Hugues a écrit:Silverwitch a écrit:sheon a écrit:Hugues a écrit:**: comme un film français récent sur un sujet proche, raté d'un bout à l'autre...
Un peuple et son roi ?
Ah oui, quel pensum... De bonnes intentions, lecture historique garantie, mais tout figé, englué. Les personnages comme les acteurs semblent toujours se demander ce qu'ils font là.
Quand j'ai décrit en septembre (avant même de la partager ici) l'étage 10 de mon échelle, je l'ai fait précisément en pensant à ce film, auquel j'avais mis 7.
10 - Maladroit. Mal dirigé. Souligné. Certain de sa propre importance. Surjoué. Ou réalisé dignement mais inconscient de sa propre bêtise ou médiocrité.Car je ne sais pas en fait si les acteurs se demandent ce qu'ils font là: peut-être est-ce plus grave, peut-être cette impression traduit-elle qu'on n'a cessé de faire sentir tout au long à chaque acteur que sa scène et ses mots pleins de certitudes révisionnistes pleines de moralisme sur les 200 ans à venir, était le moment le plus important du film...
Voilà ce que j'avais pu écrire quelques jours après l'avoir hélas vu, à quelqu'un, un historien impatient de voir le film (nous étions alors quelques semaines avant sa sortie), qui m'avait demandé des précisions (les premiers mots rejoignent, implicitement c'est amusant, tout de même exactement les mots de Silverwitch):
Principalement le film souffre d'une mauvaise direction d'acteur (et peut-être de mauvais choix d'acteurs ou d'une mauvaise écriture, mais une bonne direction d'acteur aurait pu tout sauver):
chaque acteur semble avoir le sentiment de sortir en permanence la tirade la plus importante du film (qui sont autant d'eau tiède, de vérité rétrospective dont les personnages sont trop conscients..., chaque personnage du peuple va dans le sens de l'histoire forcément, jamais à un moment l'un d'entre eux n'a une opinion perdante...)
Le film ploie sous son auto-importance décrétée. Puisque chaque instant est le moment le plus important du film, pour les acteurs ou pour son réalisateur.
Ajoutons à cela une caricature des noms historiques en les réduisant à des bouts de discours qui caricaturent leur pensée.
Ou le ridicule des personnages principaux du peuple qui, coïncidence, comme des groupies, se retrouvent à assister à toutes les séances de l'Assemblée Nationale ... Ou à être présent chaque fois où il faut..
Des acteurs qui n'incarnent jamais leur personnage, ce n'est que Adele Haenel, Gaspard Ulliel, Louis Garrel, Izia Higelin, Céline Salette ou Denis Lavant grimés, mimant, certains de tenir un mot important, dans une grande réalisation qui fera date (et en fait non) .. Un casting et non des pesonnages vivants.
Et puis, de beaux tics de réalisation: des ralentis pour souligner un massacre, par exemple... Souligner, en littérature comme en cinéma, c'est une faute. Surtout quand le film manque déjà tant de simplicité, de légèreté. Quand il est si certain de sa propre fausse importance
On retrouve aussi implicitement le
figé de Silverwitch
Quelque temps après ces mots, par coïncidence, je me suis aperçu qu'une
critique internationale en anglais avait parfaitement exprimé ces sentiments...
En creux, tout ce paragraphe dit aussi les qualité de
Peterloo, qui en compraison semble dispensé de toutes ces arrières pensées, s'attache à la simplicité et ne semble espérer que le travail bien fait, y compris parfois avec un trait d'humour... Et sans (nous donner l'impression de) l'avoir ambitionné atteint une certaine grâce.
Mais, il faut avoir du talent pour faire simple.
Hugues (Et pour être humble.)