Modérateurs: Garion, Silverwitch

denim a écrit:aaaahhhh…qu'elle est magnifique cette Allemagne…cette Allemagne que les imbéciles qui nous gouvernent prennent comme exemple et pour livre de chevet.
Le fisc allemand veut que des milliers de Belges, qui ont été forcés de travailler en Allemagne nazie pendant la deuxième guerre mondiale, paient des impôts sur leur pension, ont annoncé samedi les journaux Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg. Le service fédéral belge des pensions a déjà reçu des dizaines de plaintes d'anciens travailleurs forcés belges ou de leurs proches.
Le parlement allemand a approuvé, en automne 2010, une loi fixant à 17 pc le taux d'imposition sur les pensions des travailleurs forcés. Cette demande d'impôts est rétroactive et a été calculée pour les pensions perçues à partir de 2005. Des anciens travailleurs forcés belges des années quarante ou leur veuve ont reçu, dans le courant des dernières semaines, une lettre d'un bureau de taxation de l'état allemand de Brandenburg les informant qu'ils devaient payer ces impôts. Il s'agit souvent de plusieurs centaines d'euros. Le ministère belge des Finances dit ne rien pouvoir faire pour ces personnes. (GEL)
qu'est ce que c'est magnifique l'Europe…qu'ils se dépêchent quand même car des anciens y en a de moins en moins.
putain c'est pitoyable.


La crise fait rage, mais le débat n’avance pas. La seule solution qui émerge, se serrer la ceinture pour payer les banques. Mais n’est ce pas la définition même de la crise : « quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître » ? Sauf que cette fois la formule d’Antonio Gramsci ne fonctionne pas : les économistes hétérodoxes, les Lordon, Sapir, Gréau… ont des solutions. Le vrai problème : ils ne sont pas entendus. Est-ce surprenant ? La finance contrôle le débat économique.
Y’en a que pour les banquiers
Qui nous a informé sur la crise cet été ? Essentiellement des banquiers. En août, dix articles du Monde traitent du fond du problème dans les pages débat. Sur ces 10 articles, 16 citations proviennent d’individus liés aux institutions financières, et 6 d’individus non liés directement à la finance. 76,6 % de citations pour les financiers, c’est beaucoup pour les responsables de la crise. Le Monde n’est pas le seul. Le 11 août, le Nouvel Obs titre sur : « Les incendiaires. Comment ils nous plongé dans la crise ». Là encore les banquiers ne sont pas les incendiaires, mais les experts ! Anton Brender, autrefois réputé de gauche, directeur des études économiques de Dexia Asset Management – vu les performances de son entreprise on s’attendrait à davantage d’humilité – dispose de deux pages pour clamer que : « Ce ne sont pas les marchés qui sont en cause mais l’impuissance politique ». Géniale novlangue : les marchés remplacent les banques, car ce sont elles qui spéculent contre l’euro. Mais comment un économiste pourrait-il cracher dans la main qui le nourrit ?
Pourquoi les journalistes sont-ils si prompts à gober pareilles mystifications ? Leur réponse est invariable : « On n’a pas le temps ». Et c’est le génie des banques de l’avoir compris, comme l’explique une journaliste de L’Expansion : « Les banquiers savent répondre vite, ils sont payés pour ça. Ce qui n’est pas le cas des universitaires qui réfléchissent, et dont les nuances sont difficiles à retranscrire ». Et c’est vrai, la pression est importante. Au Monde, une journaliste économique a signé 29 articles au mois d’août, soit plus d’un par jour travaillé, une autre en a signé 18, et ce n’est pas le journal le plus mal doté.
Jacques Sapir pense différemment. Il distingue les journaux grand public, chargés de faire la pédagogie du libéralisme, et les médias économiques pour lesquels l’information a une vraie valeur marchande et qui, paradoxalement, sont plus ouverts : en pleine crise, Les Echos ont ainsi édité un supplément très intéressant sur le « bon » capitalisme. Comme le signale le journaliste François Ruffin (Fakir), Le Monde, qui pose une - bonne - question : « L’inflation peut-elle résorber les dettes publiques ? », réussit à publier… six experts qui condamnent l’inflation, sans même un autre son de cloche. La Pravda n’aurait pas osé.
« A la soupe »
Les banques sont les premiers employeurs d’économistes. Les débouchés pour les économistes sont très réduits. Traditionnellement, l’enseignement arrivait en tête et il existe quelques postes dans la fonction publique. Aujourd’hui les banques ont énormément augmenté leurs effectifs : dans les salles de marché, les risques pays, les services marketing… Il est fréquent de passer du public au privé. Les conditions de travail sont meilleures, les salaires aussi, entre 4000 euros par mois pour un économiste confirmé et 15 000 euros pour une star, bien plus qu’un agrégé d’économie en fin de carrière. Et voilà nos économistes dans le toboggan.
Evidemment quand ils passent au privé, ils se jurent bien de ne pas changer. Sauf que Philippe Labarde, dans sa longue et belle carrière qui l’a mené du service économique du Monde à France Inter se souvient d’évolutions : « Quand celui–là travaillait dans un organisme public, il n’avait pas le même discours que depuis qu’il dirige le service d’une grande banque ». Evidemment personne n’a envie de revenir en arrière. Le paradoxe de cette histoire c’est que les économistes ont inventé un terme pour expliquer cette « laisse » qui n’annonce pas son nom. C’est à Joseph Stiglitz que l’on doit le « salaire d’efficience ». Sa description est relativement simple : comment s’assurer de la fidélité de ses salariés ? Il suffit de les payer un peu au-dessus du marché, et par peur de perdre ce petit avantage, ils fourniront un maximum d’efforts et se comporteront en chiens fidèles.
Comme d’habitude c’est ceinture et bretelles, il est évidemment interdit de dire du mal de son employeur, voir des clients de son employeur, Etats ou autres. Le chemin est étroit. Antoine Brunet, un ancien de chez HBC, nous affirme avoir signé une clause qui lui interdisait de publier des livres sans l’autorisation de sa hiérarchie. Il existe des cas de licenciements. Un économiste que nous avons rencontré nous a expliqué sa situation : sa banque s’est séparé de lui pour avoir dit du mal de la Chine. Comme il a négocié son départ, il refuse que l’on cite son nom.





denim a écrit:oui, mais çà doit faire moins mal que par les couilles quand même...

Cortese a écrit:Autrefois les communistes parlaient de pendre le dernier banquier avec les intestins du derniers capitaliste. C'était pas mal vu, finalement.

Cortese a écrit:denim a écrit:oui, mais çà doit faire moins mal que par les couilles quand même...
On peut faire comme les pirates d'autrefois aussi : on te sort un bout d'intestin qu'on cloue au grand mât et on te brule le cul. Tu cours en tous sens avec ton intestin qui se déroule.








denim a écrit:et pof…bonjour l'ardoise de la grippe H1N1.
353 MILLIONS D'EUROS DANS L'CUL !!!!![]()
MERCI ROSELYNE ET L'UMP POUR LEUR FORMIDABLE GESTION.
pensez à réduire encore les indemnités journalières maladie des gens pour récupérer la mise perdue...



Mediapart a écrit:Emmanuel Todd: «Le jour où l'euro tombera»
30 NOVEMBRE 2011 | PAR MARTINE ORANGE ET LA PARISIENNE LIBEREE ET ANTOINE PERRAUD
Nous inaugurons, avec Emmanuel Todd, une série de grands entretiens en vue de la présidentielle. En plus de solliciter l'analyse de personnalités compétentes et légitimes, nous leur demanderons de se muer en force de propositions, exercice auquel se livre donc l'historien, anthropologue et démographe, dans la vidéo ci-dessous.
Né en 1951, en marge de l'université française après avoir notamment étudié à Cambridge en Angleterre, Emmanuel Todd apparaît souvent terriblement journaliste à ses pairs et furieusement académique aux yeux de bien des gazetiers...
Il annonça, à 25 ans, la fin de l'Urss au nez et à la barbe des kremlinologues, en se fondant sur l'étude des structures familiales et autres fantaisies – selon les canons alors encore dominants d'un marxisme sourcilleux: La Chute finale (Robert Laffont, 1976). Emmanuel Todd écrivit son fait au sujet des États-Unis d'Amérique, colosse dont il examina scrupuleusement les pieds d'argile, qui en font désormais un facteur de désordre mondial: Après l'Empire (Gallimard, 2002).
Il examina les troubles alors encore à venir dans des sociétés arabo-musulmanes confrontées à leur transition démographique: Le Rendez-Vous des civilisations (avec Youssef Courbage, Le Seuil, 2007).
Le chercheur inventoria par ailleurs les processus ayant favorisé l'émergence de Ségolène Royal et surtout l'arrivée au pouvoir d'un Nicolas Sarkozy en 2007: Après la démocratie (Gallimard, 2008).
Il s'amuse des interviewers qui viennent parfois le voir comme la Pythie sur son trépied. Ses intuitions, servies par un verbe haut, font mouche. Il nous confia ainsi comment François Hollande pourrait connaître un destin politique aux antipodes d'un François Mitterrand, arrivé à l'Élysée «à gauche toute», pour baisser pavillon dès 1983 avec «le tournant de la rigueur». L'actuel candidat socialiste, quasiment centriste en début de course, finira-t-il, crise systémique oblige, en héraut d'une gauche revivifiée?
Pour comprendre le paysage européen et ses enjeux monétaires ou sociaux, voici donc l'homme dont les recherches avaient été détournées au profit de la campagne de Jacques Chirac, en 1995, sur «la fracture sociale»...
Craignez-vous que la droite n'acclimate vos idées sur le protectionnisme, du fait de ce «besoin de protection» sur lequel entend jouer Nicolas Sarkozy?
Je ne me suis pas posé la question en ces termes. Je vois plutôt venir une campagne très dure, qui pourrait permettre à la gauche de redevenir la gauche. On voit en effet disparaître une certaine fantaisie (la gauche de la gauche, le trotskisme...), au profit d'une reconfiguration favorisée par une discipline inhabituelle.
En face, la droite existe – par-delà l'insignifiance de Nicolas Sarkozy – à travers deux composantes de son corps électoral, qui se sont énormément rapprochées: l'UMP et le FN. La porosité est désormais patente.
Je m'attends donc à un choc frontal sur le plan idéologique, avec une gauche obligée de s'assumer du fait de la crise, de l'effondrement de la légitimité libre-échangiste «européiste», ou de la faillite des classes dirigeantes. Cette gauche, contrainte d'être plus offensive, devra désigner le véritable ennemi: la nouvelle oligarchie, le nouveau système de pouvoir, les nouveaux rapports de classe.
Cette gauche française, par la force des choses, sera tenue de sortir du béni-oui-oui social-libéral, face à une droite n'ayant rien à proposer et qui ressortira donc les thèmes de l'identité nationale, de l'islam, des Arabes. Cette droite, très liée à ce qu'on appelait jadis «le grand capital financier», cette droite Fouquet's pour dire vite, fera du populisme, jouera sur les peurs et le vieillissement d'un corps électoral, qui n'a jamais été aussi âgé en France.
Alors certes, dans la confusion générale, il est possible que Nicolas Sarkozy demande à son baratineur en chef, Henri Guaino, d'écrire son pipotage habituel de dernière minute, sur le protectionnisme. Il l'avait instrumenté en 2007, comme naguère au profit de Jacques Chirac. Il suffira de rappeler ces précédents pour contrer une telle tromperie sur la marchandise. Mais peut-être avez-vous raison: quelqu'un se trouve sans doute déjà dans les starting-blocks, prêt à raconter n'importe quoi!
Vous ne craignez pas que Sarkozy parvienne à se poser en digue?
Mais il est là depuis cinq ans, il a déjà tout dit sans jamais rien faire! Or le corps électoral comprend, malgré les grands médias tenus par l'argent. Nous sommes encore dans la phase où l'establishment journalistico-communicant s'enivre de son propre isolement: nous n'entendons, sous couvert de politique, que des spécialistes parler entre eux.
Nous verrons bientôt apparaître, dans les sondages, le vote populaire, qui représente encore 50% de la population électorale. Ces gens comprennent ce qui ne va pas, à droite comme à gauche. Ils savent déjà que le propos du président sur leur «protection» relèvera du tour de passe-passe. Pour eux, Sarkozy, c'est le type qui s'est baladé dans les usines en déclarant qu'il allait les sauver mais qui n'en a rien fait!
Cet électorat – j'espère ne pas me comporter ici comme l'establishment en parlant à la place du peuple! – a profondément intériorisé l'impuissance de Sarkozy. Celui-ci n'a pas pu démettre Fillon, ce que n'importe quel président de la Ve République n'aurait jamais supporté. Il a été obligé de reprendre Juppé, ce qui le prive de l'intégralité de la politique étrangère, ce prétendu «domaine réservé».
Voilà quelqu'un toujours présenté comme un personnage fort. Mais il est vacillant, telle est sa réalité psychologique! Il se situe dans un modèle hiérarchique: il se montre fort avec les faibles et faible avec les forts. Il se soumet aux puissants (les États-Unis, la Chine, l'Allemagne) et tape sur les gamins de banlieue ou sur les Roms! Je suis persuadé que les gens le savent.
De plus, une rupture idéologique vient d'intervenir. J'ai été tricard plus d'une décennie sur la question du protectionnisme européen, qui ne pouvait, clamait-on, que faire le jeu du FN. Enfin la primaire socialiste vint! Arnaud Montebourg, qui avait compris avant moi – puisqu'il appelait à une taxation européenne de certains produits dès 1997 alors que je n'ai pigé qu'en 1999 –, a obtenu un succès parmi les classes moyennes (le corps électoral de cette primaire). Nous ne savons pas encore quel sera l'écho de son discours dans les milieux populaires.
Il est donc trop tard pour Nicolas Sarkozy: cette thématique de la protection économique ne peut plus être maniée par la droite. La voilà ancrée à gauche. Pas suffisamment, certes, mais elle ne peut qu'y trouver un écho de plus en plus large du fait de la crise. Le timide concept de «juste échange» débattu dans le PS est dépassé. Sur la question des banques et de la dette publique – sans oublier l'euro –, il faudra une prise de contrôle par l'État pour éviter la panique. Or c'est précisément là que gît le subconscient de la gauche...
«Nous sommes dans une hésitation historique»
Et le FN en embuscade ?
Le FN est certes haut dans les sondages et il peut encore passer à une hauteur supérieure. Mais il existe enfin une possibilité de le voir avalé par une gauche ragaillardie. Tout dépend de la campagne que mènera le PS: nous sommes dans une hésitation historique.
Il y a donc de l'espérance, même si nous nous avançons vers quelque chose de très dur et de très angoissant. Auparavant, nous ne pouvions qu'espérer un élu de droite à peu près civilisé ou un(e) socialiste continuant de faire la même chose. Nous ne sommes plus dans une telle continuité: nous aurons vraiment pire, ou franchement mieux!
Croyez-vous à une rupture ?
Il y aura forcément rupture. Si Nicolas Sarkozy était réélu, après ce qu'il a déjà fait, la France ne serait plus la France. Elle ne se relèverait pas d'un deuxième mandat d'un tel président, qui pourchasse les boucs émissaires en pleine déroute économique. Étant donné son image dans le monde, les Français paieraient une note salée: s'ils votaient mal, ils seraient punis par l'Histoire.
En revanche, la France peut à nouveau émerger comme le pays de l'égalité, capable d'utiliser l'État de façon originale pour mettre à bas les puissances financières. Souvenons-nous des suites de la crise de 1929, quand l'Allemagne produisait Hitler, la Grande-Bretagne des conservateurs asthéniques et l'Amérique Roosevelt: la France a élu le Front populaire...
Voyez-vous une tension entre le capitalisme qui tend à son autodestruction et l'Europe qui s'achemine, malgré tout, vers son autoconstruction?
Je vois tout à fait autre chose! Le champ de force est difficile à analyser, nous percevons uniquement ce qu'il y a de commun au monde développé: la montée de l'inégalité, ainsi que des phénomènes de domination. Chez les Anglo-Saxons, les libertés individuelles sont chevillées au corps. Mais en Europe continentale, existent des manifestations d'autorité politique et de bureaucratisation. Dans la zone euro, ou plutôt dans ses parties faibles (c'est-à-dire toute la zone sauf l'Allemagne!), nous sommes confrontés à une forme d'hybridation: des responsables sont nommés sur pression de Berlin pour relever les finances publiques, après avoir travaillé pour Goldman Sachs. Ils se retrouvent à l'intersection des deux domaines de domination.
Or la France navigue à vue, précisément à cette intersection, avec des élites de droite, dans la tradition catholico-vichyste, très séduites par l'Allemagne et les systèmes autoritaires de l'Europe continentale, tandis que le tempérament de sa population rend la France plus proche des valeurs de liberté anglo-saxonnes. D'où des tensions intéressantes sur le plan historique et anthropologique...
En ce qui concerne la construction européenne, les forces de l'inégalité et de la domination sont dans une forme d'ivresse terminale: exigence d'un service frénétique de la dette publique, appétit de privatisations, soif d'austérité! Bref, encore plus de tout ce qui a été fait! Comme si les élites, qui tiennent un tel discours, étaient aveuglées par les dieux attachés à leur perte: nous pataugeons dans le tragique de l'Histoire...
Cependant, un tel retour au tragique se fait chez nous sur un mode sénile, en raison de notre pyramide des âges: voilà pourquoi vous ne voyez pas une jeunesse européenne envahissant massivement l'espace public, comme dans les pays arabes.
Qu'en est-il de la démocratie en Europe?
Nous découvrons la supercherie suivante: les valeurs européennes étaient censées s'incarner dans un espace de démocratie libérale ayant renoncé aux rapports de force entre les nations, traitées sur un pied d'égalité, quelle que fût leur puissance. C'était une fiction. On savait que le Luxembourg n'avait pas forcément son mot à dire, certes. Mais la Belgique, par exemple, avait réellement voix au chapitre.
Or l'Europe est aujourd'hui devenue le contraire d'un tel mythe fondateur. L'égalité? Nous nous retrouvons avec un système hiérarchique dément: des faibles et des forts (avec un fort absolu: l'Allemagne). Les faibles sont mis au pas et privés de leur système démocratique, tandis que surgit un nouveau personnel venu de Bruxelles, Francfort et Berlin – les trois pôles du système de domination –, sous les applaudissements de Paris, convertie en succursale chargée de faire la claque!
«Il n'y a plus de rapports égalitaires en Europe»
L'Allemagne, revoilà l'ennemi ?
Je sais tout ce que l'Allemagne apporta à l'Europe avant le nazisme – à commencer par la réforme protestante et l'alphabétisation de masse. Ce pays repose sur une culture particulière, centrée sur la famille souche; système à héritier unique un peu autoritaire. D'où son efficacité industrielle, sa position dominante en Europe, mais aussi sa rigidité mentale. L'Allemagne s'est toujours affolée quand elle s'est retrouvée en position dominante. Notamment sous Guillaume II, avant le premier conflit mondial, quand, échappant à la raison bismarkienne, elle se retrouva hégémonique. La situation actuelle se rapproche davantage de cette période wilhelmienne que de la séquence nazie.
Or une telle ivresse de puissance serait facile à contrôler, si les décideurs français étaient normaux: l'Allemagne est vieille, avec 80 millions d'habitants qui peinent à se renouveler; elle n'est plus dans une culture totale; son industrie, somme toute moyenne, hyper exportatrice, certes, est loin du niveau japonais, par exemple, techniquement parlant. Bref, il serait facile de la ramener à la raison. Mais la névrose des classes dirigeantes françaises les pousse à s'agenouiller.
Une telle inaptitude à remettre Berlin à sa place, de la part d'un président de la République atteint de nanisme politique et qui se montre donc incapable d'affronter Angela Merkel, entretient l'Allemagne dans son délire. Délire auquel répond une hostilité incroyable à l'encontre de Berlin, sur tout le continent.
Nous venons d'assister, en Grèce et en Italie, à une interdiction de référendum, à des dépositions de chefs de gouvernement...
Les pays qui viennent d'être mis au pas, la Grèce, l'Italie, bientôt l'Espagne et le Portugal, ce sont des nations dont les traditions démocratiques s'avèrent récentes et fragiles. L'Europe, qui était censée être le continent de la démocratie libérale, est devenue une machine qui l'a cassée dans des régions où elle venait de naître!
Apparemment, l'Allemagne, qui donne le la, possède une démocratie plus saine que la France: les syndicats ouvriers s'y avèrent encore représentatifs, l'extrémisme politique y est moins apparent qu'ailleurs: ça tourne mieux. Angela Merkel ne s'offre pas aux yeux du monde et de son peuple comme un problème inquiétant pour la démocratie, contrairement à l'actuel président de la République française.
Pourtant, si vous examinez la surpuissance économique allemande dans l'espace européen, vous découvrez qu'elle se fit par le biais d'une politique économique égoïste, avec des délocalisations des produits intermédiaires en Europe de l'Est, hors zone euro. Il y a eu outre-Rhin, des années durant, un blocage et une baisse des salaires en s'appuyant sur les mécanismes autoritaires de la culture allemande, au profit d'une politique d'exportation dans la zone euro, où Berlin réalise ses plus gros excédents commerciaux.
Une telle politique effectuée contre ses partenaires fut menée de bout en bout par des coalitions, comprenant souvent le SPD; ce qui remet finalement en cause le principe d'une véritable alternance.
Alors se pose une question en forme de retour cruel de l'Histoire: le facteur central de la dégénérescence de la démocratie dans le système européen, ne serait-ce pas l'Allemagne?...
Des foules, d'Athènes à Madrid, crient déjà au IVe Reich!
Le ras-le-bol s'exprime par des expressions exagérées. Mais si personne ne dit véritablement ce qui se passe, les opprimés ont l'impression d'être niés. Les choses ne sont pas dites au bon niveau, puisque Nicolas Sarkozy lâche sur tout. Il n'y a donc plus de rapports égalitaires en Europe.
Les Allemands ne sont pas foncièrement arrogants. Ils ont lâché beaucoup sur la gestion par la Banque centrale. Certes, pour ce pays à la vision fort peu égalitaire, la communautarisation de la dette semble un obstacle infranchissable. Mais il aurait été possible de le faire plier pendant qu'il était encore temps.
Le jour où l'euro tombera, il sera acté qu'une classe dirigeante entière a été déligitimée. Pour un prix inférieur à celui de 1940! Sans frais militaires! Finalement, je pourrais vous proposer une histoire riante de la France, non pas immédiatement mais un an après la chute de l'euro, alors que les Allemands ne pourront pas y faire face si facilement...
«L'euro (dans le sens monétaire) totalitarisme !»
Croyez-vous à une Europe sans euro ?
Je suis passionné, culturellement, par l'Europe. Or la monnaie unique, dont on voit qu'elle produit actuellement une exaspération sur le continent, était, dès le départ, la négation de l'Europe. J'étais donc contre au départ. J'avais fini par l'accepter, persuadé qu'elle ne pouvait être sauvée que si l'Europe passait au protectionnisme.
Le libre-échange, présenté comme un doux commerce entre les peuples, est en réalité une déclaration de guerre économique de tous à tous. Il crée cet état de jungle, de rapport de force en train de détruire l'Europe. Il aboutit à une hiérarchisation des nations en fonction de leur situation économique.
Du coup, au stade actuel, ma préférence irait vers un sauvetage de l'euro par le protectionnisme européen. Il faudrait donc que la France ait le courage de négocier cette solution avec l'Allemagne. Il faut créer les conditions d'une remontée de la demande sur l'ensemble d'un continent, où l'on cesserait de se jeter les uns sur les autres. L'Europe redeviendrait alors ce qu'elle a cessé d'être: un atout. Ce qui apparaît aujourd'hui comme une faiblesse déstructurante, la diversité anthropologique, referait alors sa force dans un contexte global protégé.
Toutefois, au rythme où va cette crise financière, monétaire, économique, avec une récession programmée par les plans d'austérité, je vois se dessiner une sortie préventive de l'euro. Je donne raison sur ce point à l'économiste Jacques Sapir. Les Allemands se verraient alors contraints d'accepter une restructuration globale, ainsi que le protectionnisme européen.
Mais nous assistons à une absence de débats économiques. On claironne qu'il n'y a pas d'alternative. Cette attitude de déni quant aux solutions possibles trahit la fossilisation mentale du Vieux Continent. Les experts s'époumonent, tel un chœur de vieillards: «Ce n'est pas possible!»
C'est effrayant comme un discours totalitaire imposant la négation de la vie, de la réalité, de l'Histoire, de la capacité à peser sur les choses. Nous avons eu la soumission à la race avec le nazisme, la soumission à une doxa dite socialiste avec les démocraties populaires; il y a désormais une soumission à des plans d'austérité, qui conduisent mécaniquement à la régression.
Voilà bien une pathologie mentale digne de celles qui menèrent au totalitarisme. Le totalitarisme était fondé sur des sociétés dont la jeunesse était encore le ressort. Nous le reproduisons donc dans sa version décrépite: l'euro (dans le sens monétaire) totalitarisme!
Ferons-nous l'économie d'une guerre sur le sol européen, alors que l'équilibre de la terreur semble être passé du domaine nucléaire au domaine financier?
Les menaces de guerre font partie de la panoplie agitée par le système. S'il y a bien quelque chose qui ne menace pas sur ce continent fourbu: c'est la guerre. Personne ne va nous envahir. Le danger vient de la baisse du niveau de vie, de l'implosion des systèmes éducatifs, ou de la destruction des services publics.
Cela dit, des régimes autoritaires sont possibles. En France notamment, où la combinaison de valeurs libérales et égalitaires en tension peut déboucher sur le bonapartisme. Si la baisse du niveau de vie s'accélère et si la gauche n'est pas capable de proposer une alternative avec reprise de contrôle du système financier et restructuration de l'Europe, si la droite reste donc au pouvoir, nous irons à l'évidence vers un régime autoritaire.
Toutes les décisions du président de la République actuel s'inscrivent dans l'établissement d'un tel régime. Cela va de la mainmise sur l'information, à la volonté de fusionner la police et la gendarmerie, alors que ces deux corps séparés de maintien de l'ordre – grande tradition républicaine – s'avèrent l'une des garanties de la démocratie.
Alors, nous connaîtrions la dictature sans la guerre. C'est déjà ça, non?...
Les indignés, c'est ce qui reste quand on a tout perdu?
Les indignés sont peu nombreux dans nos sociétés européennes, où l'âge médian dépasse la quarantaine (40 ans en France, 44 ans en Allemagne), où l'état d'atomisation de la structure sociale freine l'action collective. Je ne crois pas à la puissance des forces de contestation. Nous avons besoin de prises de conscience fortes et non d'un basculement général et révolutionnaire. Je milite pour un retour des élites à la raison, pas pour leur renversement.
Je n'ai rien contre les élites, mais je ne supporte pas qu'elles trahissent leur tâche. La lutte des classes existe et m'apparaît en partie soluble par la négociation. Il y aura toujours des classes supérieures. Celles-ci me sont intolérables lorsqu'elles deviennent folles et irresponsables. Les grandes démocraties reposent sur un système où une partie des élites accepta un tel contrat, au point de passer du côté du peuple. Or nous avons dorénavant des oligarques furieux, qui répondent à la définition d'un marxisme caricatural.
J'ai une conscience égalitaire de petit-bourgeois de gauche et je suis attaché à une forme de moralité sociale: cela ne fait pas de moi un révolutionnaire.
Votre rhétorique enflammée donne pourtant le change...
Oui, j'exprime très violemment des idées très modérées.


Jean-Pierre Chevènement a écrit:La petite musique du renoncement
Le Président de la République a juxtaposé, à Toulon, deux discours : l’un appelant à l’effort, à la résistance, que je pourrais approuver, mais simultanément, il nous a fait entendre la petite musique du renoncement.
Sous le prétexte rebattu de ne pas nous isoler, M Sarkozy a, par avance, accepté un nouveau traité européen qui donnerait satisfaction aux exigences de contrôle budgétaire formulées par Mme Merkel : intrusion des institutions européennes dans la procédure budgétaire sous prétexte de prévention et sanctions sévères et automatiques à l’encontre des pays jugés laxistes.
Rien sur l’euro surévalué de 25% qui écrase notre compétitivité et fragilise notre base productive sans laquelle il n’y a pas de protection sociale efficace ou de services publics performants.
Rien sur un plan de relance à l’échelle européenne.
Rien sur un gouvernement économique qui dépasserait l’aspect budgétaire et engloberait par exemple une relance salariale.
Rien sur la révision des statuts de la Banque Centrale Européenne dont l’indépendance à l’égard des gouvernements procédant du suffrage universel est réaffirmée.
Enfin et surtout, M Sarkozy accepte de soumettre la politique budgétaire de la France à un vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil européen. Ce serait accepter, par avance, une Europe post-démocratique où le consentement à l’impôt échapperait au Parlement.
La conjugaison de politiques de rigueur, sans aucune contrepartie dynamique, plongerait notre pays et l’Europe dans une récession de longue durée.
Si on veut appeler les Français à l’effort, encore faut-il que celui-ci soit justement partagé. Enfin surtout, cet effort doit avoir un sens pour la France : construire une autre Europe oui, mais dans laquelle les Français puissent se reconnaître.
20minutes.fr a écrit:Réaction au discours de Toulon: Nicolas Dupont-Aignan
Mis à jour le 02.12.11 à 09h05
Le député de l'Essonne et candidat à l'élection présidentielle Nicolas Dupont-Aignan a jugé, dans un communiqué publié ce vendredi, que le discours de Nicolas Sarkozy, jeudi à Toulon était surprenant. Il estime notamment que le Président" a réalisé l’exploit de dérouler sans ciller un discours souverainiste afin de justifier des mesures fédéralistes et des pertes de souveraineté au profit de l’Union Européenne. Ou comment tenter de manipuler les esprits - non sans un réel talent - devant un parterre de militants UMP qui nous rappelle à quel point Nicolas Sarkozy n’a jamais su endosser les habits de président au-dessus des partis."
Le président de "Debout la République" ajoute que Nicolas Sarkozy "a fait le choix du fédéralisme, ce qui signifie dans un futur proche la mise sous tutelle budgétaire des États et donc - in fine - l'impôt forcé."
A.-L.B.

Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Des dizaines de milliers de personnes manifestaient vendredi matin à Bruxelles pour protester contre les mesures d'austérité que va mettre en œuvre le nouveau gouvernement belge pour faire face à la crise de la dette.
Plus de 50 000 personnes étaient attendues par les principaux syndicats du privé et du public (FGTB-CSC-CGSLB) pour cette «manifestation nationale», qui a débuté en milieu de matinée dans le centre de Bruxelles.
«Ce chiffre va être dépassé car, selon nos estimations, il y a déjà entre 70 000 et 80 000 manifestants. C'est noir de monde», a indiqué une porte-parole du syndicat socialiste FGTB. La police n'était pas en mesure d'évaluer l'affluence en milieu de matinée.
«Paradis fiscal»
«Nous en avons assez de payer pour les erreurs des banquiers !», a lancé Anne Delemenne, secrétaire générale de la FGTB. «Au lieu de rendre les allocations de chômage dégressives, il faudrait dégraisser les bonus des traders et les dividendes aux actionnaires», a-t-elle ajouté dans son discours.
La Belgique est «devenue un paradis fiscal pour les plus fortunés et un enfer fiscal pour ceux qui se lèvent tôt», a conclu la responsable syndicale.
Les syndicats dénoncent les sévères mesures budgétaires récemment décidées par la coalition de six partis engagés dans la formation du nouveau gouvernement belge, pour économiser 11,3 milliards d'euros en 2012 afin de ramener le déficit budgétaire sous les 3% du PIB. Ce gouvernement, conduit par le socialiste Elio Di Rupo, devrait prêter serment lundi ou mardi après plus de 530 jours sans gouvernement de plein exercice.
«Pénibles pour tout le monde»
Le chef de la fédération patronale (FEB), Rudi Thomaes, a indiqué ne «pas comprendre» la manifestation car l'accord budgétaire est «équilibré», avec «des mesures vraiment pénibles pour tout le monde». «On n’a pas touché au pouvoir d’achat des travailleurs», a-t-il affirmé sur la radio publique RTBF.
La manifestation belge se déroule au lendemain d'une grève générale en Grèce, deux jours après un mouvement social contre la réforme des retraites au Royaume-Uni et une semaine après des manifestations massives contre la rigueur au Portugal. Les syndicats français appellent également à une journée nationale «contre l'austérité» le mardi 13 décembre.
(AFP)

Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Arrêt sur Images a écrit:observatoire le 30/11/2011 par Sébastien Rochat
DETTE : ET SI L'EUROPE CHOISISSAIT LE DÉFAUT ?
Todd contre Standard & Poor's, débat frustrant chez Taddei
Et si l'Europe "faisait défaut" et ne remboursait pas ses dettes ? C'est la thèse qu'a défendue Emmanuel Todd mardi 29 novembre sur France 3 dans "Ce soir ou jamais" (dans une émission de seconde partie de soirée manifestement ratée par notre matinaute, qui se couche tôt). Selon lui, la course pour "sauver le triple A" à coups de plans d'austérité relève de la "folie collective". Il dénonce la vision culpabilisante de la dette et l'obligation de la rembourser. D'où la suggestion de ne pas rembourser cette dette. Des propositions qui ont fait bondir Jean-Michel Six, chef économiste chez Standard & Poor's Europe. Etonnamment, le représentant de cette agence de notation a ouvertement pris parti dans le débat économique, en accusant Todd de proposer "comme en 1981" une "couillonnade générale".
Au lieu de "comprimer le budget de l'Etat, supprimer des profs, bousiller les infrastructures matérielles et intellectuelles", les gouvernants devraient choisir le défaut. Sur France 3, Emmanuel Todd a brisé, pour la première fois à notre connaissance sur un plateau de télévision, ce qu'il considère être un "faux tabou" puisque selon lui, on se rend compte qu'avec "un minimum de bon sens économique", "la dette ne sera jamais remboursée". La course contre la perte du triple A est inutile, l'accumulation de plans d'austérité ayant l'effet inverse, en plongeant les économies européennes dans la récession, laquelle aggrave un peu plus le problème de la dette.
Le défaut paraît donc inévitable au démographe (qui avait soufflé à Jacques Chirac en 1995 le concept de fracture sociale, contribuant à sa victoire). Seule sa date est encore inconnue. Si tel est le cas, pourquoi les différents acteurs de la crise maintiendraient-ils ce faux suspense ? Selon lui, les craintes exprimées par les agences de notation et les différentes informations alarmistes ne seraient que "de l'agitation médiatique" qui permettrait "des mouvements spéculatifs". Quant aux agences de notation, Todd les accuse d'être "au cœur de ce secteur de corruption et spéculation" : chacun de leurs avis donne lieu à d'importants mouvements financiers et des variations de taux d'intérêts.
La crise de la dette ne serait d'ailleurs qu'une dérive d'une politique qui favorise les plus riches.
Todd déplore en effet la vision culpabilisante de la dette à l'égard des emprunteurs (Etats, citoyens, Grecs). Car plus que les Etats, les responsables de cette crise seraient "les riches" : "Les riches adorent la dette publique, ils en ont besoin" pour s'enrichir, affirme-t-il. C'est l'autre aspect de l'argumentation de l'historien : les riches ont été doublement gagnants avec une politique consistant à alléger leur charge (baisse d'impôt sur les plus riches) ce qui leur a permis de prêter ce surplus à l'Etat, intérêts à la clé. Histoire de remettre le compteur à zéro, Todd suggère donc le défaut.
Ecoutez sa démonstration
LE STANDARD & POOR'S COMME ON LE PARLE : "COUILLONS, COUILLONNADE, COUVENT"
C'est peu dire que la tirade de Todd a déplu au chef économiste "Europe" de l'agence Standard & Poor's, Jean-Michel Six, présent sur le plateau. Ce dernier réfute l'idée que la dette est détenue par les riches. D'après lui, depuis 2007, la hausse de 40% de la dette dans les pays développés, et notamment en Europe, a été souscrite par les pays émergents, que Six qualifie de "pays pauvres". Annuler cette dette reviendrait donc à les léser...une deuxième fois: car le représentant de l'agence de notation, sortant des considérations purement économiques, rappelle que ce sont ces mêmes pays qui ont été... colonisés. Ne pas les rembourser serait donc "parfaitement scandaleux". Hors de question donc de faire porter la responsabilité aux prêteurs. Ces derniers ne sont d'ailleurs pas simplement ces pays pauvres, mais aussi tous les petits épargnants.
C'est l'autre argument de Six contre la thèse de Todd : renoncer à rembourser la dette serait effacer toute l'épargne des épargnants puisque la banque ferait défaut. Et Six d'agiter la menace : "Ceux qui nous écoutent doivent savoir que si on efface la dette, on efface complètement leur épargne, c'est-à-dire qu'ils n'ont plus rien". Un argument que Todd balaye: ce risque n'existerait plus si on nationalise les banques. Cela ne changerait pas le problème pour le représentant de l'agence de notation : "les banques auraient des pertes énormes". Seul l'Etat comblerait alors ces pertes. Une situation inconcevable pour l'économiste puisque ce serait revenir au "schéma de 1981" et à la politique de Mitterrand. Autant dire, l'horreur : "c'est une couillonnade générale", s'exclame-t-il.
Dernier argument de Jean-Michel Six, les pays qui par le passé ont annulé une partie de leur dette, comme l'Argentine, ont connu une crise sans précédent : "-25% en deux ans du Produit intérieur brut, un relèvement phénoménal de la pauvreté et pendant quinze ans, [les Argentins] n'ont pas pu se refinancer sur les marchés, ils ont été isolés". Six ne veut pas d'un tel cataclysme pour l'Europe car un tel isolement, conséquence de la solution proposée par Todd, reviendrait à nous faire vivre pendant vingt ans... "dans un couvent".
Des arguments économiques ou idéologiques ?
A l'exception de l'échange sur les risques pour les petits épargnants (Todd n'a d'ailleurs pas répondu sur le fond), il n'y a pas eu réellement de débat entre Todd et Six, en raison du dispositif de l'émission avec la présence de neuf invités sur le plateau. La longue tirade de l'historien a ainsi été déconstruite par Six. Mais celui-ci n'a pas eu à subir lui-même une contre-argumentation précise. Peut-on vraiment affirmer que ce sont des pauvres qui financent les pays développés ? Une nationalisation des banques est-elle un risque pour l'épargne des petits épargnants ? L'annulation d'une partie de la dette européenne aboutirait-elle à son isolement total ? Autant de questions qui n'ont pas été réellement débattues.
Par Sébastien Rochat le 30/11/2011



.On sait de connaissance expérimentale qu’on peut regarder Laurel entarter Hardy (ou l’inverse) un nombre incalculable de fois et en redemander sans jamais se lasser — mais les sommets européens?... Par une regrettable erreur d’appréciation, quoique dans l’intention sans doute louable de combattre la morosité, l’Union européenne (à laquelle on pourrait ajouter le G20) semble avoir considéré que le comique de répétition était une arme possible contre la crise

silverwitch a écrit:Des dizaines de milliers de Belges dans la rue contre l'austéritéDes dizaines de milliers de personnes manifestaient vendredi matin à Bruxelles pour protester contre les mesures d'austérité que va mettre en œuvre le nouveau gouvernement belge pour faire face à la crise de la dette.
Plus de 50 000 personnes étaient attendues par les principaux syndicats du privé et du public (FGTB-CSC-CGSLB) pour cette «manifestation nationale», qui a débuté en milieu de matinée dans le centre de Bruxelles.
«Ce chiffre va être dépassé car, selon nos estimations, il y a déjà entre 70 000 et 80 000 manifestants. C'est noir de monde», a indiqué une porte-parole du syndicat socialiste FGTB. La police n'était pas en mesure d'évaluer l'affluence en milieu de matinée.
«Paradis fiscal»
«Nous en avons assez de payer pour les erreurs des banquiers !», a lancé Anne Delemenne, secrétaire générale de la FGTB. «Au lieu de rendre les allocations de chômage dégressives, il faudrait dégraisser les bonus des traders et les dividendes aux actionnaires», a-t-elle ajouté dans son discours.
La Belgique est «devenue un paradis fiscal pour les plus fortunés et un enfer fiscal pour ceux qui se lèvent tôt», a conclu la responsable syndicale.
Les syndicats dénoncent les sévères mesures budgétaires récemment décidées par la coalition de six partis engagés dans la formation du nouveau gouvernement belge, pour économiser 11,3 milliards d'euros en 2012 afin de ramener le déficit budgétaire sous les 3% du PIB. Ce gouvernement, conduit par le socialiste Elio Di Rupo, devrait prêter serment lundi ou mardi après plus de 530 jours sans gouvernement de plein exercice.
«Pénibles pour tout le monde»
Le chef de la fédération patronale (FEB), Rudi Thomaes, a indiqué ne «pas comprendre» la manifestation car l'accord budgétaire est «équilibré», avec «des mesures vraiment pénibles pour tout le monde». «On n’a pas touché au pouvoir d’achat des travailleurs», a-t-il affirmé sur la radio publique RTBF.
La manifestation belge se déroule au lendemain d'une grève générale en Grèce, deux jours après un mouvement social contre la réforme des retraites au Royaume-Uni et une semaine après des manifestations massives contre la rigueur au Portugal. Les syndicats français appellent également à une journée nationale «contre l'austérité» le mardi 13 décembre.
(AFP)

Ghinzani a écrit:On peut dire que c'est la grève de trop mais bon...Quand les syndicats socialistes et " chrétiens" manifestent contre les mesures des politiciens de la même couleur politique...Aaaah la Belgique surréaliste.

Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane a écrit:Ghinzani a écrit:On peut dire que c'est la grève de trop mais bon...Quand les syndicats socialistes et " chrétiens" manifestent contre les mesures des politiciens de la même couleur politique...Aaaah la Belgique surréaliste.
Moi je trouve que ça montre justement un certaine indépendance.


denim a écrit:pas grave va…dans quelques temps on va rouler en merde sèche…
taaaiiiin…une ministre italienne en pleure à l'énoncé du "plan d'austérité" que vont faire les italiens et retraités…mario Monty qui a décidé de ne pas percevoir de salaire pour ce qu'il fait en ce moment.
pffiiooouuu…le jour où je verrais Pécresse fondre en larme à l'assemblée et nicolas faire une croix sur ses deniers,j'irais me faire "enculer"illico presto, chez les grecs.
pas demain la vieille...



Jean-Pierre Chevènement a écrit:L’acte de naissance d’une Europe régressive et disciplinaire
Le contenu du nouveau traité européen annoncé par Mme Merkel et M. Sarkozy est très grave : c’est l’acte de naissance d’une Europe régressive et disciplinaire. L’adoption d’une règle d’or constitutionnalisée, en fait règle d’airain, proscrivant tout déficit budgétaire sous le contrôle de la Cour de Justice européenne, c’est la garantie de politiques restrictives et récessionnistes prolongées dans toute l’Europe. C’est « la décennie perdue » évoquée par Mme Lagarde à l’horizon 2020.
Des sanctions automatiques, à travers cette innovation juridique que serait l’institution d’une règle de majorité minorée, c’est la mise à l’amende des pays les plus en difficulté. C’est l’Europe disciplinaire. Rien en contrepartie sur le rôle de la Banque Centrale européenne. M. Draghi est seul maître à bord : les peuples n’ont le droit que de se taire.
Sur le fond, M. Sarkozy et Mme Merkel se trompent : la crise de la monnaie unique ne vient pas du laxisme budgétaire des gouvernements mais de sa conception même : elle a juxtaposé des pays trop différents par leurs structures économiques, leurs cultures et leurs options politiques.
Mme Merkel a imposé à M. Sarkozy la vision de politique monétaire et budgétaire allemande. Ne pas le dire serait accepter de céder à l’intimidation que le gouvernement français a voulu exercer à l’égard de son opposition, en organisant cette campagne insane sur la « germanophobie » supposée du Parti socialiste. La France et l’Allemagne peuvent avoir des intérêts différents. L’essentiel, c’est de chercher des compromis dans l’intérêt général européen. La conception d’une politique monétaire plus accommodante et permettant la relance, correspondrait davantage à l’intérêt de l’Europe.
Pour résister aux exigences allemandes, il eût fallu rassembler les Français. En cherchant à les diviser de manière caricaturale le gouvernement de M. Sarkozy a, par avance, démontré l’esprit de renoncement qui l’anime. C’est grave.
Le sommet européen prévu les 8 et 9 décembre sera un sommet pour rien : aucune disposition n’est prévue en effet pour enrayer les difficultés de la zone euro prévisibles à court terme, bien avant la discussion et plus encore la ratification du nouveau traité. Celui-ci ne sera jamais adopté. A cet égard, la position de François Hollande est parfaitement justifiée : la priorité est à l’action immédiate, pas à un nouveau traité. La crise de la monnaie unique implique qu’on cherche rapidement d’autres issues. L’idée d’une monnaie commune devrait faire son chemin.
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