La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Messagede Aym le 09 Jan 2022, 22:24

Hugues a écrit:Le meilleur film de Stéphane Brizé, après Une vie.
Son meilleur film social contemporrain

Un autre monde
avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Anthony Bajon et Marie Drucker
(le prénom n'est pas une erreur)
Le 16 février au cinéma.



Hugues

Que des acteurs que j'aime bien, ça me donne envie d'aller au cinéma, pour une fois.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 10 Jan 2022, 00:14

Perso, dès que je vois un photo montage d'un couple sur une affiche de film, mon cerveau se met automatiquement en mode "recherche de la boîte de Lexomil". Je ne discute pas de la qualité artistique, je parle de l'intérêt du sujet choisi. Oui je sais c'est un peu comme les nymphéas de Monet, un prétexte en quelque sorte (économique en plus c'est pas comme le naufrage du Titanic ou l'explosion du Krakatoa), mais il n'y a pas une limite à la quantité de nymphéas qu'on a envie de voir en peinture ? Je m'interroge. En plus là le graphiste il a fait fort : un vieux encore actif mais tout juste, la tête basse (il est sûrement sous lexomil), une actrice pas vraiment belle ni vraiment jeune (genre qui aurait pu encore postuler pour les studios J&M), et ils se tournent le dos (on est prévenus, bonjour l'ambiance). Je sais qu'il existe une humanité à laquelle je n'appartiens pas mais que je dois bien fréquenter, qui va voir ce genre de film par principe, mais les autres, ils y vont pour la qualité technique et artistique de l'équipe à la réalisation je suppose aussi, mais à ce niveau là ça tient du sacerdoce. Si je me souviens bien le réalisateur avait déclaré qu'il aimerait bien "filmer un couple de vieux en train de faire l'amour", bon il fait ce qu'il veut mais déjà ça fait au moins quarante ans qu'on nous inflige des scènes de couples nus en train de faire l'amour comme des bûcherons. C'est vrai que c'était émoustillant en 1967 ou 68, je me souviens, mais se taper les mêmes scènes systématiques dans TOUS les films depuis 1968, ça va quoi, ras le bol (j'allais dire que ça sert juste de bouche-trou mais je me suis retenu), ils sont au courant les mecs qui font ça qu'ils se passe des choses un peu plus animées dans le premier porno venu ? J'aime bien les éléphants de mer c'est marrant de les voir ahaner les uns sur les autres en gigotant leur couenne luisante, mais ça va 5 minutes quoi.
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Messagede Hugues le 10 Jan 2022, 12:25

Intéressant.
Mais inutile.

Si tu appuies sur lecture (et si tu connais le cinéma de Stéphane Brizé), tu t'aperçois que la famille est plutôt un décor du film. (Désolé pour Kiberlain)

J'écrivais sur le film en septembre :
"Avec Un autre monde, Stéphane Brizé complète la carte de l'engrenage du broiement des vies et réalise son meilleur film social.

Mais Une vie, film plus immense encore et pas de côté dans la filmographie du cinéaste lui reste supérieur."

Brizé s'est lancé il y a longtemps déjà dans une cartographie implacable des mécanismes de la société capitaliste libérale, qui use mais aussi use des vies comme un bien jetable.
Ici il montre que le grand mécanisme est à l'œuvre même à un niveau de responsabilité qu'on ne soupçonnait pas.

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Messagede Ouais_supère le 10 Jan 2022, 13:08

Oui, Cortese, vraiment n'aie crainte, Stéphane Brizé ses derniers films c'est l'équivalent cinématographique de Ruffin en politique.

C'est quasiment des manifestes de gauche.
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Messagede Cortese le 10 Jan 2022, 13:55

Bon, et bien je vous fais confiance. Si vous le voyez dites lui d'arrêter de faire faire des affiches de présentation aussi dissuasives !
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Messagede Hugues le 10 Jan 2022, 15:11

"Dans les précédents épisodes..."





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Messagede Cortese le 10 Jan 2022, 15:32

Le premier je l'ai vu quand même. Moi c'est les histoires sentimentales qui me font bugger (sauf dans les films de John Ford où elles sont extraordinaires de concision, d'élégance et d'efficacité).
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Messagede Hugues le 10 Jan 2022, 15:37

J'ajoute le synopsis:

Un cadre d'entreprise, sa femme, sa famille, au moment où les choix professionnels de l'un font basculer la vie de tous.

Philippe Lemesle et sa femme se séparent, un amour abimé par la pression du travail. Cadre performant dans un groupe industriel, Philippe ne sait plus répondre aux injonctions incohérentes de sa Direction. On le voulait hier dirigeant, on le veut aujourd'hui exécutant. Il est à l'instant où il lui faut décider du sens de sa vie.


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Messagede Cortese le 10 Jan 2022, 15:41

Hugues a écrit:J'ajoute le synopsis:

Un cadre d'entreprise, sa femme, sa famille, au moment où les choix professionnels de l'un font basculer la vie de tous.

Philippe Lemesle et sa femme se séparent, un amour abimé par la pression du travail. Cadre performant dans un groupe industriel, Philippe ne sait plus répondre aux injonctions incohérentes de sa Direction. On le voulait hier dirigeant, on le veut aujourd'hui exécutant. Il est à l'instant où il lui faut décider du sens de sa vie.


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Messagede Hugues le 10 Jan 2022, 18:31

Sinon, j'oubliais (et ça fait des semaines que je ne cesse d'oublier, mais c'est surtout que la sortie a coincidé avec un moment où j'ai beaucoup bougé, sur de grandes distances.. du coup..)

En salles actuellement, sorti le 15 décembre, un film qui m'avait fait une telle impression au début de l'été que je ne pensais pas que d'autres films pourraient rivaliser avec lui cette année, c'est dire qu'il y a de l'inattendu - le dernier film d'Asghar Farhadi, sans doute le meilleur film de l'année avec (je ne sais encore classer) È stata la Mano di Dio de Sorrentino et Onoda de Arthur Harari... (
Sans oublier, même si je viens de le faire, dans les films de 2021, Careless Crime de Shahram Mokri qui sans doute les surclasse tous mais qui est de mon point de vue un film de 2020, ceci expliquant cela)

Où est-ce que le film se situe dans la filmographie de Farhadi ? C'est difficile à dire en réalité, c'est un film extraordinaire, mais est-ce mieux encore que Le Client ou Une Séparation ? C'est difficile à dire... mais c'est possible.


Un héros (Ghahreman -قهرمان ), Grand Prix du festival de Cannes 2021
Bande-annonce


Teaser


Rahim est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…

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Voici ce que j'en écrivais cet été:
"En quelques mots, c'est Barry Lyndon en plus resserré (et qui sait peut-être en mieux*). Un jeu de mikado où chaque intérêt personnel, chaque redressement de tort, détruit celui d'autrui. Un tissu social gondolé dont chaque parcelle tendue, remise à plat par l'un gondole l'endroit d'à côté."

Hugues

*: Bon c'était peut-être un peu enthousiaste
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Messagede Cortese le 10 Jan 2022, 20:12

J'ai vu "La main de Dieu" sur Netflix le mois dernier. J'ai bien aimé mais sans beaucoup plus. Ca ressemble un peu trop à du sous-Fellini, et puis les histoires d'initiation adolescente plus ou moins autobiographique c'est un peu barbant quand même. A un moment le cinéaste un peu fou du film (Fellini je suppose) dit au petit jeune : "Tu veux devenir cinéaste, très bien, mais est ce que tu as quelque chose à dire ?" Et c'est un peu ça le problème du film je trouve.
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Messagede Hugues le 10 Jan 2022, 20:41

Non, Antonio Capuano, le nom qui est littéralement utilisé dans le film d'ailleurs. Qui n'est ni très connu, ni un immense cinéaste (même si il a eu quelques films remarqués à quelques occasions),
Juste qui a été un ami et mentor de Sorrentino. Mais qui ne tournait pas quand Sorrentino était adolescent...
En revanche Fellini est là dans le film en pointillé, par des allusions: "La réalité est médiocre." C'est par exemple, une phrase de Fellini.

(Ce n'est peut-être pas ma seule réponse, reviens jeter un oeil ces heures ou jours ci Cortese )

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Messagede Cortese le 11 Jan 2022, 00:57

OK
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Messagede Cortese le 11 Jan 2022, 02:25

Tiens on a eu une émission de C ce soir, animée par Karim Rissouli, consacrée au film "Don't look up". Tout le monde a dit avoir adoré le film mais on a surtout parlé de la crise climatique. Denis Ol!vennes de Libé s'est couvert de ridicule en se faisant gentil recadrer systématiquement, par contre la géographe Sylvie Brunel m'a paru très juste dans ses interventions, documentées, mesurées et nuancées face à la jeune écolo de service, idéologue archi-nulle et bien sûr Olivennes qui tentait désespérément de défendre son idéologie néo-libérale de gauche.
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Messagede Aym le 11 Jan 2022, 08:04

Cortese a écrit:une actrice pas vraiment belle ni vraiment jeune

Sandrine Kiberlain est une très belle femme.
Réellement.
Et une actrice que j'aime beaucoup.

Et puis en plus y'a Marie Drucker, une journaliste de talent dont je ne doute pas qu'elle sera bien dans le film, en plus d'être une des plus belles femmes au monde.

Et puis y'a Vincent Lindon, un acteur exceptionnel et touchant.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 11 Jan 2022, 12:44

Aym a écrit:
Cortese a écrit:une actrice pas vraiment belle ni vraiment jeune

Sandrine Kiberlain est une très belle femme.
Réellement.
Et une actrice que j'aime beaucoup.

Et puis en plus y'a Marie Drucker, une journaliste de talent dont je ne doute pas qu'elle sera bien dans le film, en plus d'être une des plus belles femmes au monde.

Et puis y'a Vincent Lindon, un acteur exceptionnel et touchant.


:lol: Désolé !
Oui bon, c'est pas mon genre ! Mais on les voit tellement tous ces gens là qu'on a l'impression que c'est des cousins éloignés qui s'invitent chez toi deux fois par semaine parce qu'ils lorgnent sur l'héritage de la maison de tes parents.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 12 Jan 2022, 14:02

Kiberlain, une très belle femme ... :|
Enfin, les gouts et les couleurs !
Marie Drucker, par contre OK !

Sinon, j'ai du mal avec les rôles de Vincent Lindon au cinéma, du côté du "peuple" voire des migrants ...lui l'ex de Claude Chirac et de Caroline de Monac', lui issu d'une famille de la plus que très haute bourgeoisie.
Bien sûr cela n'a aucune raison de l'empêcher de bien jouer des rôles de composition mais ...


Sinon, "Onoda" d'Arthur Hariri vient de remporter le prix Louis-Delluc.
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Messagede Shoemaker le 12 Jan 2022, 16:34

Rainier a écrit:
Sinon, j'ai du mal avec les rôles de Vincent Lindon au cinéma, du côté du "peuple" voire des migrants ...lui l'ex de Claude Chirac et de Caroline de Monac', lui issu d'une famille de la plus que très haute bourgeoisie.

Mais Vincent Lindon appartient sans détour à la classe de la bourgeoisie. Du côté du "peuple" n'est pas précis, politiquement : il est du côté de sa classe, voilà tout.
Tout le reste n'est que cabotinage, ruse et hypocrisie, pour donner bonne conscience à sa classe, en se présentant au cinéma ou dans la réalité, comme un personne de haute moralité politique. De la comédie, comme la bourgeoisie a toujours su faire.

(il avait écrit je crois, une sorte de doux pamphlet demandant en gros (je traduis) au pouvoir de sa classe d'être plus magnanime envers les sans dents, en leur donnant un peu de sous... Et aussi, à vérifier, il avait fait un bout de chemin avec le bolchévique François Bayrou, non ?...)
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
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Messagede Hugues le 12 Jan 2022, 17:04

Encore une fois, peu importe... Shoemaker

Regardez le film comme si vous étiez quelqu'un qui le voyait dans 400 ans.

Ca n'a aucune importance qui est Vincent Lindon, ce qu'il dit, ce qu'il fait...
Le film restera, la biographie de Vincent Lindon sera elle oubliée, il restera juste son nom et son image sur un film... Et son talent aussi.


Parce que le film dont il était assez inutile de parler (mais apparemment l'écume importe...), rolala il y a le bourgeois Leonardo di Caprio et j'en passe. Ca n'est pourtant pas un paramètre pour critiquer le film (Et d'ailleurs, ça n'a pas été mon argument pour rejeter le film par exemple). On s'en fout, les acteurs sont des outils, des pions d'une oeuvre...
Comme le disait Bresson et ainsi qu'il les considérait et les faisait tourner - en choisissant souvent des amateurs - les acteurs sont juste des modèles.


Brizé par exemple, tu ne sais pas ... ça se trouve c'est un gros bourgeois, qui fait ça juste pour se donner bonne conscience.. ou ça se trouve c'est quelqu'un qui partage sincèrement ces idées politiques..
On ne sait pas vraiment, qui connaît sa biographie précise ...

Et peu importe, tant mieux... Parce que ça n'a aucune importance, ce qui compte c'est le film...

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 12 Jan 2022, 20:19

S'il fallait uniquement des acteurs prolo pour un film de gauche on serait sur la même ligne que ceux qui exigent un handicapé pour jouer un handicapé, un homme trans pour jouer un homme trans, etc.
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Messagede Stéphane le 12 Jan 2022, 20:22

Un noir pour jouer un noir. :D
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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Messagede Ouais_supère le 12 Jan 2022, 20:30

Bon ça c'est du bon sens mais pour le doublage un noir qui double un noir
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Messagede Shoemaker le 12 Jan 2022, 20:58

Un film (ou un roman...) n'est pas QUE un film. Il peut parfaitement être dans le même temps (même si on le nie toute la sainte journée) un objet politique (pour le meilleur ou pour le pire, selon ses propres opinions). Et de ce point de vu, il est parfaitement censé, honorable, raisonnable, impérieux,... de comprendre les rouages et les motivations de l'œuvre, et au-delà, de ceux qui l'ont créé.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Stéphane le 12 Jan 2022, 21:01

Mais Hugues veut pas juste voir des films, il veut des œuvres d'art.

Enfin, pas il veut que ça, mais c'est ce qui l'intéresse beaucoup.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane
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Messagede Ouais_supère le 12 Jan 2022, 21:18

Shoemaker a écrit:Un film (ou un roman...) n'est pas QUE un film. Il peut parfaitement être dans le même temps (même si on le nie toute la sainte journée) un objet politique (pour le meilleur ou pour le pire, selon ses propres opinions). Et de ce point de vu, il est parfaitement censé, honorable, raisonnable, impérieux,... de comprendre les rouages et les motivations de l'œuvre, et au-delà, de ceux qui l'ont créé.


Non, Shoemaker, ça n'a aucune importance les rouages et motivations 1ères, si ce n'est dans l'instant pour nous agiter et nous distraire, ça ne passera pas 2 mois, encore moins les années : restera le film.
Et le film, s'il est bon, est littéralement irrécupérable, indétournable, limpide, échappant à tous les errements de son époque.
Le reste c'est du bruit.
On peut s'en amuser, mais c'est du bruit.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 12 Jan 2022, 21:20

Stéphane a écrit:Mais Hugues veut pas juste voir des films, il veut des œuvres d'art.

Enfin, pas il veut que ça, mais c'est ce qui l'intéresse beaucoup.


Mais tous les films sont des œuvres d'art, aucun ne peut échapper à une critique en tant que tel, ce serait trop facile de dire "non mais c'est juste un film" pour faire taire les critiques.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Jan 2022, 21:29

Non même pas Stéphane..


Shoemaker a écrit:Un film (ou un roman...) n'est pas QUE un film. Il peut parfaitement être dans le même temps (même si on le nie toute la sainte journée) un objet politique (pour le meilleur ou pour le pire, selon ses propres opinions). Et de ce point de vu, il est parfaitement censé, honorable, raisonnable, impérieux,... de comprendre les rouages et les motivations de l'œuvre, et au-delà, de ceux qui l'ont créé.


Oui c'est un objet politique.. c'est ça une oeuvre d'art
Oui, les motivatoins qui semblent de l'oeuvre, au sens de ce qu'elle semble nous dire..

Mais pas le sous-titre à fpocntion perlocutoire que veut te faire avaler la publicité (affiche).
Ou que pense de tout ça l'acteur qui joue dans le film... Ou l'auteur. Ou ce qu'il voulait faire. Ou pourquoi il l'a fait pour telle ou telle raison biographique (ou sociale etc..)


Quand tu regardes un tableau, tu te poses la questions des opinions politiques du modèle qui a été peint ?
Ou même du peintre...
Tu sais la condition sociale de Platon ?
Et celle des multiples auteurs de l'Exode?

Ce qui compte c'est CE QUE DIT l'oeuvre... Elle dit ceci ou cela...
Pas ce que disent les créateurs de l'oeuvre ou les acteurs de l'oeuvre... Ca n'a aucune importance, puisque la plupart des gens n'ont pas accès à ce que disent dans les journaux, les médias les auteurs, acteurs etc .. des oeuvres...

Par exemple, tu es vénézuelien et tu vois ce film, penses-tu que tu as accès aux positions politiques de Vincent Lindon..?

Dans 400 ans, on ira vérifier dans une bibliothèque ou médiathèque que pensait Vincent Lindon de la société.

MAIS ON S'EN FOUT. ON S'EN FOUT.

L'oeuvre sera vue sans savoir les opinions de Vincent Lindon, et si il était slip ou caleçon ...

Comme la force, l'excellence d'une oeuvre n'est pas censée changer pas qu'on soit en 2022 ou en 2342.
Et n'est pas censée changer qu'on habite au Venezuela ou en France.... L'opinion qu'on a de la vie personnelle de Vincent Lindon, de ses engagements n'est donc en aucun cas quelque chose qui a la moindre importance.

On en revient à Chartres.
On ne sait pas ce que voulait faire le sculpteur de telle ou telle gargouille.. Puisqu'on ne sait même pas son nom. On ne juge pas ses buts et si il les a remplit à bien (ça se trouve il est complètement passé à côté de ce qu'il voulait inspirer). Si il a atteint ce qu'il voulait faire ou non. Si il aimait son seigneur ou son évêque ou non .. et si il avait envie d'y passer ou non par l'ironie un message critique sur sa condition sociale et sur les puissants.

Mais on juge la cathédrale pour ce qu'elle est. Ce qu'elle dit.

Juge donc le film pour ce qu'il est... Ce qu'il dit ...

Point.

Hugues a écrit:
Hugues a écrit:Le but d'une oeuvre n'a aucune importance. Ca sera oublié.

On oublie d'abord les intentions, les buts des oeuvres.. ensuite on oublie la biographie des auteurs eux même... puis leur nom...
Et finalement on oublie les oeuvres...

Quand tu regardes une cathédrale, tu connais le but de tel ou tel sculpteur de pierre?
Peut-être voulait-il être moqueur, drôle, ironique sur ce qu'on lui avait ordonné de représenter.. a-t-il réussi son intention.. qu'en sait-on.. cela-a-t-il une importance dans ce qui reste ... dans ce qu'on en perçoit, qu'il ait été au bout de son idée ou non?

Non... on s'en fiche, on a la cathédrale telle qu'elle est.. et on la juge pour ce qu'elle est...




Now this has been standing here for centuries. The premier work of man perhaps in the whole western world and it's without a signature.

Chartres.
A celebration to God’s glory and to the dignity of man.

All that’s left, most artists seem to feel these days, is man. Naked, poor, forked radish. There aren’t any celebrations. Ours, the scientists keep telling us, is a universe which is disposable. You know it might be just this one anonymous glory of all things, this rich stone forest, this epic chant, this gaiety, this grand choiring shout of affirmation, which we choose when all our cities are dust; to stand intact, to mark where we have been, to testify to what we had it in us to accomplish.

Our works in stone, in paint, in print are spared, some of them for a few decades, or a millennium or two, but everything must fall in war or wear away into the ultimate and universal ash: the triumphs and the frauds, the treasures and the fakes.

A fact of life... we're going to die.
'Be of good heart,' cry the dead artists out of the living past.
'Our songs will all be silenced - but what of it? Go on singing.'

Maybe a man's name doesn't matter all that much.



Même l'immense Welles* le savait: les oeuvres finiront par être anonymes, avant de disparaitre elles-même.. il faut les juger comme si elles étaient anonymes.
*et il a surement réfléchi à son art plus que nous tous

Souvent vous louez quand on remet en perspective des circonstances contemporaine au long de la longue histoire.. Eh bien en art c'est la même chose.
L'idée du modèle de Bresson n'est en cela pas anodine. On doit oublier l'acteur (la personne qu'elle est) comme on oublie le modèle d'une peinture. Tout comme lui doit mettre au service sa silhouette, ses dons, son art au service d'un personnage... Et le cinéaste faire en sorte par sa direction d'acteur qu'on l'oublie. La vie du cinéaste, la vie de l'acteur n'a aucune importance. En tombant là dedans tu tombes justement dans le piège de la réévaluation morale qu'aime tant la cancel culture, qui condamnera des oeuvres non pour leurs qualités propres mais pour ce qu'on suppose pensait, disait, faisait son auteur et si c'est conforme avec la doxa présente.

Juge-t-on les films où apparait Kevin Spacey à l'aune du fait qu'il aime ou non mettre la main au fesse des hommes qu'il rencontre ? Non. On s'en fout.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Jan 2022, 21:58

Dans son monologue d'ailleurs, si vous écoutez ou lisez bien, Welles met tout au même niveau, les réussites et les échecs (parce qu'on aura oublié que ca avait été considéré au moment de sa création comme une réussite ou comme un échec ... )

Mais mieux, les originaux, et les faux, les copies.

Qui pour dire dans 500 ans que cette peinture était en réalité une copie d'une autre.. vous savez vous quel est l'original du Salvator Mundi et si d'ailleurs il existe encore ou a jamais existé ?
Bien sûr on fait maintenant des recherches scientifiques, historiques, de styles pour le savoir... Mais ce qui compte c'est la peinture elle même... inspire-t-elle ou non ? Que dit-elle ?Finalement peu importe que ce soit l'originale ou pas.. Qu'elle ait été inspirée par tel original ou pas. Que Vinci ou son atelier ou quelqu'un d'autre soit l'auteur. Retire-t-on d'un musée un tableau quand on s'aperçoit finalement qu'on admirait depuis 400 ans une copie, dont l'original est à jamais égaré ? Dont la seule motivation était peut-être alimentaire, de gagner de l'argent en faisant un faux ou une copie ?
Ce qui compte c'est donc bien ce qu'on a devant soi.. pas les circonstances de la création...

Hugues

NB: Et c'est pas anodin de parler de faux et copies, car ce monologue est tiré d'un essai ("une nouvelle forme de film" disait le cinéaste) sur la nature du faux et de la copie, sur ce qu'est tromper quelqu'un (est-ce véritablement le tromper d'ailleurs, que de lui offrir ce qu'il attend ? Et ironie suprême, cet essai sera justement un échec critique entre insulte, moqueries et accueil poli, quand c'est maintenant vu comme un film génial ... on a déjà oublié que ce fut un échec... )
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 12 Jan 2022, 22:47

Franchement c'est curieux comme point de vue Hugues. Enfin, pas curieux, unijambiste. Parce que moi, en tant qu'(infiniment petit)e créateur, j'ai toujours été, bon gré malgré au service idéologique de ceux qui me payaient, et j'ai plusieurs fois refusé de faire de réaliser certaines demandes pour des raisons purement idéologiques, politiques. J'ai même réalisé une BD de 10 pages destinée à un important hebdomadaire de BD français (en coopération avec le quotidien gouvernemental algérien), une BD destinée à la jeunesse, une sorte de "Belles Histoires de l'Oncle Paul" mais vue du côté d'un Algérois descendant de corsaire : elle a carrément disparu dans les limbes :lol: ni publiée ni payée, je n'ai reçu ni explication ni notification de refus, rien ! Même pendant la période de création la plus libre de ma vie, en 91-92, je passais la moitié de mon temps à ruser à jouer sur l'ambiguïté pour rejeter à ma façon ce que j'étais obligé de représenter, ce que je désapprouvais (en gros le courant de soutien de la gauche occidentale aux islamistes wahabites) pour gagner mes sous. Avant qu'une oeuvre n'atteigne les 400 ans de Welles pour devenir pleinement une pure oeuvre d'art, c'est à dire une création enfin détachée de la tyrannie politico-économique, elle n'est rien d'autre qu'une oeuvre de propagande, plus ou moins décente. A moins de croire ou de participer au pouvoir dominant, être artiste c'est la même chose que le journalisme, comme disait un copain journaliste :"je suis journaliste donc je suppute". Et je suis persuadé que c'est ce que Welles laissait entendre.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Jan 2022, 22:50

Mais j'ai pas dit qu'elle avait pas de message

Je dis juste qu'on s'intéresse au message et pas à son auteur.

On s'intéresse au Phèdre, pas à qui était Platon.

On s'intéresse aux Misérables, à son écriture, sa langue, ses mots, pas à la personnalité de Victor Hugo

On s'intéresse à tes dessins et tes BDs, à leurs messages (et à leur propagande), pas à qui est Cortese.
On prend l'oeuvre pour ce qu'elle est ... On s'intéresse à ce qu'elle dit. Pas aux conditions qui ont causé qu'elle dise ce qu'elle dit, ou qu'elles soient ainsi ou ceci cela, qu'elles fassent telle ou telle promo, qu'elles disent ceci ou cela ... pas à ce qu'elle aurait pu être mais zut Cortese en a été empêché par un méchant patron... ça c'est de l'histoire de l'art. C'est pas inintéressant, mais c'est sans importance pour dire qu'une oeuvre est géniale ou nulle.

Quand on voit des séquences de la soeur Lumière (car elle en a fait avec son mari), on ne se pose la question de pourquoi la soeur Lumière filme sa fille avec un chat et un verre de lait. Non c'est oublié, c'est inaccessible.. Non on prend le film pour ce qu'il est...

Comme quand on rend une épreuve écrite d'examen... on pourrait mettre plein de notes dans la marge à son correcteur pour dire ( "là je sais faire mais j'ai pas eu le temps de finir" ... et toute sorte de circonstance atténuante.. ou "oh regardez comment je résouds cette question de manière originale, vous devriez me récompenser particulièrement").
Mais non, on est jugé sur ce qu'on a rendu, pas sur l'écart à ce qu'on aurait pu faire, pas sur le commentaire de son épreuve d'examen..
(c'est la différence avec les oraux d'ailleurs, où on peut glisser quelque personnalisation)

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Messagede Cortese le 12 Jan 2022, 22:55

Hugues a écrit:Mais j'ai pas dit qu'elle avait pas de message

Je dis juste qu'on s'intéresse au message et pas à son auteur.

On s'intéresse à Phèdre, pas à qui était Platon.

On s'intéresse aux Misérables, pas à la personnalité de Victor Hugo

On s'intéresse à tes dessins et tes BDs, pas à qui est Cortese.

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Mais je parle justement du message, et je dis qu'il s'agit toujours d'un message politique de propagande à des degrés divers, au service de l'église, du roi, pu parti communiste ou du patronat. La partie artistique c'est l'emballage. Quand tu achète un bonbon tu le choisis pour l'emballage mais tu manges le bonbon.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Jan 2022, 23:17

(J'ai édité le précédent pour rallonger un peu..)

Mais je parle justement du message, et je dis qu'il s'agit toujours d'un message politique de propagande à des degrés divers, au service de l'église, du roi, pu parti communiste ou du patronat.


Mais oui on est d'accord...

Mais on prend le résultat pour ce qu'il est... Si on sent qu'il y a une propagande on le dit, dans son analyse... mais le fait que ce soit VRAI ou NON (ça se trouve c'est pas le cas et c'est qu'une impression), ça n'a pas d'importance.

Ce qui compte c'est ce qu'on perçoit de l'oeuvre.. et non l'histoire de l'oeuvre. Tu peux faire une oeuvre socialiste sans avoir voulu faire une oeuvre socialiste, par exemple. Et inversement.


Donc si je perçois que c'est propagandiste, bien sûr je le dis dans ma critique... Mais est-ce vraiment propagandiste ou un résultat accidentel, une maladresse... je ne veux pas le savoir, seul compte ce qui est dans l'oeuvre et ce qui est perçue de l'oeuvre.. pas le factuel historique qui a causé l'oeuvre d'être ainsi.

Inversement, si je perçois que ça ne l'est pas DU TOUT propagandiste, peu importe qu'il y ait des documents ou des témoignages ou des blablas de l'auteur qui disaient que c'était propagandiste ou qu'il voulait que cela le soit (et qu'il a donc visiblement raté)
Ce qui compte c'est le résultat.. pas l'anecdote qui a causé l'oeuvre..

Imaginons qu'une gargouille sur Chartres donne l'impression d'être une grosse propagande pour un des seigneurs locaux...
Mais ça se trouve c'est pas du tout ce que voulait faire le sculpteur. Comme cette circonstance est inaccessible, on s'en fout.
On prend la gargouille pour ce qu'elle est : une grosse propagande.. peu importe que ce ne soit pas l'intention du sculpteur.

Ce qui compte donc c'est le résultat: l'oeuvre, on l'analyse avec ce qu'on a, l'oeuvre. Rien d'autre.

Donc qui est Vincent Lindon, ou qui est le sculpteur ou qui est Cortese .. on s'en fiche. On analyse la BD de Cortese face à ce que semble exprimer la BD de Cortese (y compris de la propagande, qu'on peut critiquer parce que ça semble en être.. mais on ne veut pas savoir si c'en est ou non.. ni avoir confirmation de Cortese que c'en était ou pas.. ... Tout comme inversement si Cortese a raté sa propagande et qu'on la ressent pas, peu importe qu'il nous dise que c'était de la propagande.. elle n'est pas présente dans le résultat..)

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Messagede Hugues le 13 Jan 2022, 15:22

Rainier a écrit:Sinon, "Onoda" d'Arthur Hariri vient de remporter le prix Louis-Delluc.


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"C’est un film stupéfiant qui réunit des qualités exceptionnelles dans la création, la fabrication ou la production. Le sujet est lui-même ahurissant avec ce soldat qui ne comprend pas que la guerre est finie."
"La mise en scène, pour un deuxième film, est éblouissante, avec une maîtrise du cinéma tout à fait rare. […] C’est un film sur la solitude et la peur qui se ressentent […] avec la sueur, la peau et les larmes. Le lauréat a été désigné presque à l’unanimité, ce qui n’est pas fréquent."
--- Gilles Jacob, président du jury


AFP a écrit:Avec ce deuxième long-métrage, le réalisateur revient sur la vie d’Hiro Onoda, figure emblématique de l’histoire japonaise, qui, en s’exilant pendant près de trente ans dans la jungle aux Philippines, a refusé la capitulation japonaise de 1945.
Une odyssée intime et intérieure d’un perdant de la Seconde Guerre mondiale qui a préféré le déni à la réalité, entraînant avec lui plusieurs camarades d’infortune, mais aussi une fresque historique sur la folie d’un soldat.

Héros ou antihéros ? Le film ne tranche pas, même si c’est précisément cette ambivalence qui a séduit le réalisateur. "Je ne pourrais pas trancher sur son courage ou son absence de courage. Je pense qu’il est autant un lâche qu’un homme courageux. C’est ce qui m’a intéressé dans cette histoire, c’est la dimension contradictoire", expliquait-il à Cannes.

"Quand j’ai découvert cette histoire, elle m’a tout de suite fasciné. Je pense que c’est la question, d’une certaine manière, du refus d’accepter la réalité telle qu’elle est qui m’a sauté aux yeux", ajoutait-il.

Un destin hors du commun "qui dépasse des questions strictement morales". "C’est compliqué moralement à juger mais c’est humainement intéressant", a-t-il dit.
Très travaillée avec ses longs travellings, la mise en scène parvient à souligner le mystère d’un être difficile à cerner mais dont l’entêtement a tout d’une quête mystique. Le tournage de cette production internationale, qui s’est fait en japonais, a aussi été un défi pour Arthur Harari, qui ne maîtrise pas la langue.







Par exemple sur UniversCiné pour les récompenser de leur formidable travail culturel:


Il est sorti en format physique mi décembre (d'habitdde c'est plutôt la sortie en VOD qui a de l'avance)


Hugues a écrit:Onoda vaut vraiment le coup d'aller au cinéma demain [...]
Un film assurément meilleur que la Palme d'Or.

Fin 1944. Le Japon est en train de perdre la guerre. Sur ordre du mystérieux Major Taniguchi, le jeune Hiroo Onoda est envoyé sur une île des Philippines juste avant le débarquement américain. La poignée de soldats qu'il entraîne dans la jungle découvre bientôt la doctrine inconnue qui va les lier à cet homme : la Guerre Secrète.
Pour l'Empire, la guerre est sur le point de finir. Pour Onoda, elle s'achèvera 10 000 nuits plus tard.


Hugues a écrit:Mercredi prochain...

Un très très grand film (meilleur que la plupart des films en compétition à Cannes, mais ce n'est pas nouveau que le sélectionneur fait des choix absurdes) :




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PS: Pour rappel de la petite histoire, le film n'était pas sélectionné en compétition à Cannes - mais dans la sélection bien moins exposée Un certain regard - visiblement victime de questions de copinage (il fallait faire de la place en compétition à un film qui n'avait rien à faire là mais que le sélectionneur voulait absolument, soit par gout personnel - alors que son comité de sélection n'en voulait pas, soit par copinage avec un cinéaste ou producteur). Quelle ironie et manque de clairvoyance de supprimer l'un des deux meilleurs films du festival (l'autre étant Un héros ) de la compétition.
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Messagede Hugues le 13 Jan 2022, 16:23

Et sinon bon sang, les gars (les filles?), arrêtez d'être frileux comme ça qu'on doive en faire des tonnes pour vous convaincre d'aller voir quelque chose... (en échouant 99 fois sur 100)

Soyez curieux, allez au cinéma, c'est pas le moment de les laisser tomber les cinémas... Et voyez toute sorte de films (oui même les films que vous croyez chiants parce que rolala c'est machin qui l'a conseillé)

Sinon le monde entier (je parle bien de la planète) va perdre le dernier havre qui permet au cinéma mondial d'avoir un peu de diversité...

La France tient entre ses mains l'avenir du cinéma (parce que oui on est le seul pays qui a un cinéma encore vivant, et qui finance les films étrangers - y compris des films américains, anglais etcc - même aux USA c'est quasi décédé en dehors des grands studios (et on sait ce qu'ils produisent maintenant), voir les déclarations récentes de Ben Affleck... Allez au cinéma (et si possible pas pour voir le énième épisode de série de gens habillés en pyjama évidemment pour ados attardés)



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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 13 Jan 2022, 17:14

Ben on va pas au ciné parce que c'est beaucoup trop cher, comme on ne va plus prendre une bière au bistrot, comme on n'achète plus le journal, comme on n'achète plus de BD ni de DVD, etc…
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 13 Jan 2022, 17:20

Cortese a écrit:Ben on va pas au ciné parce que c'est beaucoup trop cher, comme on ne va plus prendre une bière au bistrot, comme on n'achète plus le journal, comme on n'achète plus de BD ni de DVD, etc…


Il y a des abonnements illimités.. Si on peut mettre 12€ pour Netflix on peut sans doute mettre 16 à 20€ (éventuellement à la place) pour voir autant de films qu'on le souhaite.

Et à la limite, comme il n'y a pas tant que ça de bons films, on peut quand même sortir une fois tous les 2 ou 3 mois 7 ou 8€ dans un cinéma indépendant (les 10 à 15€ c'est dans les grandes chaines) non ?
Si c'est pour quelque chose qui vaut le coup.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 13 Jan 2022, 17:58

Hugues a écrit:
Cortese a écrit:Ben on va pas au ciné parce que c'est beaucoup trop cher, comme on ne va plus prendre une bière au bistrot, comme on n'achète plus le journal, comme on n'achète plus de BD ni de DVD, etc…


Il y a des abonnements illimités.. Si on peut mettre 12€ pour Netflix on peut sans doute mettre 16 à 20€ (éventuellement à la place) pour voir autant de films qu'on le souhaite.

Et à la limite, comme il n'y a pas tant que ça de bons films, on peut quand même sortir une fois tous les 2 ou 3 mois 7 ou 8€ dans un cinéma indépendant (les 10 à 15€ c'est dans les grandes chaines) non ?
Si c'est pour quelque chose qui vaut le coup.

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8€ pour Netflix, mais on y trouve aussi un très bon documentaire sur Fangio, des séries pour madame et les film d'Orson Welles que j'ai commencé à regarder. De plus le cinéma le plus proche est à 10km, donc il faut ajouter 2 ou 3€ au prix de la place :D
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Maverick le 13 Jan 2022, 18:07

Tiens ça me fait penser que j'ai le dernier spiderman à aller voir. :jesors: glissant:
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 13 Jan 2022, 18:32

À l'intention notamment de Aym:

Un autre monde sera visible dès le 19 janvier, puisqu'il a été intégré au festival Telerama (normalement un festival de reprise de l'année précédente, mais...)



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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 13 Jan 2022, 18:51

Cortese a écrit:
Hugues a écrit:
Cortese a écrit:Ben on va pas au ciné parce que c'est beaucoup trop cher, comme on ne va plus prendre une bière au bistrot, comme on n'achète plus le journal, comme on n'achète plus de BD ni de DVD, etc…


Il y a des abonnements illimités.. Si on peut mettre 12€ pour Netflix on peut sans doute mettre 16 à 20€ (éventuellement à la place) pour voir autant de films qu'on le souhaite.

Et à la limite, comme il n'y a pas tant que ça de bons films, on peut quand même sortir une fois tous les 2 ou 3 mois 7 ou 8€ dans un cinéma indépendant (les 10 à 15€ c'est dans les grandes chaines) non ?
Si c'est pour quelque chose qui vaut le coup.

Hugues

8€ pour Netflix, mais on y trouve aussi un très bon documentaire sur Fangio, des séries pour madame et les film d'Orson Wellesque j'ai commencé à regarder. De plus le cinéma le plus proche est à 10km, donc il faut ajouter 2 ou 3€ au prix de la place :D


Correction. Un seul film d'Orson Welles.
Quant au tarif, soyons sérieux, combien restent sur le tarif à 8,99 pour du 720x576 (même le pire des téléphone a une meilleure résolution) limité à un seul écran.

Mystère quand même des gens qui se plaignent du capitalisme et de la domination américaine.. Mais acceptent tout à fait les dégats de cette domination américaine et capitalistique en matière culturelle ...
Puisque visiblement l'avenir encouragé, c'est faire des étrons pour adolescents attardés, et des films noyés parmi des milliers de pages d'un catalogue, où il n'y a aucun choix éditorial favorisant un peu l'intelligence. -Au moins certains cinémas choisissent les affiches qu'ils mettent en valeur, et les films qu'ils reçoivent, il y a un choix éditorial.)
Donc même les quelques rares pépites financées sont noyées (et oubliées au bout de quelques semaines).
D'autant que ce robinet favorise le "oh mais je regarde 5 min et si ça me plait pas j'arrête".. Quand le cinéma favorise l'attention et non forcément la récompense immédiate, à l'estomac, totalement immature.

Déjà qu'il y a suffisamment d'enfans avec des troubles de déficit de l'attention... Si c'est pour l'encourager chez des adultes infantilisés.

Enfin bref, vous choisissez l'avenir qui vous dit.. Et c'est super rigolo, rions.

En voyant Demolition Man, certains s'étaient effrayé du futur annoncé, les seuls restaurants restants étant des Pizza Hut (des Taco Bell dans la version américano-canadienne du film, le film étant modifié par un trucage à l'international)
Bah en fait c'est ce qui est en train d'arriver en matière d'audiovisuelle..
Et c'est super rigolo, rions.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 13 Jan 2022, 19:39

Bah la qualité de l'image je ne vois pas pourquoi ça m'intéresserait, les peintres ont arrêté de faire de la HD depuis au moins 150 ans, et puis la plupart des films de ma DVDthèque sont en NB et datent des années 20 à 50, comme je l'ai souvent dit. A partir de Marlon Brando et James Dean je n'arrive plus à m'emballer vraiment pour un film, je me demande pourquoi d'ailleurs. Peut-être parce qu'on s'est mis à sur-abuser des gros plans sur les visages (un peu comme pour les photos de famille à partir des années 70), ce qui est très laid (sauf dans Dreyer mais c'est une exception quasi christique). J'aimais mieux les théâtres d'ombres d'autrefois, c'était poétique. Donc si je devais dépenser des sous pour moi j'essaierais plutôt de compléter ma collection de DVD. En plus il y a des séries sympa sur Netflix, "The Crown" et "Peaky Blinders", c'est très bien (je m'attends au pire :lol: ).
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