On se regarde tous, on se sourit, Jacques parle le français de l'académie. En 2h de repas, il nous sort trois imparfait du subjonctif.
Sa soeur, bien plus cool, ne supporte plus les hommes politiques et les journalistes qui mettent des "qu'est ce que" partout à la place de "ce que". Ou des "qu'est ce que vous avez fait" à la place du "qu'avez-vous fait". Plus court, plus rapide, et en bon français !
En présence de ces cousins que j'estime, j'essaie de faire gaffe. Car on parle le français que l'on a entendu, celui de nos parents.
Peut-être que l'école de la République a permis à de nombreux gamins d'élever le niveau. Mais c'est un véritable combat !
Je me pose de plus en plus la question en écoutant les autres. Je fais des fautes bien sûr et je suis sensible à celles des autres. Et c'est permanent.
Ca va de la non-connaissance du subjonctif présent : "Il faut que vous attendez la décision de la préfecture" (de la part d'une collègue qui passe des concours pour devenir cadre) à l'une des pires : la confusion entre le plus-que-parfait de l'indicatif et le conditionnel passé. "Si j'aurais été meilleur", que j'entends à tour de bras chez les jeunes.
Ou "Je vais te faire voir" et non "je vais te montrer".
Qui emploie encore le "ce sont". Un prof écrit-il "ce sont les vacances" ?
Bel effort de Marie Drucker l'autre jour : "sont-ce des réformes importantes ?" Joli coup baronne.
Personnellement, je dis souvent "je vais au médecin". "C'est qui qui"

C'est comme s'il y avait une hiérarchie. Le niveau de français oral et l'orthographe sont clairement un marqueur social. Même si ça ne se dit pas !
Et vous ? Quelle faute vous choque le plus ? Laquelle essayez-vous de corriger ?