Modérateurs: Garion, Silverwitch
Waddle a écrit:Ca va certainement intéresser quelques uns (Silverwitch au moins), donc je mets ici une vidéo de Thomas Sankara, président du Burkina-Faso de 1983 à 1987 (où il est assassiné par son ami Blaise Compaoré avec l'appui de la France qui le trouvait gênant).
Je le mets ici parce que, à mon sens, c'est un des hommes politiques les plus courageux, les plus intègres, les plus intelligents, les plus soucieux du peuple, du 20ème siècle (et je pèse mes mots).
silverwitch a écrit:Waddle a écrit:Ca va certainement intéresser quelques uns (Silverwitch au moins), donc je mets ici une vidéo de Thomas Sankara, président du Burkina-Faso de 1983 à 1987 (où il est assassiné par son ami Blaise Compaoré avec l'appui de la France qui le trouvait gênant).
Je le mets ici parce que, à mon sens, c'est un des hommes politiques les plus courageux, les plus intègres, les plus intelligents, les plus soucieux du peuple, du 20ème siècle (et je pèse mes mots).
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Ah, je suis bien contente qu'on parle un peu de Sankara, une des idoles de mon adolescence et un véritable homme d'état, tragiquement méconnu aujourd'hui. Tu résumes bien ce que je pense de l'homme et de son action, et ses principes pourraient guider chaque nation qui souhaite un relèvement dans l'honneur de l'indépendance nationale.
Il avait bien compris que l'échange inégal était la clé de voûte de la domination occidentale sur les pays pauvres et mettait en place une politique intelligente consistant à promouvoir la production nationale et locale, dans tous les domaines, alimentaires d'abord mais également pour le textile, et de pousser les grandes puissances à payer un prix plus juste pour les nombreuses ressources naturelles des pays africains.
Silverwitch
Waddle a écrit:Je t'assure, cet homme était vraiment un visionnaire. Ses discours de l'époque raisonnent de justesse encore aujourd'hui et sont en plein dans l'actualité d'aujourd'hui. Un président d'un tout petit pays d'Afrique, mais dont les paroles peuvent encore servir d'inspiration aujourd'hui, aux hommes politiques soucieux de réduire les inégalités dans leurs pays, et montrer par l'exemple, qu'un chef d'état, c'est un homme au service de l'état. Et cela, Sankara l'incarnait parfaitement.
Hélas, il a été vraiment très fugace dans l'histoire...
schumi84f1 a écrit:il valait rien comme président !!!!
horatio a écrit:schumi84f1 a écrit:il valait rien comme président !!!!
Sankara ça fait pas mal d'argent quand même.
Waddle a écrit:Ca va certainement intéresser quelques uns (Silverwitch au moins), donc je mets ici une vidéo de Thomas Sankara, président du Burkina-Faso de 1983 à 1987 (où il est assassiné par son ami Blaise Compaoré avec l'appui de la France qui le trouvait gênant).
Je le mets ici parce que, à mon sens, c'est un des hommes politiques les plus courageux, les plus intègres, les plus intelligents, les plus soucieux du peuple, du 20ème siècle (et je pèse mes mots).
Aujourd'hui encore, le souvenir de cet homme est très vivace en Afrique, car en à peine 4 ans, il a réussi à redresser le Burkina-Faso, à redonner une fierté à son pays, à instaurer un climat d'intégrité (il avait vendu toutes les voitures de fonctions dès son arrivée au pouvoir, pour les remplacer par des simples Renault 4, afin de réduire le budget de l'état, il demandait à ses ministres de voyager en classes eco, et il le faisait lui même, et il se déplacait très souvent en vélo, sans garde du corps).
Vous verrez aussi comment il était un des précurseurs du droits des femmes en Afrique, et comment même à l'ONU, il avait le courage de s'opposer aux grandes puissances occidentales, en ce qui concerne le traitement des masses populaires.
Aujourd'hui, le Burkina-Faso (qui signifie "le pays des hommes intègres", nom donné par Sankara pour remplacer l'ancien nom colonial, Hote-Volta) est toujours dirigé par Blaise Compaoré, son assassin, depuis 1987, et il est un des fidèles alliés de la France (qui ose faire croire, avec la Côte d'Ivoire, qu'elle est interessé par la démocratie, quand ce Compaoré, président depuis 23 ans, est réélu à chaque fois avec des scores soviétiques).
La vidéo:
Quelques liens sur Sankara:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Sankara
http://www.grioo.com/info930.html
Waddle a écrit:Discous de Thomas Sankara en Juillet 1987 (3 mois avant d'être assassiné), sur la dette des pays africains.
Dans cette vidéo, il dira : "Nous les états africains, nous devons nous lever ensemble pour dire NON à cette dette, et pas seulement le Burkina Faso. Si je suis seul à défendre cette idée, soyez surs que vous ne me verrez pas au prochain congrès".
Et en effet, 2 mois et demi après, il sera assassiné.
Waddle a écrit:Pourquoi la vidéo marche pas ici?
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Alfa a écrit:C'est etrange quand meme, pourquoi il y a aussi peu d'homme d'etat comme ca? en afrique ou ailleur.
Est-ce que pour etre chef d'etat il faut avoir avoir tellement d'abnegation de motivation, qu'il faut etre un vrai requin pour qu'au final arrivé a ce niveau de pouvoir, il n'y a plus personne de bon ?
Ou bien le pouvoir perverti, ou encore les marges de manoeuvre sont trop reduite, les interets et les pressions sont trop forte ?
silverwitch a écrit:Waddle a écrit:Pourquoi la vidéo marche pas ici?
Pour une utilisation correcte de la balise (dailymotion), il faut n'utiliser que les caractères que je mets en gras dans ton lien:<object width="480" height="360"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/x3zpob?width=&theme=none&foreground=%23F7FFFD&highlight=%23FFC300&background=%23171D1B&start=&animatedTitle=&iframe=0&additionalInfos=0&autoPlay=0&hideInfos=0"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://www.dailymotion.com/swf/video/x3zpob?width=&theme=none&foreground=%23F7FFFD&highlight=%23FFC300&background=%23171D1B&start=&animatedTitle=&iframe=0&additionalInfos=0&autoPlay=0&hideInfos=0" width="480" height="360" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always"></embed></object><br /><b><a href="http://www.dailymotion.com/video/x3zpob_thomas-sankara-discours-sur-la-dett_news">Thomas-Sankara-discours sur la dette</a></b><br /><i>envoyé par <a href="http://www.dailymotion.com/reseaugaribaldi">reseaugaribaldi</a>. - <a target="_self" href="http://www.dailymotion.com/fr/channel/news">Regardez les dernières vidéos d'actu.</a></i
Silverwitch
madaxhe a écrit:Waddle a écrit:Discous de Thomas Sankara en Juillet 1987 (3 mois avant d'être assassiné), sur la dette des pays africains.
Dans cette vidéo, il dira : "Nous les états africains, nous devons nous lever ensemble pour dire NON à cette dette, et pas seulement le Burkina Faso. Si je suis seul à défendre cette idée, soyez surs que vous ne me verrez pas au prochain congrès".
Et en effet, 2 mois et demi après, il sera assassiné.
Waddle a écrit:
Waouh... C'est si simple? En tout cas merci beaucoup.
Ce soir, je mettrais d'autres vidéos de lui et quelques liens.
Mufasa a écrit:Bon, et les autres grands patriotes africains ? Kwame Nkrumah, Julius Nyerere, Patrice Lumumba, Nelson Mandela, etc. Mais comme Sankara ils ont tous échoué.
Heureusement, il reste Kadhafi.
Cortese a écrit:Oui, je suis d'accord avec Waddle. L'alternative que suggère BWT () ça aurait mené à une situation à l'algérienne (les deux extrêmités de l'Afrique avaient beaucoup de points communs) : malgré la politique volontariste très à gauche du pouvoir FLN jusqu'à la mort de Boumedienne (probablement par empoisonnement), on a vu le résultat que ça a donné. Mener à la fois une lutte de libération et une révolution sociale et économique, c'est se donner des objectifs impossibles à atteindre et se condamner à échouer.
silverwitch a écrit:Cortese a écrit:Oui, je suis d'accord avec Waddle. L'alternative que suggère BWT () ça aurait mené à une situation à l'algérienne (les deux extrêmités de l'Afrique avaient beaucoup de points communs) : malgré la politique volontariste très à gauche du pouvoir FLN jusqu'à la mort de Boumedienne (probablement par empoisonnement), on a vu le résultat que ça a donné. Mener à la fois une lutte de libération et une révolution sociale et économique, c'est se donner des objectifs impossibles à atteindre et se condamner à échouer.
Sans doute, cependant cette analyse n'est-elle pas à courte vue, toutes proportions gardées ? Je comprends bien que mon point de vue paraîtra insensible à la souffrance des peuples devant les conséquences terribles des révolutions et de leurs cortèges de rêves brisés, mais ! Même si dans un premier temps la lutte pour l'égalité et la justice sociale et économique paraît échouer face à l'instinct de conservation, il en reste toujours quelque chose, et ce quelque chose, que je nomme espérance s'inscrit durablement dans l'inconscient de nos sociétés. En France, malgré tous les renoncements, toutes les restaurations inégalitaires et conservatrices, l'esprit de la Révolution est toujours vivant, d'où notre passion pour l'égalité. Et c'est une passion créatrice, elle contamine les âmes, les coeurs et les peuples.
Une vague se brise toujours sur un roc, mais enfin le roc, la digue finit toujours par céder. Il faut recommencer jusqu'à en voir des plages de sable.
Silverwitch
Cortese a écrit:En réalité, je suis d'accord avec toi, mais je repense souvent à cette phrase de De Gaulle qui disait que l'Algérie avait fait sa révolution, mais pas le Maroc et la Tunisie, et qu'il s'attendait donc à voir une insurrection dans ces pays. Or c'est en Algérie que c'est produite la guerre civile des années 90. Ce qui s'y est produit depuis 1988 jusqu'aux années 2000 a été très douloureux pour nous, à tous points de vue, avec un sentiment d'échec irrémédiable. Alors tu comprends que je ne peux pas me permettre de le dire.
Cortese a écrit:Alors tu comprends que je ne peux pas me permettre de le dire, même si je sais que la cause de l'insurrection islamiste était justement du à un virage à droite toute du pouvoir de Chadli, dans les années 80, qui rapprochait la politique suivie par l'Algérie de celles de la Tunisie et du Maroc.
Shoemaker a écrit:Cortese a écrit:Alors tu comprends que je ne peux pas me permettre de le dire, même si je sais que la cause de l'insurrection islamiste était justement du à un virage à droite toute du pouvoir de Chadli, dans les années 80, qui rapprochait la politique suivie par l'Algérie de celles de la Tunisie et du Maroc.
Mais nous sommes bien d''accord que le virage proposé par les islamistes allait aussi à "droite toute" mais vers Ryadh et le Wahabisme ?
D'autant que Chadli a été "objectivement leur allié ? D'autant que Merbah le libéral (l'ex chef de la Sécurité Militaire du temps de Boumedienne, véritable centre du pouvoir décisionnaire pour ceux qui ne connaissent pas) s'apprêtait à prendre le pouvoir en alliance avec le FIS avant que ses petits copains du Système ne le zigouillent?
Tout le monde complote avec tout le monde et contre tout le monde. MAis je suis d'accord avec Silver : au-delà des tragiques péripéties politiciennes avec en back ground les grandes puissances en chefs d'orchestre, il reste un fond d'espérance de démocratie et d'une justice au moins minimale chez les peuples, fond issu de la guerre d'Algérie en ce qui concerne l'Algérie. Et ce fond, ce rêve, de liberté, est inscrit dans l'imaginaire national, l'inconscient collectif ...
Je le disais dans message plus haut : la démocratie avance, têtue, inéluctable, et la Tunisie vient de passer une étape. Combien même "on" a intimé l'ordre à Ben Ali de se casser avant que les Islamistes n'entrent dans la danse, (d'où l'étrange départ imprévu), tout de même, un pas a été franchi, et qui fera date dans tous les pays arabes et africains.
Frantz Fanon, l'intransigeant
Par Tshitenge Lubabu M.K.
Radical et controversé, Frantz Fanon continue de susciter la polémique, 50 ans après sa mort. Radical et controversé, Frantz Fanon continue de susciter la polémique, 50 ans après sa mort. © Rue des archives/BCA
Mort d’une leucémie il y a tout juste cinquante ans, le 6 décembre 1961, à l’âge de 36 ans, le Martiniquais Frantz Fanon a symbolisé la violence révolutionnaire comme mode de libération. Adulé ou décrié, cet essayiste virulent a marqué son époque.
Du haut de son mètre soixante-cinq, Frantz Fanon était une boule de colère et de détermination, un modèle d’engagement. Défenseur de l’opprimé, du méprisé, du colonisé, il prônait la violence révolutionnaire comme unique recours pour briser les chaînes de la servitude. Excessif, cassant, intransigeant, peu porté sur la diplomatie, il avait le courage de ses idées, qu’il exprimait avec une agressivité et une rage contenues. Homme des ruptures définitives avec tout ce qui ne correspondait pas, ou plus, à sa vision du monde, Fanon était aussi bourré de paradoxes. Il pouvait réciter avec fierté des passages entiers du Cahier d’un retour au pays natal, d’Aimé Césaire, son ancien professeur au lycée Schœlcher de Fort-de-France, et rejeter le concept de négritude, ce « mirage noir ».
Lui qui ne croyait ni en l’existence d’un peuple noir, ni en celle d’un passé à sublimer combattait l’aliénation des Noirs qui avancent le visage caché derrière un masque d’emprunt et s’apprécient, ou se déprécient, au travers du regard des autres. Fidèle à ses principes, il n’a reculé devant rien pour défendre ce qui était le plus important à ses yeux : la liberté, la justice, la dignité. Et s’il est devenu l’une des figures emblématiques de ce qu’on appelait, dans les années 1950-1960, le tiers-mondisme, avec, comme paradigme, le droit à l’autodétermination des peuples, c’est surtout grâce à la guerre d’Algérie. Il fut même un temps où certains n’hésitèrent pas à voir en lui un Che Guevara… Favorable au panafricanisme, il était opposé à la création d’États supranationaux, privilégiant les alliances entre États-nations.
Très jeune, Frantz Fanon avait déjà l’âme d’un combattant. N’a-t-il pas pris, à 17 ans, alors que la Martinique était contrôlée par des pétainistes, le chemin de la résistance gaulliste ? L’envie de défendre la liberté l’a poussé, en 1943, à s’enrôler dans un bataillon antillais appelé à combattre en métropole. Il sera blessé, cité à l’ordre de sa brigade, décoré de la Croix de guerre. Mais cette guerre l’a révolté. Il n’y a vu qu’une chose : le soldat Fanon, d’un côté, des soldats blancs, de l’autre. Il écrit à sa famille : « Je me suis trompé ! Rien ici, rien qui justifie cette subite décision de me faire le défenseur des intérêts du fermier quand lui-même s’en fout. » Après la guerre, il regagne la Martinique, mais revient dès 1946 en métropole, entreprend des études de médecine et se spécialise en psychiatrie. Il est affecté en 1953 à l’hôpital psychiatrique de Blida (Algérie).
Ruptures
À ce moment, Fanon a déjà pris une décision irrévocable : rompre avec la Martinique, où il estime qu’il n’y a aucun combat à mener. Quand il arrive en Algérie, sa seule ambition est de faire, autrement, son travail de médecin. Mais la manière dont les Français traitent les indigènes ne lui échappe pas. Elle lui rappelle ce que lui-même a vécu en tant que Noir et Martiniquais. Et lorsque le Front de libération nationale (FLN) lance ses premières attaques, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, Fanon saisit l’importance des faits. Dès 1955, il prend contact avec le FLN. L’état psychique des Algériens victimes de la torture et d’autres violences le trouble. Fin 1956, il démissionne avant d’être expulsé d’Algérie. C’est la rupture, irrévocable, avec la France. Désormais, il se veut algérien. La nationalité n’est pas liée au lieu de naissance, mais à la volonté de chacun. Installé en Tunisie, il se met au service du FLN, dont il devient le porte-parole, avant d’être nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne, à Accra (Ghana).
Dans ce nouveau rôle, Fanon rêve de convertir l’Afrique subsaharienne à la violence révolutionnaire. En critiquant les leaders qui négocient l’accession à l’indépendance, il ne se fait guère d’amis. Il veut que la révolution algérienne devienne la tête de pont des changements sur le continent.
D’où l’idée, acceptée à Accra en 1958, d’une légion africaine chargée d’aller combattre avec les Algériens. On le voit partout : Accra, Léopoldville, Bamako, Conakry, Addis Abeba… En France, une grande partie de la gauche – à l’exception de Jean-Paul Sartre – est favorable à une Algérie française. Aujourd’hui, les « nouveaux philosophes » devenus conservateurs le traitent même de « terroriste ». André Glucksmann voit dans sa démarche une « volonté d’éradiquer les Blancs », quand Pascal Bruckner l’accuse d’être un précurseur de Pol Pot… Déjà, en 1962, Gilbert Comte comparait Les Damnés de la terre [dont on peut lire des extraits ici, NDLR] à Mein Kampf !
À la Martinique, beaucoup ne lui ont pas pardonné d’avoir épousé la cause algérienne. « S’il est moins connu chez lui, c’est parce qu’il n’y a pas beaucoup vécu, nuance Serge Bilé, journaliste ivoiro-martiniquais. Mais les enseignants peuvent, à leur discrétion, en parler aux élèves. »
En Afrique, Frantz Fanon, qui a dénoncé le « complexe de lactification » – plus on a la peau claire, plus on est beau –, n’est pas assez connu des jeunes générations. « Il interpelle moins que Césaire, reconnaît Philippe Biyoya Makutu, professeur de sciences politiques à Kinshasa. Ici, on n’enseigne pas l’histoire de la décolonisation. Même ceux qui enseignent la géopolitique africaine ne le mentionnent pas. » En Algérie, où il est inhumé, son rôle a été marginalisé. Son biographe, David Macey, écrit : « Fanon n’a jamais réellement fait partie du panthéon du nationalisme algérien. […] Les manuels d’histoire algériens contiennent des photographies et de courtes biographies des héros de la révolution du FLN ; Fanon n’y figure pas. » Boycotté en France, méconnu à la Martinique et en Afrique, c’est surtout dans le monde anglo-saxon que Frantz Fanon est toujours d’actualité.
Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Frantz Fanon, l'intransigeant | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
Waddle a écrit:Un grand...
Il a vraiment aimé l'Algérie et l'Afrique, Fanon...
Mufasa a écrit:Bon, et les autres grands patriotes africains ? Kwame Nkrumah, Julius Nyerere, Patrice Lumumba, Nelson Mandela, etc. Mais comme Sankara ils ont tous échoué.
Heureusement, il reste Kadhafi.
D’autre part, les Occidentaux connaissent parfaitement les vrais amis de Nelson Mandela. Peut-être plus que des amis : des frères. Ceux qui l’ont toujours soutenu, y compris lors des moments les plus difficiles, et que lui aussi n’a jamais cessé de soutenir. En premier lieu il s’agit de Fidel Castro, Mouammar Kadhafi et Yasser Arafat. Aux yeux de l’Occident politique, des leaders certainement pas « tout à fait fréquentables »…Néanmoins, Mandela n’a jamais caché son amitié sincère avec ses amis et en parlant de son amitié avec Mouammar Kadhafi, il avait dit la chose suivante : « tous ceux qui n’apprécient pas notre amitié avec le frère Kadhafi peuvent sauter dans la piscine ! ».En gros, aller voir ailleurs.
En 1997, Nelson Mandela décerne à Kadhafi l’ordre de Bonne Espérance, la plus haute distinction sud-africaine. Aux critiques du département d’Etat étasunien, bien mécontent de cette grande amitié entre deux grands hommes, Mandela réplique « qu’ils n’ont aucune morale et que c’est bien Mouammar Kadhafi qui nous a aidé en un temps où nous étions seuls, quand ceux qui disent que nous ne devrions pas être ici, aidaient notre ennemi ».Une allusion ouverte au soutien que les USA et plus particulièrement la CIA avaient offert au régime d’apartheid. C’est d’ailleurs au colonel Kadhafi que Mandela accordera sa première visite à l’étranger, en 1990, après avoir été libéré à la suite de ses 27 années d’emprisonnement. Il en sera de même en 1994 lorsqu’il sera élu président de la République d’Afrique du Sud. En 1998, Nelson Mandela déclarera, en présence de Bill Clinton, alors président des USA, qu’à l’époque « où les Etats-Unis soutenaient l’apartheid, d’autres pays aidaient la lutte contre la ségrégation raciale. C’est pourquoi l’un des premiers chefs d’Etat que j’ai invité dans ce pays a été Fidel Castro… et j’ai également invité le frère Mouammar Kadhafi ».On ne peut non plus oublier la phrase de Madiba qui vise ouvertement les USA et leurs crimes contre l’humanité :« Si il y a bien un pays dans le monde qui a commis des atrocités indescriptibles, ce sont bien les Etats-Unis d’Amérique. Ils n’ont rien à faire des êtres humains ».
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_12_19/Hommag ... ites-6911/
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