Un peu d'amitié franco-allemande, pour la route:
L'aide de l'Etat à PSA est mal vue en AllemagneL'appui financier que l'Etat français s'apprête à apporter à la Banque PSA Finances, filiale du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën - sous forme d'une garantie de 5 à 7 milliards d'euros - est vu d'un œil critique en Allemagne. En Basse-Saxe plus précisément, le Land où se trouve le siège de Volkswagen et qui est actionnaire à 20 % du constructeur allemand.
"Nous savons que la solution aux problèmes dans le secteur de l'automobile européenne ne peut résider dans l'octroi d'argent public", a déclaré le ministre-président (CDU) de la Basse-Saxe, David McAllister, mardi 23 octobre à l'agence Bloomberg. A la question : "Est-ce que, si ces plans d'aide étaient confirmés, vous les porteriez devant l'Autorité de la concurrence à la Commission européenne ?", M. McAllister a fait planer la menace indirectement en répondant : "Ce qui se passerait me semble assez évident."
Propos de campagne ou volonté réelle ? Le ministre-président de la Basse-Saxe affronte les électeurs en janvier 2013, premier scrutin régional d'une année cruciale pour la chancelière Angela Merkel qui jouera sa réélection en septembre 2013. Alors que lui-même siège au conseil de surveillance de l'entreprise, il a tout intérêt à défendre Volkswagen, premier employeur de la région.
ÉTUDIER LE DOSSIER EN DÉTAIL
Au ministère de l'économie, à Berlin, on dit vouloir étudier le dossier en détail. Le constructeur automobile n'a pas voulu commenter les propos de M. McAllister.
Ces derniers résonnent curieusement, alors que depuis 2007, Bruxelles ferraille contre la "loi Volkswagen", qui a verrouillé le capital de l'entreprise dans les années 1960. En novembre 2011, la Commission européenne a annoncé vouloir lancer un nouveau recours contre l'Allemagne qui n'a pas, selon elle, respecté l'arrêt de la Cour européenne sur cette loi.
Bruxelles demande à l'Etat allemand de supprimer le droit de veto accordé à la Basse-Saxe, habituellement octroyé aux actionnaires possédant au moins 25 % des parts.
Volkswagen devait publier mercredi ses résultats du troisième trimestre. Ils devraient être moins bons qu'aux trimestres précédents, selon des analystes.