silverwitch a écrit:Un fonctionnement scientifique, ça ne veut pas dire grand chose, a priori. On peut avoir des modèles mathématiques, inventer un jargon et même se montrer rigoureux, ça n'en restera pas moins une singerie plus ou moins sophistiquée, un peu comme les tours d'un illusionniste. Reste la dure réalité, pour le moment, aucune loi n'existe en économie, sinon qu'il n'y a pas de lois qui tienne, parce que la vérité de l'économie est qu'elle n'a rien de scientifique, elle est politique. Plus tôt on l'acceptera, mieux on se portera.
Après, si tu penses qu'il ne peut y avoir de sciences que si le résultat est prédit avec certitude à 100 %, alors non, dans ce cas-là, l'économie n'est pas une science.
Mais, dans ce cas-là, tout l'étude des phénomènes météorologiques (une partie de la physique) n'en est pas une non plus....
Je dois dire que je ne me rappelle plus très bien mes cours d'économie, mais la loi de l'offre et de la demande fonctionne, y compris avec ses variantes d'oligopole ou de monopole d'un côté ou de l'autre (demande ou offre). Après, comme dans toute théorie scientifique, je schématise, on pose des axiomes ou hypothèses (que l'on suppose vrais mais que l'on ne peut pas vérifier), on construit un modèle mathématique en fonction des variables prises en compte puis on entre les valeurs de départ et l'on regarde ce qui l'en sort et l'on vérifie que la réalité correspond ou non à nos résultats. Après, on peut avoir un résultat très précis, un raté complet ou une marge d'erreur plus ou moins grande sur les résultats.
Ce qu'il y a avec l'économie, c'est que c'est une science humaine, c'est-à-dire qu'elle dépend fortement du facteur humain, psychologique, bien plus dur à comprendre et à mettre en équations que des phénomènes physiques et que, souvent, ses facteurs humains ne sont pas ou peu pris en compte, puisqu'ils sont difficilement modélisables. Je pense donc, quand on présente un modèle économique, il faut bien expliquer les hypothèses de départ que l'on a prise, les paramètres qui influenceront le modèle que l'on propose ainsi que ceux que l'on écarte, soit que l'on les estime peu importants, soit que l'on arrive pas à les modéliser, et le "degré de certitude" ou "la marge d'erreur" des résultats.
Après, je suis d'accord avec toi que l'économie est un choix politique ou de société, par exemple, les conséquences d'une dévaluation d'une monnaie sont connus ainsi que l'effet d'une augmentation ou diminution des taux de change directeurs sur les marchés financiers, après, le choix de prendre telle ou telle mesure est elle une décision politique ou de société.
Pour prendre une analogie avec le domaine de la physique, la production d'énergie: les physiciens et les ingénieurs peuvent proposer plusieurs modèles scientifiques ou façons de produire de l'électricité, genre le nucléaire, l'hydraulique, le solaire, l'éolien.....etc.....mais la décision de produire de l'électricité par tel ou tel moyen est un choix politique, de société.
Après, là où se situe la "difficulté" avec l'économie, c'est que l'on sait au mieux comment produire de l'électricité, mais pas le rendement exacte, ou pire on sait que l'on a une probabilité de X % de produire de l'électricité au final, car les phénomènes sont beaucoup plus difficilement modélisables, en raison de leur complexité et du nombre incroyable de variables à prendre en compte, et il ne faut pas oublier que l'économie est encore une science jeune par rapport aux sciences dures et que sa marge de progression est donc plus importante.
Didier
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