de Ghinzani le 14 Aoû 2025, 06:36
Mon analyse sur la situation du conflit Israélo-Palestinien.
Israël se trouve aujourd’hui dans une guerre dont il ne peut ni sortir vainqueur ni se retirer indemne. Non parce qu’il manquerait de puissance militaire — mais parce que cette guerre a été soigneusement conçue pour être perdue, quelle que soit l’issue.
Le 7 octobre a marqué plus qu’une attaque. C’était un piège. Un choc pensé pour enfermer Israël dans une impasse. En massacrant des civils et en enlevant des otages, le Hamas n’a pas lancé une offensive pour obtenir des concessions. Il a mis en place une stratégie de pourrissement. Une guerre sans fin, sans vainqueur, sans horizon.
Le Hamas ne cherche ni un État ni une victoire militaire. Il cherche la disparition d’Israël, et pour cela, il est prêt à tout perdre. Gaza peut brûler, ses enfants mourir, ses infrastructures s’effondrer — cela lui est égal, pourvu qu’Israël saigne. C’est une stratégie sacrificielle, nihiliste, presque religieuse dans sa logique. Et elle repose sur deux piliers : l’enlisement militaire, et la manipulation émotionnelle des opinions occidentales.
Car le véritable champ de bataille, ce ne sont pas les ruines de Gaza. Ce sont les plateaux de télévision, les réseaux sociaux, les universités américaines et européennes et les manifestations dans les rues des grandes villes. Le Hamas a compris ce que bien des stratèges israéliens ont sous-estimé : dans un monde gouverné par l’image, la guerre ne se gagne plus avec des chars, mais avec des récits. Sa force est dramaturgique, pas militaire.
En retenant des otages, le Hamas rend tout compromis impossible. En se dissimulant dans les hôpitaux et les écoles, il rend toute riposte insoutenable. Chaque action d’Israël est détournée pour apparaître comme une faute morale. Dans cette guerre asymétrique, chaque victoire militaire devient une défaite médiatique. Et le monde, saturé d’images mais privé de contexte, réagit aux émotions plus qu’aux faits.
Ce piège n’aurait pas fonctionné sans la collaboration des démocraties occidentales. En exerçant la pression sur le pays attaqué plutôt que sur les preneurs d’otages, elles inversent la logique morale. En reconnaissant un État palestinien sans exiger le désarmement du Hamas, elles offrent une récompense politique au terrorisme. Et ce faisant, elles encouragent sa répétition.
Il faut aussi parler de ceux que Lénine appelait les idiots utiles. Certains d’entre eux se trouvent, hélas, au sein même du peuple juif ou d’Israël. Animés d’un scrupule moral presque sacrificiel, ils veulent à tout prix incarner une forme de pureté éthique. Leur exigence est sincère — mais si détachée des réalités qu’elle en devient aveugle. Ils analysent cette guerre comme s’ils avaient affaire à des démocrates européens, alors qu’ils font face à une organisation terroriste fondamentalement étrangère à leur cadre mental. À cela s’ajoute parfois une motivation plus subtile, moins avouée : le besoin d’être perçus comme des “bons Juifs” aux yeux de leurs cercles non juifs, de continuer à être invités, félicités, écoutés — à condition, bien sûr, de montrer qu’ils ne sont pas comme les autres, qu’ils savent prendre leurs distances avec Israël. Ce souci d’acceptabilité sociale, aussi humain soit-il, devient politiquement dangereux quand il vient cautionner, même indirectement, le discours de ceux qui souhaitent la disparition d’Israël.
Car le Hamas n’a pas besoin d’être soutenu. Il lui suffit qu’Israël soit affaibli, délégitimé, isolé. Et dans cette entreprise, toute voix juive ou israélienne qui doute publiquement du droit d’Israël à se défendre devient, malgré elle, un levier de cette stratégie.
Soyons lucides : un cessez-le-feu assorti de la libération de tous les otages ,sans la reddition du Hamas , est un mirage. Le Hamas n’a aucun intérêt à terminer cette guerre. Les otages sont ses armes, ses projecteurs, ses gages de survie. Il les maintiendra, car leur existence maintient le conflit. Ils ne sont pas faits pour être libérés. Ils sont là pour durer, pour servir.
Et pendant que cette guerre de récits fait rage, ses effets ne s’arrêtent pas aux frontières d’Israël. Partout dans le monde, et de manière particulièrement flagrante ces derniers jours, les actes antisémites explosent : insultes, agressions, boycott d’artistes israéliens, intimidation de touristes, pressions dans les universités, attaques contre des commerces ou des écoles juives. L’antisionisme radical, mis en scène par le Hamas et relayé sans filtre par certains médias et activistes, se transforme en une haine palpable, concrète, quotidienne.
Ce climat d’hostilité engendre un profond malaise au sein des communautés juives, partout sur la planète. Beaucoup n’osent plus dire qu’ils sont israéliens. D’autres se taisent sur leur identité juive. Il ne s’agit plus d’un débat d’idées : il s’agit de sécurité. La violence symbolique, médiatique et diplomatique contre Israël alimente un antisémitisme décomplexé, qui met en danger des millions de Juifs n’ayant rien à voir avec le conflit armé. Ce n’est pas seulement Israël qui est ciblé. C’est ce qu’il représente. Et tous ceux qui lui sont liés.
Dès lors, deux chemins — tous deux tragiques — se présentent :
-Continuer l’opération, coûte que coûte, pour démanteler le Hamas jusqu’au dernier tunnel, au prix d’innombrables vies, d’un isolement croissant, et sans aucune garantie de succès.
-Ou se retirer, laissant le Hamas debout, et acceptant implicitement qu’un nouveau 7 octobre se prépare.
Ce n’est plus une question de victoire. C’est une question de forme : quelle forme de défaite est la moins dangereuse ? Quelle perte est la moins irréversible ? Dans ce piège où chaque mouvement a été anticipé par l’ennemi, même le courage devient vulnérable.
Et le plus tragique est sans doute là : la stratégie du Hamas fonctionne. Non pas parce qu’elle est brillante, mais parce qu’on la laisse fonctionner. Parce qu’on continue de juger Israël selon les critères d’une guerre conventionnelle, alors que ce à quoi il fait face est une machine à manipuler les émotions, à retourner la morale, à instrumentaliser la compassion.
Dans ce théâtre cruel, ce n’est pas le réel qui compte. C’est l’image du réel
J'aspire de toutes mes forces au retour des tous les otages , de tous nos soldats et à la fin de ce conflit qui permettra à toute une nation de se reconstruire et de vivre comme elle l'a toujours désiré depuis sa création : en paix et en sécurité .
Roby Spiegl
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Ghinzani le 14 Aoû 2025, 11:00, édité 1 fois.