echoes a écrit:echoes a écrit:Maverick a écrit:Il est encore très fort cette année. A moins d'un problème mécanique ou d'une chute, je ne le vois pas perdre, il est fort partout.
Moi je pense que Vingegaard va lui faire mal en haute montagne. Le voir à ce niveau sur des étapes pour puncheurs ou sur des étapes de moyenne montagne en dit long sur sa condition physique. Et je crois aussi qu'il aime la chaleur alors que Pogacar préfère les conditions fraiches et humides. Avec la canicule annoncée qui va durer au moins 10 jours, Vingegaard a toutes les raisons d'y croire.
L'écart entre les deux actuellement, c'est que dalle. 40s c'est ce que Vingegaard avait repris à Pogacar en 2km dans le Ventoux l'année dernière lorsqu'il l'avait mis en difficulté à l'approche du sommet.
Pogacar a quand même très mal couru sur ce Tour de France. Notamment lors des 10 premiers jours. Beaucoup trop d'attaques et de sprints inutiles qui bouffent de l'énergie. Il aurait aussi dû lâcher le maillot jaune avant la montagne pour décharger un peu son équipe qui était déjà diminuée. J'ai pas non plus compris pourquoi il se met minable derrière Roglic dans le Galibier alors que le mec s'est déboité l'épaule en début de Tour et qu'il est déjà loin au général. Il ne peut pas courir derrière tout le monde et le gros danger pour lui à ce moment là de la course, c'est Vingegaard. Pas Roglic. Le pire, c'est qu'il relance encore en haut du Galibier avec Vingegaard qui lui suce la roue pendant 5 bornes (dont une grande partie vent de face). Que d'efforts inutiles... Et évidemment il se fait punir ensuite dans le Granon et il perd le Tour à ce moment là car il concède trop de temps.
C'est le premier gros échec de sa carrière donc ça va être intéressant de voir comment il rebondit l'année prochaine. Il va falloir qu'il revoit un peu sa manière de courir et aussi sa préparation. Parce qu'au lieu de préparer le Tour de France sur le Critérium du Dauphiné comme le font 90% des futurs vainqueurs, il préfère aller parader sur son Tour national où il dispute des victoires en jouant au chifumi à 500m de l'arrivée avec ses équipiers pour décider du vainqueur. C'est quand même pas très sérieux...
Je ne pense pas que Pogacar perd le Tour sur ses quelques sprints de 300m en fin de certaines étapes. J'ajouterais que ça fait partie de son tempérament et que c'est ce mode tout attaque tout le temps qui le rend intéressant. Après, je vois néanmoins 2 grandes erreurs tactiques sur lesquelles il méditera probablement avec l'expérience et qui proviennent peut-être d'un petit complexe de supériorité (mais bon, quand on a tout gagné à 23 ans, c'est compréhensible) :
- Sur l'étape des pavés, il a tranquillement 1 minute d'avance ou plus sur ses principaux adversaires. Il sort néanmoins de son groupe d'une vingtaine de coureur avec probablement la motivation d'aller chercher la victoire. Bilan des courses, il laisse un peu de jus, le groupe dans lequel il était se désorganise et ne revient pas sur lui, le groupe de Vingegaard reprend sa minute de retard. Il n'est pourtant pas impossible que la minute sur Vingegaard aurait été conservé en continuant de collaborer avec son groupe à ce moment là de la course,
- Sur l'étape du Granon, il dépense trop d'énergie dans le Galibier.
Néanmoins, malgré ces erreurs, Vingegaard était plus fort que lui en montagne cette année. Vingegaard aurait de toute façon était en jaune en ce moment. Pogacar semble avoir aujourd'hui deux lacunes : les longs cols et la chaleur (lequel des deux a été prépondérants cette année, mystère). Par contre, les 3'26" de retard aurait pu être inférieurs à 1' sans les éparpillements décrits ci-dessus.
Pour conclure, Pogacar est bon et offensif partout. Je préfère ça qu'un robot. A voir cet après-midi, peut-être lâchera-t-il à nouveau montre, cardio et cie comme sur le contre-la-montre de la Planche des Belles Filles en 2020.
Quant à sa préparation du Tour, force est de constater qu'il est au niveau depuis mars et qu'il n'a pas tout misé sur le Tour (peut-être croyait-il avoir assez de marge pour ne pas axer sa saison sur le Tour ou peut-être qu'il aime tout simplement gagner partout, prendre du plaisir et ne pas s'ennuyer à préparer un seul objectif dans la saison).