de Shoemaker le 27 Mar 2013, 14:04
Ces idées sont claires. Elles sont exprimées, connues (pour qui veut faire l'effort de les connaître) etc.
Mélenchon n'est pas spécialement plus net ou moins net que les autres, dans l'absolu.
Quelques exemples :
- Hollande se dit de gauche (plein de gens se font encore avoir) et s'aplatit devant Merkel.
- Moscovici se dit de gauche et concocte dans une douteuse discrétion, loin des lieux du débat démocratique, des plans ignobles contre les peuples qui devraient payer pour la folie des banques.
- Sarkozy se dit nationaliste et vend la France aux USA et aux banques (Hollande pas mieux)
- Marine Lepen dit qu'elle ne veut plus de l'euro ni de l'Europe, mais au lieu d'en faire un élément majeur de son programme (donc être élue SUR CET ELEMENT MAJEUR, elle prend soin de soumettre la sortie de l'Euro et de l'Europe à un référendum, dont elle espère bien obtenir un NON qui la soulagerait de ses promesses séduisantes mais qui vont contre ses véritables Maîtres). Elle en est à demander un référendum en 2014 sachant que JAMAIS ça ne se fera, c'est dire à quel point elle se fout de ses électeurs, qui continuent à gober ses bêtises, tout comme des électeurs de gauche continuent à gober celles du PS, tout comme plein d'électeurs de l'UMP croient qu'ils ont les même intérêts que les banquiers et les super patrons !).
- MArine Lepen ne parle que de souveraineté, mais on ne l'entend pas trop, sur le sort qu'elle réserve au système bancaire qui est le véritable maître des nations européennes).
- Dupont Aignant, pourtant majeur et vacciné, grand garçon, s'est étrangement gouré en appuyant l'élection de Sarko en 2007, comme s'il ignorait que Sarko est l'antithèses absolue de ses propres idées. Erreur grave, ou acte manqué révélateur qui pourrait rendre le pesonnage trouble ? On fait quoi ? On le jette à la poubelle ?
Bref.... on peut continuer longtemps comme-ça.
Et donc Mélenchon n'est pas pire que les autres, de ce point de vue. Son programme (ses idées donc) est connu, et ne comporte aucun mystère, quoi qu'on en pense, tout comme les autres programmes (et encore, le programme de Mélenchon est 1000 fois plus clair que celui de Hollande par exemple).
Par contre, il comporte des faiblesses : ce matin, sur France Inter, Marine Lepen avait beau jeu de rappeler qu'il a fini, après des contorsions sur l'Euro bien alambiquées, par conclure que la souveraineté du peuple passe avant l'Euro. Que n'y a t il pas pensé lors de la campagne électorale. (j'ai assez parlé de ses accointances douteuses avec la Franc Maçonnerie et tout ce qui s'en suit)
Son parcours n'a rien de mystérifiquement étrange : il était Trotskiste. Selon la logique trotskiste parfaitement connue, il a fait de l'entrisme en entrant dans le PS (Il y en a un tas qui ont fait ça). L'idée est simple : il vaut mieux entrer dans le grand parti de gauche (PS) pour essayer de le changer d' l'intérieur, plutôt que de rester marginal dans un crypto parti trotskiste genre OCI, LCR, etc.
La plupart de ceux qui ont fait cela (Dray, Cambadelis, Jospin...) Se sont révélés de parfait petits sociaux-démocrates rusés qui ne pensaient qu'à deux choses : leur petite carrière bourgeoise, et un autre truc que vous n'aimez pas voir évoqué ici). Sauf que dans le tas des Trotskistes, il y en a tout de même qui sont sincères, et qui comptaient vraiment faire bouger les choses à l'intérieur du PS (le PC leur est interdit, vu la guerre à mort entre le Stalinisme et le Trotskisme, et vu la récupération d'une partie du Trotskisme par la CIA du temps de la guerre froide contre Moscou).
Mélenchon fait partie de ces """idiots utiles""" trotskistes qui espéraient vraiment faire évoluer le PS vers la gauche.
PAri raté. Il en a tiré les conclusions qui s'imposaient, et faisant fi des vieilles querelles du temps de la guerre froide, il s'est allié avec le PC (une frange du PC (Robert Hue) refuse cette alliance, et désire ardemment rejoindre le PS dans la trahison totale de la gauche authentique).
On en est là.
Le bonhomme se cherche. Mais comment ne pas se chercher dans un monde chaotique, où ça tape de partout, où le néo-capitalisme, nouveau féodalisme high tech, brouille les cartes, détruit les nations et les certitudes, les valeurs et jusqu'à la Nature elle-même.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker