Mais après tout, c'est en même temps une réponse à la seule voix qui se fit entendre partout et tout le temps dans tous les médias, celle des allégations et de son tribunal Twitter...
Le monsieur a été assez sali, on peut bien l'écouter maintenant.
EXCLUSIF. Mia Farrow, les accusations d'abus sexuels, la lâcheté de Hollywood… Woody Allen dit tout
Confiné à New York, le cinéaste nous a accordé une interview exclusive à l'occasion de la publication de ses Mémoires, « Soit dit en passant ». Par Christophe Ono-dit-Biot
«Ma mère était régulièrement convoquée pour voir, par exemple, son fils bredouiller des explications au proviseur qui exigeait de savoir ce qu'il avait voulu dire par : "Elle avait la silhouette d'un sablier et je rêvais plus que tout de jouer dans le sable." On était assez collet monté à l'époque et la police des mœurs surveillait tout. » C'est drôle. Enfin, dans le genre rire jaune… Quand il écrit ces lignes dans ses Mémoires, Woody Allen fait référence à ses années lycée, où il rode ses blagues en « transformant les salles de classe », comme il le dit, « en salles de spectacle ». Il a 14 ans. Saluons son sens de la constance : soixante-dix ans après, sa mère n'est plus convoquée, mais il est, lui, toujours sous l'œil de la police des mœurs… [...]
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Voilà pour le côté roman d'aventures, trash, policier, de ses Mémoires. Mais il y a tant d'autres choses dans ce récit de l'initiation à la vie d'un gamin d'une famille juive de New York, qui commence sur les planches, ne craint personne au poker et s'élève à la force du poignet (expression à laquelle Woody Allen aurait probablement réagi) dans l'Olympe impitoyable du cinéma. Il faudrait dire surtout combien c'est drôle, combien on y entend sa voix, toute en finesse et dérision, il faudrait y saluer ses pages sur la couleur des feuilles à Central Park, l'automne, sur les « intellectuelles sexy » qui le fascinaient étudiant et lui firent construire ce personnage d'irrésistible névrosé new-yorkais, ses portraits hauts en couleur, et parfois à l'acide, du Tout-Hollywood, de Peter O'Toole à la « belle rustaude californienne boulimique » Diane Keaton, les récits de ses parties de tennis avec les petites-filles de Hemingway et, surtout, la stimulante leçon de vie qui ressort de ce livre aussi épicurien que stoïcien, signé par quelqu'un qui ne croit ni à l'au-delà ni à la postérité et pour qui l'être humain n'est pas « l'œuvre d'un sculpteur intelligent, mais plutôt celle d'un manchot incompétent »
Le fait qu'il fasse cette entrevue est une bonne nouvelle, ça veut dire qu'il souhaite promouvoir le livre en France (ce que le cinéaste n'a pas pu faire aux Etats-Unis, tant du fait du changement d'éditeur que de la pandémie - et le fait qu'il est hypochondriaque, bien évidemment)
Les articles complémentaires à celui-ci:
- L'entrevue (payante)
Woody Allen : « L'enfer, c'est le goût des autres »
INTERVIEW EXCLUSIVE. Le réalisateur culte, devenu paria à Hollywood, s'explique sur les accusations qui l'ont visé à l'occasion de la publication de ses Mémoires. Propos recueillis par Christophe Ono-dit-Biot
« Que les gens ne m'aient jamais accordé, spontanément, le bénéfice du doute, qu'ils ne se soient jamais dit mais c'est une accusation absolument dingue, c'est une chose qui m'a abasourdi. L'affaire a aussi surgi dans une époque où l'on est censé croire la parole des femmes et moins le point de vue des hommes. Ça a peut-être un tout petit peu joué dans cette calomnie. » Woody Allen ne mâche pas ses mots. Même si sa voix est toujours aussi traînante, immédiatement reconnaissable. Confiné chez lui, à New York, il nous a accordé une interview exclusive, à l'occasion de la parution de ses Mémoi[...] - Les "bonnes feuilles" (comme ils disent) (payantes)
EXCLUSIF. Les meilleurs extraits des Mémoires de Woody Allen
VIDÉO. Scarlett Johansson, la « secte » de Mia Farrow, le sexe et le cinéma. Le réalisateur publie ses Mémoires, « Soit dit en passant ». Morceaux choisis. Par Christophe Ono-dit-Biot.
Extraits
Tout tiendrait donc à des lunettes ?
« Soit dit en passant, je suis étonné de constater qu'on me décrit souvent comme un "intellectuel". C'est une idée aussi fausse que le Loch Ness tant je n'ai assurément pas le moindre neurone intellectuel dans le cerveau. Illettré et peu soucieux d'érudition, j'ai grandi comme un prototype de limaçon planté devant la télévision, canette de bière à la main, match de foot à plein volume, la page centrale de Playboy punaisée au mur, un barbare arborant la veste en tweed à coudières du professeur d'Oxford. Je n'ai aucune idée de génie, aucune pensé[...]
Hugues