriétaire, c'est-à-dire que seule compte ici la relation patrimoniale. Or si cette considération peut se comprendre pour le droit des auteurs, puisque l'objet de leur création est bien sinon une créature, du moins un objet inanimé, l'entreprise n'est pas une créature, puisqu'elle a vocation à exister sans son créateur, de manière autonome, par le labeur des travailleurs.
N'importe quoi. L'entreprise n'a pas vocation à exister sans son(ou ses) créateur(s). Merde ça tombe sous le sens.


:?:

Une entreprise est une personne morale dont la durée d'existence est potentiellement illimitée. Une entreprise est une entité propre. Elle peut n'avoir jamais eu de créateur au sens physique du terme.

Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:Le créateur d'une entreprise, c'est quoi ? Celui qui apporte quelque chose au capital, que ce soit une idée, des immeubles ou de l'argent. Eh bien quand un travailleur apporte sa force de travail, il apporte quelque chose à l'entreprise qui dépasse le salaire, sinon tu es obligé d'admettre que le créateur n'a aucun droit spécifique sur l'entreprise autre qu'une rémunération du bien apporté. C'est pour cette raison qu'il convient de dissocier l'entreprise (définie comme l'usage de ressources à fin de produire de nouvelles ressources) de la société de capitaux constituée par les actionnaires à laquelle on l'assimile. Si l'entreprise est une entité propre, tous ceux qui y travaillent en sont également propriétaires, c'est ce qu'on nomme une propriété sociale.
Oui évidemment, on le dit tous les 2 depuis des kilomètres de lignes.
C'est la phase 2 de "la vie et la mort des entreprises". Celle qui vient après la phase 1: le créateur crée, et il crée parce qu'il a envie, qu'il a une motivation à le faire.


Les termes que tu emploies portent à confusion. Créer une entreprise, c'est une formalité technique, ça n'a rien à voir avec l'acte de création artistique ou scientifique. Ensuite, nous ne disons pas la même chose, tu défends la logique patrimoniale qui confond une entreprise avec la société de capitaux constituée par les actionnaires. Tu n'as pas montré en quoi le capitaliste méritait un pouvoir supplémentaire par rapport aux travailleurs.

Sylex a écrit:Comparer l'entrepreneur à un aristo privilégié :lol: , mais sors de chez toi, vas rencontrer des porteurs de projet dans des CCI, genre.


C'est exactement le même principe, si un dirigeant d'entreprise défend un privilège, celui de confondre une entreprise (propriété sociale) avec sa créature.

Sylex a écrit:Mais tout se tient!
Créer une entreprise c'est concrétiser une structure à partir d'une idée. Il faut une volonté individuelle pour cette création. Possiblement une volonté d'engager des capitaux et donc des risques.


Créer une entreprise, c'est autre chose que de constituer une société de capitaux, tu fais toujours la même confusion. Et créer une entreprise, c'est le plus souvent une création collective qui engage tous les travailleurs, puisqu'il s'agit d'un acte de création sans cesse recommencé. Qu'un individu engage des capitaux (argent, immeuble, idée) ne lui donne aucun droit patrimonial supérieur au travailleur qui engage son savoir-faire, son labeur. Ou alors tu poses un principe libéral: toutes choses étant égales, le capital est supérieur.

Sylex a écrit:Jusqu'ici tu l'éludes complètement le processus créatif qui conduit à engendrer une activité.


Le processus créatif dont tu parles n'a rien à voir avec une société de marché, pas plus qu'avec la clause juridique qui fait de l'actionnaire le seul propriétaire de l'entreprise. Ça n'a rien de naturel. Des entreprises existent sans actionnaires, aucune entreprise n'existe sans travailleurs.

Tu n'as d'ailleurs toujours pas défini certains termes comme celui d'entrepreneur, néologisme libéral par excellence.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 07 Nov 2012, 21:14

Des violences ont éclaté mercredi soir à Athènes devant le Parlement grec, où les députés doivent voter, d'ici minuit, un nouveau plan de rigueur de 18 milliards d'euros.

étonnant non ?? les plans de rigueur ont du mal à passer, on dirait.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Sylex le 07 Nov 2012, 22:49

silverwitch a écrit:Je ne critique ni ne remets en cause la pertinence de ta vision politique, j'essaye d'en extraire le théorème, c'est-à-dire d'isoler ce qui tient de la réflexion politique et ce qui n'en est pas. Les considérations sur la nature humaine n'en sont pas, elles tirent ta pensée vers le bas, quand il faudrait que tu tournes les branches de tes idées vers le ciel, vers une vision abstraite.
C'est parce que la pensée ne devrait pas se dissocier complètement du concret. Le matériel qui met en œuvre l'idéologie c'est le corps physique avec des imperfections, l'individu de chair et d'os qui a des réflexes instinctifs. Encore une fois je ne remets pas en cause l'idéal, je prétends qu'il n'est pas applicable brutalement (ni peut-être complètement dans l'absolu) avec le matériel à disposition et sans prendre en considération le niveau d'évolution du contexte en cours.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:
silverwitch a écrit: la politique ne repose pas sur des lois naturelles.
Décider d'entreprendre ne repose pas sur de la politique.
La décision "d'entreprendre" est une illusion, au sens d'un rideau de fumée. Il s'agit d'une initiative privée dont les motivations sont aussi singulières que les êtres humains. Je n'insiste pas d'avantage sur un point qui pourrait nous entraîner à des considérations sur la nature profonde de l'humanité. Ce dont nous discutons, ce ne sont pas des motivations individuelles, mais du cadre politique.
Mais non! moi je nuance l'applicabilité d'un cadre politique en tenant compte de la nature de l'homme. Toutes les idéologies s'y heurtent.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:L'intérêt national se développe avec les vertus et se frotte aux écueils des vices.
Tu te rends compte qu'il y a des gens impactant la société par leur avidité/égoïsme de partout?
Ce n'est pas la société qui détermine l'intérêt général qui n'est pas la somme des intérêts particuliers. On pourrait dire que l'intérêt général est issu d'une communauté de responsabilité. Encore une fois, c'est un plan distinct de celui des vices et des vertus, privées.

Le risque de ton propos, c'est que tu tombes dans l'écueil classique de la pensée libérale: on prétend que la démocratie repose sur la vertu des citoyens, et l'économie sur le vice des individus, qui par translation deviendrait une vertu, puisque l'égoïsme individuel serait la condition de la prospérité collective. C'est même très exactement la théorie de Mandeville dans La Fable des abeilles.

L'égoïsme individuel serait la condition de la prospérité collective? Non, ce serait plutôt, évidemment, le contraire. L’égoïsme c'est le court terme, c'est la mort du foisonnement. Et paradoxalement c'est un puissant moteur de création.

silverwitch a écrit:Or la définition de l'intérêt général ne demande pas d'être vertueux, pas plus que l'économie ne requiert d'être vicieux. Si la politique prime sur l'économie, comme tu le souhaites, ce n'est pas parce que les individus sont vertueux, mais parce qu'ils placent leur confiance dans un tiers idéal, la Loi ou l'État. D'où l'opposition farouche et résolue du capital à la démocratie, quand celle-ci repose sur le principe de puissance un (un homme/une voix), le capital repose sur un principe de puissance illimitée (l'accumulation illimitée de richesses monétaires).
D'accord.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:L'individu est une personne privée, le citoyen une personne abstraite.
Et?
C'est le coeur du sujet, la transcendance civique. On ne devient pas vertueux, on change de cadre, on accède à l'abstraction.
Je ne comprends pas.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:Posons la question autrement: est-ce que tu crois à l'existence d'une idéologie ?
...: De plusieurs même.
L'idéologie c'est ce qui n'est pas nous, mais qui pense en nous, pour nous. Si en toi, il y a plus que ton moi, ton moi tout entier se trouve-t-il en toi ?
Non bien sur. Mais le moi tout entier doit s’accommoder de la primauté du moi-moi, dans certaines circonstances.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:Si le créateur possède, le créateur n'est pas envisagé comme créateur, mais comme propriétaire, c'est-à-dire que seule compte ici la relation patrimoniale. Or si cette considération peut se comprendre pour le droit des auteurs, puisque l'objet de leur création est bien sinon une créature, du moins un objet inanimé, l'entreprise n'est pas une créature, puisqu'elle a vocation à exister sans son créateur, de manière autonome, par le labeur des travailleurs.
N'importe quoi. L'entreprise n'a pas vocation à exister sans son(ou ses) créateur(s). Merde ça tombe sous le sens.
:?:
Une entreprise est une personne morale dont la durée d'existence est potentiellement illimitée. Une entreprise est une entité propre.
Après son initiation.
silverwitch a écrit:Elle peut n'avoir jamais eu de créateur au sens physique du terme.
Tu as des exemples de ce que tu cites? (Tu perles de religion là? :D )

silverwitch a écrit:Les termes que tu emploies portent à confusion. Créer une entreprise, c'est une formalité technique, ça n'a rien à voir avec l'acte de création artistique ou scientifique. Ensuite, nous ne disons pas la même chose, tu défends la logique patrimoniale qui confond une entreprise avec la société de capitaux constituée par les actionnaires. Tu n'as pas montré en quoi le capitaliste méritait un pouvoir supplémentaire par rapport aux travailleurs.
Il ne constitue pas un pouvoir, il constitue un moyen; une technique qu'il faut confiner à ce simple rang.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:Comparer l'entrepreneur à un aristo privilégié :lol: , mais sors de chez toi, vas rencontrer des porteurs de projet dans des CCI, genre.
C'est exactement le même principe, si un dirigeant d'entreprise défend un privilège, celui de confondre une entreprise (propriété sociale) avec sa créature.
Pourtant c'est le cas, il en est l'auteur, et c'est précisément que l’égoïsme s'entend. Espoir de prospérité, de grandeur; et identité forte.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:Mais tout se tient!
Créer une entreprise c'est concrétiser une structure à partir d'une idée. Il faut une volonté individuelle pour cette création. Possiblement une volonté d'engager des capitaux et donc des risques.
Créer une entreprise, c'est autre chose que de constituer une société de capitaux, tu fais toujours la même confusion. Et créer une entreprise, c'est le plus souvent une création collective qui engage tous les travailleurs, puisqu'il s'agit d'un acte de création sans cesse recommencé. Qu'un individu engage des capitaux (argent, immeuble, idée) ne lui donne aucun droit patrimonial supérieur au travailleur qui engage son savoir-faire, son labeur. Ou alors tu poses un principe libéral: toutes choses étant égales, le capital est supérieur.
Non, l'initiateur (un ou plusieurs) est la personne clé. Il revendique cette propriété. On peut peupler l'entreprise ensuite de toutes sortes de travailleurs. Et je t'en prie ne caricatures pas, tu sais très bien que je n'insinue pas qu'il est normal de considérer le personnel comme du consommable.

silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:Jusqu'ici tu l'éludes complètement le processus créatif qui conduit à engendrer une activité.
Le processus créatif dont tu parles n'a rien à voir avec une société de marché, pas plus qu'avec la clause juridique qui fait de l'actionnaire le seul propriétaire de l'entreprise. Ça n'a rien de naturel. Des entreprises existent sans actionnaires, aucune entreprise n'existe sans travailleurs.
On est d'accord, mais aucune création/innovation ne démarre sans un individu qui porte le projet.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 08 Nov 2012, 12:26

denim a écrit:Des violences ont éclaté mercredi soir à Athènes devant le Parlement grec, où les députés doivent voter, d'ici minuit, un nouveau plan de rigueur de 18 milliards d'euros.

étonnant non ?? les plans de rigueur ont du mal à passer, on dirait.

Mais ils passent toujours.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Silverwitch le 08 Nov 2012, 13:52

Sylex a écrit:C'est parce que la pensée ne devrait pas se dissocier complètement du concret. Le matériel qui met en œuvre l'idéologie c'est le corps physique avec des imperfections, l'individu de chair et d'os qui a des réflexes instinctifs. Encore une fois je ne remets pas en cause l'idéal, je prétends qu'il n'est pas applicable brutalement (ni peut-être complètement dans l'absolu) avec le matériel à disposition et sans prendre en considération le niveau d'évolution du contexte en cours.


Mais Sylex, voyons, ça ne veut rien dire ! La pensée est toujours une abstraction, et l'abstraction existe pourtant de manière concrète, ça se traduit par le langage, par exemple. Rousseau (encore) résumait l'enjeu en une phrase:

"Quand on veut étudier les hommes il faut regarder près de soi; mais pour étudier l'homme il faut apprendre à porter sa vue au loin".


L'important ce n'est pas le concret ou même la capacité d'agir sur le monde visible, l'important c'est la possibilité de penser, d'imaginer ou de rêver autre chose. La pensée d'un autre monde possible, d'une autre réalité est ce qui fait de nous des "agissants" comme Aristote qualifiait l'être humain. Il faut bien regarder le monde, la souffrance et la misère qui y règnent pour comprendre que derrière les choses telles qu'elles sont il y a aussi une promesse, l'exigence de ce qu'elles devraient être; il y a la potentialité d'une autre réalité, qui pousse pour venir à la lumière, comme le papillon dans sa chrysalide. Le monde visible se double toujours d'un monde invisible, la réalité concrète est toujours l'envers d'une réalité invisible.

Prenons un autre exemple pour illustrer la limite du dualisme sommaire de ton propos. Socrate pose à Alcibiade une question toute simple, à savoir ce qu'il est lui-même. Comment trouver ce qu'est ce soi-même ? On répondra souvent que ce serait une âme associé à un corps, mais en vérité ça ne marche pas. Quand tu parles, on différencie celui qui parle (le locuteur) et l'outil qu'il utilise (la parole), tout comme on distingue le guitariste qui joue de son instrument et la guitare dont il joue. Ce qui signifie que l'homme est distinct non seulement des outils dont il se sert, mais également de son corps, dont il joue comme un musicien joue de son instrument.

Sylex a écrit:Mais non! moi je nuance l'applicabilité d'un cadre politique en tenant compte de la nature de l'homme. Toutes les idéologies s'y heurtent.


Ta réflexion est bancale. Tu ne peux connaître une nature humaine indépendante de la culture (c'est-à-dire le cadre), puisque l'être humain est lié au monde, comme l'escargot et sa coquille. Quand le cadre change, l'homme change.

Sylex a écrit:L'égoïsme individuel serait la condition de la prospérité collective? Non, ce serait plutôt, évidemment, le contraire. L’égoïsme c'est le court terme, c'est la mort du foisonnement. Et paradoxalement c'est un puissant moteur de création.


Ton propos est trop elliptique. Entre évidences et paradoxes, tu ne remets pas en cause la théorie libérale: sans égoïsme privé, pas de vertu publique.

Sylex a écrit:Je ne comprends pas.


La citoyenneté est une abstraction.

Sylex a écrit:Non bien sur. Mais le moi tout entier doit s’accommoder de la primauté du moi-moi, dans certaines circonstances.


...:

On en revient toujours à une question philosophique aussi simple qu'essentielle: qu'est-ce que le moi ? Si tu parles avec quelqu'un, est-ce que tu parles à son visage ? Non, tu parles à sa personne. Donc le visage ne se confond pas avec la personne, tout comme l'âme n'est pas le corps (voir plus haut). Comment donc vas-tu te voir ? Si tu peux répondre à cette question, tu comprends la phrase de Rousseau que je citais hier: notre vrai moi n'est pas tout entier en nous.

Sylex a écrit:Tu as des exemples de ce que tu cites? (Tu perles de religion là? :D )


EDF, La Poste, France Telecom, Air France, Saint-Gobain, au hasard ?

Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:Les termes que tu emploies portent à confusion. Créer une entreprise, c'est une formalité technique, ça n'a rien à voir avec l'acte de création artistique ou scientifique. Ensuite, nous ne disons pas la même chose, tu défends la logique patrimoniale qui confond une entreprise avec la société de capitaux constituée par les actionnaires. Tu n'as pas montré en quoi le capitaliste méritait un pouvoir supplémentaire par rapport aux travailleurs.
Il ne constitue pas un pouvoir, il constitue un moyen; une technique qu'il faut confiner à ce simple rang.


Pardon, mais c'est exactement ce que je propose avec la distinction entre l'entreprise (entité propre qui fait usage de ressources pour produire de nouvelles ressources) et la société de capitaux constituée par les actionnaires. Si on retient l'idée d'une propriété sociale où l'entreprise serait issue d'un contrat entre la société de capitaux, les salariés, voire les fournisseurs, ça permet d'envisager de dépasser le capitalisme en le remettant à sa place, sans l'abolir.

On peut donc inventer une société avec marché, avec capital, avec monopoles dans une logique de coopération où l'entreprise a un intérêt collectif, celui de créer du bien commun, c'est-à-dire la production elle-même et non l'accumulation illimitée de richesses monétaires. On peut même découvrir des formes hybrides, par exemple pour le secteur bancaire avec un pôle public, des banques spécialisées, des banques locales, des banques coopératives, etc... Dépasser la logique capitaliste ne signifie pas renoncer ni à l'initiative privée, pas plus qu'à une forme de diversité qui permet une émulation ou une spécialisation.

Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:
Sylex a écrit:Comparer l'entrepreneur à un aristo privilégié :lol: , mais sors de chez toi, vas rencontrer des porteurs de projet dans des CCI, genre.
C'est exactement le même principe, si un dirigeant d'entreprise défend un privilège, celui de confondre une entreprise (propriété sociale) avec sa créature.
Pourtant c'est le cas, il en est l'auteur, et c'est précisément que l’égoïsme s'entend. Espoir de prospérité, de grandeur; et identité forte.


Tout ce que tu décris n'a rien à voir avec la concurrence de marché, pas plus qu'avec l'activité économique ou productive. Disons les choses comme elles sont: ce que l'idéologie libérale nomme un entrepreneur, ce n'est rien d'autre qu'un capitaliste et un vendeur. Au bazar, il ne me viendrait pas à l'idée de qualifier un marchand de tapis ou un petit artisan d'auteur ou d'entrepreneur. Il convient donc de dissocier le marchand et le capitaliste, d'un créateur, d'un inventeur, d'un artisan ou d'un ingénieur. Les premiers ont une activité marchande ou capitaliste, les seconds ont une activité productive. D'où la distinction entre le capital et la production de ressources.

Sylex a écrit:
silverwitch a écrit:Créer une entreprise, c'est autre chose que de constituer une société de capitaux, tu fais toujours la même confusion. Et créer une entreprise, c'est le plus souvent une création collective qui engage tous les travailleurs, puisqu'il s'agit d'un acte de création sans cesse recommencé. Qu'un individu engage des capitaux (argent, immeuble, idée) ne lui donne aucun droit patrimonial supérieur au travailleur qui engage son savoir-faire, son labeur. Ou alors tu poses un principe libéral: toutes choses étant égales, le capital est supérieur.
Non, l'initiateur (un ou plusieurs) est la personne clé. Il revendique cette propriété. On peut peupler l'entreprise ensuite de toutes sortes de travailleurs. Et je t'en prie ne caricatures pas, tu sais très bien que je n'insinue pas qu'il est normal de considérer le personnel comme du consommable.


Si l'entreprise est une propriété sociale, elle n'est pas patrimoniale. Quelle que soit mon rang dans l'entreprise, je ne peux en revendiquer la propriété exclusive. C'est pourtant pas difficile à saisir, si on connaît des entreprises sans actionnaire, je ne connais aucune entreprise sans travailleurs.

Sylex a écrit:On est d'accord, mais aucune création/innovation ne démarre sans un individu qui porte le projet.


C'est toujours réfléchir à l'envers. Tu fais comme si c'était l'individu qui se fondait lui-même. Or c'est la société qui fonde l'individu, c'est le cadre qui institue la concurrence, de même, la démocratie ne peut s'auto-instituer. C'est au nom de l'intérêt général qu'on détermine le cadre des entreprises, et si on dépasse la logique capitaliste, ça ne signifie pas la disparition de la concurrence. Tout ce que tu décris de l'initiative privée n'est pas exclusivement marchand, il y a de l'initiative individuelle et collective dans la Fonction Publique ou bien encore tout simplement lors des élections, où tu accorderas qu'il est souhaitable que tout ne s'achète pas. Si la démocratie n'abolit pas l'initiative individuelle, pourquoi l'entreprise démocratisée l'abolirait-elle ?
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Cortese le 08 Nov 2012, 15:56

La pauvreté se durcit en France
Le Monde.fr | 08.11.2012

La pauvreté s'est durci (sic) en France ces dix dernières années selon un rapport du Secours catholique.

L'intensité de la pauvreté est de plus en plus forte. C'est une des conclusions de l'étude annuelle du Secours catholique sur la pauvreté, qui se penche cette année sur l'évolution de celle-ci en dix ans. Le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté – correspondant à 60 % du niveau de vie médian, soit 964 euros – a augmenté de près de 10 % en dix ans selon l'Insee, atteignant le chiffre de 8 millions. Les personnes en situation de très grande pauvreté, soit 40 % du niveau de vie médian, étaient un peu plus de 2 millions en France en 2009.
...


http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... r=RSS-3208
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 08 Nov 2012, 20:17

A défaut de changer de politique monétaire, Mario Draghi a annoncé ce jeudi le lancement d'une deuxième série de billets en euros, baptisée «Europe», illustrée avec une visage de femme grecque, celui de la déesse Europe.

Le visage de la déesse provient d'un vase datant de plus de 2000 ans, découvert dans le sud de l'Italie, et conservé au Louvre, à Paris. «Cette figure a été choisie car est clairement associée au continent européen, et apporte une touche d'humanité aux billets» explique la BCE.

pauvre d'eux... :roll:
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 09 Nov 2012, 17:38

La croissance ralentit au quatrième trimestre dans la première économie de la zone euro, reconnait le ministère allemand de l'Économie. Le début 2013 ne s'annonce pas meilleur. Les marchés accusent le coup.

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arf...c'est rien angéla...allez,pour te mettre un peu de baume au coeur je te propose d'aller chez ton coiffeur pour une petite mise en pli,parc'que là,avec cette coupe façon playmobil,ça te met une mine triste,mais triiiiiiste.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Ouais_supère le 09 Nov 2012, 19:05

Il a pris cher, Paul McCartney, avec les années.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 09 Nov 2012, 19:13

:lol:

figure toi que je m'étais dit la même chose y a quelques temps de çà.

ce physique "ramolo"... :D en plus de la coupe de cheveux.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Cortese le 09 Nov 2012, 20:56

Et les bajoues ! Il a un côté Gai-Luron, McCartney.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 09 Nov 2012, 22:28

c'est en train de se gâter pour elle,ses élections...l'Allemagne est en train d'accuser le coup économiquement...les chiffres ne sont pas bon.
et oui,les autres pays européens,à force de plans d'austérité et autres âneries et bien indirectement ou directement impact l'économie allemande car ces autres pays ne lui achétent moins de produits.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede DCP le 10 Nov 2012, 13:21

Grève annoncée en Europe pour le 14 novembre.

http://europeanstrike.org/
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Stéphane le 10 Nov 2012, 13:30

Si ça c'est pas une caractéristiue d'une nation, tout le monde qui strike ensemble. :D
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Cortese le 10 Nov 2012, 13:33

Il y a halloween aussi.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 10 Nov 2012, 17:32

Cortese a écrit:Et les bajoues ! Il a un côté Gai-Luron, McCartney.

:good :lol: depuis le temps que je me demande qui elle me rappelle !!!!
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede sheon le 12 Nov 2012, 10:38

Ouais_supère a écrit:Il a pris cher, Paul McCartney, avec les années.

:10:
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Rainier le 12 Nov 2012, 12:49

denim a écrit::lol:

figure toi que je m'étais dit la même chose y a quelques temps de çà.

ce physique "ramolo"... :D en plus de la coupe de cheveux.


Ce matin sur France Inter, François Baroin a dit qu' Angela Merkel avait un regard "à rendre jaloux un paysage après la pluie" ...
J'en suis pas sûr mais ça devait être un compliment ! :)
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 12 Nov 2012, 18:48



ils se sont mis dans un merdier tous et ils n'arrivent pas à s'en extraire...c'est la fuite en avant.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Silverwitch le 13 Nov 2012, 14:02

Dans la série grandeur et misère de l'Europe:

Les salariés étrangers à bas salaires déferlent en France

Extrait (je souligne):

Le nombre de salariés à bas salaires venus de l'Union européenne pour travailler en France aurait été multiplié par près de dix à 300.000, selon une note du ministère du Travail, citée par Le Parisien-Aujourd'hui-en-France.

En pleine crise du marché du travail, la polémique sur le recrutement des salariés étrangers «low-cost» refait surface. Selon une note confidentielle du ministère du Travail révélée par Le Parisien-Aujourd'hui-en-France, le nombre de ces employés aurait été multiplié par dix en quatre ans. De près de 30.000 en 2006, il est compris entre 220.000 et 330.000 en 2010. Et aurait même augmenté de 15% en 2011. «C'est un phénomène qui est connu, qui est extrêmement présent, notamment dans le bâtiment et dans les départements frontaliers, comme le Nord, et c'est un phénomène qui est illégal», a réagi ce mardi matin sur France 2 le ministre du Travail, Michel Sapin.

De son côté, la Fédération française du bâtiment (FFB) ne confirme n'infirme ces chiffres qui selon elle, «ne sont pas absurdes». «En Alsace, par exemple, les employés à bas salaires représentent 25% de l'ensemble des salariés du bâtiment», affirme Didier Ridoret, président de la FFB.

Depuis un décret de 2007, le recours à des entreprises étrangères prestataires de services installées dans d'autres pays de l'Union européenne est légal en France. Mais celles-ci doivent respecter le droit du travail français, en matière notamment de rémunérations, ce qui est loin d'être le cas selon les syndicats. «Le problème, c'est que nous constatons de nombreuses fraudes», explique Alexandra Rettien de la CFDT Construction, citée par Le Parisien. «Être payé au smic polonais (336 euros en Pologne contre 1398 euros pour la France, ndlr) sur le territoire français, c'est illégal. Ça existe parce qu'il y a aussi des voleurs de pommes qui existent, qui sont poursuivis et qui sont ensuite jugés et condamnés», ajoute Michel Sapin.

La Fédération du bâtiment réclame plus d'inspecteurs du travail
En plus des Polonais, les Espagnols et les Portugais touchés par la crise, seraient peu à peu venus grossir les rangs des nouveaux entrants dans l'Union européenne. «Il y a maintenant des emplois que l'on perd en raison d'étrangers qui viennent nous concurrencer sur notre propre territoire», dénonce Jean Arthuis, sénateur de la Mayenne, cité par le journal. Il affirme qu'entre 2010 et 2012, le nombre de salariés embauchés par des prestataires étrangers a été multiplié par trois, à 650.


L'article du Parisien:

Plus de 300 000 salariés étrangers low-cost en France
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Silverwitch le 13 Nov 2012, 14:37

Une autre avenir que l'austérité perpétuelle est possible:

Le « contre-budget » du Parti de gauche

Extraits:

Rien de tel que la présentation d'un "contre-budget" pour tenter de crédibiliser un projet économique. C'est l'exercice auquel s'est livré, lundi 12 novembre, Jean-Luc Mélenchon, qui a de nouveau fustigé le choix de la majorité du "potage de l’austérité à perpétuité". "Pourquoi François Hollande s’entête-t-il à faire la politique qui échoue partout ?, s'est-il interrogé. Et quelle est la limite à cette soumission qu'il affiche dès qu'un petit coup de fouet est tapé sur la table par des pigeons, innocents volatiles, ou par un groupement aussi secondaire que le Medef, qui n'est qu'une fraction du patronat ?"


Côté recettes, le PG espère récupérer 132 milliards d’euros de ressources supplémentaires, notamment par la suppression des niches fiscales "les plus honteuses" parmi lesquelles il range la niche Copé qui permet aux holdings de céder des filiales sans payer d’impôts. Une vaste réforme de l’impôt sur le revenu serait également menée et les exonérations de cotisations sur les bas salaires seraient supprimées.

Côté dépenses, la facture se monterait, selon le PG, à 101 milliards. Ce chiffre ne prend pas en compte les différentes nationalisations envisagées (EDF, GDF et Areva pour la mise sur pied d’un "pôle public de l’énergie" et les activités de dépôts des grandes banques pour celle d'un "pôle financier public"), évaluées à près de 70 milliards d'euros dont le financement serait assuré par des emprunts d’Etat. Deux cent mille nouveaux logements sociaux verraient le jour par an, les minima sociaux seraient revalorisés, ainsi que le point d’indice des fonctionnaires et le budget de l’éducation nationale.


La preuve, la brochure du Parti de Gauche:

http://www.lepartidegauche.fr/system/documents/Contre-budget_PG.pdf?1352732531
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede DCP le 13 Nov 2012, 15:04

silverwitch a écrit:Dans la série grandeur et misère de l'Europe:

Les salariés étrangers à bas salaires déferlent en France

Extrait (je souligne):

Le nombre de salariés à bas salaires venus de l'Union européenne pour travailler en France aurait été multiplié par près de dix à 300.000, selon une note du ministère du Travail, citée par Le Parisien-Aujourd'hui-en-France.

En pleine crise du marché du travail, la polémique sur le recrutement des salariés étrangers «low-cost» refait surface. Selon une note confidentielle du ministère du Travail révélée par Le Parisien-Aujourd'hui-en-France, le nombre de ces employés aurait été multiplié par dix en quatre ans. De près de 30.000 en 2006, il est compris entre 220.000 et 330.000 en 2010. Et aurait même augmenté de 15% en 2011. «C'est un phénomène qui est connu, qui est extrêmement présent, notamment dans le bâtiment et dans les départements frontaliers, comme le Nord, et c'est un phénomène qui est illégal», a réagi ce mardi matin sur France 2 le ministre du Travail, Michel Sapin.

De son côté, la Fédération française du bâtiment (FFB) ne confirme n'infirme ces chiffres qui selon elle, «ne sont pas absurdes». «En Alsace, par exemple, les employés à bas salaires représentent 25% de l'ensemble des salariés du bâtiment», affirme Didier Ridoret, président de la FFB.

Depuis un décret de 2007, le recours à des entreprises étrangères prestataires de services installées dans d'autres pays de l'Union européenne est légal en France. Mais celles-ci doivent respecter le droit du travail français, en matière notamment de rémunérations, ce qui est loin d'être le cas selon les syndicats. «Le problème, c'est que nous constatons de nombreuses fraudes», explique Alexandra Rettien de la CFDT Construction, citée par Le Parisien. «Être payé au smic polonais (336 euros en Pologne contre 1398 euros pour la France, ndlr) sur le territoire français, c'est illégal. Ça existe parce qu'il y a aussi des voleurs de pommes qui existent, qui sont poursuivis et qui sont ensuite jugés et condamnés», ajoute Michel Sapin.

La Fédération du bâtiment réclame plus d'inspecteurs du travail
En plus des Polonais, les Espagnols et les Portugais touchés par la crise, seraient peu à peu venus grossir les rangs des nouveaux entrants dans l'Union européenne. «Il y a maintenant des emplois que l'on perd en raison d'étrangers qui viennent nous concurrencer sur notre propre territoire», dénonce Jean Arthuis, sénateur de la Mayenne, cité par le journal. Il affirme qu'entre 2010 et 2012, le nombre de salariés embauchés par des prestataires étrangers a été multiplié par trois, à 650.


L'article du Parisien:

Plus de 300 000 salariés étrangers low-cost en France


Vu qu'on a des accords de libre-circulation avec l'union européenne, on a les mêmes soucis.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 13 Nov 2012, 17:57

mais le but de leur "UNION EUROPEENNE DE MERDE" n'est,ni plus ni moins que çà...c'est à dire,faire un système corvéable à souhait tout en jouant l'autruche sur le système de norme de sécurité et droit du travail de ces travailleurs venus de l'étranger.
par contre, le salarié français, alors lui, bonjour tristesse...il faut qu'il ait tous les tampons.
en fin de compte, leur Europe divise plus les peuples qu'elle ne les rassemble...et c'est pas fini.
ce matin à la radio,une députée allemande qui conseillait à la France de ne pas trop faire de dépense dans l'armée...dans le système social...et j'en passe.

mais de quoi elle se mêle cette brêle ??? non mais je crois rêver...l'état français va faire de même envers l'Allemagne et leur dire ce qu'ils doivent faire économiquement et socialement et on verra leur réponse.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 13 Nov 2012, 19:54

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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede sccc le 13 Nov 2012, 21:03

Le fantasme de certains c'est de nous voir tous au salaire minimum chinois.

Ou au temps des charbonnages...
Dernière édition par sccc le 14 Nov 2012, 21:05, édité 1 fois.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Cortese le 14 Nov 2012, 12:04

11 novembre 2012
« Le capitalisme entre dans sa phase sénile »
Samir AMIN
Samir Amin. (Foto Skill Lab)
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« La pensée économique néoclassique est une malédiction pour le monde actuel. » Samir Amin, 81 ans, n’est pas tendre pour plusieurs de ses collègues économistes. Et encore moins pour la politique des gouvernements. « Economiser pour réduire la dette ? Des mensonges délibérés » ; « Régulation du secteur financier ? Des phrases creuses. » Il nous livre son analyse au scalpel de la crise économique. (revue Solidaire)

Oubliez Nouriel Roubini, alias Dr Doom, l’économiste américain devenu célèbre pour avoir prédit en 2005 le tsunami du système financier. Voici Samir Amin, qui avait déjà annoncé la crise au début des années 1970. « A l’époque, des économistes comme Frank, Arrighi, Wallerstein, Magdoff, Sweezy et moi-même avions dit que la nouvelle grande crise avait commencé. La grande. Pas une petite avec des oscillations comme il y en avait eu des masses auparavant, rappelle Samir Amin, professeur honoraire, directeur du Forum du Tiers Monde à Dakar et auteur de très nombreux livres traduits dans le monde entier. On nous a pris pour des fous. Ou pour des communistes qui prenaient leur désir pour des réalités. Tout allait bien, madame la marquise… Mais la grande crise a bien commencé à cette époque, et sa première phase a duré de 1972-73 à 1980. »

Parlons d’abord de la crise des cinq dernières années. Ou plutôt des crises : celle des subprimes, celle des crédits, des dettes, de la finance, de l’euro… Qu’en est-il maintenant ?

Samir Amin. Quand tout a explosé en 2007 avec les crise des subprimes, tout le monde est resté aveugle. Les Européens pensaient : « Cette crise vient des Etats-Unis, nous allons l’absorber rapidement ». Mais, si la crise n’était pas venue de là, elle aurait débuté ailleurs. Le naufrage de ce système était écrit, et dès les années 1970. Les conditions objectives d’une crise de système existaient partout. Les crises sont inhérentes au capitalisme, qui les produit de manière récurrente, à chaque fois plus profonde. Il ne faut pas appréhender chaque crise séparément, mais de manière globale.

Prenez la crise financière. Si on se limite à celle-ci, on ne trouvera que des causes purement financières, comme la dérégulation des marchés. En outre, les banques et institutions financières semblent être les bénéficiaires majeurs de cette expansion de capital, ce qui rend plus facile de les pointer comme uniques responsables. Mais il faut rappeler que ce ne sont pas seulement les géants financiers, mais aussi les multinationales en général qui ont bénéficié de l’expansion des marchés monétaires. 40 % de leurs profits proviennent de leurs opérations financières.

Quelles ont été les raisons objectives au déclenchement de la crise ?

Samir Amin. Les conditions objectives existaient partout. C’est la domination de « oligopoles ou monopoles généralisés » qui a mis l’économie dans une crise d’accumulation, qui est à la fois une crise de sous-consommation et une crise de la profitabilité. Seuls les secteurs des monopoles dominants ont pu rétablir leur taux de profit élevé, mais en détruisant la profitabilité et la rentabilité des investissements productifs, des investissements dans l’économie réelle.

« Le capitalisme des oligopoles ou monopoles généralisés » est le nom que vous donnez à ce qui est, selon vous, une nouvelle phase de développement du capitalisme. En quoi ces monopoles sont-ils différents de ceux d’il y a un siècle ?

Samir Amin. La nouveauté est dans le terme « généralisé ». Depuis le début du 20e siècle, il y a eu des acteurs dominants dans le secteur financier et le secteur industriel comme la sidérurgie, la chimie, l’automobile, etc.. Mais ces monopoles étaient des grandes îles dans un océan de PME réellement indépendantes. Or, depuis une trentaine d’années, nous assistons à une centralisation du capital sans commune mesure. Le magazine Fortune mentionne aujourd’hui 500 oligopoles dont les décisions contrôlent toute l’économie mondiale, dominant en amont et en aval tous les secteurs dont ils ne sont pas directement propriétaires.

Prenons l’agriculture. Autrefois, un paysan avait le choix entre plusieurs entreprises pour ses activités. Aujourd’hui, une PME agricole est confrontée en amont au bloc financier de banques et à d’énormes monopoles de production des engrais, des pesticides et des OGM dont Monsanto est l’exemple le plus frappant. Et, en aval, il est face aux chaînes de distribution et grandes surfaces. Par ce double contrôle, son autonomie et ses revenus se réduisent toujours plus.

Est-ce pour cela que vous préférez parler aujourd’hui d’un système basé sur « la maximalisation d’une rente monopolistique » plutôt que de la « maximalisation du profit » ?

Samir Amin. Oui. Le contrôle assure à ces monopoles une rente prélevée sur le bénéfice total du capital obtenu par l’exploitation de travail. Cette rente devient impérialiste dans la mesure où ces monopoles opèrent dans le Sud. La maximalisation de cette rente concentre les revenus et les fortunes dans les mains d’une petite élite au détriment des salaires, mais aussi des bénéfices du capital non monopolistique. L’inégalité grandissante devient absurde. A la limite, c’est comparable à un milliardaire qui possèderait le monde entier et laisserait tout le monde dans la misère.

Les libéraux avancent qu’il faut « agrandir le gâteau » en réinvestissant les bénéfices. C’est seulement après que l’on peut opérer le partage.

Samir Amin. Mais on n’investit pas dans la production, puisqu’il n’y a plus de demande. La rente est investie dans la fuite en avant sur les marchés financiers. L’expansion depuis un quart de siècle des investissements sur les marchés financiers est du jamais vu dans l’histoire. Le volume des transactions sur ces marchés est de plus de 2 500 000 milliards de dollars, alors que le PIB mondial est de 70 000 milliards de dollars.

Les monopoles préfèrent ces investissements financiers à ceux dans l’économie réelle. C’est la « financiarisation » du système économique. Ce type d’investissement est la seule issue pour la poursuite de ce « capitalisme des monopoles généralisés ». Dans ce sens, la spéculation n’est pas un vice du système, mais une exigence logique de celui-ci.

C’est sur les marchés financiers que les oligopoles – pas seulement les banques – font leurs profits et se concurrencent entre elles pour ces profits. La soumission de la gestion des firmes à la valeur des actions de la Bourse, la substitution du système de retraites par capitalisation au système par répartition, l’adaptation des changes flexibles et l’abandon de la détermination du taux d’intérêt par les banques centrales en laissant cette responsabilité aux « marchés » doivent tous être compris dans cette financiarisation.

Cette dérégulation des marchés financiers est dans la ligne de mire depuis quelques années. Les dirigeants politiques parlent de « moralisation des opérations financières » et d’ « en finir avec la capitalisme-casino ». La régulation serait donc une solution à la crise ?

Samir Amin. Tout ça, c’est du blabla, des phrases creuses pour tromper l’opinion publique. Ce système est condamné à poursuivre sa course folle à la rentabilité financière. La régulation aggraverait encore davantage la crise. Où irait alors le surplus financier ? Nulle part ! Il entraînera une dévaluation massive du capital qui se traduirait entre autres par une krach boursier.

Les oligopoles ou monopoles (les « marchés ») et leurs serviteurs politiques n’ont donc pour autre projet que de restaurer le même système financier. Il n’est pas exclu que le capital sache restaurer le système d’avant l’automne 2008. Mais cela nécessitera des sommes gigantesques des banques centrales pour éliminer tous les crédits toxiques et pour rétablir la profitabilité et l’expansion financière. Et la facture devra être acceptée par les travailleurs en général, et les peuples du Sud en particulier. Ce sont les monopoles qui ont l’initiative. Et leurs stratégies ont toujours donné les résultats recherchés, c’est-à-dire les plans d’austérité.

Justement, ces plans d’austérité se succèdent, soi-disant pour réduire les dettes des États. Or on sait que cela aggrave la crise. Les dirigeants politiques sont-ils des imbéciles ?

Samir Amin. Mais non ! C’est sur l’objectif qu’il y a mensonge. Lorsque les gouvernements prétendent vouloir la réduction de la dette, ils mentent délibérément. L’objectif n’est pas la réduction de la dette mais que les intérêts de la dette continuent à être payés, et de préférence à des taux encore plus élevés. La stratégie des monopoles financiarisés, au contraire, a besoin de la croissance de la dette – le capital y gagne, ce sont des placements intéressants.

Entre-temps, les austérités aggravent la crise, il y a clairement contradiction. Comme le disait Marx, la recherche du profit maximal détruit les bases qui le permettent. Le système implose sous nos yeux mais il est condamné à poursuivre sa course folle.

Après la crise des années 1930, l’Etat a tout de même pu surmonter partiellement cette contradiction, et une politique keynésienne de relance a été menée.

Samir Amin. Oui, mais quand cette politique keynésienne a-t-elle été introduite ? Au début, la riposte à la crise de 1929 a été exactement la même qu’aujourd’hui : des politiques d’austérité, avec leur spirale descendante. L’économiste Keynes disait que c’était absurde et qu’il fallait faire le contraire. Mais ce n’est qu’après la Deuxième Guerre mondiale qu’on l’a écouté. Pas parce que la bourgeoisie était convaincue par ses idées, mais parce que cela lui a été imposé par la classe ouvrière. Avec la victoire de l’Armée rouge sur le nazisme et la sympathie pour les résistants communistes, la peur du communisme était bien présente.

Aujourd’hui, quelques-uns – ils ne sont pas très nombreux – des économistes bourgeois intelligents peuvent dire des mesures d’austérité qu’elles sont absurdes. Et alors ? Tant que le capital n’est pas contraint par ses adversaires à mettre de l’eau dans son vin, cela continuera.

Quel est le lien entre la crise surgie voici quelques années et celle des années 1970 ?

Samir Amin. Au début des années 1970, la croissance économique a subi une chute. En quelques années, les taux de croissance sont tombés à la moitié de ce qu’ils avaient été lors des trente glorieuses : en Europe, de 5 à 2,5 %, aux États-Unis, de 4 à 2 %. Cette chute brutale était accompagnée d’une chute de même ampleur des investissements dans le secteur productif.

Dans les années 1980, Thatcher et Reagan ont réagi par des privatisations, la libéralisation des marchés financiers et une très dure politique d’austérité. Cela n’a pas fait remonter les taux de croissance, mais les a maintenus à un très bas niveau. Par ailleurs, le but des libéraux n’a jamais été le rétablissement de la croissance, quoi qu’ils en disent. Le but était surtout de redistribuer les revenus vers le capital. Mission accomplie. Et maintenant, quand on passe en Belgique de -0,1 % à + 0,1 % de croissance, certains jubilent : « La crise est terminée ! » C’est grotesque.

Vous comparez les années 1990 et 2000 avec celles d’un siècle auparavant : une sorte de deuxième « Belle Epoque ».

Samir Amin. J’ai fait le parallèle entre les deux longues crises parce que, c’est très curieux, elles commencent exactement avec cent ans d’écart : 1873 et 1973. En plus, elles ont les même symptômes au départ et la réponse du capital a été la même, c’est à dire trois ensembles de mesures complémentaires.

Premièrement, une énorme centralisation du capital avec la première vague des monopoles, ceux analysé par Hilfirding, Hobson et Lénine. Dans la deuxième crise, ce sera ce que j’appelle les « monopoles généralisés » qui se sont constitués dans les années 1980.

Deuxièmement, la mondialisation. La première grande crise est l’accélération de la colonisation, qui est la forme la plus brutale de la mondialisation. La deuxième vague, ce sont les plans d’ajustement structurel du FMI, que l’on peut qualifier de recolonisation.

Troisième et dernière mesure : la financiarisation. Quand on présente la financiarisation comme étant un phénomène nouveau, cela me fait sourire. Qu’est-ce qui a été créé en réponse à la première crise ? Wall Street et la City de Londres en 1900 !

Et cela a eu les mêmes conséquences. D’abord, une période courte ou ça semble marcher, parce qu’on pompe sur les peuples, surtout ceux du Sud. Ce fut de 1890 à 1914, la « Belle Epoque ». On a tenu les mêmes discours sur la « fin de l’Histoire » et la fin des guerres. La mondialisation était synonyme de paix et de colonisation pour une mission civilisatrice. Or, a quoi tout cela a-t-il mené ? A la Première Guerre mondiale, la Révolution russe, la crise de 1929, le nazisme, l’impérialisme japonais, la Deuxième Guerre mondiale, la révolution chinoise, etc. On peut dire qu’après 1989, il y a eu une sorte de deuxième « belle époque », jusqu’en 2008, bien qu’elle ait, dès le début, été accompagnée de guerres du Nord contre le Sud. Le capital a, dans cette période, établi les structures afin que les oligopoles puissent bénéficier de leur rente. Et, comme la globalisation financière a mené à la crise de 1929, elle a récemment mené à la crise de 2008.

Aujourd’hui, on a atteint un même moment crucial qui annonce une nouvelle vague de guerres ou de révolutions.

Pas très riant, comme image d’avenir… Vous écrivez qu’ « un nouveau monde est en train de naître, qui peut devenir encore bien plus barbare, mais qui peut aussi devenir meilleur ». De quoi cela dépend-il ?

Samir Amin. Je n’ai pas de boule de cristal. Mais le capitalisme est entré dans sa phase sénile, qui peut amener d’énormes bains de sang. Dans une telle période, les mouvements sociaux et les protestations amènent des changements politiques, pour le meilleur ou pour le pire, fascistes ou progressistes. Les victimes de ce système réussiront-elles à former une alternative positive, indépendante et radicale ? Tel est aujourd’hui l’enjeu politique.
« Le socialisme, c’est plus que le capitalisme sans capitalistes »

« En ces temps de capitalisme sénile, les protestations des mouvements sociaux amènent des changements politiques, pour le meilleur ou pour le pire, fascistes ou progressistes. » Telle était la conclusion de l’économiste marxiste Samir Amin dans la première partie de cette interview, publiée dans Solidaire n°38. Dans cette seconde partie, il aborde la question du dépassement du capitalisme en crise. « Il est temps pour la gauche d’avoir de l’audace ! Elle doit construire un front contre les monopoles. »

Pour l’économiste Samir Amin, professeur honoraire, directeur du Forum du Tiers Monde à Dakar et auteur de nombreux ouvrages traduits dans le monde entier, « être marxiste implique nécessairement être communiste, parce que Marx ne dissociait pas la théorie de la pratique — l’engagement dans la lutte pour l’émancipation des travailleurs et des peuples ». C’est ce que fait Samir Amin : dans la première partie de cet entretien, il analysait la crise ; ici, il aborde la lutte contre la toute-puissance des monopoles capitalistes et pour une autre société.

Quelles sont les caractéristiques de ce « capitalisme sénile » qui pourrait selon vous mener à une « nouvelle ère de grands bains de sang » ?

Samir Amin. Il n’y a plus d’entrepreneurs créatifs, mais des « wheeler-dealers » (magouilleurs). La civilisation bourgeoise, avec son système de valeurs — éloge de l’initiative individuelle naturellement, mais aussi ses droits et libertés libéraux, voire même la solidarité au plan national — a fait place à un système sans valeurs morales. Voyez des présidents des États-Unis criminels, des marionnettes et technocrates à la tête de gouvernements européens, des despotes dans le Sud, l’obscurantisme (talibans, sectes chrétiennes et bouddhistes...), la corruption généralisée (dans le monde financier en particulier)... On peut décrire le capitalisme d’aujourd’hui comme sénile, qui peut inaugurer une nouvelle ère de massacres. Dans une telle période, les protestations des mouvements sociaux amènent des changements politiques. Pour le meilleur et pour le pire, fascistes ou progressistes. La crise des années 1930 a par exemple mené au Front populaire en France, mais aussi au nazisme en Allemagne.

Qu’est-ce que cela signifie pour les mouvements de gauche actuels ?

Samir Amin. Nous vivons une époque où se profile une vague de guerres et de révolutions. Les victimes de ce système vont-elles réussir à former une alternative positive, indépendante et radicale ? Tel est l’enjeu politique aujourd’hui. Il faut que la gauche radicale prenne l’initiative de la construction d’un front, d’un bloc alternatif anti-monopoles comprenant tous les travailleurs et producteurs victimes cette « oligarchie des monopoles généralisés », dont une grande partie des classes moyennes, les agriculteurs, les PME...

Vous affirmez que la gauche doit renoncer à toute stratégie qui aiderait le capitalisme à sortir de la crise.

Samir Amin. Il est temps d’avoir de l’audace ! Nous ne sommes pas dans un moment historique où la recherche d’un « compromis social » capital/travail constitue une alternative possible comme dans l’après-guerre avec la social-démocratie des États-providence. Certains nostalgiques s’imaginent pouvoir « faire reculer » le capitalisme des monopoles sur leur position d’il y a quelques décennies. Mais l’histoire ne permet jamais de tels retours en arrière.

Nous sommes dans un moment historique ou la gauche radicale doit être audacieuse. Je parle de la gauche qui est convaincue que le système capitaliste doit être dépassé fondamentalement. Mais aussi une gauche qui ne perd pas de vue que le socialisme doit être inventé sans ayant nécessairement un modèle préexistant. Dans les pays du Nord, il y a les conditions objectives pour isoler le capital des monopoles. Cela commence par une alliance sociale et politique qui rassemble l’énorme majorité.

Cette audace existe-t-elle aujourd’hui ?

Samir Amin. Le manque d’audace à gauche est terrible à l’heure actuelle. Vous vous rappelez comme les sociaux-démocrates ont été contents quand le régime soviétique s’est effondré, et avec lui les partis communistes d’Europe occidentale ? Je leur ai dit : « Vous êtes stupides. La prochaine chute, c’est la vôtre, le capital avait seulement besoin de vous parce qu’il y avait la menace communiste. » Et, au lieu de se radicaliser, ils ont au contraire glissé à droite. Ils sont devenus sociaux-libéraux. Maintenant, que l’on vote social-démocrate ou à droite, c’est la même chose. Tous disent : « Nous ne pouvons rien faire, c’est le marché qui décide, les agences de notations, le super parti du capital des monopoles. »

Nous voyons même des segments importants de la gauche radicale accepter cela par crainte ou désarroi. Il y a même des gens qui se font appeler « communistes », mais disent qu’ils ne peuvent être qu’une aile gauche de la social-démocratie. C’est toujours la même logique d’accommodation du capitalisme. Une logique du « moins pire ». « C’est imposé par l’Europe » est l’argument par excellence. « L’Europe, ce n’est pas bon, mais la destruction de l’Europe ce serait pire. » Mais aller de moins pire en moins pire, c’est en arriver in fine au « plus pire ». Il y a deux ans, on disait aux Grecs, allez, une petite cure d’austérité et ça ira ! On en est à la quantième ? La huitième ?

Quels pourraient être les mots d’ordre de « l’alliance sociale et politique » que vous prônez ?

Samir Amin. L’idée générale est la création d’un bloc anti-monopoles. Il faut un projet global qui remette en question le pouvoir des « monopoles généralisés » (voir première partie de cette interview dans Solidaire n°38). Nous ne pouvons pas rêver que les individus puissent changer le monde juste par le miracle de leur action individuelle – idée que l’on retrouve dans plusieurs mouvements socialistes et chez des philosophes comme Toni Negri.

Cela commence par le fait d’expliquer qu’il existe des alternatives aux politiques d’austérité. Sous une forme populaire, cela revient à casser le discours du capital de « compétitivité et modération salariale ». Pourquoi ne pas dire l’inverse, que les salaires ne sont pas suffisants et les profits trop gros ?

Dans le meilleur des cas, cela mène à une légère réduction des inégalités…

Samir Amin. Ce n’est naturellement pas assez. Une gauche authentique doit inverser le désordre social produit par les monopoles. Des stratégies pour assurer l’emploi maximal et garantir des salaires convenables, allant de pair avec la croissance. C’est tout simplement impossible sans exproprier les monopoles. Les secteurs clés de l’économie doivent donc être nationalisés. Les nationalisations sont, dans une première étape, des étatisations, le transfert de la propriété du capital privé à l’État. Mais l’audace consiste ici à « socialiser » la gestion des monopoles nationalisés.

Prenons ces monopoles qui contrôlent l’agriculture, les industries chimiques, les banques et la grande distribution. Les « socialiser » signifie que les organes de gestion comprennent des représentants des agriculteurs, des travailleurs de ces anciens monopoles bien sûr, mais aussi des organisations de consommateurs et des pouvoirs locaux (concernés par l’environnement, mais aussi l’école, le logement, les hôpitaux, l’urbanisme, le transport…)

Une économie socialiste ne se limite pas à la socialisation de son management. Le socialisme n’est pas juste le capitalisme sans les capitalistes. Il doit intégrer la relation entre l’homme, la nature et la société. Continuer dans la forme que le capitalisme propose revient à détruire l’individu, la nature et les peuples.

Que faites-vous de Wall Street et de la City ?

Samir Amin. Il faut une « définanciarisation ». Un monde sans Wall Street, pour reprendre le titre du livre de François Morin. Cela implique impérativement la suppression pure et simple des fonds de spéculations et des fonds de pensions, devenus des opérateurs majeurs dans la financiarisation. L’abolition de ces derniers doit se faire au bénéfice d’un système de retraites par répartition. Il faut repenser entièrement le système bancaire. Ces dernières décennies, le système bancaire est devenu beaucoup trop centralisé et seuls quelques géants font la loi. Dès lors, on pourrait concevoir une « banque de l’agriculture », ou une « banque de l’industrie » dans lesquelles les conseils d’administration élus sont composés des clients industriels et des représentants des centres de recherche et des services de l’environnement.

Comment voyez-vous le rôle de mouvements comme Occupy, les Indignés et les syndicats dans la lutte contre les monopoles ?

Samir Amin. Qu’il y ait aux États-Unis un mouvement comme Occupy Wall Street est un signal magnifique. Que l’on n’accepte plus comme ça les injonctions « il n’y a pas d’alternative » et « l’austérité est obligatoire » est très positif. Idem pour les Indignés en Europe. Mais ce sont des mouvements qui restent faibles, qui ne recherchent pas suffisamment des alternatives. Les syndicats jouent un rôle important, mais ils doivent se redéfinir. Les mots d’ordre d’il y a cinquante ans sont dépassés. Il y a cinq décennies, quatre travailleurs sur cinq avaient un emploi sûr et stable, et le chômage n’existait quasiment pas. Aujourd’hui, seuls 40 % ont un job stable, 40 % travaillent avec un contrat précaire et 20 % sont au chômage. La situation est radicalement différente. Les syndicats ne peuvent donc pas se limiter à des revendications qui ne concernent que la moitié de la classe des travailleurs. Il est absolument nécessaire que l’on prenne en compte le droit des chômeurs et des personnes sous contrat précaire. Il s’agit souvent de gens d’origine immigrée, de femmes et de jeunes.

Comment voyez-vous la relation entre la lutte des classes dans le Nord et dans le Sud ?

Samir Amin. Les conflits capitalisme/socialisme et Nord/Sud sont indissociables. Le capitalisme est un système mondial et les luttes politiques et sociales, si elles veulent être efficaces, doivent être menées simultanément dans l’arène nationale et sur le plan mondial. C’est-ce que Marx voulait dire avec « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Être communiste veut également dire être internationaliste.

Il est absolument indispensable d’intégrer la question du climat, des ressources naturelles et de l’environnement dans le conflit Nord-Sud. L’appropriation privée de ces ressources et l’usage abusif de la planète mettent en danger le futur de toute l’humanité. L’égoïsme des oligopoles dans le Nord a été brutalement exprimé par Bush qui a déclaré « The American way of life is not negotiable » (le mode de vie américain n’est pas négociable). Cet égoïsme revient à nier l’accès aux ressources naturelles au Sud (80 % de l’humanité). Je crois que l’humanité ne pourra pas s’engager sérieusement dans la construction d’une alternative socialiste si l’on ne change pas ce « way of life » dans le Nord, ce qui ne veut pas dire que le Sud n’a qu’à patienter. Au contraire, les luttes dans le Sud réduisent la rente impérialiste et affaiblissent la position des monopoles dans le Nord, ce qui renforce les classes populaires du Nord dans leur lutte pour la socialisation des monopoles. L’enjeu dans le Nord est alors que l’opinion générale ne doit pas se limiter à la défense de ses privilèges vis-à-vis des peuples du Sud.

Les économies de pays émergents comme la Chine, le Brésil, la Russie et l’Afrique du Sud ne menacent-elles pas déjà quelque peu le pouvoir des « monopoles généralisés » ?

Samir Amin. Depuis 1970, le capitalisme domine le système mondial par cinq avantages : le contrôle de l’accès aux ressources naturelles, le contrôle de la technologie et de la propriété intellectuelle, l’accès privilégié aux médias, le contrôle du système financier et monétaire et, enfin, le monopole des armes de destruction massive. J’appelle ce système « apartheid on a global scale » (apartheid à l’échelle mondiale). Il implique une guerre permanente contre le Sud, une guerre entamée en 1990 par les États-Unis et ses alliés de l’Otan lors de la première Guerre du Golfe. Or les pays émergents, surtout la Chine, sont en train de déconstruire ces avantages. D’abord, la technologie. On passe de « Made in China » à « Made by China ». La Chine n’est plus l’atelier du monde pour des succursales ou les associés du grand capital des monopoles. Elle maîtrise la technologie à développer par elle-même. Dans certains domaines, notamment les domaines d’avenir de l’automobile électrique, le solaire, etc., elle possède des technologies de pointe en avance sur l’Occident.

Par ailleurs, la Chine laisse le système financier mondialisé se détruire. Et elle finance même son autodestruction en finançant le déficit américain et en construisant en parallèle des marchés régionaux indépendants ou autonomes à travers le « groupe de Shanghai », qui comprend la Russie, mais potentiellement aussi l’Inde et l’Asie du Sud-Est. Sous Clinton, un rapport de la sécurité américaine envisageait même la nécessité d’une guerre préventive contre la Chine. C’est pour faire face à cela que les Chinois ont choisi de contribuer à la mort lente des États-Unis en finançant leur déficit. La mort brutale d’une bête de ce genre serait trop dangereuse.

Et les pays d’Amérique du Sud ?

Samir Amin. Les démocraties populaires en Amérique latine ont sûrement affaibli la rente impérialiste. Mais ils auront des difficultés pour aller plus loin dans leur développement tant qu’ils berceront l’illusion d’un développement national capitaliste autonome. On le voit clairement en Bolivie, en Équateur ou au Venezuela. On le voit moins au Brésil parce que c’est un très grand pays qui a des ressources naturelles gigantesques. Ils ont amorcé la coopération entre eux avec l’ALBA. Mais l’ALBA reste très modeste jusqu’à présent en comparaison de la coopération militaire, économique et diplomatique du groupe de Shanghai, qui se déconnecte de l’économie mondiale dominée par les monopoles occidentaux. Par exemple, rien n’y est payé en dollars ou en euros. L’Amérique du Sud peut aussi se « découpler » du capitalisme des monopoles. Ils ont des possibilités techniques et les ressources naturelles pour faire du commerce Sud-Sud. Ce qui était impensable il y a plusieurs décennies.

Interview de Ruben Ramboer

SOURCE :
http://www.ptb.be/weekblad/artikel/inte ... min-1-le...
et
http://www.ptb.be/weekblad/artikel/inte ... r-amin-2...
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 14 Nov 2012, 18:22

très bonne interview...et quel magnifique "prétexte"...réduire la dette. :lol: ou comment prendre les gens pour des cons.

en ce moment,en Espagne,en Italie,au Portugal,en Grèce, c'est en train de monter d'un cran dans les manifs...ça cogne entre les peuples et les forces de l'ordre.
le problème est,que les forces de l'ordre n'en prennent pas assez dans la gueule...
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 16 Nov 2012, 22:51



très bonne analyse de philippe Béchade,notamment sur l'Allemagne:"qu'on arrête de nous bassiner avec l'Allemagne..." :o
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Hugues le 20 Nov 2012, 00:23

Sous perspective négative depuis quelque chose comme 18 mois (c'était donc attendu), Moody's abaisse la note de la France de AAA à AA1



AFP via FranceTVInfo a écrit:Moody's abaisse la note de la France, qui perd son AAA
Publié le 19/11/2012 | 23:19 , mis à jour le 19/11/2012 | 23:24

ECONOMIE - L'agence de notation Moody's a abaissé d'un cran lundi 19 novembre la note de la dette de long terme de la France, qui perd ainsi son précieux AAA, meilleure distinction possible. C'est la deuxième dégradation de ce genre auprès d'une grande agence d'évaluation financière internationale, après Standard and Poor's en janvier.

Moody's a attribué à la France la note AA1, assortie d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle pourrait à nouveau l'abaisser à moyen terme, selon un communiqué publié dans la soirée. Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a réagi en affirmant que la dégradation sanctionne "la gestion du passé" et "nous incite à mettre en oeuvre rapidement nos réformes".


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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Aiello le 20 Nov 2012, 10:05

Il serait temps qu'on abaisse la note de Moody's.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 20 Nov 2012, 17:06

çà aussi,c'est pas mal...

Les contribuables français ne devront mettre la main au portefeuille que si la Grèce ne parvient pas à rembourser le FESF.

La France a participé à deux plans de sauvetage de la Grèce. Lors du premier, en mai 2010, alors qu'Athènes était au bord de l'étranglement, Paris avait prévu de prêter 16,8 milliards d'euros. Mais ces prêts bilatéraux ne se sont finalement élevés qu'à 11,4 milliards, une décision ayant été prise entre les États membres l'année suivante de ne plus verser l'argent directement, mais via le pare-feu européen, le Fonds européen de stabilité financière (FESF).

Pour le deuxième sauvetage de la Grèce, en octobre 2011, c'est le FESF, et non la France, qui a emprunté de l'argent sur les marchés pour le prêter à la Grèce. Ici, la France n'a rien déboursé, elle n'a fait qu'offrir sa garantie (sur les 18,5 milliards du deuxième programme d'aide, et sur le reliquat de plus de 5 milliards du premier programme). La participation du secteur privé s'élève, elle, à 7,8 milliards.

Des intérêts à rembourser
Au total, «compte tenu d'un mécanisme de surgaranties, les 31,6 milliards d'euros de prêts du FESF à la Grèce en 2012-2014 devant être garantis par la France correspondront à une garantie de plus de 50 milliards d'euros», peut-on lire dans le projet de loi de finances rectificative présenté en juillet dernier.

La France, donc les contribuables, ne devra mettre la main au portefeuille que si la Grèce ne parvient pas à rembourser le FESF.

En revanche, la dette publique imputable aux programmes d'aide à l'ensemble des pays en difficulté en Europe (prêts bilatéraux ou par l'intermédiaire du FESF) devrait s'élever à 50,2 milliards fin 2012, contre 14,5 milliards fin 2011 - soit une hausse de 1,8 point de PIB, indique le PLFR 2012.

Ce texte prévoit également que soient remboursés les intérêts perçus sur les prêts accordés à Athènes. Dans le cadre des accords de soutien d'aide financière, conclus en février et mars derniers, l'État français va ainsi restituer à la Grèce les intérêts perçus par la Banque de France au titre de titres grecs qu'elle détient. Soit 754,3 millions d'euros. L'accord protégeait de la restructuration financière - le fameux PSI - les portefeuilles détenus par les banques centrales de la zone euro ; mais, en contrepartie, les intérêts perçus préalablement par ces dernières devaient être rétrocédés à la Grèce pour conforter la soutenabilité de la dette d'Athènes.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Hugues le 20 Nov 2012, 17:33

Dans la totale soumission au marché, on va plus loin qu'on ne le pense : non seulement on emprunte sur les marchés, mais apparemment, les statuts d'un fonds comme le FESF font référence aux notations des agences :roll: . Si ça ce n'est pas se soumettre totalement au maître...
Ce qui pose des problèmes cet après-midi.

Reuters via Les Echos a écrit:Le FESF reporte son émission d'euro-obligations
20/11/12 à 14:53 - Reuters | 0 Commentaire(s)
(Avec confirmation du FESF, précisions sur les garants)

LONDRES, 20 novembre (Reuters) - L'émission de nouvelles euro-obligations à trois ans par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) prévue mardi a été reportée après l'abaissement de la note souveraine de la France par Moody's, a confirmé mardi le FESF.

"Le calendrier de l'émission d'euro-obligations à trois ans par le FESF est confronté à un problème technique lié à l'Acte de garantie", a expliqué dans un communiqué le directeur général adjoint du FESF, Christophe Frankel, expliquant que l'émission aurait lieu dès que le problème serait résolu.

Le FESF a précisé dans un communiqué que son Acte de garantie prévoit que toute nouvelle émission doit être garantie à 100% par des Etats membres dont la note souveraine attribuée par chacune des trois grandes agences de notation est similaire ou supérieure à celle du FESF.

Or, ce n'est plus le cas depuis que Moody's a déclassé lundi soir la France à Aa1 et confirmé mardi le Aaa du FESF.

La France est le deuxième garant du FESF, avec une part de 21,83%, derrière les 29,07% de l'Allemagne.

JP Morgan, Morgan Stanley et Natixis ont été mandatées lundi pour mener l'opération et ont immédiatement commencé à contacter les investisseurs, mais l'émission n'a pas eu lieu mardi matin comme attendu.

Selon une source banquière, les nouvelles euro-obligations ne devraient pas être émises avant "environ une semaine".

Les émissions de bons à courte échéance du FESF ne sont pas affectées par cette situation et le fonds de sauvetage européen a émis comme prévu des bons à six mois mardi. (John Geddie, Tangi Salaün pour le service français, édité par Catherine Monin)


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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede DCP le 20 Nov 2012, 17:37

Mais qu'est-ce qu'ils sont cons ceux qui ont pondu ce règlement pour le FESF... :roll:
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 20 Nov 2012, 18:16

et pourtant ils sont grassement payés...et avec notre pognon en plus,ces bâtards.

ils ont créé une usine à gaz...j'espère qu'elle va leur péter à la gueule.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 20 Nov 2012, 18:23





intéressant petit échange...
par contre,faudrait que marine arrête la cigarette,d'une,ça lui abime sa belle voix de nymphe,çà lui rend les traits tirés,en plus d'un poil sombre.
si elle veut arriver entière pour son couronnement en 2017...ce serait balo.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Waddle le 23 Nov 2012, 13:56

http://www.latribune.fr/actualites/econ ... ratie.html

Le luxembourgeois Yves Mersch à la BCE : un adieu à la démocratie?

En décidant, malgré le vote du parlement européen, de nommer le luxembourgeois au directoire de la banque centrale européenne, les chefs d'États et de gouvernements de la zone euro ont mis à jour les dysfonctionnements actuels de l'Union.
Sur le même sujet


Tout le monde en convient: l'Europe souffre d'un déficit démocratique, d'un manque de légitimité et d'un éloignement du citoyen. Tout le monde, sauf les chefs d'Etat et de gouvernements de la zone euro. Ces derniers ont tranquillement, lors du sommet européen de ce vendredi, nommé Yves Mersch, l'actuel gouverneur de la banque centrale du Luxembourg, au directoire de la BCE. Et cela, malgré un vote négatif du parlement européen.


«Vrai» pouvoir du parlement ?

Avec cette nomination, le conseil européen prouve la vraie valeur du parlement européen dont, depuis le traité de Lisbonne, on nous assure pourtant qu'il a désormais un «vrai» pouvoir. Peu importe la raison pour laquelle l'assemblée avait rejeté cette candidature, en l'occurrence le sexe de monsieur Mersch. On pouvait la juger irrecevable. Mais enfin, en démocratie, le vote du parlement est incontournable. C'est une règle d'or plus essentielle que sa cousine budgétaire. Mais ce n'est pas celle qui est inscrite dans les traités européens.

La gestion par les sommets

L'arrivée d'Yves Mersch au directoire de la BCE met à jour également la très mauvaise voie sur laquelle l'Europe est entraînée. Les chefs d'Etat et de gouvernement ne sont pas décidés à laisser entendre d'autres voix que les leurs. L'ennui, c'est que ceci entraîne des désagréments bien plus fâcheux que la nomination du Luxembourgeois. La gestion de la crise de la dette -qui consiste depuis deux ans à poser des rustines sur des sparadraps lors de «sommets de la dernière chance» qui se succèdent- est le fruit de ce fonctionnement désastreux. L'échec récent de l'Eurogroupe sur la Grèce, qui devrait être réparé lundi, l'a encore une fois prouvé.

Larmes de crocodiles en 2014...

L'établissement d'un parlementarisme européen serait un des moyens de créer un sentiment de communauté à l'échelle européenne qui manque cruellement aujourd'hui. Il entraînerait une responsabilité des électeurs, des élus et des chefs d'Etat qui serait des plus salutaires. Il est du reste piquant de penser que ces mêmes chefs d'Etat qui se sont essuyés les pieds sur le vote des élus de Strasbourg viendront la larme à l'œil déplorer l'abstention massive qui ne manquera pas de marquer les prochaines élections européennes et soupirer sur « ce mal qui ronge notre démocratie. »

Un faucon dans la volière de colombes

Mais en réalité, la nomination d'Yves Mersch est encore plus préoccupante qu'elle n'y paraît. C'est ici la victoire d'une certaine idée de l'Europe. Sur le plan monétaire d'abord, c'est l'entrée d'un faucon au sein du directoire. Un faucon qui sera la voix de la Bundesbank et qui ne devrait pas manquer de freiner, du moins en interne, la participation nécessaire de la BCE à la gestion de la crise au nom de la «stabilité».

L'Espagne éjectée

Sur le plan de la représentativité en Europe, ensuite. L'arrivée d'Yves Mersch confirme l'expulsion d'un représentant permanent de l'Espagne au sein du directoire. Madrid s'était d'ailleurs exprimé contre cette nomination. Car il ne faut pas se leurrer: si l'Espagne a été éjectée, c'est en raison de ses difficultés. Autrement dit, les pays en crise deviennent clairement des pays de seconde zone. Ou pire: les chefs d'Etat et de gouvernement auraient ainsi jugé utile de garantir au sein du directoire un certain équilibre entre le «Nord» et le «Sud» de l'Europe, validant ainsi une vision «ethnique». Tout ceci est de bien mauvais augure pour la gestion de notre continent.

Questions sur le poids du Luxembourg

Enfin, cette nomination du Luxembourgeois confirme le poids exorbitant du Grand-duché dans les instances dirigeantes européennes, son premier ministre étant également président de l'Eurogroupe. On voudra bien reconnaître que les sujets de son Altesse royale Henri de Luxembourg sont un peu plus doués que les autres, mais ceci n'est pas neutre à l'heure où la commission européenne elle-même fustige la mauvaise volonté de ce petit Etat dans la lutte contre les paradis fiscaux et, où, parallèlement, de grands pays luttent pour retrouver des finances saines.
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Waddle
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 23 Nov 2012, 17:49

on dirait qu'ils veulent la guerre...
"quand de-Gaulle ne sera plus là,il sera encore là".
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 23 Nov 2012, 21:50



il a raison...la bourse et les chiffres boursiers c'est du grand n'importe quoi.
"quand de-Gaulle ne sera plus là,il sera encore là".
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Tarod le 24 Nov 2012, 20:23

J'aurais pu poster ça dans la rubrique humour mais au final c'est pas très drôle. Les sous titres sont galère à suivre mais on comprends bien, j'imagine pas un tel sketch passer sur France 2 chez nous...

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Tarod
 
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 24 Nov 2012, 22:09

:lol:

magnifique !!! et c'est exactement çà...et je n'espère qu'une chose à ces "fils de pute",c'est qu'ils crèvent tous.

cette émission je la regardais souvent quand j'avais la parabole...même si je ne comprenais pas l'allemand. :D

"robert Zollitsch...je le garde sur le tableau,on ne sait jamais". :lol: "ne confonfondez pas avec Zoellick" :D

"henri Paulson,il travaillait où avant ???...à la caisse d'épargne du Lüdenscheidt...mais nooon j'rigole" :D
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