sheon a écrit:Kadoc a écrit:Shoemaker a écrit:Maintenant, le reste est affaire de bon sens élémentaire : il ne s'agit pas de faire des kilomètres de mauvais solos, mais un orchestre de rock (du vrai, hein...) sans guitariste soliste, c'est un plat sans sel. Sans négociation.
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Tout est dit, et peu importe le genre, même. Il ne faut pas diaboliser le solo, mais il ne faut pas en abuser pour épater la galerie ou pire, masquer des vraies faiblesses musicales et/ou de composition...
Bah justement, je trouve que Satriani fait des morceaux plus recherchés qu'Eruption de Van Halen, par exemple (complètement insupportable à écouter). Y a pas que du solo, y a une mélodie principale à côté.
Là; il est difficile de te répondre. Tu nous dit que tu préfères Satriani à Van Halen... Affaire de goût.
Donc voilà mon propre goût en la matière...
Moi, je préfère Van Halen à Satriani. Les deux, au départ, participent de la même sphère culturelle : ils apparaissent tous deux juste après le grand vide post-années 70, qui va voir la disparition de Led Zep, etc. Ils sont tous deux des post-Punk : Ils sont la réaction authentiquement Rock au vide abyssale des miasmes Punk. Face à la nullité intégrale et décadente du mouvement punk, ils vont en réaction, développer dans la droite lignée des Richie Blackmore, PAge, Hendrix, Clapton, etc, un jeu hyper technique, léché, des sons grandioses, etc.
Satriani (ainsi que Malsmsteen ou Vai lequel a même participé au fabuleux film sur le blues, Crossroads, c'est dire !), va malheureusement laisser peu à peu tombe ses racines blues rock (il ne rate jamais une occasion pourtant de jouer Red House ou Vodoo Chile, en clin d'oeil à ces racines), pour cultiver un son sophistiqué, ultra technique, avec montées et descentes de gammes diverses et variées, en triple saut périlleux arrière, et tout cela au détriment du feeling, de l'émotion, de l'authenticité, de la belle note, de l'animalité élégante et noble, de la spiritualité, toutes choses inhérentes au rock authentique, celui qui ne perd jamais son lien avec le blues (Blackmore par exemple, bien que féru de musique classique baroque etc, ne perd jamais son lien rock blues : dans un de ses meilleurs solos par exemple, Child in time, c'est une magistrale leçon sur la pentatonique boogie blues, qu'il nous assène !).. ;oui donc..; que disais-je ?... Oui donc.
Satriani aurait pu être à mon avis un merveilleux guitariste, s'il avait persisté dans la voie de Satch Boogie. Mais bon, il a préféré des petites compositions standards modestes, avec certes des sons hyper léchés en studio... C'est sympa un moment, pour un guitariste, à écouter, mais on s'en lasse, ça ne fait pas baver, ça n'élève pas l'âme... Or, la musique, c'est avant tout cela, sa mission première : Elever l'âme ! Du plus modeste rock n roll (That's all right Mama d'Elvis) à la symphonie la plus grandiose, un point commun : l'élévation de l'âme ! Bon, donc, Satriani... ça reste relativement superficiel, ses fameuses compositions. Rien d'explosif. Rien que l'Histoire retiendra. Or, c'est ça la marque des Grands : ils marquent l'Histoire de leur empreinte, ils apportent une brique déterminante à l'édifice. Et le Rock particulièrement, dès qu'il perd son lien avec sa matrice, le blues, crac, il sombre dans le vain. Satriani et Malsmteen, de par leurs choix, ont donné naissance à des armées de cloportes shreders, vite apparus, vite oubliés.
Même si je ne déteste pas Satriani, loin de là, je préfère largement Van Halen. Lui aussi a un grand son, une belle technique. Mais il n'a jamais laissé cette technique l'emporter sur son feeling. Lui, il sait faire vibrer une corde, tordre une corde, et la torsion est en rapport directe avec la sensation spirituelle, avec la quête instantané de l'absolu ! Van Halen, ne cherche pas à faire de la gamme ad nauséam. Il cherche à atteindre la note ultime, celle qui t"explose, celle qui fait péter le Mi, celle qui te fait baver ! Et Electric Eruption en est un exemple parfait. Une construction parfaite. Une montée irrésistible vers les aigus, vers l'indépassable, vers la fin de tout. Sa guitare gueule, vrille, crie, pleure, cherche, part en une multitude d'étincelles, dans tous les sens... On sent clairement que le gars à rompu à ce moment les amarres, on sent qu'il est habité... Il a enregistré la toute première version par hasard, une impro (à part quelques marquages qu'ils place avec son frère batteur) que l'ingénieur du son a eu l'heureuse idée d'immortaliser !
Le problème de Van Halen, c'est que c'est un excellent Guitariste, un des plus grands. Mais il n'a jamais trouvé son écrin, l'orchestre du niveau d'un Led Zep ou d'un Deep Purple, dans lequel il aurait pu étaler pour les siècles à venir, sa lumière...
Tant pis.
Voilà.
Bien entendu, ce que je raconte là, est une pure vision personnelle et subjective, qui ne mérite aucune polémique !









